[Kirika]

Les dernières bûches finissaient de se consumer...ça et là quelques braises éclairait encore un ciel terne...la nuit tombait.
Les spectateurs étaient partis depuis bien longtemps, chacun avait rejoint, sa maison, les chiens gueulaient à nouveau au passage des caravanes, les chats chassaient à nouveau les mulots dans les bottes de foin. La scène revêtait pourtant une allure particulière, car au milieu de la place, était un spectacle que le petit village n'était sûrement pas habitué à voir...

Une énorme poutre de chêne calcinée par le feu trônait encore fièrement au milieu de la place. A ses pieds, quelques branchettes avaient pu survivre à la fournaise, le reste n'était que cendres. "Le mage n'y était pas allé de main morte" dirait-on plus tard à la taverne. Au milieu de cet enfer, celui que l'odeur n'aurait pas incité à aller voir ailleurs aurait pu repérer quelques quelques morceaux de bois "spéciaux"...

En fait de bois il s'agissait de ce qu'il restait d'un corps humain, l'état dans lequel ils étaient ne permettait plus de deviner quoi que se soit sur la personne qui n'était plus qu'un vulgaire morceau de bois...au milieu d'autres morceaux de bois.

Un peu plus loin, les restes d'une armure qui avait été d'un blanc immaculé. Le harnois avait sans doute été magnifiquement ouvragé, il valait sans doute bien plus cher que le village tout entier. Aujourd'hui, avec ses sangles fondues, sa couleur noirâtre et les chocs reçus en plusieurs endroits, il ne valait pas beaucoup plus que la personne qui le portait.


Dans la taverne, le jeune homme attirait tous les regards. Un visage taillé au couteau, les yeux noirs, il semblait dur comme la pierre et les coups d'oeil qu'il jetait parfois à ceux qui le fixaient de trop confirmaient bien cet état de fait. Il était arrivé quelques jours plus tôt avec celle que l'Ordre lui avait chargé de former, ils marchaient côte à côte depuis bientôt quatre mois. La formation n'avait pas duré bien longtemps, la donzelle n'était au plus qu'une traînée qui n'avait rien compris de la mission Sacrée qu'elle aurait dû suivre. De pêchés en sentiments, de pitié en colère... elle n'avait fait qu'accumuler les erreurs, sans même tenter quoique se soit pour les réparer.
Aucun remord, aucune larme, pas même le moindre doute ne l'avait assailli. Sa lourde masse d'armes l'avait frappée. Le duel n'avait duré que quelques secondes pendant lesquelles elle avait tenté maladroitement de se défendre. Puis l'arme avait frappé, à la jointure, au niveau de l'épaule et avait écrasé le bras de la jeune novice, ne laissant au paladin qu'un dernier coup à porter. Puis plus rien...

Et il était alors advenu ce que l'on avait pu apercevoir plusieurs kilomètres à la ronde, à la nuit tombante, une lueur avait éclairé le ciel et avait fait relevé le museau de tous les animaux présents alentour. Pas un cri, pas une parole, il avait eu la clémence de la laisser exhaler son dernier souffle avant de construire ce qui serait son tombeau... des branches... un peu d'huile... et s'en fût finit.




Sa masse d'armes accrochée à sa ceinture, son armure nettoyée, son heaume fièrement vissé sur sa tête, le paladin repris sa route... sans un mot.






----------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------


Bijour,


Un court récit écrit plus ou moins au kilomètre(et pas très crédible mais l'intention y est ) pour pouvoir poser une question:

Pensez vous que le "bien", parce qu'il a de dur et rigide peut-être devenir encore pire que le mal ? Si oui pourquoi? Avec des exemples, des textes, des récits, et tout plein de lecture si possible, merci d'avance

[Stratego Telenil]

Non et re non pour moi, par définiton.

Le Bien est formé de valeurs telles que l'altruisme, la générosité et le respect de la vie, tandis que le mal regroupe tout ce qui nuit aux autres ou les fait souffrir. Un personnage bon est décidé à aider les autres, quitte à faire des sacrifices, tandis qu'un personnage mauvais ignore la compassion et tue quand ça l'arrange, voir est maléfique exprès, concept demeuré obscur pour moi (voir le MdJ de D&D pour la description exacte).

En revanche la Loi et le Chaos correspondent beaucoup mieux à ce que tu veux dire.
La Loi représente des valeurs comme le respect de la parole donnée, les traditions et l'autorité.
Le Chaos représente l'indépendance d'esprit, le changement et la liberté.

L'amalgamme est trop souvent fait entre Loi et Bien, et Mal et Chaos. On peut avoir des PJ loyaux mauvais ou chaotiques bons. Pour prendre un exemple connu de presque tout le monde : le comte Dooku dans Star Wars. Le comte Dooku est quelqu'un de fidèle et de rationnel (traits loyaux), il semble tenir ses paroles, "capitulez, et je vous garantis que vos vies seront épargnées", mais il est du coté obscur de la Force, et ses buts sont malfaisants; il n'a aucun scrupule à tuer malgré ça.
Un personnage chaotique bon ferait peu des cas des lois, les enfreignant éventuellement quand ça l'arrange, mais ferait amende honorable.
Par exemple, il ne volerait que les riches notables (généralement loyaux mauvais eux aussi) exploitant et opprimant leur peuple, et encore n'utiliserait-il pas cet argent pour son seul profit.

Le Bien ne peut pas être pire que le Mal dans leur conception même. En revanche, Loi et Chaos sont presque aussi opposés que Bien et Mal. Une application à la lettre, bien que juste, des lois peut être aussi nuisible que l'anarchie. L'alignement loyal neutre punit à peu près autant les voleurs égoistes et les robins des bois, quoique reconnaissant sans doute quelques circonstances atténuantes à ces derniers.

Au passage, la destruction de Stratholme par Arthas, qui a fait couler beaucoup d'encre sur bien/mal, est une décision d'alignement neutre, et pas bon. D'ailleurs Uther, le prototype d'alignement loyal bon, a été horrifié par cette idée et a refusé de le faire.
"Faire ce qu'on a à faire" peut être pour une bonne cause, mais s'applique en abadonnant toute compassion. Donc c'est neutre.

Personellement je joue loyal bon

Le sujet est aussi vaste qu'intéressant, et ça vaudrait le coup de faire un dossier là-dessus. En tout cas, voilà ma réaction première.

[Kirika]

Oui je suis d'accord, mais en fait je voulais pas partir dans des choses et d'autres...

D'om le titre du sujet "Ordre" que j'assimile à ce que tu appelles "Loi", en opposition au Chaos qui change en permanence par définition...

Maintenant pour le dossier, je n'en suis pas capable

[Turin Turambar]

Concernant les alignements des personnages y'a un thread la dessus sur la Taverne :Ici

[Stratego Telenil]

Citation :

Publié par Kirika/Sylphide

Avec des exemples, des textes, des récits, et tout plein de lecture si possible, merci d'avance

Ah si c'est toi qui l'a voulu
Et je demande pas un dossier, je dis que si quelqu'un a quelque chose a rajouté ce serait intéressant pour pouvoir en faire une synthèse.

[Bleys]

A mon avis, il est difficile de tirer des généralités sur des concepts aussi subtiles et subjectifs que le bien et le mal. Pour pouvoir juger si une action ou une parole est dans l'une ou l'autre des catégories, il est nécessaire d'avoir une échelle de valeurs, où chacun détermine son bien, son mal, et sa neutralité.

Stratego, quand tu parles du système de D&D, je trouve cela interessant, mais vraiment trop stéréotypé et presque caricaturé. Ce système est utile pour certains personnages qui ne savent pas trop où se situer, mais il a pour défaut d'être bien trop rigide et manichéen.

Ce qu'il me vient tout de suite à l'esprit sont des faits historiques, où l'homme s'est vraiment demandé ce qui était bon ou mauvais. Et la religion fait rapidement son apparition, elle établie souvent ces échelles de valeurs que nous, pauvres humains, avons des difficultés pour choisir notre propre vision. Ainsi, les croisades par exemple, étaient à l'époque complètement accéptés par tous, (enfin les francais...) et étaient persuadé de son bien fondé. Le résultat fut des morts par milliers, (apres une bonne dizaine d'échec de croisade, les autorités religieuses de l'époque avaient même décidé d'organiser une croisade des enfants, pensant que la pureté triompherait du mâl...)
Et bien sur, pour ceux qui subissaient ces croisades, nous étions le mal incarné venue pour leur retirer leur terre sainte.

Pour répondre finalement à ta question Kirika, je pense que le bien peut etre pire que le mal, cela depend juste de la signification que chacun peut avoir de ce bien et de ce mal.
Et c'est bien connue: les extrêmes se rejoignent tout le temps.

[Stratego Telenil]

C'est le système D&D qui est très manichéen, ce n'est pas la description que j'en fait. Tout mes messages portent sur les alignements jdR, système D&D. Il ne faut pas le prendre en dehors de ce cadre. Le bien et le mal sont dans D&D des absolus, c'est pas parce qu'on est persuadé de faire le Bien qu'on est bon.

Les croisades n'étaient certainement pas un acte d'alignement bon, c'était politique, et comme tout ce qui touche à la politique c'est un alignement neutre. les croisés n'étaient pas non plus d'alignement bons, c'était au mieux des gens qui venaient chercher fortune au pire des brigands. Seule une infime minorité y allait pour le but premier des croisades.
D'ailleurs un vrai royaume respectant le precepte du bien ne rentre pas en guerre avec ses voisins, il n'y va qu'en légitime défense ou pour protéger un allié (et ne créé par non plus de faux incidents de frontière pour se justifier).

Evidemment que le système D&D n'est pas adapté à la vie dans le "vrai" monde, parce que le Bien et le Mal n'éxistent pas sous la forme qu'on leur donne dans les jeux de role.