Introduction suivie de L’histoire du petit Fjord .
Assis au coin de la cheminée, un vieil homme roux et borgne se balance sur une chaise à bascule. Ses mains tremblantes posées sur la couverture couvrant ses genoux, il vous fait signe d’approcher et vous esquisse un sourire.
Salutations mes enfants, approchez, n’ayez crainte, je ne vais pas vous manger, je n’ai même plus de dents et les vikings n’ont jamais été des fauves affamées de chair fraîche de toute façon.
Laissez moi me présenter tout d’abord…
Ahum..
Je me nomme Daf Halgan Grand Skald des Crocs Divins, Chef du clan Halgan de Huginfell,
Je fus un grand homme savez vous jadis, j’ai cotoyé les plus grands de ce royaume moi..oh là oui…
Au cours des dernières années de pratique de mon art ( je suis aujourd’hui comme vous le voyez un très vieil homme), j’ai eu la chance de devenir l’un des skalds les plus fameux qu’aient connues nos terres gelées.
Partout de Galplen à Iarnvildur, mon nom fût synonyme de « récits fabuleux et d’aventures exceptionnelles ».
Nul livre de ce royaume ne se serait écrit sans qu’il y soit question de moi, Nulle quête n’était trop dure pour moi, aucun monstre sanguiniaire n’a échappé au tranchant de mon épée ou aux effets redoutables de mon si parfait organe vocal.
Hélas de mon charisme immense ne reste plus que des rides, quant à mes aventures ne leur subsistent que des souvenirs troubles..
Mes propres pérégrinations prendraient des pages et des pages.. et comme je suis dorénavent prisonnier de ma vieillesse…
Je dois sans doute commencer à radoter ,…,
ce qui m’étonnerait bien vu que j’ai tout ma tête moi mes petits enfants..
Ça m’rappelle ..
C’est comme quand j’étais encore un jeune skald en Muspelheim, à l’époque on m’appelait la relique de charisme de Midgard..
Rendez vous compte…faut dire qu’en ce temps là.. ben j’étais beau et fort .. àh.j’avais des bras gros comme ça ..puis je tuais des elfes par centaines moi .. ça on peut pas le nier…
Et même si certains vous disent que j’étais pas si doué , ne les croyez surtout pas mes enfants…C’est comme dire que je radote.. Ce ne sont que des jaloux..
Ca me rappelle une histoire tout ça d’ailleurs …
Peut-être voulez vous l’entendre ?
Alors mes petits enfants..Ahum…
laissez moi vous raconter l’histoire du petit Fjord.
.. Enfin si je me souviens bien de tout…
Midgard en ces temps là était dans une période difficile, l’heure des héros semblait être révolue, déjà la plupart des noms réputés pour leur bravoure ou leur faits d’armes avaient rejoins le Vallhala ou étaient partis défendre d’autres terres…
Notre bon vieux Royaume voyait sa défense de moins en moins puissante face aux hordes ennemies..
Moi-même mes rhumatismes commençaient à me gêner ..
Je devais parfois me contenter de ne trancher les têtes que de trois ou quatre centaines de mages hibernites, là où je pouvais aisément et en étant seul en occire plusieurs milliers quelques années aupraravant…
Midgard était en proie au doute, l’ombre s’étendait toujours un peu plus sur le royaume.. Il y avait eu tant de morts au combat que dans tout le royaume il ne restait que des femmes, des enfants, des vieillards ou des lâches..
Toutes les peuplades de Midgard étaient victimes du même phénomène.
Chez les trolls, les nains, les valkins, les kobolds ou les hommes.. la crainte montait..
Comment résister quand nos forces sont en sous nombre et que l’ennemi lui est chaque jour plus puissant ? Serions nous condamnés à ne plus nous défendre ? A laisser nos terres de frontières à ceux qui les brûlent ?..
Le doute fît peu a peu place au désespoir à mesure que les familles diminuaient et que les hommes tombaient au combat.
Puis la résignation remplaça le desespoir, de moins en moins de gens étaient prêts a en découdre..
Au portes du royaume bien assez peu de forces étaient mobilisées pour résister aux envahisseurs.
Midgard qui était auparavant le royaume du courage était devenu une terre triste, ou les vieillards cherchaient le repos et les femmes et les enfants cherchaient la paix.
Midgard etait comme assiégé, mais plus aucune force ne pouvait espérer y changer quoique ce soit.. et la vie suivait tant bien que mal son cours.
L’Hiver arrivait et il promettait d’être l’un des plus difficiles pour Midgard
Chapitre I : Hiver cruel
Les kobolds sont réputés pour être prolifiques car leur espérance de vie est terriblement brêve.
De ce fait, la naissance d’un koboldiot est quelque chose de plus que banal et c’est limite si d’aucun y prêtent la moindre attention..
Étrangement, il régnait dans le village du Gotar une étrange excitation autour de la maison d’une jeune kobolde ce matin là.
Il faut dire que la future maman allait se retrouver seule avec le nouveau né et que ce premier enfant serait un lourd fardeau en ces temps troublés.
Le défunt père était un jeune guerrier kobold nommé Arso mort au combat une semaine plus tôt.
Arso et Pila étaient aimés de toute la tribu de Fort Atla, en effet ils se connaissaient depuis leur plus jeune âge et semblaient avoir été toujours amoureux l’un de lautre. A l’age où les kobolds passent leur temps a faire des kobolderies dans les buissons sans être trop regardants avec la fidélité, Arso et Pila passaient leur temps à s’entrainer mutuellement aux arts guerriers en révant d'aventure.
Pila rêvait alors de devenir la plus grande chasseresse du Gotar espérant ainsi sans l’avouer pouvoir sauver son bien aimé en cas d’embuscade furtive.
Arso avait choisi la voie du bouclier et de l’épée, afin de protéger sa belle et s’était entrainé des nuits durant pour compenser a petite taille..
Les échos de ses combats victorieux ont largement dépassé les frontières du petit monde bleu. Arso par ses exploits a prouvé à beaucoup que la taille ne fait rien à la qualité d’un combattant il fût un guerrier renommé et respecté pour sa bravoure et sa pugnacité, il fût même cité comme exemple par certaines écoles de combat chez les nains.
Arso avait une vitesse d’esquive et de frappe que possèdent bien peu de héros. De plus, il était bon loyal et généreux ( ce qui est rare chez nos amis bleus, mais moins que chez les nains mais je m’égare) et une seule chose pouvait lui faire lâcher ses armes, c’était le sourire de sa Pila.
Bien des mois passèrent sur ce couple filant un amour parfait, et malgré des centaines de combats menés ensemble, chacun veillait sur l’autre davantage que sur lui-même.
Un soir de lutte contre un groupe d’albionnais aux portes d’Odin, alors que les fléches de Pila voletaient a tout allure de derrière le bouclier où elle était cachée, la victoire qui semblait acquise leur fût refusée.
Une gigantesque boule de feu fonçait maitenant droit sur eux, un albionnais caché derrière un arbre avait visé Pila. le sortilège filait plus vite qu’un oiseau de proie en piqué sur nos deux amoureux.
Les flêches de Pila clouèrent l‘albionnais à l’arbre, mais le sort filait toujours dans l’air gelé droit vers eux.
Arso avait promis, il usa de toute sa force et se jeta sur Pila en la couvrant de son bouclier. Le choc violent fit perdre l’équilibre à Pila qui se retrouva allongée evanouie dans la neige, recouverte du lourd bouclier d’arcania.
Resté debout Arso prit alors de plein fouet la masse enflammée, il chancela , puis tomba a coté de sa bien aimée.
Quand celle-ci revint à elle la douleur fut terrible. Son monde s’écroulait, son amour était mort et les gelures dues a son séjour dans la neige lui avaient paralysé un bras.
Elle pleurait encore quand elle arriva a Fort Atla, des semaines plus tard amaigrie, affamée et le regard vide et ayant du mal a respirer.
Le village entier avait perdu Arso, le royaume entier perdait espoir..
et Pila elle, semblait perdre la raison..
Son chagrin semblait inconsolable, le souvenir glacé de la neige des portes d’Odin ne la quittait pas, sa douleur n’avait pas de répit.
Son petit ventre bleu s’arrondissait, les jours passaient, la vie passait le manque lui.. demeurait ..
Pila semblait au plus mal, elle passait le plus grande partie de son temps couverte de multiples couches de pelerines et de peaux d’animaux alors que le village baignait dans les derniers jours du printemps.
La tribu était inquiete de la naissance de ce koboldiot tant au sujet de la mère que de l’enfant.
Pila était tremblante de fièvre, mais la naissance se déroula normalement.
Pila entrouvrit brièvement les yeux, regarda son fils et sombra aussitôt dans un profond sommeil.
Le bébé bleu fût confié à la femme de Lutu le chef du village qui s’en occupa le temps que la mère se remette d’aplomb.
Quand Pila reprit conscience et fût rétablie, elle semblait guérie de son mal de froid et son chagrin semblait quelque peu atténué par la présence d’un fils qui chaque jour était un peu plus à l’image de Arso .
( à suivre)
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