bonjour les gens... ce qui suit n'a rien avoir ou presque avec la rox de succube qui précède... ^^
Peut-être devrais-je faire la lumière sur ce que je suis… Ame noire est âme de démon, errant entre le néant et les différents mondes depuis la destruction de mon corps. Toutes les âmes noires émanent d’une même race démoniaque. Nous sommes les Raukaros et notre histoire se perd dans les méandres de l’éternité, ma mémoire se brouille avec le temps qui passe mais je brûle toujours au souvenir de notre déchéance.
Il fut une époque où les Raukaros composaient la garde d’honneur d’Archimonde. Une race entière, tueurs et combattants ultimes, le protégeait. Un événement mit fin à cette collaboration… disons simplement que ce misérable démon eut la prétention de se servir de l’un d’entre nous comme défouloir. Il le tua. Aucuns mortels ne peut imaginer la colère qui nous submergea contre cette traîtrise et notre révolte fut comme un coup de tonnerre au milieu de la nuit. Bref mais terrible. Elle fut effroyablement meurtrière. Une attaque suicide visa le traître, peu importait combien allait mourir, nous nous étions juré de tuer Archimonde.
Mais nous fûmes vaincus car si un Raukaros valait quatre seigneurs noirs en combat singulier… ils y avaient dix seigneurs noirs pour un seul d’entre nous. Si mon sang pouvait encore bouillonnait, il le ferait à leur vue ! Ma haine envers eux, notre haine n’a pas de limite pour ces félons jaloux de notre puissance et de notre rang. Cela leur faisait honte, êtres misérables si faibles et si laids. Je sais qu’ils ne sont pas innocents dans le choix d’Archimonde qui fit tout basculer… Oui, je sais qu’ils ont organisé notre déchéance, pariant sur notre sens de l’honneur pour laver l’affront dans le sang ! Cela expliquerait bien des choses et dans un premier temps pourquoi tous s’étaient réunis si rapidement autour du lieutenant démon lors de notre attaque surprise… Je n’oublierais jamais la face répugnante de ses Seigneurs Noirs, marbrée de terreur quand je les pourfendais avec mes frères pour tracer un chemin sanglant dans leurs rangs jusqu’à Archimonde malgré toute leur mise en scène.
Mes frères et moi échouâmes, submergés par le nombre et la traîtrise. Ceux qui furent capturés presque vivants connurent des tortures innommables. La colère du lieutenant démon n’épargna aucun de nous. Nos noms furent effacés, nos corps brûlés, sauvagement défigurés. Tout fut mis en œuvre pour qu’aucun de nous n’en réchappe et notre race tout entière fut décimée. L’affront subit était trop grand pour être supporté, nous devions disparaître totalement. Notre souvenir même les faisait trembler !
Nos corps n’y survécurent pas mais notre colère, le désir de vengeance inassouvie habitant toujours notre esprit, réussit à maintenir notre âme consciente. Tous les fantômes, esprits, spectres errants se forment ainsi, quand une volonté animée de sentiments violents les maintient dans le monde des vivants pour accomplir quelques actes, malgré la mort…
Pendant plus de trente milles ans, notre existence se limita à chercher des porteurs, les posséder et les jeter contre tous les démons qui croisaient notre chemin. Le mépris et la haine se développaient avec nos échecs et nous nous organisâmes petit à petit. Invisibles, esprits meurtriers, nous annihilions les ombres se dressant sur notre chemin, plusieurs d’entre nous espionnaient sans relâche et bientôt, parvint à nos oreilles le projet d’invasion de la Légion dans le monde d’Azeroth. Nous apprîmes ainsi l’existence du puits d’éternité, des Kaldorei, de la reine des Biens-Nés et de leur culte naïf qui bientôt ouvrirait une porte entre les mondes dès que les démons le leur demanderaient...
Mais ce plan composait tant de lacunes évidentes, tant d’incertitudes que nous ne pûmes résister à l’envie malsaine de nous en mêler. Aucun démon n’a jamais suspecté notre existence, je doute même-qu’Archimonde comprenne pourquoi, sans prévenir, l’un de ses gardes se jetait parfois sur lui en hurlant de rage… Tentation trop forte mais ce maudit ne se laisser pas tuer aussi facilement !
L’un des grands défauts de la Légion en matière d’invasion est le temps de préparation. Il pouvait s’écouler parfois un millier d’années avant que l’armée ne se mette en mouvement et nous comptions bien profiter de ce laps de temps. Quelques Ames noires se rendirent en Azeroth d’abord avec mission de l’explorer et d’évaluer la force des êtres qui l’habitaient. Les êtres y étaient primitifs et il n’y avait guères que les elfes de la nuit qui pourraient s’opposer à l’invasion mais ils avaient peut d’espoir sans notre aide.
Nous nous croyions invisibles pour les êtres mais en ce monde-ci… certains nous vîmes, brume démoniaque ou êtres fantomatiques, reflets de notre ancienne apparence. Nos pouvoirs faiblissaient sans attache corporelle pour les fixer et nous n’en cherchions que plus fébrilement des porteurs. Il y eut un être en Azeroth qui non seulement nous vit clairement mais possédait le pouvoir de nous détruire. Peu en sont encore capables aujourd’hui, les chasseurs des ombres trolls, quelques prophètes et certains druides. Ce fut dans le filet de l’un d’eux qu’un Raukaros tomba. Aucun de nous n’imaginait alors que la force émanant de l’esprit d’un elfe, pouvait être si puissante… assez puissante pour nous supporter dans son corps. Le Raukaros tenta de s’en emparer mais il fut combattu. Le druide mit à jour chacun de ses souvenirs et toute sa connaissance, apprenant ainsi le début de l’invasion. Il se nommait Feänturi, un nom au combien justement porté.
Ce druide n’était pas un imbécile ce qui est assez rare de nos jours et l’écart de puissance entre les elfes et cette armée lui sauta aux yeux. Son corps était si faible par rapport à ce que nous avions été et en lisant dans l’esprit du Raukaros prisonnier, il comprit notre vengeance. Le démon et l’elfe s’entretinrent longuement et le premier pacte eut lieu. La Raukaros habiterait son corps, lui prêtant sa résistance et ses pouvoirs, et le druide l’aiderait dans sa vengeance. De nombreuses années furent nécessaires au druide pour s’habituer à ce changement, son corps lui-même s’était transformé et ses pouvoirs de druide, faisant obstacle à l’union des deux âmes furent perdus, il y perdit ses yeux, brûlé par la vision du démon. Revenant parmi les siens, Feänturi prévint ses pairs de l’invasion, tentant de leur expliquer son acte mais aucun ne voulut l’entendre et il fut rejeté. Sa nature était démoniaque, son apparence trop noire pour être accepter.
Ces évènements se déroulèrent bien avant que les Biens-Nés ne commence l’ouverture du portail mais l’heure approchait pourtant et l’entrée de la légion se profilait dans les brumes du futur. Nous autres Raukaros, suivions avec à la fois un vague dégoût et une certaine admiration, le parcours de ce premier chasseur de démon. S’abaisser ainsi, à pactiser avec des vivants pour nous la plus grande des races de démon, nous répugnait mais nous avions pourtant le même objectif : combattre des démons. Nous par vengeance et eux pour protéger les leur.
Même banni, Feänturi ne quitta pas le cœur de terres elfes. Agissant secrètement, il rassembla des elfes croyant en lui, en son avertissement sous notre conseil, chacun d’entre eux s’unit à un Raukaros. Ainsi, l’ordre des chasseurs de démons émergea, se détachant de celui des druides et pendant des deux cents ans, ils se cachèrent, s’entraînant sans relâche en vue de ce combat. Peu à peu, l’ordre grandit et vint même à compter dans ses rangs le frère d’un personnage important : Illidan Stromrage. Je me moque de ses actes, la seule chose que je puisse reconnaître est sa puissance mais il nous servit aussi bien que les autres. Voyant son frère devenu l’un des nôtres, Furion Stromrage fut bien obligé d’accepter l’existence des chasseurs de démon. Si Illidan était un partisan des Biens-Nés, nous nous servîmes de ce fait pour prévenir l’archidruide de l’ouverture d’un portail, ainsi, notre existence n’était pas révélée.
Feänturi mourut lors de l’explosion du puits d’éternité comme bon nombre de chasseurs de démons venus stoppé l’entrée de la Légion si les gardiens du bosquet, Furion et Cénarius, échouaient. S’en suivit une histoire des plus compliquée d’Arbre Monde et de Rêves d’Emeraude, durant laquelle les porteurs et leurs Âmes noires ne prirent plus part qu’en cachette, traquant les résurgences démoniaques aux quatre coins d’Azeroth, veillant à empêcher tout retour. Mais une réalité terrible nous rattrapait peu à peu, nos pouvoirs faiblissaient plus rapidement encore depuis notre entrée en Azeroth, coupés que nous étions de toute source de pouvoir. Les Raukaros tinrent conseil et il fut décidé à l’unanimité que les dix plus puissants d’entre nous se sacrifieraient, léguant totalement leur énergie et créant ainsi une source de pouvoir démoniaque pour que tous nous puissions nous régénérer à son contact. Ainsi, notre race fantôme perdit ses princes les plus puissants. La Flamme noire de Kalimdor. Ce qui nous est si chère et si douloureux à la fois. Le temps passa jusqu’à la deuxième grande invasion et le règne du Chaos fut annoncé par le Prophète. Les chasseurs de démons se battirent de nouveau mais dans l’ombre du traître Illidan, sortit de sa prison, sans que personne n’en ait réellement conscience.
Quant à moi, je fus lié au destin de dix porteurs différents pendant ces millénaires. D’aucun dirait que j’en fais une forte consommation mais ma vengeance m’appelle encore et toujours et je n’aurais de cesse que par ma destruction ou celle de tous ces maudits ! Oui je tuerais ceux qui s’en sont pris à nous ! M’entendez-vous, Seigneurs Noirs ! Démone-Lame, prince des Raukaros crie vengeance !
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