Sauvage

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Le shando n’avait pas levé les yeux quand elle était arrivée dans la pièce. Il ne leva toujours pas le regard quand il lui demandait la raison de sa visite. Il s’attendait sûrement à une plainte, une requête des plus banales ou une permission pour s’absenter mais rien de plus. Elle inspira profondément et crut que son cœur allait se déchirer en prononçant ses quelques mots.
- Maître Mizard, je quitte l’ordre, annonça simplement Narya.

L’elfe en face d’elle se figea et releva brusquement la tête pour planter son regard dans le sien, elle le soutint quelques secondes mais des digues menacèrent de se rompre en elle aussi, elle se détourna, affichant une expression neutre.

Depuis de nombreuses années, Mizard de l’ours n’avait pas été aussi surpris et resta pantois. Une foule de question se précipitèrent dans son esprit devant cette situation autant impossible que sans précédant.

- Ai-je bien compris votre déclaration, jeune fille ? Demanda-t-il finalement, se contraignant au calme.

- Oui shando. Dès demain, je quitterais le refuge des saisons pour ne plus jamais y revenir, selon les vœux de Ironmoon, ainsi que les miens. Je fais le serment de ne jamais divulguer vos secrets ni même tenter dans l’avenir de retrouver l’ordre. J’accepte que les portes me soient à jamais fermées.

A nouveau, il dut plonger au fond de lui pour faire le tri dans ses pensées.

- Laisses-moi le temps de comprendre. Ercham t’a renvoyé ?

- Nous avons décidé tous deux de mon départ.

- Pourrais-je connaître vos raisons ?

- Non. Il m’a expressément demandé de quitter les lieux au plus vite mais auparavant de vous prévenir qu’une place était à nouveau libre et qu’il vous fournirait des explications valables lui-même. Puis-je me retirer ?

- Quand comptes-tu partir ?

- Demain matin au plus tard.

- Bien, tu peux te retirer.

- Merci maître. Adieu.

Narya fit rapidement demi-tour pour cacher ses larmes si amères au vieux druide. D’une démarche qu’elle se força de faire paraître calme, elle quitta la pièce.

Mizard la regarda partir d’un air presque absent. Il ne comprenait pas. Narya venait d’achever sa formation de druide et ses aptitudes étaient tout à fait honorables.



A peine la porte franchit, elle se mit à courir dans les bois.

Le plus facile était à présent fait.

Elle sentit la présence de son maître bien avant qu’il ne l’aperçoive et surgit devant lui. Une bouffée de colère menaça de lui faire perdre le contrôle. Ercham, bien que surpris, l’accueillit avec un sourire amical et tendit la main. Elle la regarda d’un air dédaigneux. Son maître retint une salutation en croisant son regard à l’éclat étrange et sauvage.

- Je pars, annonça-t-elle sans préambule.

Le visage d’Ercham resta d’abord de marbre comment s’il assimilait les information puis se décomposa.

- Co… comment ?

- C’est pourtant simple à comprendre, répondit-elle d’un ton hargneux, je quitte l’ordre, Maître Mizard en est déjà averti, il ne me restait plus qu’à vous le dire.

- Mais enfin Narya… Pourquoi ?

A cette question, l’âme de la druidesse s’enflamma de rage. Ses yeux changèrent et lorsque Ercham vit y danser cette lueur sauvage, le vert faisant peu à peu place au jaune doré, son sang se glaça.

- Comment osez-vous me poser la question, druide ! ? JE devrai vous demander pourquoi ! Pourquoi m’avez-vous fait cela ?

Le druide observa avec attention les signes d’une nouvelle perte de contrôle et resta à l’affût du moindre changement. Le jaune doré devenait de plus en plus présent. Il devait la calmer.

- Je… j’ai fait une erreur, je l’admets mais, cela peut-être réparé. Je te le promets, Narya, prend patience.

- Je ne vous crois plus ! Depuis combien de temps me promettez-vous cela ? Je ne suis pas un cobaye ! Comment avez-vous osé tenté cette expérience sur moi ?

Sa voix termina en un cri et elle retint de justesse un rugissement. La peur de perdre contrôle remplaça la colère et elle tomba à genou. Une envie irrésistible de lui sauter à la gorge, de trancher la chair rouge de son ancien maître. L’odeur ferreuse du sang. Elle n’aurait pu à chasser pendant deux jours grâce à cela… Elle pourrait manger et… Elle pencha la t^te de coté d’un air absent, goûtant déjà cette saveur.

Un coup de poing la projeta au sol un mètre plus loin ce qui interrompit fort heureusement ses pensées.

Ercham retint un mouvement de recul à la vue de son ancienne élève. La peur nouait son ventre, son esprit tendu vers la magie, il était près à lancer une attaque à la moindre manifestation de danger mais il se rasséréna en voyant qu’il avait évité le pire.

- C’était pour augmenter tes pouvoirs. Cela a réussi au-delà de mes espérances ! Tu rends-tu compte de… ?

- Je me rends seulement compte de l’absurdité que je suis devenu !

Narya se releva avec difficulté, des larmes traçaient des sillons sur ses joues mais ce n’était pas à cause du coup, il le savait. La douleur du choc et ses effort pour reprendre le dessus l’avait vidé de ses forces. Elle se contraint au calme.

« C’est de pire en pire, articula-t-elle lentement, je ne peux plus tenir. C’est trop insupportable.

Ignorant cette intervention, le druide changea de sujet.

- Qu’est-ce qui t’a décidé ?

Le visage de la druidesse s’assombrit et le dégoût se peignit sur ses traits ainsi que de la peur. Elle laissa le silence planer, seulement interrompu par les bruits de la forêt autour d’eux.

- Derrière vous, il y a une combe à trois cent mètres à travers les bois. Vous vous y rendrez quand je serai loin d’ici. J’ai… j’ai… (sa voix se brisa pour finir dans un murmure) vous y trouverez les restes d’un elfe égorgé, je ne sais pas qui il est.

Le druide recula précipitamment, effaré.

- Tu… tu l’as tué ?

- Oui, cette nuit il me semble… Je… J’avais faim et je l’ai en partie dévoré. Vous n’en trouverez plus grand chose mais il faut qu’il soit enterrer selon les rites. Il ne doit pas rester là-bas…

Les larmes coulaient à présent abondamment sur ses joues et elle ne put rien faire pour les endiguer. Elle regarda son ancien maître.

- Par Elune, murmura-t-il, tu es un monstre ! Qu’as-tu fait ? Comment as-tu pu ?

- Maudis ! Cria-t-elle, vous en portez l’entière responsabilité ! Je suis un monstre ! Très bien ! Mais alors qu’êtes-vous ? Même un warlock a plus de sentiments !

Elle se rapprocha de lui, la bouche déformée par la haine, découvrant ses canines étrangement plus longues qu’à l’ordinaire et ses yeux, à nouveau, changèrent.

« Vous m’avez transformé, continua-t-elle d’une voix rauque, ne l’oubliez pas ! Je me demande toujours comment vous avez pu le faire ! Je n’en savais rien, jusqu’à ce que vos pouvoirs d’apaisement deviennent trop faibles pour me maintenir dans un état contrôlable !

A nouveau, elle sentit l’envie de goûter du sang. Elle lutta pour garder le contrôle et peu à peu, cela reflua.

« Vous étiez heureux n’est-ce pas, avant que la situation ne vous échappe ? Vous aviez un sujet d’expérience idéale…

- Non ! L’interrompit le druide. Je te jure que je ne voulais pas ! Si j’avais su, jamais je n’aurais tenté cela sur toi. Je peux changer cela ! Je peux…

- Il est trop tard. Vous le savez aussi bien que moi. Je dois partir, très loin. Si les druides découvrent ce qui est arrivé, ils me tueront ou m’enfermeront dans l’attente d’un hypothétique procédé de guérison jusqu’à ce qu’il découvre la vérité comme moi ! Mais le résultat sera le même à la fin.

- La vérité ? !

- Oui, la vérité. C’est irréversible.

Il allait l’interrompre mais elle s’emporta de nouveau, ses émotions normales décuplées par son état.

« Ne mentez pas ! Talion m’a dit la vérité.

- Talion ! ? L’ermite ?

- Oui, il connaît toutes les vérités, ils parlent aux esprits et lis dans les sources. Jamais je ne pourrais retrouver un état normal, je ne pourrais aller qu’en m’aggravant si je reste ici car la forêt est imprégnée de magie elfique. Il m’a conseillé de partir et c’est ce que je ferais. L’ « incident » de la nuit dernière m’a prouvé à quel point je pouvais être dangereuse !

Elle marqua une pause. Chaque mot résonnait comme une évidence et enfin les crier au grand jour était pour elle un soulagement. Elle fixa Ercham et reprit la parole.

« Je pars dès maintenant et pour vous… pour nous éviter la honte auprès de vos compatriotes, j’ai annoncé à maître Mizard mon départ. Vous m’avez renvoyé car je souffrais trop de l’isolement et que je n’étais pas une bonne élève. Vous venez de vous en apercevoir…

Ercham acquiesça, près à accepter tous les compromis pour peut que la situation se règle. Pour peu que ce monstre s’en aille loin pour le moment, il aviserait plus tard comment la récupérer.

Elle le détailla une dernière fois et lui tourna le dos.

- Adieu.

Lorsqu’elle fut hors de vu, Ercham se permit un soupir de soulagement. Le choc de la discussion était encore présent mais pour sauver la face, il lui faudrait préparer de bons arguments face à Mizard…



Sans rapport avec ce qui précède mais... il y a une mise en page automatique ici ?
Narya s’était dirigée directement vers l’entrée du refuge, il lui restait une dernière chose à faire pour que la supercherie soit parfaite. Le refuge des saisons de Darnassus, le bastion des elfes de la nuit était un ensemble de bâtiments destiné à former les apprentis druides, moins prestigieux que celui du Mont Hyjal, il n’en restait pas moins important.

Elle rentra dans une minuscule pièce circulaire avec une paillasse de feuillage et récupéra ses sacs. Elle avisa que la robe des apprentis n’était pas des plus pratique pour les voyages aussi elle changea pour un pantalon de cuir sombre et une ample tunique forestière.

Pour terminer, elle ceignit une ceinture d’où pendait une dague dans un étui. Un long bâton autant pour la marche que pour se défendre terminait son équipement.

Elle avait tout préparé depuis sa décision du matin. Elle prit une grande sacoche de cuir avec une large bandoulière et une autre plus petite qu’elle fixa à sa ceinture. Elle avait rassemblé autant que possible, volant des vivres et rassemblant ses maigres possessions.

Enfin, scellant à jamais son acte, elle tira sa lame et trancha sa tresse de druide cachée dans son épaisse chevelure bleutée qu’elle noua ensuite d’un lacet de cuir pour le voyage. Elle se dirigea d’un pas lent, aux yeux de tous, serrant sa tresse dans la main vers l’autel d’Aviana et la jeta dans le brasero. La mèche se tordit un instant et s’enflamma. Elle la regarda se consumer jusqu’à la fin, ne pensant à rien de peur de défaillir. L’émotion lui noua tout de même la gorge. Des murmures d’incompréhension s’élevèrent. Elle repartit. Les druides et les apprentis la dévisageaient tristement, certains n’osaient pas croiser son regard. Elle tenta de les ignorer mais ses yeux s’attardait sur un visage familier au cœur de l’attroupement formé et son cœur se mettaient à battre plus vite, plus fort, cognant douloureusement dans sa poitrine…





Elle ne se retourna qu’une fois hors de vue du refuge, après une bonne demi-heure de marche. Elle ne vit que les arbres, immenses et aussi anciens que les druides eux-mêmes dans cette partie des bois. Elle ferma les yeux, s’imprégnant de l’atmosphère des lieux. Elle aurait voulu rester, elle aurait voulu devenir druide… Ce n’était pas la première fois de la journée : les larmes roulèrent sur ses joues. C’était un déchirement.

Elle reprit sa marche vers le sud, vers le bras de mer où elle traverserait vers Darkshore. Arrivée là, elle aviserait…

Les heures se succédèrent durant lesquelles, elle eut tout le temps de ressasser les derniers jours. Les mêmes souvenirs ne cessaient de remonter et c’était plus une torture qu’autre chose. Elle tentait de les chasser mais sans vraiment de résultat.



La nuit tombait et la forêt se faisait plus sombre. Narya se sentait vaguement inquiète et chercha un endroit ou dormir, elle ne voulait surtout pas voyager de nuit pour l’instant. Ni feu, ni paillasse, trop tendue pour avaler quoi que se soit à part peut-être de la viande fraîche… elle se lova au pied d’un immense chêne. Le contact chaud de l’écorce la rassurait. Elle sentait le cœur de la forêt battre doucement en de lentes pulsations qui finirent par se calquer sur les battements de son cœur. Cela lui apporte un réconfort inimaginable de sentir autour d’elle la sérénité. Mais bientôt cela mis en évidence la précarité de sa situation. Où trouver la force d’abandonner à jamais ces forêts ? De se détacher à jamais des druides alors qu’elle-même en était un ? Qu’était-elle à présent ?

Elle s’endormit.

Ses rêves ne furent pas tranquilles comme chaque nuit depuis le début de cette folie. Elle partait chasser. La panthère bondissait entre les arbres, silencieuse comme la brise et aussi noire que la nuit. C’était apaisant. Il y avait tellement moins de pensées parasites dans son esprit, juste un but : tuer pour se rassasier. Ses perceptions étaient plus aiguisées : toujours, elle sentait le cœur de la forêt battre mais beaucoup plus fort et chaque modulation de ce rythme lui parlait, elle entendait la respiration lente et profonde des arbres, humait le parfum envoûtant de la résine ou celui, frais des jeunes pousses de feuillus. L’air était froid, revigorant, tous ses sens étaient décuplés. Les rayons de lune perçaient par endroit les feuillages denses et descendaient en colonnes translucides et froides vers le sol. Les lucioles s’élevaient depuis les feuillages et les buissons touffus, parant mieux que n’importe quel joyau la nature. C’était infiniment beau.

Le moindre craquement la figeait et si par chance un animal à sa portée surgissait…

Elle se réveillait alors en sursaut, la peur au ventre, terrorisée à l’idée de perdre le contrôle, de prendre goût au sang, d’apprécier la chasse. Tendue comme un arc, elle examinait fébrilement autour d’elle et ne se détendait que de longues minutes plus tard.



Narya se réveilla le matin, glacée de fatigue et affamée, elle pria qu’il n’y ait aucun animal trop près car si jamais elle en apercevait un, elle ne pourrait pas résister à moins que ce ne soit un grand prédateur, ce qui n’était guère préférable. Heureusement, il n’y eut qu’un écureuil, bien trop petit ce qui lui tira un sourire moqueur.



Le terrain devint peu à peu plus escarpé. Les arbres se faisaient un peu moins grands qu’aux environs de Darnassus mais à l’inverse, il y avait plus de faunes. Vers midi, elle marqua une pause bienvenue. Ses jambes étaient de plomb sans parler de ses pieds douloureux. Elle n’était plus habitué aux longues marches. Son manque d’endurance était misérable, tous les elfes en auraient été parfaitement capables mais pas elle… cela assombrit encore plus – si cela était possible – son humeur.



Elle se reposait à l’ombre, tranquillement après avoir avalé quelques lamelles de viande séchée et des baies trouvées en route.

La brise lui caressait le visage doucement, faisant voler des mèches folles. L’endroit était calme. Elle respirait les effluves de résines, l’odeur fraîche des jeunes pousses avec une acuité étonnante quand elle rouvrit brusquement les yeux. Le vent lui apportait la puanteur d’un ennemi. Quelqu’un qui tenterait de lui voler sa nourriture. Elle s’agenouilla pour être moins visible, l’oreille tendue, les narines dilatées. Un seul prédateur aux faibles échos qu’elle entendait mais il venait par ici. Elle accrocha ses sacoches sur de hautes branches, se demandant fugitivement ce qui l’avait poussé à s’en encombrer. Agrippant à son tour les branches, elle se hissa souplement sur cinq bons mètres emportant son équipement avec elle avant d’entendre le crissement d’une brindille et de s’immobiliser. Elle cala ses sacs dans une fourche et silencieuse, se déplaça un peu sur une branche pour voir le sol. Une haute silhouette au pelage marron gris. Une lance de bois durcie au feu qui diffusait une très faible odeur de charbon de bois. Un homme-ours : un furbolg. Il faisait bien deux mètres de haut. Elle espérait qu’il ne la verrait pas tout en ayant peu d’espoir. Elle resta aussi immobile que possible, contrôlant jusqu’à sa respiration. Une odeur ferreuse caractéristique arriva à ses narines. Du sang. Il revenait certainement de la chasse. Son instinct lui disait qu’il y avait de la viande fraîche dans son paquetage.

Elle savait qu’elle avait encore des vivres, qu’un furbolg était un adversaire redoutable mais la perspective de grignoter de la viande sèche ne lui plus pas, rien ne valait un morceau saignant…

En dessous d’elle, le furbolg inspectait les traces au sol et elle se maudit de n’avoir pas fait plus attention. Les pensées animales se disputaient avec des restrictions de l’elfe. Ce combat la laissa indécise. Un coin de son esprit essayait de lui faire renoncé mais la tentation était trop forte. Après une brève hésitation, elle succomba à sa seconde impulsion.



L’homme ours renifla l’air, grognant faiblement et leva la tête au moment où elle se laissait tomber d’une branche, poignard en main. Surpris par la situation, il ne réagit pas immédiatement et au lieu d’essayer de l’embrocher, il esquiva d’un bond. Narya atterrit souplement devant lui alors qu’il balançait son épieu en arc de cercle vers elle. Elle se jeta sur le côté et se releva avec un rapidité effrayante par une roulade. Elle détailla le furbolg. Il portait un grand pagne de cuir, un coutelas de pierre dont elle devrait se méfier et un arc dans son dos en plus de son paquetage ainsi qu’un carquois de bois contenant une vingtaine de traits à pointes de bois durcies. C’était un pisteur. Il retroussa ses babines en observant cet adversaire inattendu, révélant des crocs ivoire qu’elle aurait pu trouver impressionnant en d’autres circonstances. L’épieu piqua dans sa direction. Elle écarta la pointe qu’un revers de lame tout en faisant un pas de côté. Après plusieurs tentatives infructueuses, Narya franchit sa garde mais le furbolg, bien plus grand et plus puissant qu’elle, l’expédia au sol d’une baffe. Elle roula sur elle-même sur quelques coudées puis d’un bond, se redressa, un filet de sang aux lèvres. Le furbolg ne comprit pas vraiment ce qui se passa ensuite, un instant, une elfe était devant lui, l’instant d’après, une panthère apparaissait et bondit à sa gorge. Il brandit son épieu mais il glissa contre le corps de l’animal, lui entaillant à peine la peau.

Il le lâcha et agrippa de justesse la gueule jaillissant vers lui. L’élan plus le poids de l’animal le renversa et il lutta pour éloigner les crocs acérés de sa gorge. Ses propres mâchoires, pourtant plus grandes ne semblaient pas impressionner le félin et elles claquèrent dans le vide alors que la panthère par une pirouette étrange s’était écartée et avait disparu de son champ de vision. Il se releva d’un bond, cherchant des yeux la forme noire mais il ne la trouva pas. Il sentit un mouvement derrière lui et se retourna juste à temps pour apercevoir la détente du félin et l’éclat de ses crocs. Ceux-ci se brouillèrent et furent remplacé par les yeux jaunes d’une elfe et l’éclat non moins dangereux d’une lame. Il tira son coutelas mais trop tard et eut la gorge ouverte.

Narya sauta à terre quand la masse tomba lourdement au sol. La tunique mouchetée de sang, le sourire aux lèvres, elle éventra le paquetage de sa proie et en sortit la viande. Elle regarda le corps inerte, le sang qui sortait à gros bouillon et une envie étrange la saisit. Quel goût pouvait bien avoir la chair de furbolg ? A la fois, cette pensée la dégoûta mais elle en fut curieuse. Heureusement – ou malheureusement – le dégoût l’emporta. Elle recula écœurée loin du cadavre. Ses yeux verts contemplèrent avec horreur le corps puis le morceau sanguinolent qu’elle tenait dans la main. Son estomac se tordit douloureusement. Elle s’assit un instant pour reprendre totalement ses esprits.

Une partie d’elle lui cria de partir, qu’il y avait sans doute d’autres furbolgs dans les environs. L’odeur du sang couvrait toute les autres dans un large rayon et c’est seulement lorsqu’un craquement faible et lointain retentit qu’elle réagit. Elle récupéra ses sacoches et sans faire le moindre bruit s’écarta. Furtivement, elle contourna des buissons puis s’immobilisa lorsque deux autres hommes-ours arrivèrent près du cadavre de leurs compagnons. Ils restèrent un instant sans réaction puis se dispersèrent à la recherche du tueur. L’un d’eux se rapprocha d’elle mais passa sans la voir. Immobile ou furtive lorsqu’elle se déplaçait, elle était presque invisible pour lui…

Elle contourna tranquillement les lieux et repris sa marche vers le sud de l’île sans plus se préoccuper des pisteurs qu’elle laissait derrière elle.

Par deux fois, son manque de contrôle lui avait probablement sauvé le vie. La première fois en la décidant à attaquer, la deuxième en lui permettant d’être furtive. Elle ne savait que penser, il n’y avait que lorsqu’elle était transformée qu’elle pouvait faire cela… c’était à n’y rien comprendre mais une chose était sûr, elle ne ressentait que révulsion…

Ressassé cette idée lui tirait des grimaces d’horreur : elle avait voulu manger du furbolg !
Le reste de la journée resta sans incident. Les villages furbolgs furent bientôt derrière elle, de même que les escarpements et elle progressa très vite cet après-midi là. Elle dormit de nouveau à la belle étoile. La lumière d’Elune perçait par endroit la voûte des arbres mais elle ne put sommeiller calmement. Elle revivait douloureusement son combat contre l’homme ours et à chaque fois, elle se réveillait alors qu’elle allait planter ses crocs dans ses chairs. Peu avant l’aube, elle renonça à dormir et se remit en route.

Après une grosse heure de marche, elle se repéra grosso modo au sud-ouest du lac Al’Ameth. A la fois, elle en fut rassurée car elle quitterait bientôt l’île, autant, elle préférait ne pas avoir à traverser à la nage et devrait rejoindre le village de Rut’theran. Mais là-bas, il y aurait des elfes… des non-druides, des animaux domestiques, des enfants… son cœur se serra, que faire ? Devait-elle prendre le risque ? Ne deviendrait-elle pas complètement incontrôlable ?



Sa réflexion fut interrompit par des crissements sur sa droite. Elle se figea et la peur de voir surgir quelque chose de mangeable lui noua l’estomac. Trois cerfs déboulèrent devant elle, ils firent un écart en la voyant mais comme elle ne bougeait pas, ils s’immobilisèrent et la dévisagèrent avec curiosité. Pour eux, une elfe ne devait pas être une créature dangereuse. Ils étaient tous immenses avec des bois impressionnant, le poil mordoré ou plus clair au niveau du ventre. Des muscles impressionnant s’esquissaient sous leur peau : de jeunes mâles sans troupeaux.

Narya était tétanisée, elle s’agrippait à tout ce qui la rattachait aux elfes. Les jardins de Darnassus, le sourire de sa mère, les reflets argentés de la lune dans les puits sacrés du sanctuaire…

Cela lui manquait déjà cruellement.

Elle tremblait presque sous la tension. Il ne se passa rien. Un cerf la dévisageait toujours et s’approcha, les deux autres mâchonnaient des pousses vertes. Un soupçon d’espoir perça alors que l’animal était proche à la toucher, terriblement imposant à côté de sa frêle silhouette. Les animaux reconnaissait-il encore le druide ? Une pensée parasite traversa son esprit. L’effet fut immédiat. L’animal recula précipitamment, ses bois se baissèrent brusquement comme une barrière à toute attaque, lui entaillant la peau. Ses naseaux étaient dilatés et il détala suivi des deux autres. Elle resta immobile. Elle se sentait… mal, démoralisée. Un bref instant, elle avait pensé que… mais une simple pensée avait fait jaillir ce qu’elle était véritablement devenue. La blessure était cuisante mais c’était son cœur le plus atteint outre les picotements désagréables sur ses bras.



Trois heures plus tard, la nuit était tombée depuis longtemps mais elle n’avait pas envie de dormir, elle refusait de plonger dans un sommeil tortueux. Elle entra vers minuit à Rut’theran, village côtier d’elfes pêcheurs et de marchands, le point de passage obligé pour les transactions entre Darnassus, Aldrassil et le reste du monde. La marchandise et les humanoïdes circulaient au même prix, c’est à dire terriblement cher et elle n’avait rien. Narya se rendit compte une fois de plus qu’elle n’avait pas une situation brillante. Tant qu’il était en formation, les apprentis ne possédaient rien et sa récente admission puis fuite ne lui avait rien permit d’accumuler.

Elle erra un moment dans les rues, chipa un morceau de pain derrière une échoppe et en mâchonna sans grande conviction un morceau. Elle croisa des humains de tout genre, des nains de tout poil et des gnomes de toute taille, encore debout malgré l’heure tardive.

Elle se dirigea vers le port et à pas de loup, visita les quais. Les bateaux ne partiraient pas avant deux bonnes heures pour les plus matinaux. Elle écouta les conversations des gardes de nuit et de quelques marins leur prêtant main forte en restant cachée et finit par apprendre ce qu’elle voulait. Le voyageur au joyau partait dans deux heures vers Darkshore. Elle chercha le navire en se déplaçant furtivement. C’était un bateau de taille raisonnable, lourd mais plutôt rapide d’après les rumeurs. Un mât, trois voiles, un gouvernail et une ancre. Rien de plus intéressant hormis peut-être une cargaison dont elle ignorait tout. La coque couverte en partie basse de coquillage devait être à l’origine blanche mais avait entre temps quelque peu défraîchit.

Un léger brouillard s’était levé depuis le bras de mer masquant d’un voile l’odeur de poisson et d’embrun, étouffant les sons. Le clapotis des vagues contre les piliers de bois de la jetée, le roulement des galets, le claquement des voiles et des pavillons les plus hauts dans un vent d’altitude : tout paraissait lointain. Elle le mit à profit pour se lover derrière une série de tonneau et de ballots non loin de la bordure du quai. Elle devait attendre, hors de question de prendre le risque de se glisser à bord pour être découverte lors du chargement. Elle avait déjà son idée même si cela n’était pas des plus prudents.



Elle piqua du nez à une ou deux reprises mais à chaque fois, elle était réveillée par elle ne savait quoi. Un instant, Narya crut même que quelqu’un était près d’elle.

Des éclats de voix la firent sursauter. Elle se déplaça légèrement et vit des badauds terminer de charger de lourdes caisses sur le voyageur au joyau faisant grincer la passerelle sous leur poids. Elle contourna largement cette activité, pliée en deux entre les marchandises de toutes sortes. Enfin, elle atteignit une partie déserte des quais et s’approcha de l’eau. Le clapotis était plus fort et le brouillard se dissipait : le vent se levait, les conditions de départ seraient correctes mais l’onde était noire, ne reflétant rien ou presque, surface paraissant infranchissable. Elle ressentit une pointe d’angoisse.

Elle se laissa doucement glisser dans l’eau, les mains agrippées au bord pour ne pas faire le moindre bruit. L’onde était glacée. Mouillée jusqu’à la taille, Narya lâcha sa prise et s’immergea totalement ne laissant que quelques rides à la surface.

Un bref frisson, un choc avec l’eau puis son corps s’habitua.

En deux brases, elle se propulsa vers le fond, trois mètres plus bas. Il était boueux ou couvert d’algues gluantes aux ondulations fantomatiques, encombré d’objets divers allant de la chausses trouée aux pointes de flèches. Ses sacoches étaient des poids la maintenaient au fond. L’eau n’était pas trouble mais il faisait nuit et seuls les yeux d’un elfe auraient pu y discerner la moindre chose.

Peu à peu, les détails lui apparurent tant elle ouvrait grands les yeux. Au-dessus d’elle, vers la droite, elle distinguait l’imposante masse sombre d’une coque, elle nagea sans effort dans cette direction mais ne s’arrêta pas avant d’en avoir dépassé deux autres. Enfin, elle s’immobilisa sous celle qu’elle savait être le voyageur. Elle ressentait une gêne de plus en plus forte dans ses poumons, pourtant, elle prenait son temps et s’immobilisa, les mains agrippées à une roche sous-marine.

Attendant le bon moment, elle en profita pour observer les alentours. Elle repéra la chaîne de l’ancre à quelques mètres d’elle. Quelques poissons jouaient dans les mailles de fer ou tournaient en banc autour des piliers de la jetée puis disparaissaient dans son ombre. Les algues avaient penché vers le large signe que la marée descendait. Un bruit à la fois sourd et pourtant assourdissant dans le silence sous-marin retentit. L’ancre racla contre un rocher, sembla se bloquer un instant puis décolla. Narya se propulsa d’un coup de talon, les poumons oppressés et nagea avec des mouvements fluides vers l’ancre imposante, faisant au mois deux fois son poids. Elle fut étonnée d’une telle taille pour un bateau plutôt modeste. Elle inclina son élan vers le haut et agrippa l’ancre à deux mains. Tirant sur ses bras, elle se plaça à sa hauteur tandis qu’elle remontait lentement vers la surface et se propulsa vers la partie supérieure de l’ancre. N’y tenant plus, elle lâcha un long filet de bulle qui passerait certainement inaperçu depuis la surface. Enfin, comme une délivrance, elle perça la surface et l’air frais amplis ses poumons. Un choc du au changement de milieu ne tarda pas, elle crut que ses bras étaient arrachés mais tint bon, les mains crispées que le fer rouillé. Comme elle l’avait prévu, l’ancre fut remontée au maximum, la tension de la chaîne immobilisant le fer contre le bois. Au-dessus d’elle, une extension du pont la couvrait. Assurée d’une relative invisibilité, elle s’assit du mieux qu’elle put sur un des bras de l’ancre tandis que le vaisseau glissait sur l’onde vers le large.
Elle jeta un dernier coup d’œil sur les quais, n’y discernant qu’une vague silhouette debout, bien droite et une ombre à ses pieds. Le navire prit peu à peu de la vitesse au milieu d’un concert d’ordres secs, de grincements de cordes et de claquements de voiles et d’eau se brisant contre l’étrave. Pendant un moment, Narya se laissa griser par la vitesse, par le défilement de l’eau bouillonnante sous ses pieds. La traversée durerait une journée entière si le temps était bon. Le vent frais passait et repassait sur sa peau mouillée et bientôt, elle sentit le froid la mordre. A peine sèche, une vague l’éclaboussa et après une heure, elle grelottait. Ses vêtements trempés n’offraient aucune protection et la saison n’était pas des plus chaudes. Elle enroula ses bras autour de l’ancre et le manque de sommeil la fit tomber dans un état second, refusant l’assoupissement de peur de tomber à l’eau mais restant totalement immobile.

Elle ne vit pas l’aurore poindre et lorsque le soleil fut haut dans le ciel mais caché de nuage, elle émergea. Elle tremblait de tous ses membres et ses mains la cuisaient, meurtris par ses longues heures agrippées au fer rouillé. Son épaule également la rappelait à la réalité, sciée par la bandoulière de cuir et le poids de sa sacoche.

Les heures suivantes passèrent avec une lenteur accablante. Les voix et autres bruits au-dessus d’elle paraissaient lointains et étouffés. Seul le clapotis des vagues restait omniprésent ainsi que cette sensation de froid, terrible. Ses jambes pendaient dans le vide, se balançant au rythme du bateau.

Et le temps passa.



Enfin, ses yeux vagues accrochèrent sur un détail anodin de couleur et de relief et elle reprit ses esprits. A l’horizon, toute proche, la côte de Darkshore se découpait verte et touffue sur l’azur tranquille. Le soleil terminait sa course. Au-dessus d’elle, l’équipage s’agitait. L’ancre bougea, la chaîne frémit et elle n’eut que le temps de respirer un grand coup avant de plonger. Elle se laissa filer vers le fond pour rester invisible car nul doute que les marins n’apprécieraient pas un passager clandestin même découvert au terme du voyage. De jour, l’eau n’était guères plus chaude, aussi froide en vérité. Pourtant, la différence de température avec l’air ne fut pas flagrante car elle était déjà glacée.

Elle se laissa entraîner vers le fond par l’ancre puis, elle la lâcha et flotta quelques secondes sans bouger, entre deux espaces. Elle battit des jambes et se dirigea vers la rive mais elle avançait avec peine, ses mouvements étaient douloureux car elle était restée immobile trop longtemps. Ses muscles rechignaient aux moindres gestes et cet engourdissement était aggravé par le froid. Difficilement, elle nagea mais bientôt l’air commença à manquer, ses poumons furent de plus en plus oppressés jusqu’à ce qu’elle souffle de l’air. Pendant quelques secondes à peine, elle se sentit mieux mais à nouveau, la sensation revenait, lancinante. Elle n’aurait plus le temps de remonter. La surface paraissait proche mais il devait y avoir une dizaine de mètre. Beaucoup trop.

Elle se transforma.

L’air déferla à nouveau dans ses poumons ou plutôt dans ce qu’ils étaient devenus. A partir de ce moment, nager ne nécessita plus aucun effort. Elle était libre, ne sentait plus le froid, dans un élément idéal, débarrassée de ses capacités terrestres si limitées. Elle atteignit la côte en un temps record. Le fond remontait en pente douce et la profondeur diminuait, les bandes de sables alternaient les coraux lumineux. Au loin, elle aperçut la silhouette gigantesque d’une hydre mais elle s’en éloigna prudemment jusqu’à ne plus la distinguer. Lorsque la profondeur ne dépassa pas un mètre cinquante, elle abandonna à regret cet état pour retrouver sa vraie nature.

Ses pieds se posèrent sur le fond sableux et tout son poids s’y appuya rudement. Elle émergea à moitié des flots. Le froid la saisit, tétanisant ses membres, la fatigue était si présente qu’elle avait peur de trébucher et ne plus être capable de se relever. Une vague la poussa en avant et elle sortit bientôt complètement. Elle ne sentait même plus la brise marine, trop faible ou trop glacée pour cela. Ses sacs ayant presque miraculeusement survécus à la traversée la tiraient vers le bas. Elle fit quelques pas vers un sol plus sec.



Elle n’avait plus la force de faire un mouvement, rester debout était insupportable et s’asseoir signifiait s’endormir à coup sûr mais voilà… elle ne le pouvait pas non-plus.

Devant elle, à quelques mètres, un groupe humain, des contrebandiers d’après les caisses près d’eux, la regardaient avec des yeux de mérou. Un guerrier, un autre homme en robe grise et barbe blanche l’avaient vue, elle sentait les autres, derrière les premiers arbres mais qui ne tarderaient pas à venir.
Ben alors... tout le monde s'en fout apparemment...
et bien je vais m'en foutre aussi, je continue...

Sa vue se troubla et bientôt, elle ne les vit plus. Il y avait un danger. La sensation bientôt familière déferla. Se défendre. Elle ne sentait plus la faim depuis longtemps mais ce manque se rappela brusquement. Son corps réclamait de l’énergie. Sang et chair.

Elle devait avaler quelque chose ce fut sa dernière pensée vraiment à elle.



Leur premier réflexe fut de tirer lentement leurs armes, méfiant devant l’apparition. Mais l’absence de réaction de l’elfe les rasséréna. Pendant quelques longues secondes, il n’y eut pas un mouvement de part et d’autre puis, brisa l’immobilité, le guerrier aux cheveux roux avança d’un pas, la lame au clair. Il s’arrêta presque immédiatement, les yeux happés par le regard devant lui.

Deux yeux lumineux, ceux d’un animal sauvage. Une pupille noire, étroite au grand jour, barrait le jaune d’or. Il en fut tétanisé et dans son âme, la peur du prédateur ressurgit.

L’elfe sourit et il eut un mouvement de recul.

- Que fais-tu ici ? Articula-t-il lentement.

Il n’eut pas la réponse car Narya venait de bondir. Il sentit la morsure du fer dans son épaule. Il répliqua un peu au hasard devant lui. Le guerrier hurla quand la lame fut arrachée au même moment de sa chair et son épée ne rencontra que le vide.

« Sale garce ! Pesta l’homme en compressant la plaie.

Un coup de talon au visage le fit tomber à terre et il roula de justesse au sol pour éviter un deuxième coup de dague. D’un ciseau, il faucha les jambes et Narya roula sur le sol.



Trempée, couverte à présent de sable, elle se redressa d’un bond et tendit son esprit vers la magie. Un blocage étrange l’empêcha de faire basculer dans les réalités les forces qu’elle avait invoqué, comme une barrière vers le présent. Elle essaya de nouveau mais rien n’y fit. Entre temps, son premier adversaire avait reprit contenance et elle se baissa de justesse pour éviter un coup d‘épée puis en para un deuxième.

A nouveau, elle essaya d’investir la magie et il lui sembla y parvenir un bref instant. Les mots de pouvoirs se formèrent sur ses lèvres.

- Silence !

Sa voix se bloqua et son attaque se dissipa. Un warlock ! Elle sentit son sang bouillonner. Elle concentra du pouvoir et s’acharna à briser le fin tissage de silence autour d’elle.

Les yeux du warlock se tintèrent de surprise mais il se ressaisit et sa voix grave mais sourde résonna dans l’air. Une boue de feu apparut au bout ses doigts. Le projectile magique s’écrasa dans le sable. Une ombre noire bondit à sa droite mais lorsqu’il tourna la tête, il n’y avait plus rien, il tourna de nouveau la tête en entendant le cri de son compagnon. Le guerrier se démenait pour tenir à distance un félin mais bientôt, sa garde se baissa et un coup de griffe lui lacéra la jambe. Ne lui laissant pas l’occasion de reculer, Narya le renversa et planta ses crocs dans sa gorge. Le sang dégoulina sur son poil et le long de son cou. C’était un pur régal. C’était chaud et rafraîchissant. Elle en avala une bonne gorgée mais dut battre en retraite. Le warlock appela ses compagnons mais le temps qu’ils arrivent, la panthère avait disparu.





Trois heures après le départ de son ancienne apprentie, Ercham reçut la visite de Mizard. Il s’y était attendu mais sursauta malgré tout quand il entendit cette voix familière derrière son dos.

- Ercham du corbeau, j’ai à te parler, annonça-t-il gravement. Pourquoi ?

Ercham soupira et se détendit un peu. Tout le monde lui posait cette question décidément. Avait-il à ce point besoin de se justifier à chacun de ses actes ?

- Maître Mizard… (malgré lui, il tiqua légèrement) Narya n’était pas une élève digne du refuge, elle le savait très bien et nous en avons longuement discuté avant de décider son départ…

- Il me semble que moi seul suis apte à juger qui est et qui n’est pas digne d’apprendre sous notre tutelle. Par ailleurs, Narya était, il me semble, une élève tout à fait commune : douée et agréable.

- Elle souffrait beaucoup de la séparation avec ses parents et…

- Ce n’est pas un motif valable. La vérité !

Un soupçon de panique s’infiltra.

- Au contraire, sa mère lui manquait trop, elle ne pouvait plus faire le vide dans son esprit et tous ses actes magiques s’en ressentaient. Ses transformations n’étaient pas assez… ou plutôt trop…

Une idée jaillit du cerveau du druide.

« C’est un sujet délicat maître Mizard, je n’ai pas voulu vous en avertir immédiatement car je pensais que cela serait trop injuste. Ce n’est pas de sa faute, elle est tellement inconsciente.

Son interlocuteur souleva un sourcil.

« Vous connaissez comme moi les conséquences d’un manque de maîtrise chez les jeunes apprentis, lorsqu’il se laisse aller à l’euphorie et au plaisir.

Le maître druide acquiesça, une lueur d’inquiétude mêlée au doute dans les yeux. La détresse qui peignait à présent le visage en face de lui, fit fondre sa méfiance du moment et il lui fit signe de poursuivre.

« Narya est une spécialiste de la forme de chat mais à cause de cette euphorie, elle avait tendance à en abuser et un jour…

- Il me semble que cette jeune fille avait dépassé depuis fort longtemps le stade d’apprenti et qu’elle avait achevé sa formation. Une telle chose aurait-elle pu vous échapper si longtemps ?

- Je… Elle me le cachait.

Une once de panique perça et le druide joua sa dernière carte.

« Mais j’ai tenté par tous les moyens de repousser l’inévitable, elle était si naïve, elle ne comprenez pas ce qu’elle faisait. Un jour, elle s’est ralliée à mon opinion, elle devait à tout prix partir, je n’ai d’abord pas compris ce revirement mais… après avoir insister… Je… c’est horrible, maître… Venez, vous devez absolument voir quelque chose.

Il conduisit Mizard à travers les bois et après trois cent mètres, il s’arrêta dans une combe déserte. Bien avant qu’ils n’arrivent, une odeur désagréable arriva à leurs narines. Les yeux de Mizard s’agrandirent.

- Par Aviana ! Que signifie… ?

Il s’approcha du cadavre et l’inspecta un instant.

« Venez, écartons-nous et allez me chercher Talion, il saura quoi faire, ainsi que Gilraen.

Le druide sursauta en entendant ce premier nom mais ne protesta pas et partit d’un pas rapide, l’esprit fiévreux. Le temps de revenir au refuge des saisons, il avait démêlé la situation à son avantage. Il ne préviendrait pas Talion, même-lui ne serait pas au courant de la tournure des évènements immédiatement, cela lui laissait un peu de temps.

Il revint une vingtaine de minute plus tard accompagné de Gilraen Moonwalker. Ils retrouvèrent Mizard adossé à un chêne, les yeux mi-clos.

- Maître Mizard, hasarda Ercham, Talion était introuvable, je pense qu’il est parti dans l’une de ses longues errances et…

- Suffit ! Le coupa Mizard en ouvrant brusquement les yeux, Gilraen, j’ai besoin de vos talents de pisteur. (Il le conduisit près du cadavre de l’elfe) Que s’est-il passé ?

Tout d’abord, la stupeur du chasseur le figea quelques secondes puis il s’agenouilla près du corps et inspecta les traces.

- Cela datent d’une journée tout au plus. (Il fit le tour de la scène) un grand félin, peut-être une panthère ou un jeune tigre, en tout cas, ce n’était pas très gros.

Il se tut un instant et ferma les yeux puis s’écarta de quelques pas vers la droite et sonda le sol.

« L’elfe mort venait du refuge des saisons, il était suivit de quelqu’un d’autre mais à son insu : il ne s’est pas retourné ni même arrêter une seule fois. A un moment, les traces de ce quelqu’un disparaissent laissent brusquement place à celles du prédateur. Ensuite… le félin lui a bondit à la gorge puis après s’être repus, il est reparti lentement. A nouveau, dit-il en désignant le sol, les traces changent. Celles d’un elfe reviennent, une elfe plutôt car elles ne sont pas grandes, elle recule précipitamment puis se mets à courir par ici.

Il désigne vaguement une direction, les yeux plongés dans l’examen du sol. Il se releva.

« Je dirais pour ma part que l’elfe pourrait être un druide sans vouloir vous offensez maître Mizard.

- Vous ne m’offensez pas, Gilraen, répondit Mizard le visage soudain assombri. Je crains fort que cette jeune fille ne soit entièrement possédée.

- Que faire ? Demanda Ercham, je… je n’ai rien pu faire… Ne la tuer pas ! Elle n’est pas consciente de ce qu’elle fait !

- Quelle absurdité Ercham ! Réplique Mizard les yeux brillant, je pense au contraire qu’elle est parfaitement consciente de ses actes après coup. (Il baissa d’un ton) Votre histoire est pour la moins surprenante et assez désarticulée mais peut-être la panique vous fait-elle perdre votre habituelle verve.

Ercham se figea, l’ombre du doute planait déjà dans les yeux du maître-druide et ceux du chasseur étaient pour les moins indéchiffrables. Mais quel doute ? Se demanda-t-il soudainement. Il ne pourrait jamais deviner ni même y penser ne serait-ce qu'un instant. De quoi doute-il ? Que pense-t-il ? Que lui, Ercham aurait ou éviter que cela arrive, rien de plus grave. Néanmoins, il avait tellement espéré qu’il décide de sa mort… cela deviendrait tellement plus simple…

Les yeux de Mizard se perdirent un instant dans le vague puis croisèrent ceux du chasseur qui inclina faiblement la tête.

- Ercham, allez quérir des gens pour s’occuper de ce malheureux, dit Mizard en désignant le cadavre.

Ercham faillit refuser, il devait absolument influencer la décision finale : Il devait se débarrasser de cette affaire au plus tôt ! Un regard bien appuyé du shando lui fit tourner les talons… Il pesta intérieurement.

Il revient quelques minutes plus tard ayant presque couru le long du chemin et pu saisir la fin de l’échange.

- … sur-le-champ, déclara finalement Mizard.

Le chasseur inclina la tête avec déférence.

- Que se passe-t-il ? Demanda Ercham en pilant devant eux.

- Je vais la chercher, répondit simplement le pisteur.

- Et ensuite ?

Pour toute réponse, le visage de Gilraen se figea.

- Une simple question : où est-elle ?

Il fut soudain très mal à l’aise mais le cacha autant que possible.

- Elle est partie, maître, il y a trois heures environ…

Le regard de Mizard devint de glace.

- Je croyait pourtant qu’elle ne devait pas partir avant demain matin…

- Oui mais… elle a voulu retrouver plus vite sa famille et…

- Si vers les elfes elle va, du sang risque de couler, déclara Gilraen, prendrait-elle ce risque ?

- Oui, répondit Ercham, elle a du prendre goût au sang et…

Le chasseur le coupa d’un geste de la main.

- Où l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

- La grande porte.

Il consulta Mizard du regard un bref instant, le salua de la tête et partit au pas de course à travers les bois.


Ercham Ironmoon arpentait la pièce de long en large. Elle était petite, simple avec deux chaises branlantes au centre, une fenêtre vitrée laissait passer un faible rayon de lune mais s’était suffisant pour que ses yeux connaissent tous les détails autour de lui. La nuit était déjà tombée depuis longtemps lorsqu’il avait quitté Mizard. Enfin, la porte grinça et son invité entra.

- Le druide ! ? S’exclama une voix moqueuse, on ne m’avait pas prévenu ! … Mais peut-être avez-vous une bonne raison de faire à nouveau appel à moi, vénérable ?

- Silence ! Je ne suis pas ici pour souffrir de tes quolibets !

- Avez-vous apprécié les plantes que je vous ais fourni ?

- Oui, elles étaient parfaites mais je n’ai pas vraiment eu les effets escomptés.

- Il aurait mieux valu me laisser faire la potion, un amateur ne peut pas manipuler de tels trésors… railla l’elfe.

Ercham eut un rire sec.

- Tu n’as pas idée de ce que j’ai fait avec ses plantes, petit roublard, tu n’aurais rien pu me fabriquer…

- Vous m’intriguez, vénérable !

- Mais passons, pour une fois, tu n’auras pas à fouiner dans la terre.

- Ah !

Une lueur d’intérêt s’alluma dans son regard.

- Oui… laisse moi te chuchoter mon idée à l’oreille, je crois que tu l’apprécieras…

L’elfe se rapprocha avec un sourire, connaissant bien les manies un peu stupides de son commanditaire préféré. Il eut un hoquet de surprise quand un fer froid lui perça le ventre. Il sentit son énergie filer à une vitesse folle et la douleur le submergea. Il se plia en deux et ses genoux cédèrent.

- Rhhaaa ! Traître ! Cracha-t-il dans un filet de sang avant de partir dans un rire étranglé, tu n’es même pas capable me tuer d’un seul coup !

Ercham retira la lame et s’apprêta à frapper de nouveau mais le voleur était déjà mort.

Cela faisait un témoin de moins.

Les mots de Narya résonnèrent à nouveau dans son esprit. Etait-il encore plus horrible qu’un warlock ? Cette pensée le submergea de colère. Qu’importe, il fallait encore pouvoir le prouver !

Il sortit sans un bruit de la pièce puis dans la ville. Darnassus grouillait de monde, illuminée par les rayons d’Elune mais personne ne penserait à aller regarder dans une cabane minable avant longtemps.

A présent, il ne manquait que deux cadavres à son tableau pour qu’on le laisse enfin en paix. Talion était parti effectivement loin d’ici pour un bon moment et Narya ne serait bientôt plus une gêne, soit trop loin des terres des elfes ou dans le meilleure des cas, morte. Gilraen ne la rattraperait jamais. Il sourit intérieurement. Comment ce minable petit chasseur espérait-il pouvoir s’opposer à sa création ?

Les druides ne devaient pas l’apprendre. Ces minables ne pourraient pas comprendre sa vision car parfois, la main du destin doit être forcée ! En mélangeant l’esprit de Narya avec celui d’un animal sauvage en usant de tout son pouvoir de druide, pendant des mois et des mois, il avait réussit à décupler son pouvoir !

Et mieux encore ! Elle avait survécu à la transformation ! Il n’aurait jamais espéré arriver si vite à d’aussi probants résultats. Evidemment, il restait le problème du contrôle mais ce n’était qu’un détail mineur qu’il corrigerait avec son prochain apprenti…
Talking
Oulalalala c'est quoi ce pavé ?? est-ce-que c'est une citation des livres de WoW?? car si c'est le cas je compatie ton mouvement a nous faire partager Sauvage mais pourrais tu résumé merci ( sa sera plus simple, explique nous ce qui est le plus important.)
Ce n'est pas un pavé, c'est bien écrit et j'ai pris plaisir a lire. Quelques fautes d'orthographe mais qui n'en fait pas?!
J'attends la suite avec impatience.
tan-kah si tu veux un résumé:
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Il y a une elfe superpuissante qui se nourrit de sang. Elle s'est enfuis de son pays. Son ancien maitre tue les temoins pour ne pas qu'on le soupsonne car c'est lui qui a fait des experiences sur l'elfe, qui a developpé ces pouvoirs et qui lui a donnée cette soif de sang!|
Mais euhh... mon correcteur est pourri... enfin, c'est pas nouveau mais je vais essayer de faire un effort... j'ai bien dit "essayer"


Gilraen s’attarda une dernière fois sur les traces de sang. Deux furbolgs avaient tiré le cadavre d’un troisième mort et les traces désignaient son agresseur comme étant l’elfe qu’il cherchait. Elle avait moins de cinq heures d’avance sur lui. A nouveau, il maudit Ercham pour l’avoir dirigé dans une mauvaise direction, la porte ne comprenait aucune trace intéressante et ce n’est qu’après avoir tourné autour du refuge pendant deux longues et fébriles heures de recherche qu’il avait enfin trouvé la bonne piste.

Silf, assis à côté de lui, confirma ses certitudes, son odorat avait reconnu la druidesse. Le loup le dévisagea un instant de ses grands yeux noirs puis parti en trottinant vers le sud.
« On continue ? » Semblait-il demander.
Le chasseur sourit et lui emboîta le pas. Il ne marchait pas, il courait, sautant par-dessus tronc et buissons, se fiant entièrement aux sens de l’animal pour gagner du temps. Ses pieds se posaient sans bruits le tapis de feuilles mortes. Il y eut un crissement derrière eux que ses oreilles d’elfes perçurent avec netteté par delà les bruissements caractéristiques de la forêt. Le loup leva le nez. Il grogna de manière sourde.

L’attitude de l’animal était claire. Un danger. Gilraen se dissimula, Silf, masse de fourrure grise, couché à ses côtés. Trois furbolgs passèrent, les armes à la main. Ils suivaient la même piste que lui. Les hommes-ours étaient particulièrement énervés depuis ses dernières heures et plusieurs fois, ils avaient du contourner des patrouilles. Bien que ce ne soit pas un obstacle énorme, cela lui faisait perdre du temps.

Après trois nouvelles heures de course, il avait rattrapé une bonne partie de son retard. Il se permit une pause et souffla. A côté de lui, Silf était alerte, les oreilles levées, écoutant avec attention l'environnement et laissant son maître récupérer.

- Mon ami, souffla Gilraen, prête-moi ta force, prête-moi la vitesse, que nos cœurs chantent ensemble, prête-moi ta force, prête-moi ta vitesse.

Une onde d’énergie déferla dans le corps de l’elfe, raffermissant ses jambes et leur donnant un nouvel élan. A côté de lui, le loup s’était approché de lui à le toucher. Ils repartirent côte à côte. La force du loup coulait dans ses veines et il avala la distance.

Il atteignit enfin le village côtier de Rut’theran. Silf se manifesta. La nuit se terminerait bientôt. Il devait la retrouver avant qu’elle ne trouve un moyen de traverser ! Il se rua sur les quais, le loup sur ses talons. Il s’arrêta au bord, devant lui, la silhouette grise d’un navire quittait le port. Silf grogna, son poil se hérissa légèrement. Le chasseur jura. A quelques minutes près ! Dans une heure partait le prochain bateau, il y serait.

Narya se tenait assise devant le fleuve, immobile. Une auréole de sang tâchait sa tunique au niveau des côtes. Un coup d’épée heureusement dévié mais un coup d’épée quand même. C’était douloureux mais son auteur ne pourrais plus jamais tenir une lame de sa vie.
Sur l’autre rive, un léger miroitement l’éblouissait un peu et des silhouettes en arpentaient fébrilement les berges. Elle plissa les yeux et distingua une robe grise. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Elle avait traversé à la nage le large cours d’eau et même si le courant l’avait entraîné un peu vers le Nord, elle restait hors de portée. Elle se releva en grimaçant, compressant sa plaie et prit la direction du sud. Darkshore, les premières terres du grands continents étaient désespérantes : les allés et venus des marchants avaient fait fuir le gros gibiers et elle resterait sur sa faim un long moment. Elle suivit la route du sud en restant hors de vue et marcha. Après une nouvelle journée, une envie irrésistible de dormir s’empara d’elle. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas accordée une pause ? Bien deux jours… Elle se hissa dans de hautes branches et se nicha entre les feuillages odorants.


Elle descendit le plus rapidement possible la bande de terre et au terme d’une nouvelle journée, elle arriva à une passe dans les montagnes qui menait directement à Ashenval. La route n’était pas encore très fréquentée et à plusieurs reprises, elle la rejoignit dans les passages difficiles. Une montée impressionnante précédait le point de passage et elle s’y engagea résolue.

Au loin, le col se profilait, contrôlé par une garde de Sentinelles. Elle s’arrêta, hésitante et plissa les yeux. Il y avait des tigres. D’énormes tigres aux dents de sabre, bien plus puissants qu’elle. Plus elle avançait, plus elle voyait de détails et se sentit frémir. Elle avança tout de même, retenant son souffle. Une partie d'elle rechignait, lui hurlait de faire demi-tour et maintenant ! C'était un vrai coupe-gorge !

De chaque côté, la forêt s’étendait, rassurante, protectrice et elle dut se faire violence pour ne pas bondir sous le couvert.

Les gardiennes portaient une armure lunaire d’argent et un immense arc de chasse, partout se retrouvaient les croissants de lune de la déesse. Elles arrêtaient les chariots ou les voyageurs. Inspirant profondément, Narya se mit dans la file, se concentrant sur quelque chose de certes stupide comme le balancement d'un sceau, mais qui monopolisait ses pensées.
Un tigre fauve tourna ses yeux vers elle, ne la lâchant plus une seule seconde. Sa maîtresse finit par s’en rendre compte et la suivie à son tour des yeux. La tension monta imperceptiblement dans l’air, même les animaux de bâts s’en rendirent compte et devinrent nerveux. Narya était presque au sommet du col. Il ne restait que cinq groupes à contrôler.
Elle sentit d’abord une odeur vague puis un bruit de course, de respiration très rapide et un cri d’alarme fit se retourner toute la file. Une ombre grise, rapide : un loup gravissait en courant la pente vers le col. Il haletait, la langue pendante et ils mettaient une puissance incroyable pour se propulser toujours plus haut dans de longues foulée. Les animaux s’agitèrent nerveusement, les rares chevaux renâclaient et un tigre s’interposa mais une voix claire fit lever la tête aux Sentinelles. Un elfe suivait le loup et fit signe au groupe.

- C’est Gilraen mes sœur, laissez-le passer, déclara une Sentinelle tout près de Narya.

L’elfe s’arrêta prêt d’une guerrière en contre-bas et il échangea quelques mots. A la plus grande surprise de tous, il grimpa derrière elle et le tigre s’élança à son tour à la suite du loup dans la pente. Elle le distinguait parfaitement à présent. Il avait de longs cheveux noirs flottant derrière lui. Vêtu d’une tunique forestière de cuir, il tenait dans la main un immense arc d’if noir, beaucoup plus impressionnant que ceux des Sentinelles. Il sortit une flèche de son carquois, les genoux serrés contre les flanc du tigre pour garder son équilibre. Il l’encocha. Le tigre rattrapait peu à peu le loup et lui comme le chasseur avait les yeux fixés dans sa direction. L’elfe tendit la corde au maximum et visa. Tous ne regardait à présent plus que le chasseur et la pointe de flèche brilla sous le soleil un instant.

Elle prit brusquement conscience de ce qu’il se passait. Il voulait la tuer. Il lâcha sa flèche, le trait fila droit sur elle. Dans ses yeux, une vagues jaunes déferla et un vent de panique souffla comme la tempête.

Elle roula au sol pour éviter le trait, de justesse. Les chevaux se cabrèrent de peur autour d’elle et tentèrent de fuir mais le poids des chariots les en empêcha. Certains chutèrent entraînant leur attelage dans la pente. Du coin de l’œil, elle vit le loup, tout près et dans ses yeux, toute trace d’humanité disparut.

Deux Sentinelles tirèrent sur un signe du chasseur mais par un bond prodigieux, la panthère esquiva et fit face au loup. L’animal se jeta sur elle et il roulèrent au sol. Ses griffes lacérèrent la chair mais il planta ses crocs dans son épaule. Elle rugit de colère. Par un coup de rein violent, la panthère envoya sur le côté le loup. Sans lui laisser le temps de souffler, ignorant les chevaux, les ruades, le chasseur qui se rapprochait et les Sentinelles, elle se rua sur le loup. Ce maudit prédateur allait payer !

- Silf ! Recule !

Le loup n’eut pas le temps de s’écarter, il était plus grand, plus lourd, plus fort mais elle avait une telle haine que rien n’aurait pu l’arrêter. Telle une démon, elle lui saisit la gorge et serra. Du sang coula. Un trait siffla, l’obligeant à le lâcher pour esquiver. Autour d’elle, des Sentinelles s’était regroupée et le chasseur sauta du dos du tigre. Il se plaça devant le loup. L’animal haletait mais vivait encore.

Elle était encerclée à présent. Les Sentinelles bandèrent leur arc mais Gilraen les arrêta d’un geste.

- Tu es Narya, druide de Darnassus, apprentie de Ercham Ironmoon, déclara-t-il d’une voix neutre, la mort t’attend ! Il encocha sa flèche.

Il était envoyé par le druide… ce sale pisteur venait effacer les preuves ! Elle se retransforma et sa voix rugit par-dessus le chaos.

- Et tu es son exécuteur ! Par le sang vient donc essayer de me tuer, lâche !

Ses yeux luisaient de rage et la pupille en devenait presque invisible. Le chasseur se força au calme mais dans ses yeux, il y avait aussi de la colère.

- Je ne suis que l’exécuteur de ma conscience, répliqua-t-il en ajustant son tir. Tu es un assassin !

- Alors quel nom te donnes-tu ? La question l’ébranla un instant. J’espère qu’Ercham à bien payer ta conscience mais ce n’est pas aujourd’hui que tu auras tu auras ton trophée. Je ne suis la proie de personne et je te tuerai si tu persistes !

Un liquide chaud coula le long de son épaule et la douleur lui tira une grimace. Elle plongea au fond d’elle-même. Cherchant dans ses réserves la puissance suffisante pour se tirer de là. L’air vibra autour d’elle, un bref instant. Elle allait savoir la vérité, si rien ne se passait, c’est qu’elle ne méritait plus de vivre.

« Elune !

Une lueur éblouissante jaillit du ciel. Les yeux du druide devinrent blanc sous la pression du pouvoir et les flèches de la déesse tombèrent sur le cercle des Sentinelles. Gilraen bondit en arrière pour éviter un projectile, autour de lui, les archères décochèrent à l’aveuglette au centre de la dépression.

Une projection de terre l’aveugla et le temps qu’il rouvre les yeux, tout avait cessé. Des cratères plombaient le sol autour de lui mais personne n’avait été atteint. Un silence de mort précéda une explosion de soulagement. Il chercha des yeux la druidesse mais elle avait disparu. Il reprit son arc et courut vers la lisière. Une voix autoritaire le rappela à l’ordre tout comme les Sentinelles qui lançaient leur tigre dans les bois.

- Par Aviana ! Quelle folie t’a donc habité Gilraen ? Tonna la voix grave.

Une silhouette droite émergea des tourbillons de poussière. Appuyé sur un bâton de bois recourbé à son extrémité et aussi grand qui lui, le prêtre irradiait de colère.

- Talion ? !

- Oui Talion ! Talion que personne n’a trouvé par mensonge et traîtrise ! Cesse cette chasse, immédiatement !

- Ma conscience me l’interdit, prêtre ! Répliqua-t-il. Ce n’est plus un druide, ni même une elfe !

- Sottises ! La colère du prêtre fit frémir l’assistance. Sur quel critère te bases-tu donc pour juger de cela, jeune arrogant ? Seul la déesse décide de la vie et de la mort !

Le chasseur n’eut pas la force, ni même l’orgueil de répondre.

« La colère et le mépris t’aveugle depuis trop longtemps, cela n’est pas digne d’un elfe ! Tu n’as aucun droit pour décider de la mort de la druidesse !

- Vous n’avez pas non-plus le droit de sauver sa vie, prêtre ! Cracha le chasseur avec force, je suis mandaté pour cela et c’est en accord avec ma conscience que j’exécute cette mission ! Elle doit mourir !

- Par le sang de mes ancêtre ! Ta conscience n'est pas un bouclier où tu peux t'abriter ! Tu ignores tout de la vérité !



Non, je ne suis pas radine... j'ai pas bien eut le temps depuis quelques jours et ca devient délicat... dzl...
- Quelle vérité ? Qu’elle est possédée par un Sauvage et qu’elle mourra bientôt avant d’avoir tué une centaine d’êtres ! Cette elfe est devenue une machine à tuer !
- La vérité est dans les yeux de l’accusée ! C’est toujours une elfe ! Une elfe déchirée par la douleur morale, son être se bat contre cette autre part d’elle-même qui la force à tuer ! N’as-tu pas vu Elune lui prêter sa force ? La déesse permettrait-elle à un monstre d’invoquer cette puissance ? Réponds !

Un doute affreux étreint le cœur du chasseur.

Comme dans l’œil d’un cyclone, le calme revint brusquement. Les force cosmiques agitant l’air autour du prêtre se dissipèrent momentanément et il ressembla à nouveau à ce vieil elfe ermite que tous connaissaient.

« Occupez-vous des voyageurs, ordonna-t-il aux Sentinelles d’une voix qui n’avait rien perdu de sa puissance, toi, prend Silf et suis-moi.

Personne ne songea à discuter. Dans une panique monstrueuse, Gilraen s’approcha de son ami, la honte lui nouait presque la gorge, il avait presque abandonné son compagnon pour poursuivre la chasse.
- Pardonne-moi mon ami, murmura-t-il en hissant le loup sur son épaule.
Silf cligna des yeux et se laissa aller contre son maître. Le prêtre fendit l’espace jusqu’à la forêt, tous s’écartaient de lui précipitamment et dans son sillage, Gilraen suivait docilement pour le moment. Il repéra des traces fuyant vers les arbres et grava leur emplacement dans sa mémoire, ce n’était que partie remise...

Ils marchèrent une bonne dizaine de minute, d’un pas rapide. Talion semblait parfaitement savoir où il allait et le chasseur ne se risqua pas à lui poser de question. A un moment des plus inattendus, il s’arrêta et indiqua un tapis de mousse à Gilraen. Celui-ci y déposa doucement le loup. Talion tendit la main, sans même s’approcher plus avant du blessé. Une mélopée douce et apaisante monta de sa gorge. Une aura bleutée l’entoura et tel un rayon de lune, une lumière frappa le loup. L’animal frémit doucement et soupira de bien être. Il se releva lentement, s’étirant consciencieusement avant de lever les yeux vers les deux elfes.
- Merci pour lui, Maître Talion mais…
- Non, laisse-moi parler. J’ai soigné ton loup et je veux voir ta dette payée. Bien que cela surpris quelque peu le chasseur, il acquiesça. Retrouve la jeune elfe pour moi. Ce sera mon prix. Bien que surpris, Gilraen ne répondit pas immédiatement, tentant de déceler le piège que lui tendait le prêtre.
- Pourquoi ? Demanda-t-il finalement.
- Tu refuses ?
- Pas encore.
- Alors va, et laisse là en vie !
Le visage de Gilraen se crispa mais il n’avait pas le choix. En effet, son honneur lui interdisait le refus d’une telle requête, pour Silf, pour lui-même. Il acquiesça et allait faire demi-tour lorsque la voix lointaine du prêtre le rappela, lui désignant des traces faibles sur le sol de mousse, celles d’une panthère qui devenaient celle d’une elfe. Le chasseur, tout impressionné qu’il fut ne le montra pas et commença son pistage.
Il tomba assez vite sur des traces de sang bleuté qui teintait le sol de la forêt. Il en déduisit qua dans le panique et les tirs désordonnés, un trait avait du atteindre son but.


pardon pardon... j'ai interrompu très longtemps mais tout le monde a une vie à côté du net ^^ passons.
C'est court, je sais, ca n'apprend rien de nouveau je sais mais, j'avais pas le courage d'en faire plus à cette heure là... je promets que je m'y remets
si ca interesse, j'ai tout édité donc, c'est censé être mieux qu'avant ^^
Gilraen continua pendant encore une dizaine de minute puis la trouva enfin, se traînant d’arbre en arbre comme une ivrogne. Une main compressée contre sa jambe où une penne de flèche saillait toujours. La druidesse le repéra au même moment et se retourna, les yeux irradiant une violente lueur dorée.

Elle leva haut la main droite, appuyée contre un tronc. Une lueur électrique courut dans sa paume et dans son bras, ses lèvres s’agitèrent doucement mais il n’entendit pas sa voix. Au creux de sa main, une sphère bleuté apparut, minuscule. Comprenant de quoi il s’agissait il bondit derrière un tronc alors que l’éclair fusait. Le sort frappa le bois qui s’enflamma un bref instant puis les flammes furent soufflées et il ne resta que la traces noire de la brûlure. Entre temps, Silf avait largement contourné la druidesse. Alors qu’elle préparait un deuxième éclair, Gilraen sortit à découvert. Il fut surpris de ne plus lire la folie dans ses yeux mais d’y voir la lueur blanche de la magie druidique. Gilraen désigna l’elfe d’un geste à l’attention de son compagnon et avant que Narya puisse réagir, le loup jaillit des fourrés et la percuta rudement, l’envoyant rouler au sol.

Il crut qu’elle s’était assommée mais au bout de quelques longues secondes, elle se redressa, bras tendus. Colère et douleur, sa jambe était en feu, la penne s’enfonçait un peu plus à chaque choc. Son image se brouilla, remplacée par la panthère qui tenta de s’élancer dans les bois pour prendre la fuite mais Silf s’interposa à nouveau, grognant et montrant les crocs. Il était vraiment impressionnant ce loup. Blessée, la druidesse ne pouvait pas s’en échapper. Gilraen s’approcha, sur ses gardes.
- Je ne te veux pas de mal, reprend ta forme.
Il crut voir passer l’ombre d’un sourire sur sa gueule haletante mais en déduisit que ce n’était que son imagination. La druidesse ne changea pas de forme, les yeux rivé sur le loup, attendant qu’il baisse sa garde mais Silf était bien entraîné, il ne céderait pas. Gilraen soupira et hocha la tête. Silf bondit à nouveau, percutant la panthère d’un coup d’épaule. Sa gueule claqua dans le vide, déjà, le loup était hors de porté. Elle ne voulait pas pour autant fléchir et comprenant qu’il n’arriverai à rien pour le moment, imperturbable, il ordonna à Silf de la mettre k o. Par deux fois encore, le loup la bouscula rudement et la troisième, elle ne se releva plus, trop épuisée. La panthère ne reprenait pas forme humaine mais qu’importe. Gilraen la hissa sur son épaule et repartit trouver le prêtre.

Celui-ci l’attendait calmement assis sur une souche et le chasseur crut déceler un sourire moqueur. Il laissa tomber la panthère à ses pieds et sans plus de formalité, se prépara à repartir. Il hissa son sac sur son dos, y fixa ensuite consciencieusement son arc. Il fulminait. Elle ne pouvait continuer à vivre, l’honneur du refuge et l’intégrité des druides en dépendait ! Du coin de l’œil, il regarda le prêtre s’accroupir près de la druidesse. Il se demanda un instant pourquoi puis se rendit compte qu’elle se réveillait déjà. La panthère voulut se dégager mais le prêtre, d’un simple mot lui imposa le calme. Il se tourna alors lentement vers le chasseur. Gilraen comprit le message et se rapprocha de quelques pas, pas trop près tout de même, il n’avait aucune confiance.
- Narya, réveille-toi, j’ai à te parler…
Les yeux jaunes du félin le fixèrent intensément, tellement humain à ce moment que le chasseur eut un sursaut. Silf se coucha sur le sol, signe que le danger était momentanément écarté. La druidesse reprit son apparence. Gilraen remit à plus tard son départ et s’assit devant eux pour écouter la suite.
- Ne vous approchez pas ! Je ne…commença-t-elle en ayant un mouvement de recul.

Le prêtre leva la main en signe d’apaisement, son visage s’était crispé soudainement.

- Ne t’énerve pas, enfant, tes émotions peuvent augmenter le risque de transformation.

Gilraen vit nettement passer un éclair de peur dans le vert de ses yeux. Narya hocha la tête.

« Je voudrais pouvoir te donner des solutions mais je ne le peux, mes connaissances sont trop faibles, que dis-je inexistantes en ce domaine… il soupira, comme je te l’ai dis, tu dois t’éloigner de magie elfique le plus possible, même ma présence ou celle d’un druide serait susceptible de provoquer quelque chose. Aussi, tu iras seule. Vers le Sud tout d’abord, puis vers l’Ouest, traverse le grand océan s’il le faut et cherche de ton côté ce qui pourrait le guérir.

Le sujet avait déjà été longuement discuté durant de longues heures entre eux et il ne faisait que répéter des conclusions pourtant, cela était nécessaire. Narya acquiesça et esquissa un mouvement pour se relever. Elle jeta un coup d’œil méfiant au chasseur mais ne dit rien. Il sembla que la penne se fichait à nouveau dans sa chair et elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle serra les dents et se rassit. Narya réalisa soudain que le prêtre ne pouvait pas la soigner car se serrait prendre trop de risque. Une question traversa son esprit mais elle la tut.

« Repose-toi, dit Talion d’une voix apaisante, il te faut du repos, beaucoup de repos pour le moment. Ils aperçurent à ce moment le feu que le prêtre avait préparé et qui ne demandait qu’à être allumé. Il avait décidément tout prévu, cela fit froncer les sourcils au chasseur.

« Je serais ravi que vous partagiez notre repas pour ce soir, ajouta alors Talion à son intention après qu’ils se furent éloignés.

- Maître Talion, si vous attendez que je l’accompagne, vous faites fausse route. Rien ne pourra jamais m’obliger à le faire. Il serra les point. Je suis parjure par votre faute, n’exigez plus rien de moi !

- Je n’exige rien, jeune chasseur… répondit le prêtre d’une voix lointaine. Je n’appellerai pas cela un parjure…

- Une trahison alors ? Railla Gilraen.

- Aviana et Elune m’ont offert le don de double-vue. Rien ne m’échappe. Veux-tu savoir ce que pense sa famille si loin d’ici ? Gilraen s’était arrêté ne comprenant pas où le prêtre voulait en venir.

« Je vois une toute jeune elfe que Narya n’a jamais vu, sa sœur qui dort profondément sur un tapis de mousse. Sa mère cueille en ce moment même des mûres sauvages, son père s’entraîne à l’arc avec son frère. Chacun à sa manière a une pensée pour elle. Sa mère se souvient à quel point sa fille aimait les confitures de mûres et se dit qu’elle pourrait peut-être lui en envoyer. Son père et son frère se souvienne avec tendresse et mélancolie à la fois de sa maladresse à l’arc… Ils attendent tous son retour avec impatience, retour qui n’aurait su tarder. Il marqua une longue pose en regardant derrière le chasseur. Demain, je partirai leur annoncer la mort de l’être cher… Elle aura ainsi, définitivement tout perdu.

A nouveau, le prêtre hocha la tête lentement et dans ses yeux un voile de tristesse se posa. En se retournant, Gilraen vit la druidesse, elle se tenait là, debout, avec dans les yeux tant de désespoir qu’il en ressentit lui-aussi une boule dans la gorge. Sur ses joue, les larmes traçaient des sillons dans la poussière. Le prêtre semblait sur le point d’ajouter quelque chose mais elle le devança.

- Maître, je comprends, je comprends tout mais… Sa voix s’étrangla et elle se tut un moment. Comment s’appelle-t-elle ? S’il vous plait…

- Elle se nomme Estë. Elle te ressemble beaucoup. Repos est son nom car ses yeux sont tels un océan calme et si bleu que même le ciel peut en pâlirent de jalousie. Elle sera une grande archère… Sur les lèvres de Narya se dessina un sourire pâle et triste tandis que son esprit, un instant imaginait. Il se détourna sur ce qui aurait pu arriver mais la souffrance était trop forte. Son visage se ferma.

- Merci… merci beaucoup… Je partirai demain.

Elle leur tourna le dos et disparut entre les arbres. Un silence pesant s’installa après son départ. Le chasseur ne voulait pas le briser.

- Tu ne sera pas parjure, annonça finalement Talion.

Il fit brusquement volte face pour planter son regard d’acier dans celui aveugle du prêtre.

- Vous êtes cruel ! Cracha Gilraen.

- Vraiment ? Et tu es égoïste. J’espère que tu es rassuré à présent car personne ne soupçonnera jamais que tu as failli. Tu pourras retourner à Darnassus et recevoir les honneurs. Va donc, fier et glorieux chasseur !

- Silence ! La rage lui déformait le visage. Je préfère avancer mon départ, le voyage de nuit est très agréable ! Siffla-t-il en prenant son sac.

Gilraen s’enfonça d’un pas rageur entre les arbres. Il se mit à courir dans les bois calme et son pas faisait fuir les êtres sur son chemin, Silf suivait derrière lui, étonné de l’attitude de son maître.

ca devient tragique...
je suis radine sur la longueur sur ce coup là... j'ai plus de stock ... désolée.

Narya termina de poser l’emplâtre après avoir consciencieusement nettoyer la plaie. La chair était boursouflée et brûlante. Dans quelques jours, si elle s’appliquait une régénération régulière, il n’y paraîtrait plus mais en attendant… Elle s’appuya doucement contre le tronc derrière elle, ses yeux brûlaient de fatigue… Estë… Narya ferma les yeux mais un léger craquement de brindilles les lui firent rouvrirent. Talion s’assit sur une souche près d’elle, la fixant longuement. Elle détourna les yeux, sentant, elle ne savait pourquoi alors qu’elle comprenait très bien ses raisons, une bouffée de colère l’assaillir.
- Je n’ai pas pu le convaincre de t’accompagner…
A ces mots, Narya ne put retenir un sifflement.
- Je me moque de ce chasseur, lui et son loup peuvent retourner bien tranquillement cela m’est égal tant qu’il ne s’approche pas de moi !
- Ne laisse pas cette force imposer ses paroles, celles-ci ne sont pas celle de Narya mais celles de la panthère… Elle lui répondit par un regard furibond. N’oublie pas… vers le sud puis à l’Ouest. Ne revient jamais sur tes pas…
- Il n’y a pas de danger…
- Laisse moi tout de même d’avertir d’une chose… Gilraen n’était pas envoyer par Ercham mais pas Mizard. A cette annonce, son sang se glaça. Narya dut attendre quelques secondes et tourna la tête pour contempler l’éclat de la lune, cachant son désarrois, sa souffrance. La Lune l’appelait et elle dut lutter contre l’envie irrésistible de s’élancer maintenant entre les arbres et courir, sans s’arrêter, sans jamais s’arrêter…
- Que voulez-vous que je réponde ? Demanda-t-elle finalement. C’est ainsi, dans l’ordre des choses après tout…
- Ne cherche pas à me tromper…
Oulalala! j'ai lu jusqu'au trois quarts du texte (j'ai pas eu le courage pour la suite)! combien de temps as-tu mis pour écrire tout ça? chapeau!

question débile: tu voudrais pas devenir romancière? (parce que t'es bien partie)...
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