[Texte] Peace and Tranquility to Earth

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Peace and Tranquility to Earth
Partie I


Ceci est un texte qui parle de la paix et de la guerre, du sang et de la mer. Il y sera question des rêves et des utopies mais aussi du simple plaisir de sentir son poing sur la table, ses pieds sur terre, ou même du fantasme de sentir une goutte de sang couler sur sa joue, qu'il soit notre, ou pire, qu'il provienne du corps à présent glacé qui serait étendu devant nous.

"Il y a encore peu, j'étais un homme amoureux de mon destin", dit-il, "alors que je ne savais pas .." puis quelques instants il arrêta son discours et laissa sa tête se pencher en arrière, appuyée contre le dossier brûlant de la chaise de jardin sur laquelle je l'avais trouvé étendu. Quelques reflets incandescents sur la baie vitrée ainsi que le trouble qui secouait l'horizon (et qui le faisait d'ailleurs magnifiquement ressembler à un mirage) m'indiquèrent qu'effectivement, il faisait un temps d'incendie, une chaleur en perdre toute force et toute envie de lutter.
"Pourras-tu comprendre, ajouta-t-il, laissant une mèche de ses cheveux bruns retomber devant son visage, dans une sorte d'effort désespérer pour apporter de l'air frais à sa tête endolorie, que j'aimais sans bornes ma mort chaque jour ? J'étais ainsi, amoureux de mon destin, de celui qui ne me conduisait qu'au tombeau. Mais je vois ton erreur approcher. Tu considéreras bientôt qu'il s'agissait là d'une douce résignation tentant d'étouffer sous des branchages de mauvaise foi les derniers feux de la vie qui auraient voulu refaire surface, mais il n'en était rien. C'était un amour terrible qui se jouait à chaque instant sur ma tombe. Il fallait vivre et vivre absolument, c'était un cri impérieux qui me disait de brûler comme une comète. Ce n'était pas une vie de débauche à proprement parler mais j'avais en moi un monde qui naissait et qui voulait faire éclater ma chair pour voir le jour. Une terrible envie de naître. Etrange image, n'est-ce pas ?"
Une étrange image peut-être, mais que dire de celui qui la raconte ?
Un instant je le dévisage et l'incorpore au paysage. Rien de plus éloigné d'un héros à la retraite. Il ne semble par se concentrer outre mesure sur l'utilisation de ses mots qui pourtant me désarçonnent. Il semble d'ailleurs souhaiter ma perte dans ses labyrinthes (à tel point que parfois il me semble que, sous tendant notre discussion, c'est un duel qui se passe, comme souvent dans le monde)sans pour autant en tirer une fierté. C'est dans la brume qu'il veut me jeter, comme s'il souhaitait que j'y trouve quelque chose. Il est allongé avec bienveillance sur une longue chaise simple, et semble appeler les quelques rafales de vent qui parfois sauvent de la combustion ce paysage de mort à venir secouer ses idées, décoiffer ses longs cheveux noirs, fouetter sa chemise ou jouer avec son visage. Toujours alerte et jamais réellement présent. Ce qui est frappant, chez ce personnage n'est pas tant son apparence irréelle, grand et élancé et pourtant souvent gauche et hors-de-propos, que son visage. Ici encore, c'est un tableau que je voudrais pouvoir vous peindre. Il aurait fallu représenter ses yeux démesurément grands et cherchant à happer l'univers entier, mais rien d'autre. Ils suffisaient par leur Espace, simplement, à définir le personnage. Les émotions qu'ils exprimaient étaient secondaires mais leur vide, leur besoin de contenir et de remplir par le regard, toujours insatiables, parlaient pour elles. Il y avait, dans cet Homme, de la Place. Figurez-vous un appartement dans lequel vous vous apprêtez à aménager. Tournez la poignée de sa porte d'entrée pour la première fois : Vous y voici. Bienvenue en nous, et bienvenue chez vous.
De nouveau ses cheveux frémirent et il ouvrit sa main comme s'il voulait y faire entrer les quelques poussées venteuses qui venaient faire danser le sable des dunes mélancoliquement, la même danse chaque soir, celle de la fatigue. La vie sur Terre comme l'exil sur une balle de sable ..
A l'instant où je m'assoupissais et où mon attention avait définitivement quitté le sol pour convoler dans l'inquiétude avec un couple de mésanges, sa voix sembla jaillir de nulle part et enfoncer une porte à l'autre bout de mon esprit. Pris de panique, je dis adieu à mes mésanges et plonge dans une nouvelle méditation, afin de l'écouter et de le faire vivre par la réception de sa voix.
"Quelle tranquilité ... Lorsque j'écoute mon envie de rester ici, à cet endroit, pour toujours j'en viens parfois à me dire que je vieillis."
Dans sa bouche, ce dernier mot se meurt transpercé par un éclat de rire jailli de sa gorge quelques secondes après qu'il ait prononcé cette phrase. Ceci ne manque pas pourtant de me laisser perplexe... Un être humain ... il n'est qu'un simple être humain, et pourtant j'avais tellement d'espoir de trouver en lui ...
Mais auparavant il faut que je m'explique.
Un coup de correcteur orthographique et virer le titre et la phrase d'introduction anglophone (à moins que ça fasse tellement stylé que ton texte ne saurait survivre sans ceci) serait un bon début.
Ouaw ils disent tout ça dans cette chanson pourtant j'étais persuadé qu'ils disaient presque uniquement Peace and tranquility to Earth

Oui je sais c'est nul mais le titre est le même
[@Sobert : Ecriture semi-automatique oblige.. mais fautes corrigées]

Partie II

"En réalité voilà l'Histoire entière .. C'est assez étrange, mais lors de notre première rencontre, l'Homme que vous avez en face de vous (et Dieu seul sait si à l'époque il était réellement un Homme ...) a voulu me tuer. Ceci s'est passé il y a fort longtemps en Province. Imaginez une ombre, un noir profond à vous transpercer l'âme, une nuit bleutée comme les plus belles et cet être au mouvements secs et pourtant d'une extraordinaire fluidité bondir sur vous et vous lever, dans la poigne de ses mains, jusqu'à l'extension maximum de ses deux bras. En réalité, quelques heures avant, j'étais ...."

[Celui qui va raconter est troublé ... une question à laquelle il ne peut répondre, vous le savez déjà.
Un instant quittons ces paroles, suivons le vent qui doucement les emporte. Elles entraînent avec elles dans les circonvolutions de l'air des récits de meurtre, de peur, de sang, de carnage sans raison, mais le temps les emporte et les sème à la surface de la mer, et déjà les actes ne sont plus. Seule reste la vision de l'oiseau qui du haut du saule peut épier les quatre protagonistes de la scène (Lui, celui qui raconte, moi qui écrit et vous-même bien évidement), et dans cette image, détachée de la gravité du récit et hors du temps, il ne reste que la ...

T ranquilité du souffle du Ciel, des paysages lointains
R ameaux suspendus au dessus de nous, mais
A u dessus de nos têtes, il ne reste plus rien d'humain
N e comprenez vous pas que ce Bleu, ce Bleu si fort
Q u'il me fait défaillir plane au dessus de nous tel
U n souvenir persistant des origines de notre monde ?
I l a dans son corps le sang de nos veines, la douceur
L iquide de la mer, la vie et la mort, la plante et le sable
I ncroyable paysage dans lequel baigne une mouvante espèce
T oute de souffre et de glaise, et qui se débat et pleure
E coutez son cri étouffé par l'Univers, c'est l'Homme ]

Celui qui tue et qui pleure
Mais qui voudrait sauver tout le monde
Celui qui se blesse et puis meure
Mais pensait n'être qu'une image éternelle
Alors qu'il était bel et bien la vie
Fragile et insensée, une comète lancée
A travers le monde et dont l'ardeur
Est le panache, comme de sa grandeur
Mais il n'en est rien car dans la mort
L'Homme retrouve le sable et la Terre dans son sein.
Ce qu'il pouvait avant contenir dans ses mains
Devient le tombeau renfermant pour jamais
Son âme étendue, et lançant parfois encore
La nuit venue
Son cri de désespoir de ne pouvoir plus
Rêver qu'il est une image éternel, comme le sont
Le ciel, le sable, le vert des plantes, le rouge
De ses yeux.

Si à présent l'on retournait à la réalité, on entendrait ...]

... sur le sol !
J'avais vraiment eu peur, vous vous en doutez !
Et c'est à peu près comme ça que cela s'est passé ..."
Partie III


Pour vous dire la vérité qui sans doute vous a échappée, tout occupés que nous étions à contempler la Terre, cet Homme avait eu peur d'un autre. A l'époque, dans la ville de July, il avait croisé le chemin de cet autre que je ne puis vous décrire sans un certain frisson. Il était d'un noir à l'âme si dense, si profond, que son visage en était éclairé d'une aura inhumaine, d'une pure et cruelle inhumanité. De celle des Anges. De cette fixation de l'âme dans ses marées douloureuses, il ne sortait de son regard vitreux qu'une éphémère étincelle de rage (Ainsi, c'était un être à plusieurs visage dont la violence se fondait dans une bienveillance malheureuse, et ce en toute sincérité). Un être aux longs membres tombants, comme semblant chercher le sol, la fraîcheur du pavé pour adoucir la cuisson de sa fièvre, aux yeux jaunes comme la folie (Dans le désert, la folie est compnagnone de tous les instants. Ô exilés dans un monde de sable, fermez vos yeux et marchez sans espoir). Et Folie était précisément le terme à employer. Je ne vous raconterai ni sa formation au vice dans les rues de Londres, ni son exil pour July, la porte du désert, une ville désolée et aride, chaude et splendide, pour ses lauriers retombants, ses volutes de fumées odorantes, sa misère opulente et ses terrasses de pierre où, au plus brûlant de la journée, on croit voir, tomber du ciel, comme une averse de larmes célèstes, la lumière du ciel descendre jusqu'à nous. Ainsi, July se nomme également la Ville des Météores. Une ville ancienne et majestueuse, lovée dans un creux du temps, comme se fossilisant pour témoigner d'une gloire passée.
Et, comme nous le disions, c'est ici que le jeune Syrian et le monstre dont nous parlions se sont rencontrés, ou alterqués plutôt, pour la première fois.
Je ne vous raconterai pas cet épisode non plus, puisque vous l'avez tout d'abord raté, oubliez l'envie de l'entendre. Oubliez ce sang que jamais vous ne verrez. Allons nous asseoir dans le sable aux alentours, laissez la chaleur vous réduire en cendres et ...
Imaginez plutôt :

La lumière
La lumière.
Répétez pour vous en votre âme ce mot délicieux et chargez le, avec toute votre rage, votre colère de vivre, de ces choses les plus sublimes qui un jour ont taillé et ciselé vos pupilles à leur gloire..
Imaginez jusqu'à nous la lumière ...
Quel mot magnifique, quel mot magnifique
Son existence seule contient l'âpre et incroyable
Complexité, la froideur et la fougue diabolique
De l'âme humaine, aussi célèste qu'elle est misérable.
Oui, Tout autant. (J'entends des cris derrière ce mur d'argile)

Elle est à la fois l'odeur de la vie, la pureté (Et nous, l'argile rouge)
Le reflet sur l'eau, l'annonce d'un jour nouveau
Mais pour peu qu'à sa tête, étrange véhicule,
On change le L pour en faire une majuscule
Elle devient un fléau, tout à la fois juge et prédateur
Le reflet de nos méandres et de notre chaos.
Au milieu de tous ces êtres, elle serpente, elle erre
Passe entre nous et au soir, quand, lassés
Un abri de pierre nous tend les bras hors du feu du désert
Etincelle, toute de bonheur et de volûptés
Nous nous endormons dans l'angoisse, (Le vert amer et doux de la menthe)
Dans l'attente de ton retour, messagère de tous les jours (Mes yeux n'ont plus pu voir autre chose que ce vert ..)
Porte haut la vie, Porte-là jusque dans nos yeux
Qu'elle y brûle, nous ne nous en porterons que mieux !
Et chantons encore le sable quelques instants ...

"Qu'y a-t-il enfin qui t'empêche de sourire à tes semblables
Regarde la lumière tomber, ne pense pas à cette phrase
Que de ma bouche sans doute tu attends pour te sauver
Si elle existait il faudrait à chaque instant que tu la suives
Et tes yeux ainsi rivés sur le mètre de la droite action
De la docte parole et de la douce pensée
Seraient clos pour cette lueur liquide qui ne voudrait
Qu'y pénétrer. (Quelques insectes volettent autour de moi)
J'ai beaucoup remarqué que vous autres avez des difficultés à sourire.
Paix et tranquilité sur la Terre. (J'entends à deux pas, une orange rouler à Terre)
Ce n'est pas un rêve, mais la lumière que je déverse,
De mes yeux elle retombe et inonde les continents
Regarde ainsi le Monde. Ne pourrions-nous pas y être
Tous,
Tous heureux ?"


Une vieille légende du Continent, qui un jour ayant trouvé asile
Dans les faubourgs de July, avait pris le pli tous les jours
D'aller s'asseoir, fatigué mais digne, sur les rochers blancs
Mais déjà son regard ne cherchait plus à atteindre la ville
Il errait lentement, d'une étoile à l'autre ou vers un astre blanc
Lorsque notre créature près de lui vint avouer ses orgies de sang
Ce discours que vous venez d'entendre, il le lui tint à la porte du désert
D'un jour sur l'autre, plus personne n'eut à pleurer la perte de son frère
Par une main impie qui aurait transpercé sa gorge en plein cri
Plus personne, non. Et ce matin-là, on raconte que le ciel a décidé
Dans sa grande sagesse, que la lumière devait inonder les rues de la cité
Milles météores de lumières tombèrent dans la ville. Sur terre,
On raconte que ce fut le point de départ de ces exploits
Dont sans doute vous allez encore beaucoup entendre parler ...
A noter qu'une chanson intitulée "Peace And Equality To Earth" chantée par "Roudoudou" est trouvable....

D'ailleurs elle est bien sympa et pour ceux qui connaissent, c'est la musique des "Yeux Dans Les Bleus"

++
A vrai dire .. c'était de celle-là que venait le titre.
Je ne savais pas par contre qu'elle avait été BO de ce documentaire.
Néanmoins, oui, écoutez-là!
et bah voilà j'ai tout lu et j'ai savouré chaque mot, ça ressemble à ce que je veux écrire dans le style, l'histoire me rappelle Trigun surtout dans la troisième partie quand tu parles de July,ça m'a tilté toute de suite et la suite sur la lumière et le désert...Vraiment j'aime beaucoup,c'est la poésie que j'aime...merci et si tu en as d'autres je suis preneur....
*ajoute la page à ses favoris*
Merci beaucoup ..
... Tu fais bien de penser à Trigun, car je venais de regarder le 6 ("Lost July", justement), avant
Quelle série ! Le désert, les plants, ...

"However, i know a man who whines and cries until he finds a way to save everyone, a man who takes a stand even if it scares him from head to toe .... and he's right here!" - Wolfwood
(Maintenant que nous sommes partis sur Trigun ...)
[déplacé]


Rédemption

Un corps devant le désert, pressant sa main contre son front
Assis, semblant regarder au devant, comme cherchant
Dans le sable des dunes ou dans l’âpreté du ciel brûlant
La réponse à une question que seul pourrait se poser un enfant.

Il ne bouge pas réellement
Ne semble pas hésiter
Il regarde juste au devant
Sa respiration est claire
Son air innocent
Il sourit .. en silence,
Alors qu’il sait que
Dans un instant
La mort le chassera de sa contemplation.

Vêtu de noir, il se tient, les jambes repliées devant lui
Rasséréné, il parle et au vent aride, lui confesse et murmure
Tout ce qu’il aurait toujours voulu dire au monde
Un sourire figé scelle son visage, il n’est plus bien sûr
D’être doucement résigné à l’approche de la mort.
Derrière lui, la ville sommeille à l’ombre de ses murs
Il sent encore le parfums des oranges mais son corps
Est silencieux, le soleil passe ses flammes sur sa peau
Et ses yeux, derrière une main fatiguée, semblent
Pour toujours, clos.
Il sourit pour dire adieu à ce qu’il quitte
Il sourit pour que cette naïveté perdue
Enfin investisse un passé trop sérieux
Perdre la vie, pour mourir un peu mieux

Le ciel et sa lumière descendent jusqu’à lui
L’homme en noir dans un dernier soupir
Eternise l’image d’un pauvre résigné
Et son faux bonheur, dans la lumière du désert
Dans la belle folie de la lumière, lui apparaît.

Le sable le dévore.

Il se met à genoux et dans ses yeux enfin ouverts
Quelques larmes reflètent la lumière du soleil
Il tremble et laisse, sans aucune résistance
Sa tête s’effondrer entre ses mains.

Si quelqu’un à cet instant était sorti de la Ville
Pour entrer dans le monde acide du désert
Ayant croisé cet homme à genoux dans le sable
Il aurait entendu « Je ne veux pas mourir ..
Je veux encore rester avec eux.. Est-ce que
Je me suis trompé.. Est-ce que ça veut dire que .. ? »

Puis faisant vibrer sourdement le sable clair
Il s’effondra, et plus aucun son de sa voix
Ne retentit jamais à travers dans le désert
Ses dernières larmes, ses derniers mots
Auraient pu contenir la terre entière

Il n’avait pas trouvé le pardon mais le silence.
Voulant rester encore parmi ses frères
Il était mort dans l’oubli, aux portes de l’enfer
Et son silence plane encore sur le désert …
Comme ont déjà dit certains le titre me rappelle effectivement la chanson "Peace and Tranquillity to Earth" de Roudoudou.
Très belle musique, douce et calme, que je ne saurai trop te recommander.
En réalité, c'est parce que j'écoutais cette chanson au moment où j'ai eu envie d'écrire que j'ai appelé le texte Peace and Tranquility to Earth. On venait de me passer le cd.
Au passage, pour les amateurs de ce genre de musique, je fais juste mention de "Ce Matin Là" de Air (et c'est à celle-là que va ma préférence..), ainsi que de quelques chansons de Sayag Jazz Machine, en passant par "In a Silent way" de Dj Cam qui est une magnifique reprise de Miles Davis (bien que j'ai un peu de mal avec les scratchs parfois).
Des chansons dans cette veine, très planantes et qui donnent envie de sourire éperdument.
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