1- Ailleurs
- Qui sont tes ennemis...?!
Colibry releva la tête, les yeux hagards, une barbe de plusieurs jours lui mangeait la moitié du visage. Il répondait à l'homme en robe noire face à lui comme un automate:
- Volrath Raven, la famille de Lock, Syna et tous leurs semblables...
- NON ! tes ennemis sont les ennemis d'Ogrimar !!! répète le !
- Mes ennemis sont... Volrath Raven, la famille de Lock, Syna et tous leurs semblables...
L'homme en robe respirait précipitamment, ses mains tremblaient sur la table, Colibry épuisait un nouvel inquisiteur...
- On ne tirera rien de lui, détachez le et ramenez-le dans sa cellule !
Il avait eu un nouveau sursis, mais il savait que tôt ou tard, il craquerait, que pour faire cesser son emprisonnement et ses souffrances, il embrasserait la cause d'Ogrimar...
Jeté à même le sol de sa cellule de pierres noires, il ne prit pas la peine de s'allonger sur sa paillasse. Epuisé par les 3 derniers jours d'interrogatoire, il restait prostré, écoutant les bribes de la conversation de ses geôliers qui s'éloignaient.
- Depuis combien de temps il est là lui ?
- J'sais pas, il était là avant que je sois affecté ici.
- Faut vraiment avoir rien dans la tête pour...
Leurs dernières paroles s'évanouissaient dans le couloir. Il était enfin seul, personne ne l'entendrait pleurer, personne ne saurait qu'il y avait encore un peu de sentiments derrière son masque sans expression.
Il lui faudrait lutter contre l'endormissement un moment encore, repasser son histoire dans sa tête pour ne pas sombrer dans la folie; S'obliger à se rappeler pourquoi il était là et ne pas oublier qu'il existait un autre monde, ailleurs, qu'il espérait retrouver un jour.
Ce monde, il ne lui en restait que quelques images floues: Sa mère Fauvette et ses galettes; Une femme et un homme dont il avait perdu le nom qui se disputaient pour l'éduquer; Une petite fille qui pleurait...
Ainsi que trois noms qu'il ne pouvait oublier: Volrath Raven, Syna et la famille de Lock. Il se les répétait tous les jours pour lutter contre l'endoctrinement. C'étaient eux ses ennemis et personne d'autre ! Il ne savait plus ce qu'ils avaient fait, mais ce n'était pas important, ici, ils étaient sa planche de salut, l'image à laquelle il se raccrochait pour conserver son libre-arbitre.
Le sommeil le gagnait, ses pensées lui échappaient peu à peu, tissant les première trames d'un rêve.
Il revoyait son arrivée dans ce monde-prison alors qu'il n'était encore qu'un enfant. La voix glacée qui l'avait accueilli et qui déciderait de son destin pour les années à venir...
|