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Le concours s'étant fini hier soir (ou aujourd'hui, bref à minuit ), c'est l'heure du dududududu duel vote pour élire les principaux gagnants de ce concours ! Histoire de remettre les choses au clair : vous devez impérativement voter deux fois, si vous ne voter que pour un texte votre vote ne sera pas compté. Pour éviter toute tentative de tricherie, les votes issus de comptes créés après l'annonce du concours ne seront pas comptés.
J'ai fais du mieux que je pouvais pour garder au maximum la mise en page des textes qui m'ont été donnés, si jamais quelque chose manque ou ne convient pas n'hésitez pas à m'envoyer un message et je corrigerai aussi vite que possible !
Sans plus attendre, les nominés :
Texte 1 :
Anecdotes dofusiennes en tout genre, chapitre 42 :
La faille. Non, attendez : LA Faille.
Il en avait plus qu'assez. Marre de devoir farm ce foutu donjon blops H24 et de se faire harceler par les jeunes aventuriers pour le moins noobesques cherchant désespérément un groupe. Marre de se faire traquer jours après jours par ces prétendus anges - et de se faire laminer, comme d'habitude (marre des inégalités qui existent entre les hommes : pourquoi nous, disciples de Iop, sommes-nous si faibles ?).
Marre de se faire épier de l'autre côté de l'écran par les deux yeux hagards de cet adolescent prépubère, le contrôlant comme une vulgaire marionnette. Il avait envie de lui crier à la figure : "Je suis une Iop libre !". Mais son cri était bien trop minuscule à côté de la masse énorme et informe de l'enfant, Kévin de son prénom. Et le son de Youtube était monté à fond, diffusant inlassablement le même titre, dont le respect envers mes lecteurs m'interdit de dire l'auteur. "Baby !!!" pouvions-nous entendre sans aucune échappatoire.
Des heures durant, le mioche le manipulait contre sa volonté : le jeune Iop avait-il envie de se désaltérer à la taverne après une dure et longue (CMB) journée ? Il l'emmenait batailler. Avait-il rencard avec une jeune et jolie eniripsa ? Il l'emmenait la combattre. Voulait-il s'habiller sur son 31 ? Il lui achetait une panoplie Meulou, dont la laideur n'a d'égale que le potentiel nobrain.
Mais c'en était fini. Le Iop ne serait plus jamais l'esclave de personne. Il fixa son épée derrière son dos, fit l'acquisition d’une centaine de pains au blé complet qu'il mit dans sa besace (que ne renierait pas Mary Poppins en personne). Il était prêt. Il fit ses adieux à sa guilde, en larmes, qui lui demanda néanmoins son stuff ("allez stplz") et il prit la route sans se retourner.
Quoique retarder par une petite dizaine de traques de bontariens qui jugeaient bon de profiter de notre pauvre héros, il arriva tout de même à destination. L'écran d'ordinateur était devant lui. Immense. De par le génie caractérisant la classe majestueuse des Iops, il avait découvert une faille lui permettant de traverser. Jusqu'à présent, il n'avait pas osé mais plus rien ne le retenait dans le monde des 14 (des 12, ducon) depuis qu'il avait découvert que Miss-Sramette était en fait un homme... roux de surcroît.
Quand il aurait franchi cette faille, un monde différent s'ouvrirait à lui. Un monde où la liberté et l'égalité, se disait-il, règneront en roi. Sans crainte, il fit un pas et se retrouva dans ce monde merveilleux. Déjà, une bonne odeur l'envahit : la mère du petit tortionnaire préparait un gâteau dans la pièce d'à côté. Mais le Iop savait qu'il devait faire vite : l'enfant pouvait revenir à tout instant. Tant bien que mal, il réussit à franchir à la fenêtre. Il était dehors. Dehors !
Hélas, au lieu de l'éblouissant soleil qu'il s'attendait à voir, il ne reçut que de la pluie. Au lieu d'une vaste prairie d'amour et d'eau fraîche, il ne vit que des voitures jouant à celui qui a la plus grosse. Au lieu de l'égalité qui l'avait tant fait rêver, il ne vit qu'injustice, discrimination, racisme et haine envers son prochain. Et, au lieu de la liberté, ce n'était qu'interdiction, code de la route, arrestations abusives et reconduites à la frontière.
Alors, il découvrit que le monde parfait qu'il avait espéré sans vraiment y croire, qu'il avait imaginé pendant des semaines, qui le poussait à continuer de vivre jours après jours malgré les mauvais traitements infligés par l'adolescent, ce monde parfait n'était qu'une chimère. Le monde parfait n'existait pas.
Il fallut du courage à notre héros pour se relever et se remettre à marcher, en quête d'un endroit meilleur que celui-ci. Il devait forcément exister, c'était une évidence.
Quel dommage que la première personne qu'il rencontra fut le propriétaire d'un cirque. Des millions de personnes, souvent très jeunes, iront visiter sa cage dans les années qui suivront cette histoire, lui balançant des cacahouètes à la figure et lui criant de lancer Colère de Iop. Notre monde n'est pas fait pour un tel personnage.
A quelques mètres de là, dans sa chambre obscure, Kévin rêve. Il pense à ses prétendus amis au collège qui lui en ont encore fait baver aujourd'hui. Quel monde pourri, se dit-il. Demain, il retrouvera enfin son Iop. Ah, ce serait génial de pouvoir vivre dans le monde magique et poétique de Dofus...
Texte 2 :
Et soudain, le vide, sa mémoire lui revenait image par image, une douleur sourde avait élu domicile dans son crâne.
Un bruit sourd, une lumière irréelle brillait à travers les planches moisies de la porte… « une porte au fond d’un ravin ?! »
Sa main libre s’avance timidement vers l’ouverture, du bois, vermoulu et humide, elle appuie et ses yeux regrettent déjà le geste.
La clarté l’aveugle, un bourdonnement incessant a remplacé le bruit des gouttes d’eau tombant sur le sol de la grotte dans laquelle elle s’était aventurée, malgré les avertissements de sa sœur.
Des jours d’obsession l’avait poussée à franchir le seuil, l’œuf des glaces devait bien être quelque part !
Privée de ses sens, inondés des sons, des odeurs, de la lumière, elle avance, bravache, vers l’au-delà.
Soudain son instinct la fait bondir sur le côté, un monstre de fer arrivant à toute allure manque de peu de lui ôter la vie. Ses yeux commencent à s’habituer à la lumière, le soleil tombe sur l’horizon hachuré de monolithes gigantesques.
De curieuses lucioles de toutes les couleurs s’allument, la nuit s’installe sur cette foret de pierre.
Elle avance, abrutie par la curiosité qui l’envahie, où a-t-elle bien pu émerger ? Elle croit reconnaître la tenue des braconniers de l’île de Pandala, vestes amples d’un cuir étrange, bandeaux illustrés de caractères inconnus, elle avance en frôlant les rochers aux angles singuliers, personne ne la remarque…
Hébétée par la foule, elle ne sait quelle priorité embrasser, avancer ? regarder ? se méfier ?
Sa curiosité prend, comme toujours la priorité, elle serpente comme une âme en peine dans les ravins multiples, elle ressent pour la première fois le sentiment de faire partie d’un tout, telle une cellule pourpre dans une artère irriguée.
Une personne allongée par terre émet un marmonnement incompréhensible à l’encontre d’un animal à la forme improbable, perché sur quatre pattes, et s’approchant rapidement d’elle.
La crainte retrouve le chemin de son esprit, que faire ? L’animal arrivant près d’elle émet un son rauque dans sa direction, d’un geste habituel elle focalise son attention sur la chose, marmonnant une litanie éthérée, sa voix s’amplifie, elle répète les mots appris de longue date dans le temple de son enfance, elle attend, répète sans cesse la mélopée, mais rien ne se passe…
Ses bras scarifiés saignent, la coagulation ne se fait pas. La foule autours d’elle commence à la regarder, les regards oppressants l’accablent, la rumeur court dans l’artère, elle sort de la norme, elle est blessée, saigne, l’animal lui saisi frénétiquement le mollet, ses dents s’enfoncent douloureusement dans sa chair, elle ressent quelque chose, une sensation nouvelle arpente ses membres, la douleur cérébrale s’intensifie, son cœur bat la chamade.
Elle laisse échapper un rugissement à l’encontre de son environnement, la bête prend peur et la lâche, libérant ainsi sa jambe qui se dérobe aussitôt sous son maigre corps meurtri.
Tout en analysant difficilement ce qui l’entoure, elle se perd dans la foule, tombe sur la pierre étrangement chaude, sa tête heurte le sol dans un bruit sourd. La sensation l’assaille de plus belle : que lui arrive-t-il ?
Ses yeux se ferme, son visage déformé par la souffrance et l’interrogation semble appeler à l’aide, elle qui n’a jamais eu besoin de personne pour faucher la vie de ses proies, elle a mal.
Du plus profond de son être, l’explosion d’émotion retombe comme un soufflé. Elle git dans une marre humide, le « plic ploc » des gouttes tombant des stalactites la sortent de sa torpeur.
« Que vont-ils me faire ? Pourquoi ? Qu’ai je fais pour mériter un tel traitement ? Quel est l’origine de ces sensations, évanouies comme par enchantement ? » Autant de questions auxquelles elle ne sait que répondre, le molosse n’est plus là, le bourdonnement s’est tût, le murmure de la foule a disparu…
Elle ouvre timidement les yeux, la noirceur est revenue. En tâtonnant, elle sent le bois solide de sa torche, émergeant d’une marre d’eau croupie.
Elle se relève, fait taire son esprit, étouffe les questions se bousculant dans sa tête et d’un pas hésitant se met en quête de la sortie de la caverne.
Elle ne sait que dire, en parlera-t-elle à sa sœur ?
Non, elle a dû rêver… oui c’est surement cela, se cogner la tête et s’évanouir, son imagination à surement dû faire le reste.
Texte 3 :
Prologue
Une clairière perdue dans la forêt d'Amakna. Une jeune Crâ chasse le Prespic, et se repose quelques instants sur le doux tapis de mousse au bord d'une petite rivière.
Amareen : (se tournant vers son Tifoux apprivoisé) Et bien tu vois Sasha, ça valait le coup de sortir cet après-midi ! Nous avons pu profiter du beau temps et de la chaleur.
Sasha : (l'air triste) Meeeooowmf
Amareen : Arrête de bouder comme ça ! On va rentrer de bonne heure et tu pourras t'amuser comme tu le souhaites. Et puis mon père à un énorme rhube, il fallait que je le remplace à la chasse. Comment crois-tu que les crinières de Prespic vont arriver à l'atelier sans lui, et si on ne l'aide pas ? En plus je ne t'ai pas forcé à venir, il fallait pas me suivre si tu comptais y mettre autant de mauvaise volonté.
(Sasha s'éloigne, bien décidé à rentrer tout seul)
Amareen : Reviens ici ! SASHA ! Tu restes avec moi !
(insensible aux cris de sa maîtresse, le Tifoux s'enfuit en courant)
Amareen : Mais tu vas revenir oui ? Satané …
(un flash de lumière blanche illumine la forêt. Sasha, inquiet, fait demi-tour, mais sa maîtresse n'est plus là.)
Acte Premier
Scène 1
Un bruit énorme. Assourdissant, et croissant. Une obscurité totale. Un espace confiné. Remplaçant peu à peu le bourdonnement ambiant, une voix se fait entendre.
La Voix : Bonjour. Comprenez-vous ce que je vous dit ? M'entendez-vous ?
Amareen : Qui... Qui êtes vous ?
La Voix : Répondez à mes questions ! Et puisque vous me comprenez, l'important n'est pas qui je suis... Mais qui vous êtes. Répondez-vous à un nom quelconque ?
Amareen : (reprenant quelque peu ses esprits) J...Je m'appelle Amareen. Je viens du sud d'Amakna. Où sommes nous ?
La Voix : Contentez vous de répondre. C'est moi qui pose les questions, pas vous. Donc, vous vous appelez Marine, Marine quoi, Marine comment ? Et vous venez d'où ? Amakna ? Où-est ce situé ?
Amareen : Je m'appelle Amareen. A-m-a-r-e-e-n. Amakna ? Bin... au sud d'Astrub, quoi...
La Voix : (se parlant à elle même) Donc elle est bien d'une autre planète. (à haute voix) Nous vous avons recueillie alors que vous erriez à Time Square. Vous étiez totalement hébétée et répétiez sans cesse le prénom «Sacha».
Amareen : Je ne me souviens pas de cela... C'est quoi taiimskouère ?
La Voix : C'est une place à New York. Et vu votre physique et votre tenue vestimentaire, vous avez rapidement retenu l'attention des passants. La police vous a récupéré, et a pris contact avec le FBI. Nous vous avons transféré ici, et vous êtes en observation depuis 72 heures. Je ne peux vous révéler où vous êtes, et ce que nous observons reste secret pour le moment. Mais le fait que vous vous exprimiez dans notre langue va nous aider.
Amareen : Mais...
La Voix : Des repas vous seront servis 3 fois par jour. Je ne peux rien vous dire de plus.
Amareen : Attendez ! Attendez ! REVENEZ !
(Les larmes lui montent aux yeux, la lumière s'allume. Elle découvre 4 murs, une paillasse et un contenant rempli d'eau. De rage, elle frappe les murs et s'effondre sur le sol les mains en sang.)
Amareen : Qu'ai-je donc fait pour arriver ici ? Et d'abord, où suis-je ? Je me souviens que j'essayais de rattraper Sasha qui s'enfuyait, mais après ? Il faut que je sache ce qui se passe, et que je trouve un moyen de sortir d'ici ! (plus bas) Et si j'essayais de...
(Un claquement se fait entendre. Un plateau passe par une fente dans le mur.)
Le Gardien : On m'avait dit que les Aliens étaient intelligents, mais apparemment c'est pas vraiment le cas. Tu comptes sortir d'ici ? Bon courage ! Avec tous c'qu'il vont t'foutre dans les veines, dans 2 semaines t'auras oublié qui t'es. Tu sortiras jamais d'ici, ils vont t'ouvrir la cervelle pour leurs esspériences.
Amareen : (tremblante de peur) Mais on est où la exactement ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Le Gardien : Arrête de chialer ça changera rien. La Zone 51 ça t'parle ? Bah on est en plein d'dans !
Bienv'nue en enfer, et bon appétit !
(La fente se referme, et le gardien repart en riant. Noir.)
Texte 4 :
Loglam se sent folt aujould'hui. Loglam est folt aujould'hui. Loglam a des ploblèmes de locution. Loglam est avant tout un Lenald. Loglam a faim. Loglam palle comme un labbit, plesque pile, même. Loglam va laissel sa place à sa maîtlesse, palce que Loglam ne doit pas pallel aux inconnus. Loglam, bête et méchant. Loglam désolé. Maintenant, Loglam va juste pleulel, puis faile semblant, et sa maîtlesse va êtle gentille aujould'hui. Loglam, tlès fiel de sa stlatégie. Loglam tlès int...
« LOGRAM!»
Loglam pas si fûté en fin de compte. Loglam a toujouls entendu dile lusé comme un Lenald, mais Loglam pas lusé. Loglam encole cassé quelque chose. Loglam, pauvle Loglam, Loglam va se faile punil. Vous savez, il est dul d'êtle Loglam, sultout avec une méchante maîtlesse. Loglam puni désolmais. Loglam pleulel.
«Oh, mon Logram! Qu'as-tu fais encore? Tu as cassé un verre? QUOI? TU AS ENCORE CASSÉ UN VASE? OH, TOI, TU VAS AVOIR UNE RAISON DE PLEURER!
Un léger toussotement se fit alors entendre.
«Oh, galant homme, c'est un plaisir de vous revoir.
- Moi de même, dit en se courbant l'homme enrhumé.
- Que me vaut le plaisir de votre visite? demanda Shosmigo-One, rougissante.
- L'envie en ces heures m'est passée de vous voir. Je ne dérange pas ma Rose?
- Non, absolument pas. Voudriez-vous vous promener avec moi? Je connais un endroit fort sympathique et nous pourrions nous y prélasser, tranquillement...
- Que diriez-vous de venir avec moi, dans les bois? J'ai récemment trouvé une sorte de porte, ou plutôt une Arche, et j'aimerais que nous la prenions ensemble.
- Dans la Forêt? N'avez-vous point entendu les rumeurs?
- Ne vous inquiétez pas, belle Rose, moi en vie, il ne vous arrivera aucune péripétie qui pourrait endommager votre beauté.
- Allons-y alors.»
Shosmigo-One et l'inconnu se dirigèrent vers la Forêt Interdite. L'endroit était désert et ils ne rencontrèrent personne sur leur chemin. Arrivés dans la forêt interdite...
«Quel est cet immondice?
- Ça? Mais, ma Rose, ce n'est qu'une simple Arakne...
- Je réclame l'Exécution immédiate.
- Tu es sûre? Ce n'est qu'une petite bête.
- Tu aurais peur d'elle? Je ne veux plus la voir, elle blesse mes yeux.
- Si tu l'exiges.»
L'Inconnu tua le chétif animal, puis il marcha en compagnie de Shosmigo-One à l'endroit désiré.
« C'est là?
- Oui!
- C'est minuscule? Comment veux-tu que je puisse passer?
- Ne t'inquiète pas!
- J'y vais?
- Oui, vas-y!»
Shosmigo-One s'avança dans l'Arche, pas si petite, finalement, puis, arrivé dedans:
«Non! Ne faites pas ça!»*
Le bruit mat du corps, inanimé, tombant inerte sur le sol retentit alors.
«Grimm? Grimm?»
"Là, je m'enfonçais dans l'abîme profond de l'Arche de feu Grimm. Mais je suis bête ou quoi? Ma mère m'avait pourtant bien dit "Ne vas pas n'importe où, y'a bien un moment où tu vas te perdre". Voilà, je suis perdue. Moi, Shosmigo-One, disciple de Sadida, ayant passé le 90ème cercle, à mes vingt-trois ans de vie, tout s'arrête. Ça t'aporendra à réfléchir, sombre crétine! T'étais obligée de t'enticher d'un pauvre Sacrieur? Il était téméraire, tu voulais lui ressembler, voilà le résultat! Un Bouftou ou une des horribles créatures de la Forêt en fera son déjeuner, et moi, je mourrais dans l'espace intersidéral reliant les Zaap. Vous ne trouveriez pas une mort plus pathétique, histoire de compliquer mon affaire? Bientôt, je vais le retrouver dans un monde avec des géants, qui m'écraseraient sous leurs pieds, en se moquant de mes cheveux verts et de ma tête d'endormie, et je... perdrais Logram à jamais. Mon petit Lenald à moi! Mon Logram. Que de bons moments passés avec lui. Certes, le posséder a eu des inconvénients, pauvres vases, mais il était toujours si gentil. Je me rappelle encore, à Incarnam, avec Ganymède, quand nous avions passé plus de trois heures à le chercher alors qu'il était sous la table, écroulé à force d'avoir bu ce que lui donnait le Tavernier, amusé. Et, quand, un jour de plein soleil, il avait ouvert son parapluie, d'ailleurs magnifique, avec des fleurs, des feuilles, que je lui avaient confectionnées, un jour de Brumaire, alors qu'il pleuvait, et mon père, triste lui aussi, m'avait montré comment en faire, enfin, il était triste à cause de la pluie, et, je me rappelle du goût des délicieux Shigekax que me faisaient ma Grand'Ma, elle était toujours avec nous, moi et mon frère, et puis, Logram aussi, oh, comme je l'aimais, lui aussi, tout comme mon pauvre frère. Mon pauvre frère, écrasé, écrasé, écrasé, terrassé, que la Terre-Mère le protège, lui, écrasé par ces saletés de Craqueleur, oh, comme je les déteste, presque autant que ces bestioles que Grimm voulait protéger, Grimm, il est mort, il est mort, IL EST MORT. Il est mort. C'est fini. Tout est fini. Je mourrais. C'est fini. Tout s'écroule et tout s'enlève. Tout ça pour ça? 23 ans pour ça? Que Sadida *me donne les funérailles en son Ciel, et.."
Shosmigo-One s'endormit, harassée, chose commune pour un Sadida. À son réveil, elle était toujours dans ses pensées, vivante, coincée dans la matière violette de l'Arche. Elle continua ses pensées, et, après de longues heures, eut cru entendre un écho. Le murmure s'intensifiait à mesure que le temps passait, enfin, elle aperçut un trou. Une fenêtre. Toujours le même problème. Une Arche. Trop petite.*
Elle réfléchit quelques instants:
"Points positifs: Je suis en vie. Je suis bien ici, même si j'ai un petit creux, je ne dois pas parler cette langue affreuse que m'avait appris ma mère, le langage soutenu, mais, en même temps, je ne peux RIEN parler, vu qu'il n'y a personne pour l'écouter.
Je pourrais partir, m'aventurer dans l'Arche, mais je ne veux pas. Grimm est mort, enterré à l'heure qu'il est, je suis seule, et si je reviens en Amakna, je serais perdue.
En même temps, qu'ai-je à perdre? Rien. C'est décidé. Je m'aventure donc dans l'Arche, Amakna, je reviens."
Elle traversa l'Arche, ce qu'elle fit aisément, et, à mesure que le murmure s'intensifiait, elle comprit les paroles, et put identifier un:
« Ouais, mais, t'as vu, ils ont encore fait une nouvelle machine, 3D plus grande, encore un truc qui ne sert à rien, j'te parie.»
Shosmigo-One pensa alors, qu'il faudrait parler la même langue que celle du protocole, mais elle pensa avant tout à se cacher. En effet, après avoir traversé l'Arche, elle avait vu des personnes, semblables à des Fécas, mais, ayant trop peur de se faire découvrir en cette tenue, elle prit quelques buissons et parvint à se confectionner une tenue qu'elle jugea correcte, puis, se glissant habilement, parvint à se fondre dans la foule. Elle fut, et ce, malgré ses discrètes précautions, interpellée par plusieurs personnes, étonnés de sa coupe de cheveux, et de son habillage. Elle s'approcha de l'un deux et lui dit:
« Damoiseau, je vous prie *de m'accorder quelques instants pour vous demander quelques informations? Quel jour sommes-nous? Où suis-je?»
Le passant partit en riant, sans répondre. Shosmigo-One, horrifiée, se sentit perdue, et, se dirigeant vers le Nord, elle aperçut de drôles de choses. Des sortes de Craqueleurs à terre, bougeant, des Craqueleurs de Fer, allant très vite, plus précisément. Elle décida de s'approcher de l'un d'eux pour le regarder de plus près, mais un inconnu, un de ces Fécas, tout de noir vêtu, l'interpella et lui dit de rester sur ce qu'il appelait le trottoir. Elle courut alors, effrayée par tous ces Fécas, et réessaya plusieurs fois de leur parler. Tous l'ignoraient, la plupart en rigolant. Elle trouva un endroit avec des arbres, et décida d'y aller, sereine, les arbres l'apaisant. Chaque Arbre était différent de ceux qu'elles connaissaient, et, au lieu de l'apaiser, ces arbres la stressèrent de plus belle. Elle pleura plusieurs fois, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus, puis, seule abandonnée, elle se dirigea vers le Lac. Elle entra dedans, tenta de se noyer, mais n'y parvint, la vie la retenant à elle. Elle parcourut le parc de long en large, et trouva un livre, avec des écrits fort intéressants. Shosmigo-One parvint à lire ce livre, et, à l'inverse des livres d'Amakna qu'elle trouvaient inintéressants et inutiles, celui-ci l'aida grandement. Elle y lut tout ce qu'elle voulait savoir sur ce Monde, et cru comprendre pourquoi ils l'avaient rejetée. Ce monde était peuplé de gens fous, cruels et sanguinaires, cherchant à servir leurs intérêts avant tout, méprisant les arbres et tuant sans vergogne les animaux. Shosmigo-One ne voulait pas d'un monde comme cela, l'exact inverse du sien, beau pays, avec des gens toujours prêts à aider leur prochain. Comment un monde tel que cette Terre pouvait exister?
Elle trouva d'autres renseigneme nts en ce livre. Un caillou rond pouvait servir à avoir à manger, simplement en parlant à une personne. Par chance, elle trouva un de ces cailloux par terre, dans le parc, et entra dans une bâtisse, surement une maison, dont les portes s'ouvraient d'elles même. Elle prit, pour vérifier, quelques bouts de plante, comestibles, et, brandissant son caillou, montra son paquet de plantes. Le vendeur ri, puis, il appela des hommes, comme les appelait le livre, habillés de noir, et ils la sortirent de la bâtisse pour l'emmener dans une plus grande, blanche, avec des gens souriants. Toujours. Sourire. Toujours. Sourire, toujours, encore, sourire, encore, toujours...
Shosmigo-One, qui a été renommée, est devant son ordinateur, trois ans après son internement. Heureuse, Mathilde pousse un cri de joie. Son personnage, une Sadidette nommée Shosmigo-One, vient d'avoir le niveau 91. Ça se fête, non?
Texte 5 :
Il faisait beau et chaud à Amakna. Le soleil était de plomb, les Pious et Tofus chantaient, volaient. Tout le monde était joyeux, comme presque tous les jours !
Le sang coulait à flot du côté des barbares (Iops et Bworks en général) et les filles discutaient entre elles de ragots toujours plus infondés les uns que les autres. Il paraissait même qu’Allister avait une fesse plus grosse que l’autre... Bref.
Arthalis parcourait la campagne à la recherche d’argent et de combats épiques. Il s’ennuyait ferme dans les champs où il ne passait que quelques Tofus et Larves, il recherchait l’exploration, l’inédit ! Il décida alors d’aller voir Otomaï, cet alchimiste farfelu aurait bien une petite idée…
Après quelques heures de trajet en bateau vers l’île, il grimpa avec difficulté au sommet de l’Arbre Hakam, jusqu’au laboratoire d’Otomaï. Il y arriva, essoufflé mais heureux de son incroyable réussite (il faut dire que ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir monter des centaines de marches !)
Il entra dans le laboratoire, mais visiblement l’alchimiste n’était pas là. Il était certainement parti en vadrouille sur l’île pour y étudier la faune et la flore, chercher quelques ingrédients, ou encore y faire de nouvelles expériences.
Arthalis, impatient et surtout cervelle de Iop jusqu’au bout, décida de farfouiller un peu partout pour trouver quelque chose qui l’intéresserait. Maladroitement, il fit tomber des potions de rappel, de cité, ainsi que d’autres potions troubles au contenu non identifié (ou non identifiable…).
Les contenus se mélangèrent sur le sol, une détonation retentit, et c’est alors qu’une fumée épaisse apparut. Il suffoqua, toussa, se frotta les yeux, il ne voyait plus rien. Puis enfin la fumée se dissipa. Mais bizarrement, il ne se trouvait plus au même endroit. Ҫa ne ressemblait en aucun cas au laboratoire, ni à l’île d’Otomaï. Il ne reconnaissait pas non plus un quelconque lieu du Monde des Douze. Il remarqua un gigantesque bâtiment, et leva les yeux pour évaluer sa hauteur. Il était gigantesque ! Il regarda autour de lui, de nombreux autres bâtiments tout aussi grands s’élevaient tout autour de lui. Il était émerveillé mais aussi effrayé par ces blocs de béton et de verre. Où avait-t-il atterri ?
Il décida d’avancer, d’explorer le lieu où il venait d’arriver. Il faisait nuit, le lieu était désert, mais il remarqua des lumières derrière les vitres des gigantesques maisons. Il croisa aussi de drôles de sortes de Dragodindes, à quatre roues, tout en métal, avec des vitres et des sièges…
Aucune ne bougeait. Soudain l’une des étranges Dragodindes arriva derrière lui et manqua de l’écraser. « Eh, toi, marche sur le trottoir ! » cria un homme à l’intérieur. Il tomba par terre, effrayé par le grognement que faisait en permanence le véhicule quand il avançait.
Après avoir découvert les voitures et leur moteur, il remarqua également les lampadaires. Il se demanda bien d’où sortaient tous ces mini-soleils…
Il continua d’avancer et rencontra des bandits dans une ruelle étroite.
- Toi là, file ton fric ! Allez, plus vite que ça !
- Euh… qu’est-ce que vous dites ?
- Ton fric, et vite ! Sinon on te saigne !
- Qu’est-ce, du « fric » ?
- Ton argent ! Allez, sors ton flouze !
- Je n’ai guère plus de Kamas, messieurs, désolé.
- Ok, alors file ton sac !
- Vous donner mon sac ? Mais, pour quoi faire ?
- Pose pas de questions, donne ou on te tue ! Allez !
- Ah ça, jamais ! Il faudra me passer sur le corps !
- Ok les gars, c’est parti ! Crève !
Arthalis dégaina alors son épée et désarma en quelques secondes les bandits qu’il renversa ensuite d’un coup pied dans les chevilles. Il pointa son épée aiguisée sur la gorge de celui qui lui semblait être le chef.
- Euh… désolé, désolé ! On te laisse partir ! Pitié, nous tue pas !
- Je vais être clément et vous laisser la vie, bande de Roublards. Mais ne recommencez pas !
- Ok m’sieur ! (pensant : mais c’est un ouf ce type, d’où il sort ?)
Les quatre bandits s’enfuirent en courant à toutes jambes comme des dératés.
Arthalis continua sa route, explorant ce nouveau monde. Fatigué, il s’allongea sur un banc (qui lui semblait être un bon lit) dans un jardin public et s’endormit.
Le lendemain matin, il fut réveillé par un garde.
- Eh vous, on n’accepte pas les clochards ici ! Dégage de ce banc ! Oust !
- Veuillez m’excuser noble manant, mais c’est le seul endroit que j’ai trouvé pour dormir.
- Manant, moi ? Mais c’est toi, le manant ! Allez, dégage !
- Pas très sympas les gens du coin…
Obéissant, il quitta le parc sous le regard aberré des passants qui s’étonnaient de son accoutrement bizarre. Une tête, une cape, des bottes, tout en peau et poils de Meulou. Ses objets empestaient et les passants proches se bouchaient le nez.
Il passa par hasard devant un lycée, un étudiant l’aborda :
- Eh mec, tu pues ! Tu sors d’un égout ?
- Je ne vous permets pas, jeunes impertinents ! Moi, les rats d’égouts, je les tranche ! J’ai déjà fait la fête au Sphincter Cell, alors attention !
- Hey, mais tu parlerais pas de Dofus là ?
- De Dofus ? Je n’ai point évoqué les œufs de Dragons légendaires, j’ai parlé de rats.
- Bah Dofus, le jeu ! C’est justement là-dedans qu’ils se trouvent, tes œufs !
- Hum, je ne vois pas de quoi vous voulez parler…
- Te fous pas de ma gueule ! T’es un noob, c’est ça ? Niveau combien ?
- Mais, de quoi parlez-vous ?
- Mais de Dofus ! T’y joues, non ?
- Jouer avec des Dofus ? Quelle drôle d’idée… on peut jouer avec des œufs magiques, maintenant ?
- Sérieux, tu te fous de moi là !
Après de longues explications (oui rappelons-le, Arthalis est un Iop), il arriva (par miracle) à comprendre qu’il n’était plus dans le Monde des Douze, mais dans un monde parallèle qui avait connaissance de ce monde, mais via un écran bizarroïde et un jeu. Cette explication dura bien trois heures…
- Alors comme ça, Dofus est un jeu dans votre monde ? Mais alors, où suis-je ?
- Bienvenue sur Terre ! Eh au fait, tu sors d’où toi pour être aussi bête ?
- Je viens du Monde des Douze, j’ai atterri ici par erreur. Je m’appelle Arthalis, je suis un Iop. Et vous ?
- Ouah, un Iop, carrément ? Ben moi c’est Kévin, et je joue Zobal !
- Ah, un Zobal, ces fous psychopathes vêtus de masques… Hum, auriez-vous une idée de comment je pourrais réintégrer mon monde ?
- J’en sais rien moi, je savais même pas que ça existait vraiment, ce monde ! Demande à mon prof de Physique-Chimie, sait-on jamais comme on dit… haha !
Aussitôt dit, aussitôt fait, Arthalis avait déjà disparu et était entré dans le lycée. Il peina à lire, écrit sur une porte, « salle de chimie ». Il entra, et ne trouva personne, une nouvelle fois. Alors il farfouilla, comme dans l’atelier d’Otomaï, et refit une nouvelle fois tomber des fioles contenant un liquide bizarre.
Le processus se répéta : détonation, fumée, et pouf ! Le voilà reparti dans une dimension inconnue.
Par chance, il retomba dans le laboratoire d’Otomaï, comme s’il ne s’était rien passé.
Il entendit du bruit, Otomaï devait être rentré. Mais ce n’est pas Otomaï qui apparut, mais un homme en blouse blanche avec des lunettes.
- Que… que… qu’est-ce que je fais ici ?
Pendant ce temps, sur Terre…
Kévin se précipita aux trousses du Iop, mais c’était déjà trop tard. Il ne rencontra pas son professeur de chimie dans la salle, mais un grand homme aux cheveux bleus et aux vêtements rustiques. Otomaï !
Eh oui vous l’aurez compris, Arthalis était rentré, mais les deux « alchimistes » avaient été échangés ! L’un était passé dans le monde de l’autre !
Heureusement on apprit plus tard par un grand scientifique Amaknéen que les effets inter-dimensionnels étaient temporaires. Les deux alchimistes rentrèrent sains et saufs dans leurs mondes respectifs. Mais Otomaï, toujours plus farfelu, avait pris le temps de transformer les élèves du lycée… en Crustorails !!!
Fin.
Texte 6 :
Cela faisait maintenant dix ans que je l’avais rencontré, tout à fait par hasard. Je n’ai jamais osé en parler à qui que ce soit de peur qu’on me prenne pour une petite eniripsa folle; même à l’heure actuelle, je me demande si tout ceci était bien réel.
Hélas, il est temps pour moi d’en parler à quelqu’un, à mon fils. J’écrirai donc une lettre sur un vieux parchemin, la laisserait sur la table en orme de la cuisine et partirait le matin même.
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C’était le 25 Maisial 631.
Le soleil était là malgré un hiver assez rude, les oiseaux avaient fait leur grand retour et les fleurs avaient déjà commencés à bourgeonner. Une belle journée en perspective.
Alors que je me rendais à Pandala afin de couper le Bambou Sacré tant convoité, je vis un homme aux abords étrange; il portait une stupide coiffe du Ploukosse et de vieux vêtements déchirés. Je n’osais pas aller vers lui alors que pour aller couper l’arbre, je devais aller dans sa direction. De nature timide et fuyarde, je décida de faire demi-tour et de contourner le chemin initial.
Je me demandais sans cesse si j’avais fait le bon choix: je ne reconnaissais plus rien de ce qui m’entourait, le paysage était sombre, sale. Pourtant, je n’avais pas été si loin, du moins c’est ce que je pensais.
Après quelques instants, je vis une clairière resplendissante. Je me questionnais sans cesse, elle me faisait penser à celle de Pandala eau mais c’était impossible. Je décida de faire une petite pause histoire de remettre de l’ordre dans mes pensées et je m’assois au bord de l’eau, sur un gros rocher. Les oiseaux chantaient, le bruit de l’eau était apaisant et mise à part cela, tout était calme.
Au bout d’un moment, quelque chose sauta et se retrouva à mes pieds: un poisson. Il gigotait dans tous les sens. Je le prit et le mit dans l’eau en le regardant s’enfoncer dans les profondeurs. L’eau était claire, transparente et j’avais envie de la boire. Je porta ma main à mes lèvres afin de la goûter et à cet instant, un tourbillon se fit autour de moi. J’essayais tant bien que mal de m’accrocher au rocher mais rien n’y fait, je me sentais transporté ailleurs. Le paysage disparaissait petit à petit, j’avais la peur au ventre.
L’air était doux et le soleil devait briller car j’avais l’impression de cramer sur place. J’ouvris une paupière pis la deuxième et le paysage ne m’était pas familier du tout, il paraissait plus «vivant». Je me leva péniblement et regarda autour de moi: j’étais dans une sorte de petite allée. Une poubelle géante était sur ma droite, derrière moi il y avait un mur et devant, des gens se baladaient. Bizarre, ils n’étaient pas comme moi, ils étaient bien plus grand et portaient des vêtements atroces. Ils marchaient tous d’un pas vif et certains portaient à leur oreille un objet qui m’était inconnu.
Je m’avança doucement et me retrouva au milieu d’une foule qui m’observait à mesure que j’avançais. J’avais l’air ridicule avec le haut de mon bikini, ma petite jupe, mes ailes mais également mes longues oreilles. Je me demandais sans cesse où j’étais, comment étais-je arrivé ici ? Je me rappelais de cette source d’eau pis de rien.
Je m’arrêta devant une fenêtre et à l’intérieur, je pouvais y voir un monsieur dans une boîte carré; drôle de façon d’être enfermé. Je contempla mon reflet et j’avais l’air pétrifié, chose logique en même temps.
Une femme m’accosta quelques minutes plus tard pour me demander si je sortais d’un asile. Je ne savais pas quoi lui répondre; qu’était-ce un asile ?
Je continua mon chemin malgré les regards et le soleil qui brillait de toute sa lumière, j’avais l’impression d’être en plein été. Au fur et à mesure de ma marche, je n’avais pas vu qu’une petite fille me suivait. C’est seulement par la suite que je me retourna vers elle et que je lui parla:
- Où suis-je ?
Elle était de ma taille, je me sentais donc moins ridicule.
- Tu es à Paris voyons !
Je la regardais incrédule. Où pouvait donc se trouver Paris ? Je connaissais les Landes de Sidimote, le Village d’Amakna, les Plaines de Cania, l’île d’Otomaï, Pandala mais pas de Paris…
Alors que j’étais dans mes pensées, elle me prit la main et me demanda si j’avais faim. J’hocha la tête et on parcourra pendant d’assez bonne minute la rue. On entra devant une grande maison, ça ressemblait à une boulangerie et on prit place sur une table dans le fond. Il n’y avait peu de personnes et la commande se fit donc assez vite.
Elle me parla de sa vie, de ce qu’elle faisait. Elle s’appelait Lila, elle avait 8 ans, ses parents étaient divorcés depuis deux ans et elle se sentait seule. A l’école, ça n’allait pas bien pour elle et elle me parla d’autres choses auxquelles je ne comprenais pas. C’était quoi une maison de correction, une fugue ou encore être sans abris ?
Elle me regarda comme si elle attendait quelque chose et me répéta:
- Et toi, tu fais quoi ici ?
Je regardais par terre pour réfléchir. Il était clair qu’on ne venait pas du même monde, suffisait de voir comment j’étais pour le comprendre, comment les gens me regardaient.
Je prit une grand respiration et lui déballa tout. Que je m’appelais Zoha, que je venais du Monde des Douze, que j’habitais le village d’Amakna dans une petite maisonnette, que de là où je venais, je faisais trois fois son âge. Que j’avais un fils que j’aimais tant et que je ne savais pas comment j’ai fais pour venir ici mis à part au fait que j'ai bu une eau d’une clairière.
Un long silence pesa tout d’un coup et je décida d’entamer ma brioche amené cinq minutes plus tôt.
Elle me regardait comme pour se prouver à elle-même que je ne mentais pas et que tout ceci était bien réel. Elle me prit donc la main et me dit à voix basse:
- Je te crois et je t’aiderais.
Le soleil s’en alla petit à petit et Lila me proposa d’aller dormir chez elle, que demain on trouvera une solution.
Elle habitait une toute petite maison de quatre pièces avec sa mère qui était toujours absente; elle ne se douterait pas de ma venue ici. Elle me présenta à son animal qui était, si j’avais bien compris, un chat du nom de Choupi. J’allais pour le caresser quand il me griffa sauvagement la joue gauche. Le sang coula et la petite fille s’excusa en mettant l’animal dehors.
Je marmonnais quelques mots à voix basse et la blessure partit la seconde suivante. Quand je releva la tête, Lila me regardait d’un air horrifié. Je lui expliqua plus concrètement mon monde, là où je venais.
Que j’étais là pour soigner mes amis ou ceux qui en ont le besoin, que c’était mon destin de faire cela et que j’avais ça dans le sang.
Elle fit une chose auquel je ne m’attendais pas: elle me prit dans ses bras et me dit à voix basse qu’elle était contente de m’avoir connue. Cette pauvre gamine devait donc se sentir bien seule, j’étais triste pour elle.
Au fil des heures, elle me demanda que je lui montre mes pouvoirs; elle était heureuse et j’étais contente de voir son sourire magnifique quand des cœurs jaillirent au-dessus d‘elle. J’avais l’impression d’être à nouveau mère alors que ce n’était pas le cas. Elle s’endormit par la suite et je fis de même. Une longue journée nous attendait demain, il fallait donc vraiment se reposer.
Des gouttes tombèrent sur moi et je me réveilla en sursaut. J’étais près de la rivière où je m’étais perdue à Pandala. Je regarda autour de moi et je cria en vain Lila.
Tout ceci était donc un rêve ?
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Je relisais ma lettre pour la quatrième fois avant de la signer. J’ajouta un PS pour expliquer à mon fils que j’allais rendre visite à cette chère petite fille qui m‘avait fait promettre de revenir dix ans plus tard dans cette même boulangerie où on a mangé une brioche. Si du moins je l’avais bien rencontré…
Texte 7 :
"Promenons-nous dans les bois pendant que le Meulou n'y est pas ... Tiens, je me souviens de cette clairière ! C'est ici que Goultard a débarqué pour provoquer nos guerriers. Je devrai peut-être changer la chanson ..." Et elle reprit à tue-tête "Promenons-nous dans les bois pendant que Goultard n'y est pas ..."
Quoi stop ? Qui je suis ? Haha mais votre narrateur adoré bien sur ! Et qu'est-ce que je fais là ? Laissez moi trente secondes pour m'en souvenir. Mmmmmmmh ah oui, avant votre interruption, vraiment malpolie d'ailleurs, j'étais en train de vous raconter l'histoire de Tyka, la jeune, puissante, magnifique, sublime Pandawa. Bref, je reprends.
Donc elle se promenait dans la forêt des Abraknydes quand tout à coup : "Oh le zaap qu'il a pris, est-ce qu'il fonctionne encore ? Haaaaaa !" Le pouvoir de Goultar habitait toujours les lieux et le zaap s'est réactivé à l'approche de la demoiselle. "Mais où suis-je ? Quel est cet endroit ? Il y a trop de bruit, et ça sent mauvais, mille fois pire qu'au campement des bworks, que dans l'Antre du Dragon Cochon ou dans le donjon des bouftous ! Quel lieu étrange ! Des charrettes qui roulent sans chevaux en faisant de la fumée ! Oh ma tête ... Ma pauvre tête ! Vite un peu de bière ... Ma flasque ! Elle est restée dans la forêt ! Bon Tyka, ne panique pas, il doit bien y avoir une taverne dans le coin."
C'est ainsi que la petite Pandawa se mit à la recherche d'un endroit où boire. "Bar à Cuda. Je ne connais pas ce Cuda mais au moins je vais pouvoir boire." Elle rentra dans le bar sous les cris d'effrois des clients n'ayant jamais vu pareil créature.
- Bonjour, une bière s'il vous plaît.
- C'est à dire que nous ne ... Le barman n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Tyka sorti sa bourse de kamas qu'elle vida sur le comptoir. En voyant les pièces d'or, il ne se fit pas prier pour la servir autant de fois que nécessaire. A court de bière, il le lui dit.
- Avez-vous *hips* autre chose à *hips* boire ?
- Bien entendu ... Une bouteille de Grants pour la dame !
- Merci *hips*.
Même sur l'île de Pandala, aucun alcool n'était plus fort qu'une bonne choppe. Tout naturellement notre jeune amie fini donc par s'endormir. Aussitôt, Jerry prit le téléphone pour appeler M.Chen.
- Allô monsieur Li Chen ? Oui c'est Jerry, j'ai un spécimen qui va probablement vous intéresser. Vous venez le chercher ? Très bien, à de suite.
Tyka ne se réveilla qu'à la fin du trajet, elle ne s'était rendue compte de rien. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la première chose qu'elle vit fut un immense manoir, surplombé par une pancarte marquée "A-G & cie".
- La bête aux poils dormant s'est enfin réveillée ? Bonjour, je suis Li Chen, je suis là pour débarrasser le monde des gens comme toi.
- Des gens comme moi ?
- Oui.
Chen l'entraîna à travers une série de longs corridors tout en continuant à lui parler de la pluie et du beau temps. Tyka jetait des coups d'oeil paniqués. Sur le mur de droite, des boucliers fecas accrochés? A gauche, une étagère avec des bombes roublardes posées et l'épée d'un Iop. Elle finit par baisser la tête mais ce qu'elle vit la dégoûta encore plus, ils marchaient sur de la fourrure d'Ecaflip. La Pandawa comprit ce qu'il appelait les gens comme elle : les classes relativement faibles. Quand elle regarda par la fenêtre, elle s'écria :
- Des ouginaks ! Qui courent à quatre pattes ! Et sans épées ! Ah ... Ben c'était pas des ouginaks ... Où m'emmenez-vous ? Demanda-t-elle.
- Dans un endroit avec d'autres pandas. Et elle termina enfermée dans une cage avec effectivement, d'autres pandas.
La fin ? Mais je ne la connais pas la fin moi ! Le zoo a fermé, elle n'a pas pu me raconter la fin ! ... Roooooh ça va, ça va, j'y retournerai demain ...
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