Ce n'est pas un manque de confiance tu te rapproche de la parano.
Et si je te dis que je suis en train de chercher un nouveau couteau en parallèle à ma lecture du bar, tu n'auras même pas envie de me contredire je suppose...
Je trouve qu'il y a une différence importante entre mon attitude et celle que tu décris.
C'est un point de vue personnel, mais ceux qui se promènent avec une arme ou pratiquent des sports de combat pour soi-disant se protéger d'une agression n'ont en réalité qu'une envie: que cette agression survienne effectivement. Au contraire, je les redoute, et si je m'y prépare, c'est seulement pour pouvoir réagir correctement et éviter tout conflit. Ce n'est pas un fantasme à la "A ce moment je lui fais un side-kick tourné-boulé horizontal", je suis juste convaincu que cela arrivera (comme c'est déjà arrivé) alors que je ne m'y attends pas, et il faut que je puisse réagir dans ce cas-là. Même chose pour les accidents de voiture, et toutes sortes de désagréments.
Ce ne sont pas des questions faciles. Par exemple, le cas de l'agression, quelle est la meilleure réaction? On pourrait penser, étant en bonne forme physique, que la fuite est la meilleure solution. Mais c'est sans prendre en compte ce qu'on porte avec soi, ou, la préparation de notre agresseur. Bien sûr, il est hors de question de répondre par la violence, une personne qui agresse ne le ferait pas sans certitudes sur ce point (c'est d'ailleurs probablement le premier critère qu'elle considère). Le seul moyen à disposition de façon sûre est probablement la soumission. Mais il n'y a pas non plus une seule façon de se soumettre. Une reddition trop empressée pourrait pousser l'agresseur à demander plus, par exemple.
Je pense que le plus simple reste encore d'essayer de choquer l'agresseur en réagissant d'une façon qui le déroute tout en le contentant sur sa première requête. La violence, la peur, une dose de fierté blessée, ce sont des choses auxquelles il s'attend, mais seulement dans une certaine limite ; aller plus loin apeure l'autre, cela l'oblige à improviser. Par exemple, pour les hommes, tomber en larmes est une possibilité, assez facile à mettre en oeuvre et déroutante: l'agresseur va penser qu'il est face à quelqu'un de dérangé et probablement limiter ses exigences. J'ai lu (en tombant dessus par hasard) une histoire intéressante sur un viol évité parce que la victime, tout en résistant modérément aux violences physiques, parlait continûment au violeur sur un ton badin de conversation, lui expliquant qu'elle n'avait
vraiment aucune intention d'être violée. L'autre a déguerpi, convaincu d'avoir affaire à une sorte de malade mentale. Mais il y a sûrement des alternatives plus sûres, en cherchant davantage d'inhabituel.
J'ai été agressé trois fois, mes intéressantes théories sur ce domaine n'ont pas été entièrement vérifiées mais à chaque fois m'ont permis de m'en sortir à bon compte. Pour ceux qui s'inquiètent de mes sujets de rêvasserie, je dois préciser que j'apprécie également l'éthique en tant que sujet.
C'était les deux minutes parano, merci de m'avoir lu
edit: bon sang, posté à 22h21

. J'aurais sûrement eu un meilleur effet à 22h22.