Si autrui perçoit une image de nous, c'est qu'il ne nous perçoit pas, c'est que nous ne sommes qu'un produit de son imagination (étymologiquement, la faculté de produire des images). L'image, par définition*, est une représentation du modèle, qui lui ressemble par certains traits, mais en reste néanmoins distincte.
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Caepolla, image de soie.
*Vu que toute notre conception occidentale de l'image est fille des iconodules. Les iconoclastes (qui, bien que le Dieu de L'Ancien Testament ait fait l'homme à son image, interdisent toute adoration de représentations, nécessairement mensongères, de la divinité) mettaient en avant le déficit de l'image et son incapacité à circonscrire le sujet : l'infidélité de toute représentation était au principe de l'infidélité et l'idolâtrie du croyant.
A quoi nos aïeux répliquèrent que l'image n'est qu'un signe, elle montre le modèle sans se confondre. Le croyant n'est donc pas idolâtre puisque l'adoration va au prototype et non à sa représentation. L'iconoclaste étant même hérétique puisque la logique de son refus, poussée jusqu'au bout, nierait l'Incarnation.
C'était la justification qu'il manquait pour quelques bûchers, quelques images de bûchers et une communication de masse par l'image, d'abord aux mains de l'Eglise puis qui allait vite se séculariser, nous permettant de nous démarquer définitivement de la célébration calligraphique du monde judéo-musulman, et annonçait déjà les Simpsons et les fautes d'orthographe sur JoL.
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