J'ai vu il y a peu de temps sur la BBC, un excellent talk show intitulé HardTalk qui a la caractéristique comme son nom l'indique de ne pas y aller de main morte. Il y avait deux invités très particuliers puisque il s'agissait de l'ancien porte parole du Front de Libération de la Palestine d'un côté et de l'ancien dirigeant du Mossad de l'autre. Deux individus à présent agés, qui ont passé une bonne partie de leur vie à souhaiter la mort de l'autre et ont sans doute pas mal oeuvré dans ce sens.
Le but n'était pas de faire du Jerry Springer : ces deux individus revenaient de Copenhague où avec tout un tas de gens des deux côtés de la frontière, ils avaient décidé qu'il était temps de faire la paix.
Ce groupe avait préalablement pris contact avec des personnalités irlandaises et anglaises pour leur demander comment ils étaient finalement arrivés à poser les armes : la réponse avait été limpide : " Le jour où on a compris qu'on ne pourrai pas exterminer entièrement l'autre."
Ces deux vieux messieurs respectables ont donc été interviewés et, surprise, alors que je m'attendais à deux champions de la paix, ils étaient aussi braqués et bornés que deux posteurs de JoL moyen, campés sur les positions habituelles des deux camps.
Le palestinien refusait d'appeler terrorisme les opérations du Hamas et des autres groupes actifs, refusant de condamner l'attitude ambigüe d'Arafat, l'Israëlien refusant de parler d'occupation, s'agrippant au caractère strictement juif d'Israël.
L'intervieweur leur a finalement fait remarquer et leur pose donc la question cruciale " mais malgré ces différences que certains pensent incompatibles, pourquoi voulez vous oeuvrer ensemble pour la paix ?"
Et la réponse a surgi de la bouche de l'Israëlien (David Kimche, j'ai retrouvé le
lien ) comme une évidence : parce qu'il n'y pas d'autre alternative. Parce que continuer à vouloir la guerre est suicidaire, pour les deux pays. Si il y a une leçon stratégique que le vingtième siècle aura appris, c'est qu'une armée conventionnelle ne peut pas battre une armée de guerilla. Ce conflit ne peut trouver d'issue armée. Seule reste la négociation et la paix.
Ensuite, chercher à savoir qui tue qui, et qui est en faute, est complètement vain, stérile et contre-productif. Les deux camps se comportent de manière ignoble. A un moment, il faut poser les armes où on ne s'en sortira pas.
PS : dire que le Likoud est d'extrême droite n'est pas une provocation : aux dires d'un dirigeant israëlien " Chez nous Le Pen, il serait centre droit."