L'alcool se lie à de nombreux récepteurs biologiques comme les récepteurs à glutamate, GABA, sérotonine, nicotine. L'alcool est impliqué dans l'augmentation de la libération de dopamine dans le système mésocorticolimbique.
Connexion entre deux neurones
A l'intérieur du cerveau, les informations circulent sous forme d'activité électrique, appelées influx nerveux ; elles cheminent des dendrites au corps cellulaire, où elles sont traitées, puis du corps cellulaire à l'axone.
Une substance psychoactive dont la structure moléculaire ressemble à celle d'une substance produite naturellement par l'organisme peut se fixer à la place de celle-ci sur les récepteurs spécifiques.
Synapse
Pour passer d'un neurone à un autre, l'influx nerveux se transforme en messages chimiques qui prennent la forme d'une substance sécrétée par le neurone, le neuromédiateur. Il existe différents neuromédiateurs (la dopamine, la sérotonine, l'acétylcholine...) qui se lient à des récepteurs spécifiques. Le neuromédiateur traverse l'espace situé entre deux neurones, la synapse. C'est sur ces processus qu'agissent les substances psychoactives.
l'alcool bloque les récepteurs nommés NMDA.
Effets et dangers de l'alcool
L'alcool n'est pas digéré : il passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l'organisme. L'alcool détend et désinhibe. À court terme et lorsqu'il est consommé à des doses importantes, il provoque un état d'ivresse et peut entraîner des troubles digestifs, des nausées, des vomissements...
Les risques sociaux
diminution de la vigilance, souvent responsable d'accidents de la circulation, d'accidents du travail
pertes de contrôle de soi qui peuvent conduire à des comportements de violence, à des passages à l'acte, agressions sexuelles, suicide, homicide
exposition à des agressions en raison d'une attitude parfois provocatrice ou du fait que la personne en état d'ébriété n'est plus capable de se défendre.
Les risques sanitaires
À plus long terme, l'usager risque de développer de nombreuses pathologies : cancers (de la bouche, de la gorge, de l'œsophage, entre autres), maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardio-vasculaires, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement).
Les hommes sont plus touchés : plus de 7 % des décès chez les hommes contre près de 2 % chez les femmes.
En 1997, parmi les plus de 15 ans on comptait en France 2 615 décès directement liés à la maladie alcoolique chronique, dont :11 448 par cancers des voies aérodigestives supérieures, 8 865 par cirrhose du foie, 2 302 par psychose et dépendance alcoolique.
La consommation excessive d'alcool est en cause dans plus de 20 000 autres décès : accidents sur la voie publique, suicides, autres cancers (du foie, du pancréas, du côlon), maladies cardiaques. L'alcool est également à l'origine ou en cause dans une proportion importante des homicides, environ 1/3 des accidents mortels de la route et 1/5 des accidents domestiques.
(1) L'alcool pur est le volume d'alcool exprimé en alcool à 100 % ; 1 litre d'alcool pur équivaut à environ 8 litres de vin à 12°.
Alcool et dépendance
Certaines personnes risquent de passer d'une consommation récréative contrôlée, "l'usage", à une consommation excessive non contrôlée, "l'usage nocif" ou "usage à problème". Les troubles liés à la consommation excessive d'alcool surviennent à des moments très variables selon les individus. Certains vont vivre des ivresses répétées avec de longues interruptions sans devenir pour autant dépendants. Cet usage reste toutefois à problème. Un consommateur excessif peut évoluer en trois étapes vers la dépendance alcoolique.
Phase 1 : aucun dommage majeur n'apparaît. Les activités professionnelles, sociales et familiales sont globalement conservées. La santé mentale et physique n'est pas altérée de manière significative.
Phase 2 : des difficultés d'ordre relationnel, social, professionnel, judiciaire apparaissent. La santé physique et mentale amène parfois la personne à réduire ou à arrêter momentanément sa consommation (abstinence).
Phase 3 : la personne est devenue incapable de réduire ou d'arrêter sa consommation, malgré la persistance des dommages. De nombreux symptômes apparaissent : tremblements, crampes, anorexie, troubles du comportement. Le consommateur est alors alcoolo-dépendant.
Servis dans un café ou un restaurant, un verre de vin rouge, blanc ou rosé, un demi de bière à la pression, une coupe de champagne, un verre de porto, une dose de whisky, de pastis contiennent tous environ la même quantité d'alcool. À domicile, les doses sont variables : les verres ne sont pas tous de la même taille et peuvent être plus ou moins remplis. Il est donc intéressant de connaître le nombre de verres standard contenus dans chaque bouteille.
Inégaux face à l'alcool
Face à la consommation d'alcool, chacun réagit différemment selon sa corpulence, son état de santé physique et psychique, que l'on soit un homme ou une femme, et selon le moment de la consommation. Ce seuil de consommation dépend donc de la personne et du contexte. Quand la consommation s'effectue avec, avant ou après d'autres substances (médicaments, drogues), cette notion de seuil n'a plus cours.Boire une grande quantité d'alcool en peu de temps provoque une montée importante du taux d'alcoolémie. Seul le temps permet de le faire baisser. On compte qu'il faut environ une heure par verre absorbé.Retarder le moment de conduire une voiture ou une machine. Suivant l'état de fatigue et l'état psychologique (énervement, agitation...), se reposer, dormir, manger, se faire conduire. Si on boit sans manger, l'alcool passe d'un seul coup dans le sang et ses effets sont plus importants. Une seule dose, même faible, peut avoir des conséquences néfastes immédiates.
Conseils pour un usage sans dommage
Lorsqu'on boit de l'alcool, plus on dépasse les limites indiquées (augmentation des quantités et fréquences de consommation), plus le risque est important.
consommations occasionnelles : exceptionnellement, pas plus de 4 verres standard en une seule occasion. Au-delà du deuxième verre, le taux d'alcoolémie autorisé est dépassé : on ne peut conduire ni voiture, ni machine. Associée à des médicaments ou à des drogues, une seule dose, même faible, peut avoir des conséquences néfastes immédiates
consommations régulières : pour les femmes, pas plus de 2 verres standard par jour ; pour les hommes, pas plus de 3 verres standard par jour (au moins un jour par semaine sans aucune boisson alcoolisée)
ne pas consommer :
pendant l'enfance et la pré-adolescence
pendant une grossesse
lorsqu'on conduit un véhicule, ou une machine dangereuse
quand on exerce des responsabilités qui nécessitent de la vigilance
quand on prend certains médicaments
Servis dans un café ou un restaurant, un verre de vin rouge, blanc ou rosé, un demi de bière à la pression, une coupe de champagne, un verre de porto, une dose de whisky, de pastis contiennent tous environ la même quantité d'alcool. À domicile, les doses sont variables : les verres ne sont pas tous de la même taille et peuvent être plus ou moins remplis.
Il est donc intéressant de connaître le nombre de verres standard contenus dans chaque bouteille.
Les chiffres d'une réalité française
Adultes de 18 à 75 ans ayant une consommation quotidienne
environ 23 %
répartition par sexe : trois hommes pour une femme (1).
Consommation à risque à long terme
10 % des consommateurs dont 13 % sont des hommes et 4 % sont des femmes (1).
Jeunes scolarisés de 15 à 19 ans ayant une consommaton 6 fois et plus lors des 30 derniers jours
20 % : 26 % chez les garçons, 14 % chez les filles (1).
Soins
80 000 personnes en difficulté avec l'alcool sont venues consulter dans les structures spécialisées en alcoologie.
La mortalité annuelle imputable à l'alcool
50 000 décès, soit près de 10 % de la mortalité toutes causes confondues
un accident mortel sur trois en 1995 (présence d'une alcoolémie illégale en cause).
Contrôles d'alcoolémie
112 456 tests positifs.
Présence d'une alcoolémie illégale dans un accident mortel sur trois (1).
Condamnations prononcées par les tribunaux (1998)
103 000 condamnations pour conduite en état alcoolique
4548 condamnations pour atteintes corporelles provoquées par des conducteurs en état alcoolique, dont 469 pour homicides involontaires.
Achats de boissons alcoolisées
93 milliards de francs dépensés par les ménages en 1997 (ce montant ne comprend pas les dépenses effectuées dans les hôtels, cafés et restaurants, qui restent difficiles à évaluer).
(1) chiffres de 1999
Tendance statistique
Amorcée au début des années 1960, la tendance à la diminution des quantités d'alcool consommées en moyenne par habitant, liée à la forte diminution de la consommation quotidienne de vin, s'est poursuivie jusqu'au milieu des années 1990 (derniers chiffres connus). La consommation d'alcools forts reste stable.
L'alcool est un produit licite. Sa production, sa vente et son usage sont réglementés. La réglementation du commerce des boissons alcoolisées repose sur une classification des boissons. Elle régit tout débit de boisson où l'on consomme sur place.
Quiconque fait boire un mineur jusqu'à l'ivresse commet un délit. Il est interdit de vendre ou d'offrir à des mineurs de moins de 16 ans des boissons alcoolisées (dans les débits de boissons, les commerces et lieux publics).
La loi du 10 janvier 1991 (dite loi Évin) interdit :
la publicité dans la presse pour la jeunesse et la diffusion de messages publicitaires à la radio le mercredi, et les autres jours entre 17 heures et 24 heures
la distribution aux mineurs de documents ou objets nommant, représentant ou vantant les mérites d'une boisson alcoolisée
la vente, la distribution et l'introduction de boissons alcoolisées dans tous les établissements d'activités physiques et sportives (une autorisation d'ouverture de buvette lors d'une manifestation sportive peut toutefois être délivrée sur demande).
La sécurité routière
des contrôles d'alcoolémie sont possibles, même en l'absence d'infraction ou d'accident, à l'initiative du procureur de la République ou d'un officier de police judiciaire (article L. 3 du code de la route et loi du 31 octobre 1990).
le taux légal d'alcoolémie maximale est fixé à 0,5 gramme d'alcool par litre de sang (contrôle par analyse de sang) et à 0,25 milligramme par litre d'air expiré (contrôle par éthylomètre - article L.1er et R. 233-5 du code de la route).
entre 0,5 et 0,8 gramme d'alcool par litre de sang - ou entre 0,25 et 0,4 milligramme par litre d'air expiré -, c'est une contravention passible d'une amende forfaitaire de 900 F et d'un retrait de trois points du permis de conduire.
au-delà de 0,8 gramme d'alcool par litre de sang, il s'agit d'un délit entraînant un retrait de six points du permis de conduire, passible de deux ans de prison et d'une amende de 30 000 F. La condamnation peut être assortie d'une suspension ou d'une annulation du permis de conduire (obligatoire en cas de récidive), de mesures de soins ou d'un travail d'intérêt général.
dans les stations-service, la vente de boissons alcoolisées à emporter est interdite entre 22 heures et 6 heures du matin.
La publicité
Les affichages publicitaires doivent se limiter à certaines indications et être accompagnés d'un message préventif à l'égard de l'abus d'alcool. Toute publicité à la télévision et au cinéma est interdite (loi du 10 janvier 1991).