Voilà j'ai écris un "petit" texte basé sur l'univers de Warhammer (plus précisément nos amis les Slaaneshis) et je me suis dis que cela pourrait être intéressant de le soumettre à l'avis de quelqu'un d'autre que moi et moi-même (un peu l'épreuve du feu quoi ^^).
Je ne me prends pas pour un grand auteur
(même si j'aimerais bien l'être ), alors si c'est bien dites-le, et si c'est nul, ben dites-le aussi.
***
Lorsque Heinrich ouvrit les yeux, il ne reconnut pas l’endroit ou il était. Il se tenait dans une pièce minuscule et privée de toute lumière. Il faisait froid et humide.
Une cellule , pensa-t-il. Oui. C’était probablement cela. Il avait dû tomber aux mains de l’ennemi durant la bataille. Quand et comment il n’en savait rien. Ses souvenirs étaient flous. La bataille s’était bien engagé, les serviteurs des Dieux Sombres reculaient devant l’armée impériale …
Puis il y avait eu cette femme.
Elle était arrivée sur le champ de bataille … comment était-elle arrivée là d’ailleurs ? Il n’en savait rien. Il savait juste qu’en un instant la bataille avait tourné au carnage. Elle était si belle … si belle que les hommes lâchaient leurs armes et tombait à genoux en la voyant … certains pleuraient … mais tous connaissaient le même sort. Tous périssaient sous sa lame ou sous les griffes des Démonettes qui dansaient dans son sillage. Elles aussi étaient d’une beauté troublante , mais celle de la femme éclipsait leur présence.
Ensuite, elle s’était approchée … oui … elle était venu vers lui, massacrant ses compagnons avec des gestes amples et gracieux … mais même cela ne pouvait l’empêcher de céder au charme de cette créature … après, plus rien. Aucun souvenir jusqu’à ce qu’il se réveille dans cette cellule.
Quelque chose rampait sur sa botte. Un rat très vraisemblablement. Il secoua son pied pour s’en débarrasser. Il avait déjà fait l’expérience des cachots dans sa jeunesse, et il en fallait plus qu’un rongeur pour l’inquiéter. Il entendit des bruits de pas venant dans sa direction. Son geôlier … il allait enfin savoir ou il était.
Au grand étonnement d’Heinrich, on n’ouvrit aucune porte, à la place un des murs commença à s’ouvrir verticalement comme une bouche monstrueuse. Une bouche pleine de dents pointues. Le bruit était répugnant. Mais ce que la lumière violette qui suintait de l’ouverture révéla était bien pire … Sa cellule n’était pas faite de pierre, mais d’une matière vivante semblable à de la chair. Ça et là des tentacules émergeaient de la masse, se tordant en direction d’Heinrich … qui comprit bientôt qu’il n’y avait aucun rat …
Une voix le sortit de son horreur. Son geôlier lui demandait de le suivre. Il ne bougea pas tout de suite, car ce dernier était plus que particulier. L’homme en question était bien plus grand que lui - il devait approcher les deux mètres - , svelte et dégageait une aura de charme surnaturelle. Il portait une longue robe d’un violet profond, décoré de motifs dorés représentant orgies et autres scènes de dépravation ; il ne semblait pas porter d’arme. Son visage était fin, noble, et des cheveux d’un noir de jais cascadait dans son dos. Ses yeux aussi était noirs pour le moins inhabituel.
Il regarda Heinrich avec un sourire moqueur. « - Je n’aime vraiment pas me répéter vous savez, et la Maîtresse va s’impatienter, lui dit-il d’un ton tranquille, presque enjoué. »
Heinrich s’arracha à la contemplation du Slaaneshi et le suivit dans le couloir. Après l’horreur de la cellule, ce dernier lui aurait presque paru normale. Les murs étaient faits d’un pierre noire qui brillait à la lueur des torches. Torches qui émettaient d’étranges flammes rose-violettes. Des bas relief obscènes couraient tout le long. Arrivés au bout, son gardien ouvrit une porte d’acier noir et d’or, dont chaque battant représentait un couple enlacé.
Il se retira sur le côté et lui fit signe d’entrer, son sourire railleur toujours collés aux lèvres. « - La Maîtresse vous attend … j’espère que vous tiendrez plus longtemps que le précédent, il l’a terriblement déçu, sa voix était pleine de mépris, vous autres qui ne vénérez pas nos Dieux vous êtes si fragiles
- Tenir plus longtemps ? Mais que voulez-vous dire ? - Tt tt, elle vous attend je vous ai dit. Ne m’obligez pas à employer la force. Je serais navré d’abîmer son jouet.
- Je ne suis le jouet de personne, monstre ! , lança Heinrich sur un ton de bravade - Monstre ?, l’autre éclata de rire »
Le brave soldat de l’Empire s’avança dans la pièce, et les portes claquèrent derrière lui. La salle était relativement grande. Au centre trônait deux tables en acier de tailles différentes. Sur la plus petite était étalé un assortiment cauchemardesques d’objets tranchants - le parfait nécessaire de torture, pensa Heinrich amèrement - ; sur l’autre il n’y avait rien à l’exception de quatre entraves de cuir, et de multiples taches de sang, qui semblaient former un motif défini, mais qui échappait sans arrêt à sa vue. S’arrachant à cette vision dérangeantes, son regard se porta à l’autre bout de la pièce. Un balcon donnait une vue imprenable sur un panorama malsain et désolé. Les rideaux de velours violets servant à le fermer étaient ouverts, et une silhouette élancé se détachait sur le ciel torturé, les mains dans le dos ,ses cheveux doucement soulevés par le vent des Désolations.
« - Allons-y. Finissons-en, créature impie. »
La silhouette éclata d’un rire cristallin et indéniablement féminin. « - Votre réaction est intéressante … et plutôt divertissante. Les autres ne faisaient que geindre et crier. Oh, vous crierez vous aussi, ça ne fait aucun doute. Mais je me demande dans combien de temps. »
Heinrich était comme envoûté par cette voix … finalement plus rien n’avait d’importance si il pouvait passer le temps qu’il lui restait en sa compagnie …
Il chassa ces pensées de son esprit et évalua la distance séparant la silhouette de la rambarde. Moins d’un mètre. C’était parfait.
« -Sigmar, guide mon bras, murmura-t-il pour lui-même »
***
Sytzi entendit nettement le prisonnier murmurer une prière à son dieu de pacotille. Elle sourit, mais ne fit pas un geste. Il chargea. Elle se retourna avec une vitesse surnaturelle, se saisit du fouet attaché à sa ceinture et cingla en direction de son assaillant. La lanière de cuir s’enroula autour de sa botte et le déstabilisa. Il chuta lourdement sur le sol dallé avec un grognement de douleur et de rage mêlées.
« - De plus en plus divertissant ! Je commençais à croire que l’Empire ne comptait plus que des faibles et des lâches. Quoique votre minable prière soit en quelque sorte une preuve de faiblesse … seriez-vous donc tous incapables de courage sans le soutien de votre faux dieu ?, lui demanda-t-elle, moqueuse. - Vous pouvez parler. Vous n‘êtes rien sans vos dieux maléfiques. Même avec eux vous n’êtes rien de plus que des jouets entre leur mains. » Sytzi éclata de rire. « - Vous êtes tous si crédules, vous croyez-tous que … - Va te faire mettre, l’interrompit le captif, tue-moi maintenant, qu’on en finisse. Je ne parlerais jam... » La fin de sa phrase s’évanouit dans un cri de douleur, le fouet lui ayant frappé l’épaule droite.
Le prisonnier se tenait par terre, se convulsant de douleur suite à la blessure infligée par le fouet magique. Sytzi s’avança vers lui , s’agenouilla et approcha sa bouche de son oreille.« - Répète donc cela en me regardant dans les yeux si tu es si courageux, lui murmura-t-elle »
L’homme ne bougea d’abord pas … puis il commença à se redresser, mais fut trahi par son épaule blessée et chuta. Il réessaya toutefois, fournissant visiblement un effort surhumain, et réussit à se mettre debout. Sytzi se leva elle aussi, une lueur d’amusement sadique dans le regard. Il resta quelques secondes debout, la tête penchée en avant. Puis il commença à la redresser. Il se tint droit, rassemblant ses dernières forces pour mourir avec honneur, et la regarda dans les yeux.
« - Va te faire mettre, articula-t-il lentement. »
Elle resta quelques instants sans réaction, surprise … puis elle éclata de rire. Alors les dernières forces du soldat impérial l’abandonnèrent . Il tomba à genoux et se mit à pleurer. « - Belle prestation. Maintenant allez vous coucher sur la table là-bas, lui dit-elle sur un ton presque gentil, nous avons encore bien des choses à faire … »
L’homme se leva et obéit.
Il n’aurait pas sa mort honorable.