La fin d'Heinrich Kreuger

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Voilà j'ai écris un "petit" texte basé sur l'univers de Warhammer (plus précisément nos amis les Slaaneshis) et je me suis dis que cela pourrait être intéressant de le soumettre à l'avis de quelqu'un d'autre que moi et moi-même (un peu l'épreuve du feu quoi ^^).

Je ne me prends pas pour un grand auteur (même si j'aimerais bien l'être ), alors si c'est bien dites-le, et si c'est nul, ben dites-le aussi.

***

Lorsque Heinrich ouvrit les yeux, il ne reconnut pas l’endroit ou il était. Il se tenait dans une pièce minuscule et privée de toute lumière. Il faisait froid et humide.

Une cellule , pensa-t-il. Oui. C’était probablement cela. Il avait dû tomber aux mains de l’ennemi durant la bataille. Quand et comment il n’en savait rien. Ses souvenirs étaient flous. La bataille s’était bien engagé, les serviteurs des Dieux Sombres reculaient devant l’armée impériale …

Puis il y avait eu cette femme.

Elle était arrivée sur le champ de bataille … comment était-elle arrivée là d’ailleurs ? Il n’en savait rien. Il savait juste qu’en un instant la bataille avait tourné au carnage. Elle était si belle … si belle que les hommes lâchaient leurs armes et tombait à genoux en la voyant … certains pleuraient … mais tous connaissaient le même sort. Tous périssaient sous sa lame ou sous les griffes des Démonettes qui dansaient dans son sillage. Elles aussi étaient d’une beauté troublante , mais celle de la femme éclipsait leur présence.

Ensuite, elle s’était approchée … oui … elle était venu vers lui, massacrant ses compagnons avec des gestes amples et gracieux … mais même cela ne pouvait l’empêcher de céder au charme de cette créature … après, plus rien. Aucun souvenir jusqu’à ce qu’il se réveille dans cette cellule.

Quelque chose rampait sur sa botte. Un rat très vraisemblablement. Il secoua son pied pour s’en débarrasser. Il avait déjà fait l’expérience des cachots dans sa jeunesse, et il en fallait plus qu’un rongeur pour l’inquiéter. Il entendit des bruits de pas venant dans sa direction. Son geôlier … il allait enfin savoir ou il était.

Au grand étonnement d’Heinrich, on n’ouvrit aucune porte, à la place un des murs commença à s’ouvrir verticalement comme une bouche monstrueuse. Une bouche pleine de dents pointues. Le bruit était répugnant. Mais ce que la lumière violette qui suintait de l’ouverture révéla était bien pire … Sa cellule n’était pas faite de pierre, mais d’une matière vivante semblable à de la chair. Ça et là des tentacules émergeaient de la masse, se tordant en direction d’Heinrich … qui comprit bientôt qu’il n’y avait aucun rat …

Une voix le sortit de son horreur. Son geôlier lui demandait de le suivre. Il ne bougea pas tout de suite, car ce dernier était plus que particulier. L’homme en question était bien plus grand que lui - il devait approcher les deux mètres - , svelte et dégageait une aura de charme surnaturelle. Il portait une longue robe d’un violet profond, décoré de motifs dorés représentant orgies et autres scènes de dépravation ; il ne semblait pas porter d’arme. Son visage était fin, noble, et des cheveux d’un noir de jais cascadait dans son dos. Ses yeux aussi était noirs pour le moins inhabituel.

Il regarda Heinrich avec un sourire moqueur. « - Je n’aime vraiment pas me répéter vous savez, et la Maîtresse va s’impatienter, lui dit-il d’un ton tranquille, presque enjoué. »

Heinrich s’arracha à la contemplation du Slaaneshi et le suivit dans le couloir. Après l’horreur de la cellule, ce dernier lui aurait presque paru normale. Les murs étaient faits d’un pierre noire qui brillait à la lueur des torches. Torches qui émettaient d’étranges flammes rose-violettes. Des bas relief obscènes couraient tout le long. Arrivés au bout, son gardien ouvrit une porte d’acier noir et d’or, dont chaque battant représentait un couple enlacé.

Il se retira sur le côté et lui fit signe d’entrer, son sourire railleur toujours collés aux lèvres. « - La Maîtresse vous attend … j’espère que vous tiendrez plus longtemps que le précédent, il l’a terriblement déçu, sa voix était pleine de mépris, vous autres qui ne vénérez pas nos Dieux vous êtes si fragiles
- Tenir plus longtemps ? Mais que voulez-vous dire ? - Tt tt, elle vous attend je vous ai dit. Ne m’obligez pas à employer la force. Je serais navré d’abîmer son jouet.
- Je ne suis le jouet de personne, monstre ! , lança Heinrich sur un ton de bravade - Monstre ?, l’autre éclata de rire »

Le brave soldat de l’Empire s’avança dans la pièce, et les portes claquèrent derrière lui. La salle était relativement grande. Au centre trônait deux tables en acier de tailles différentes. Sur la plus petite était étalé un assortiment cauchemardesques d’objets tranchants - le parfait nécessaire de torture, pensa Heinrich amèrement - ; sur l’autre il n’y avait rien à l’exception de quatre entraves de cuir, et de multiples taches de sang, qui semblaient former un motif défini, mais qui échappait sans arrêt à sa vue. S’arrachant à cette vision dérangeantes, son regard se porta à l’autre bout de la pièce. Un balcon donnait une vue imprenable sur un panorama malsain et désolé. Les rideaux de velours violets servant à le fermer étaient ouverts, et une silhouette élancé se détachait sur le ciel torturé, les mains dans le dos ,ses cheveux doucement soulevés par le vent des Désolations.

« - Allons-y. Finissons-en, créature impie. »

La silhouette éclata d’un rire cristallin et indéniablement féminin. « - Votre réaction est intéressante … et plutôt divertissante. Les autres ne faisaient que geindre et crier. Oh, vous crierez vous aussi, ça ne fait aucun doute. Mais je me demande dans combien de temps. »

Heinrich était comme envoûté par cette voix … finalement plus rien n’avait d’importance si il pouvait passer le temps qu’il lui restait en sa compagnie …
Il chassa ces pensées de son esprit et évalua la distance séparant la silhouette de la rambarde. Moins d’un mètre. C’était parfait.

« -Sigmar, guide mon bras, murmura-t-il pour lui-même »

***

Sytzi entendit nettement le prisonnier murmurer une prière à son dieu de pacotille. Elle sourit, mais ne fit pas un geste. Il chargea. Elle se retourna avec une vitesse surnaturelle, se saisit du fouet attaché à sa ceinture et cingla en direction de son assaillant. La lanière de cuir s’enroula autour de sa botte et le déstabilisa. Il chuta lourdement sur le sol dallé avec un grognement de douleur et de rage mêlées.

« - De plus en plus divertissant ! Je commençais à croire que l’Empire ne comptait plus que des faibles et des lâches. Quoique votre minable prière soit en quelque sorte une preuve de faiblesse … seriez-vous donc tous incapables de courage sans le soutien de votre faux dieu ?, lui demanda-t-elle, moqueuse. - Vous pouvez parler. Vous n‘êtes rien sans vos dieux maléfiques. Même avec eux vous n’êtes rien de plus que des jouets entre leur mains. » Sytzi éclata de rire. « - Vous êtes tous si crédules, vous croyez-tous que … - Va te faire mettre, l’interrompit le captif, tue-moi maintenant, qu’on en finisse. Je ne parlerais jam... » La fin de sa phrase s’évanouit dans un cri de douleur, le fouet lui ayant frappé l’épaule droite.

Le prisonnier se tenait par terre, se convulsant de douleur suite à la blessure infligée par le fouet magique. Sytzi s’avança vers lui , s’agenouilla et approcha sa bouche de son oreille.« - Répète donc cela en me regardant dans les yeux si tu es si courageux, lui murmura-t-elle »

L’homme ne bougea d’abord pas … puis il commença à se redresser, mais fut trahi par son épaule blessée et chuta. Il réessaya toutefois, fournissant visiblement un effort surhumain, et réussit à se mettre debout. Sytzi se leva elle aussi, une lueur d’amusement sadique dans le regard. Il resta quelques secondes debout, la tête penchée en avant. Puis il commença à la redresser. Il se tint droit, rassemblant ses dernières forces pour mourir avec honneur, et la regarda dans les yeux.

« - Va te faire mettre, articula-t-il lentement. »

Elle resta quelques instants sans réaction, surprise … puis elle éclata de rire. Alors les dernières forces du soldat impérial l’abandonnèrent . Il tomba à genoux et se mit à pleurer. « - Belle prestation. Maintenant allez vous coucher sur la table là-bas, lui dit-elle sur un ton presque gentil, nous avons encore bien des choses à faire … »

L’homme se leva et obéit.

Il n’aurait pas sa mort honorable.
Pas mal... un peu court mais pas mal...

Peut être un peu plus d'originalité dans les jurons aurait été sympa...
Je pense en plus qu'"aller se faire mettre" , la/le slaneeshi il/elle doit apprécier.
Bravo.

J’ai bien aimé et donc j’aurais préféré que ça soit plus long aussi. Peut-être une suite inattendue ?

Ton style me plaît bien, c’est simple, direct, efficace et surtout tes descriptions sont intéressantes sont être trop longues ni ennuyeuses.
C'est franchement pas mal, plaisant à lire

Par contre au contraire de mon collègue du dessus je trouve que tu es un peu trop direct quand tu dis les choses, ce serait bien d'étoffer un peu, ne pas dire "jusqu’à ce qu’il se réveille dans cette cellule" par exemple mais trouver une autre tournure, sans tomber dans l'exagération bien sûr.

Mais hormis ce petit défaut de style (très subjectif) j'ai trouvé ça vraiment bien, j'attends la suite
Bon bah c'est sympa. Enfin, c'était sympa à lire, comme toujours mais voilà quoi, perso, sans plus

On sait pas ou on est, et pour moi, pour un passage quand même plutôt descriptif, bah ça l'est pas assez et le passage plus rythmé manque de rythme.

Tu as demandé de te dire, je te dis.
Oooooh !!! Des commentaires ... ça fait plaisir, merci beaucoup ! Je prends vos avis en considération afin d'essayer de m'améliorer par la suite.

Citation :
Publié par Cf Jack
Tu as demandé de te dire, je te dis.
Et je te remercie pour tes critiques , c'est toujours bon à prendre ! (après tout c'est en faisant des erreurs qu'on progresse).
Pour ce qui est du côté un peu décousu ("on sait pas ou on en est") en fait je m'en doutais mais sans en être sûr. Donc il faudra que je développe plus l'histoire des personnages à l'avenir, que je me mettes en tête que les lecteurs ne les connaissent pas ...
Pour les descriptions je les ai peut-être trop réduite en essayant de pas faire trop lourd.
surtout que bon le mec est prisonnier puis éxécuté, ca manque un peu de rebondissements

Y a un moment il commence à prier, on aurait pu croire à un rebondissement mais tu l'écartes rapidement, ce qui est dommage.

De plus tu fais affronter un simple soldat à un démon, la encore on connait d'avance le résultat.

Sinon pas mal, le va te faire mettre m'a fait sourire (je sais pas si c voulu ^^).

A part ceci l'histoire est pas mal (plus de rebondissements la prochaine fois quoi), c'est rare que je le dise, détestant en général les textes rp made in jol (littérature à 2 balles). J'ai trouvé ton texte digne de White dwarf ^^
Allez hop je déterre mon post pour soumettre à votre jugement la nouvelle version de la fin de ce pauvre Heinrich.
Je l'ai totalement réecrite, en étoffant. Les descriptions sont plus longues, et on a désormais une partie de l'histoire du brave Capitaine impérial. En fait j'ai tellement étoffé que le texte s'arrête au moment ou son geôlier vient le chercher. La suite suivra (logique me direz-vous)

En espérant que ça soit mieux que la première version :

***

Heinrich Kreuger, Capitaine dans l’armée du Nordland , se réveilla dans une pièce froide dénuée de toute lumière, sans aucun souvenir de la façon dont il était arrivé là et avec un sérieux mal de crâne. Il était étendu sur une surface molle, dont le contact avait quelque chose de repoussant. Il décida de se lever afin d’y échapper. Décision qu’il regretta bien vite : l’effort pour se mettre debout fit empirer sa migraine, et il tomba à genoux avec un grognement , la tête dans les mains, à essayer désespérément de chasser la douleur.

« - Qui … qui va là ?, bégaya une voix quelque part sur sa droite, visiblement alertée par le bruit ; voix qu’il reconnut immédiatement comme appartenant à un de ses hommes.
- C’est moi Ludwig, répondit-il d’une voix faible
- Capitaine ? Bah ça alors ! J’ai cru que c’était un monstre ou je sais pas quoi qui venait me dévorer alors j’ai eu peur et … au fait vous savez ou on est ? Qu’est-ce qu’on va nous faire ? Vous pensez que …
- Taisez-vous Ludwig. Je ne sais pas ou nous sommes, ni pourquoi, ni ce qu’il va nous arriver. Et j’ai suffisamment mal au crâne sans vous.
- Vous aussi ? Moi j’ai mal depuis … heu …désolé. »

Heinrich attendit quelques minutes que sa migraine s’estompe et fit une nouvelle tentative pour se lever. La douleur empira de nouveau, le faisant chanceler. Il tendit les bras à la recherche d’un mur, s’écorcha la main sur une aspérité de la paroi, mais réussit tout de même à retrouver son équilibre.

« -Capitaine ? Vous allez bien ? Vous vous êtes fait mal ?
- ça va, ça va Ludwig, ne vous inquiétez pas …, répondit-il pour le faire taire. »

L’officier plissa les yeux pour essayer de percer les ténèbres, en vain. Toutefois, le bourdonnement du sang battant dans ses tempes s’étant affaibli, il remarqua pour la première fois des bruits étranges qui semblaient venir de tout les coins de la cellule. Des bruits répugnants, humides, qui remplissait son esprit d’images de créatures contre-nature rampant sur les murs, le sol et le plafond. Il chassa ces visions , tenta une dernière fois d’apercevoir une lumière qui trahirait la présence d’une porte, et se résigna finalement à interroger le jeune soldat à côté de lui.

« - Dites-moi Ludwig, vous avez remarqué quelque chose depuis que vous êtes réveillé ?
- A part les bruits vous voulez dire ? Non … rien. Mais avec l’obscurité c’est difficile de voir quelque chose.
- Pas de trace de nos éventuels geôliers ?
- Non, Capitaine, personne est passé. Mais vous pensez que c’est une prison ?
- C’est-ce qui me parait le plus probable, oui.
- Ah … et qu’est-ce qu’on va faire, dites ?
- Rien. Attendre et prier pour que quelqu’un vienne nous chercher. Ami ou ennemi. »

L’attente fût interminable, et rendue d’autant plus insoutenable par les bruits incessants et l’absence de lumière. Heinrich mit son temps à profit pour essayer d’organiser ses souvenirs…

Quelques semaines après le début de l’ignoble peste qui ravageait l’Empire, des rumeurs sur l’agitation des habitants de Norsca étaient parvenus jusqu’aux supérieurs d’Heinrich, qui l’avaient envoyé dans un village au bord de la Mer des Griffes avec un petit détachement afin de prévenir toute attaque maritime. Quelques jours après son arrivée dans le village, un homme fût retrouvé errant dans les forêts alentours. Il était dans un triste état : on l’avait visiblement torturé jusqu’à ce qu’il en perde la raison. Le pauvre homme délirait à propos de démon,et d ‘une femme mystérieuse qui les mènerait Mais ce qui attira réellement l’attention d’Heinrich fût le dessin que l’on avait gravé à même la chair du dos du pauvre homme. Il avait déjà vu ce symbole un jour ou, alors qu’il était simple milicien, un répurgateur l’avait mené lui et d’autres hommes dans la cave d’une maison qui abritait un culte dédié au Dieu noir Slaanesh. Les cultistes avaient été impitoyablement massacrés, mais il gardait un souvenir de ce jour-là sous la forme d’une vilaine cicatrice lui barrant la joue droite. Cicatrice qui s’était mise à le démanger à la vue du dos du fou.
Il ordonna immédiatement que l’on envoie des messagers dans touts les villages avoisinant, pour les prévenir et, surtout, tenter de trouver un répurgateur qui pourrait le conseiller sur le marche à suivre.
Ce dernier ne se fit guère attendre, au grand soulagement d’Heinrich et de ses hommes. A peine deux jours après la découverte du blessé, le soir, un des messagers revint avec un homme de grande taille, vêtu d’un long manteau sombre et bardé de symboles de foi. Son visage était en grande partie dissimulé par le haut col du manteau et son chapeau, mais le peu que l’on en voyait mis Heinrich mal à l’aise. Dans les yeux de cette homme brillait la même lueur de fanatisme que dans ceux de l’homme qui l’avait mené dans cette cave.

« - Je suis Wilhelm Irrman. Ce jeune homme là m’a dit que vous aviez trouvé un homme portant la Marque et prétendant avoir été en contact avec des créatures démoniaques, je suis donc venu le plus vite possible, lança-t-il au groupe de soldat du haut de son cheval. Maintenant, dites-moi qui commande ici.
- C’est moi, répondit Heinrich en s’avançant,
- Et vous êtes …
- Capitaine Heinrich Kreuger, de l’armée du Nordland, messire.
- Bien, le répurgateur mit pied à terre, qu’un palefrenier prenne soin de mon cheval, et emmenez-moi voir l’homme que vous avez trouvé dans les bois. Ce genre d’affaire ne souffre aucun délai.
Heinrich se retourna et ordonna à un de ses hommes de s’occuper de la monture, puis refit face à son interlocuteur.
- Suivez-moi, messire, le blessé est dans la maison la-bas, la femme qui y habite s’est occupé de lui après qu’on l’ai trouvé, dit-il en se mettant en route.
- Elle s’est proposé d’elle-même pour le soigner ?, cela n’était visiblement pas au goût d’Irrman,
- Oui messire, c’est une femme bonne et généreuse et elle a eu pitié du pauvre homme.
- Capitaine, sachez que de nos jours la pitié est un luxe que nous ne pouvons nous offrir. »
Heinrich ne répondit rien. Il avait compris ce qui allait suivre, et il n’aimait pas du tout cela.

Ils arrivèrent bientôt à la maisonnette en question. A l’intérieur une jeune femme visiblement épuisé s’affairait autour du blessé étendu sur un pauvre lit. Elle est si jeune, se dit Heinrich en la voyant, si jolie … quelle tristesse qu’elle ai fait le mauvais choix. Il pensa à sa sœur Anna, mais chassa bien vite cette pensée.
« - Angela ?, appela-t-il
- Oui messire ?
- Cet homme veut voir le blessé.
- Oh, elle jeta un regard méfiant au répurgateur tout en continuant à inspecter les bandages tachés de sang, et bien qu’il vienne.
Irrman n’apprécia visiblement pas du tout la familiarité de la jeune femme, mais s’approcha tout de même.
- Faites moi voir la marque, ordonna-t-il
- Mais il faudrait que je lui enlève ses bandages pour cela, messire et …
- Alors enlevez-lui ces bandages.
La jeune femme ne réagit pas tout de suite.
- Tout de suite, insista le répurgateur sur un ton froid et menaçant.
Elle obéit, et commença à défaire lentement les bandages. Trop lentement visiblement.
- Ne me faites pas perdre mon temps, femme, la colère perçait dans sa voix
- Mais, c’est que je ne voudrais pas lui faire mal, se défendit-elle
- Son bien-être m’importe peu ! Alors je vous conseille de les retirer rapidement avant que je ne les arrache moi-même !
Angela resta quelques secondes sans réaction, surprise par tant de haine, puis recommença à enlever les bandelettes de tissu , plus rapidement cette fois. Cela eut pour effet de réveiller le blessé, qu’elle s’empressa de calmer avec tendresse. Encore un faux pas, pensa Heinrich avec tristesse.
- La … marque est sur son dos, dit-elle
- Eh bien. Retournez-le.
Cette fois elle comprit qu’il était inutile de discuter et obtempéra.

Le regard du répurgateur s’emplit de dégoût à la vue de la marque gravée dans la chair. Il commença à murmurer une prière.

Sa main glissa vers la crosse du pistolet à sa ceinture. Surprise, peur, puis haine se succédèrent dans le regard d’Angela à cette vue. Heinrich lui lança un appel silencieux, mais elle ne le regardait pas, elle ne voyait plus que l’arme.

Le pistolet glissa hors de son fourreau, et la jeune femme se raidit, prête à défendre son protégé…

Irrman enclencha le chien de l’arme…

« - Angie, Non !, hurla Heinrich »

Irrman se retourna, et Angela se jeta sur lui dans la seconde qui suivit, le faisant chanceler. Puis il y eut un bruit retentissant et elle tomba au sol.

Une rose rouge commença à éclore au niveau de son ventre, souillant sa robe. Elle regarda Heinrich, mais il détourna son regard. Il savait que si il la regardait dans les yeux il irait l’aider, et qu’alors il devrait la rejoindre dans la mort. Mais savoir cela ne l’empêcha pas de ressentir un profond dégoût envers lui-même.

« - Bien, lâcha calmement Irrman, il semblerait que ce village ait besoin d’un exemple. Que vos hommes prépare un bûcher pour l’homme souillé. Quant à sa putain, qu’on cloue son cadavre à un arbre et qu’elle nourrisse les corbeaux. »

Heinrich sortit sans mot dire, chaque pas l’éloignant d’Angela le faisant atrocement souffrir. Il donna ses ordres machinalement. Au bout de quelques heures, un bûcher se dressait au centre du village, et deux soldats y ligotait le fou, qui n’avait même pas la force de résister. Leur tâche leur répugnait, ça crevait les yeux, mais le regard imperturbable d’Irrman les obligeait à terminer leur sinistre besogne.
Quant à Angie … non il ne voulait pas penser à elle. Une larme coula malgré lui, mais il eût tôt fait de l’essuyer. Trop lentement pour qu’elle échappe à l’œil du répurgateur. Mais cela lui importait peu désormais. Qu’il le brûle, il n’en avait cure, il avait failli …
La lumière d’une torche que l’on allumait le tira de sa rêverie macabre. Irrman s’en saisit et la jeta sur la tas de bois sec, qui prit feu immédiatement. Le malheureux brûla sans mot dire. Le répurgateur se lança dans un sermon à la lumière du brasier, mais Heinrich n’avait aucune envie de l’écouter. Il s’éloigna en direction de l’auberge ou il était logé.

Là il s’assit sur son lit et dégaina la dague qu’il gardait toujours cachée dans sa botte. La lumière des lune jouait sur la lame d’acier. Du bon acier. Suffisamment bon pour égorger quelqu’un. Il resta ainsi jusqu’à une heure avancée de la nuit. Puis il se leva et se dirigea vers la maison qu’Irrman avait réquisitionné pour son usage. Il connaissait les gens qui y habitaient normalement, et savait qu’ils gardaient une clef sur le chambranle de la porte. Il s’en saisit et ouvrit lentement la porte. Il resta quelque secondes debout dans l’embrasure guettant un quelconque bruit anormal, mais n’entendit que la respiration régulière d’un homme endormi.

Il s’avança silencieusement vers le lit, par chance éclairé par la lumière des lunes. Il regarda par la fenêtre. On pouvait voir Morrslieb ce soir. Un sombre présage pour une sombre nuit.

Il examina le visage du dormeur. Il n’y avait aucun doute.C’était lui.
Heinrich se pencha sur lui, pointa la dague en direction de sa gorge et le piqua. Une goutte de sang perla et l’homme se réveilla. Il le regarda dans les yeux et murmura :

« - Ça c’est pour Angie, ordure. »

Il enfonça la dague. Le répurgateur agonisa avec un gargouillis. Il s’empara du corps, sortit, et le balança dans la mer du haut d’une falaise sans plus de cérémonies. Il fit de même avec les affaires du mort, et emmena le cheval dans la forêt pour le perdre.
Nullement soulagé il repartit dans sa chambre à l’auberge après avoir effacée les preuves, mais ne trouva pas le sommeil de la nuit.

Le lendemain matin, il annonça à ses hommes que Wilhelm Irramn avait été appelé par une affaire de première importance et était parti dans la nuit. Il avait toutefois laissées des instructions quant à la marche à suivre. Ils devaient partir sur les traces de l’homme blessé pour voir de quoi il retournait. Toutefois, on ne pouvait pas se permettre de dégarnir le village et Heinrich ne voulait pas mettre ses hommes en danger. Il irait donc seul.
Sa décision provoqua une vague de remarques inquiètes parmi ses hommes. Mais il connaissait la plupart d’entre eux depuis ses plus jeunes années, et savait qu’ils lui obéiraient.
Il confia le commandement à son subordonné directe et partit sur le champ. Il avait préparé ses affaires durant la nuit, afin que son départ soit trop rapide pour que ses hommes tentent de le retenir.

Il avait marché de longues heures dans les bois, cherchant quelque chose d’inhabituel. Puis ces deux idiots de Ludwig Bergam et Gaspard Dhim l’avait rejoint. Ils n’avaient pas voulu le laisser seul ,l’avaient suivi et avaient attendu qu’il soit trop loin du village pour les renvoyer pour se montrer …

La suite lui échappait … la nuit était tombée et ils avaient monté le camp puis … il se souvenait d’une musique … une femme … puis …

Un bruit infâme le ramena dans le présent. Un des murs visqueux de la cellule s’ouvrait tel une gueule béante et pleine de dents pointus. Un homme se tenait dans l’embrasure. Un guerrier aux services des Dieux Noirs au vu de son armure ouvragée. Il lui fit signe de venir.

« - Et lui ?, demanda Heinrich en désignant Ludwig qu’il supposait derrière lui. »

L’homme en armure ne dit rien, mais un rire tonitruant explosa derrière lui, le faisant se retourner.
Un autre homme, en robe lui, et le visage masqué, était assis sur un fauteuil de pierre dans un coin. Mais Heinrich ne le vit pas vraiment, son regard étant attiré par ce qu’il tenait à la main. La tête tranchée du malheureux Ludwig.

« - Moi, je suis très bien ici, déclara-t-il avec la voix de Ludwig. »

Heinrich hurla.


Même remarque que je ne sais plus quel texte. On a affaire à des soldats, pas à des jouvencelles, je trouve le langage limite trop soutenu, sauf pour l'officier à la limite.

Qu'il l'appelle "Angie" m'a choqué car on ne sait pas si il la connaît ou pas. Si il la connaît bien, c'est pas ressenti dans le texte, si il l'a connait pas, le surnom est malvenu, tout comme la réaction de flinguer un sigmarite (que je trouve peu prudent pour un répurgateur).

Sinon, je trouve le passage ou justement il flingue le répurgateur trop court.

Que le mec parte seul est super louche.

Sinon, le coup de la tête et la chaise de la fin, j'ai vraiment beaucoup aimé.
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