Wé ... Branleur ou pas, un travail une fois publié n'appartient plus à son auteur, "Extension blablabla" vit de maniére indépendante, donc perso, les frasques de Houellebeck ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. C'est comme Céline "Houuuuuuu le vilain antisémite ! Il ne faut pas lire Céline !". A moins que les propos d'un livre dudit soit ouvertement franchement à l'opposée de mes idées, auquel cas, j'examinerais ma conscience avant de décider si oui ou non ça vaut le coup de le lire (la réponse devrait être non, de la même façon que j'arrive pas à lire le figaro par exemple), à moins donc disais-je, et bé sinon je vois pas pourquoi je ne lirais pas "Voyage au bout de la nuit" ou "Les particules ... ".
Maintenant, not' cow boy chantant nous fait habillement la liaison avec Dantec ("Le théatre des opérations" si je ne m'abuse, que j'ai toujours pas fini le tome 1 que c'est chiant) et perso je ferais également une connexion avec Bret Easton Ellis. Ces trois auteurs nous parlent de notre société, sous des aspects différents mais un point commun semble être la mise en exergue de sa décrépitude. Chez Bret Easton Ellis, cela passe par la peinture d'une société riche mais qui s'ennuie et qui est désespéremment à la recherche de sensations, qui veut sentir quelque chose, une fringale jamais assouvi. (Lus : "Les lois de l'attraction", "American Psycho"). Chez Houellebeck, dans l'Extension au moins, j'y vois le constat de la destruction des relations inter individuelles, l'isolement des individus, et, évidemment, sujet principal, la mise sur le marché des ces relations. Chez Dantec, finalement (Lus "La sirène rouge", "Les racines du mal", "Babylone babies", la course en avant de la société consumériste anesthésie les individus ("rien ne c'est passé, rien ne se passe et rien ne se passera jamais) et dans le même temps rend possible l'émergence d'individus qui sont en quête de sensations, comme chez Ellis, et qui trouvent un exutoire dans le meurtre en série. Et Chez Houellbeck également, notre héros de l'Extension finit par tuer (ça fait un moment que je l'ai lu.
Pour finir, je rattache cela à Stiegler (taintain).
Dans la nuit du 26 au 27 mars, à quelques semaines du 21 avril, Richard Durn provoque un émoi considérable dans la France entière en assassinant huit membres du conseil municipal de Nanterre réuni en séance plénière (1). Durn avait fait le mal, expliquera-t-il en substance, parce qu'il voulait avoir au moins une fois dans sa vie le sentiment d'exister. Quelque chose dans la seule réalité de ce conseil municipal lui était devenu insupportable. Et ce quelque chose, Richard Durn crut pouvoir le faire disparaître par un carnage, une sorte d'hécatombe, et, du coup, réparer sa propre histoire de perdant anonyme. Il se suicide le 28 mars dans les locaux de la police.
http://1libertaire.free.fr/BStiegler03.html
un peu plus loin
Arrêtons un court instant la pendule du temps et regardons-nous vivre. Regardons-nous, par exemple, errant parmi tarit d'autres semblables dans des centres commerciaux, surgis de nulle part à la périphérie des villes. Regardons-nous, un portable d'une main, poussant de l'autre un Caddie, le remplissant dans un état d'absence à nous-mêmes, convoitant des produits dont la possession ne nous apaisera pas. Regardons—nous avancer en troupeau tandis qu'une musique d'ascenseur nous murmure à l'oreille qu'il ne se passe rien, qu'il ne s'est jamais rien passé et qu'il ne se passera jamais rien. Comme si notre temps propre, notre mémoire ou notre sensibilité n'avaient plus lieu d'être. C'est la fabrique de la folie
Enfin parce que finalement ce PB de ressenti, ce pb de sentir quelque chose est sans doute plus vaste qu'on ne le pense :
La question politique est une question esthétique, et réciproquement : la question esthétique est une question politique. J'emploie ici le terme "esthétique" dans son sens le plus vaste. Initialement, aisthésis signifie sensation, et la question esthétique est celle du sentir et de la sensibilité en général.[...] Or je crois que, de nos jours, l'ambition esthétique à cet égard s'est largement effondrée. Parce qu'une large part de la population est aujourd'hui privée de toute expérience esthétique, entièrement soumise qu'elle est au conditionnement esthétique en quoi consiste le marketing, qui est devenu hégémonique pour l'immense majorité de la population mondiale - tandis que l'autre partie de la population, celle qui expérimente encore, a fait son deuil de la perte de ceux qui ont sombré dans ce conditionnement.
Où lon parle évidemment de la Fracture sociale, mais "sociale" n'est finalement qu'un adjectif, on pourrait s'arrêter à la Fracture tout court.
Hello Mr Patate
EDIT :
J'vous remet une petite couche sur les sociétés de contrôle,
http://1libertaire.free.fr/DeleuzePostScriptum.html
Gilles Deleuze inspire sans doute Stiegler. Deleuze a écrit avec son copain Felix Guattari un livre au titre formidable : "L'anti-oedipe : capitalisme et schizophrénie"

Whaouuuuuuuuuu
Le problème c'est que c'est strictement imbitable

Cependant j'ai retenu une chose de Deleuze : quel est l'objet de la phisophie ? Fournir des concepts. Les concepts ce sont des outils pour appréhender le monde.
http://1libertaire.free.fr/KestceKelaPhilo.html
Dans le verbiage imbitable et adoré de notre modo dynamique (il a la frite), ressort le terme de schizo-analyse (tain-tain). On se rebranche donc là sur Dantec ...
Work in progress.