Eh ben, merci beaucoup, y a plein de matière à réfléchir dans tout ça !
/!\ PAVE WARNING /!\
Bien sur que ça fait des "remous", mais ça ne consiste pas à s'exprimer. Un vote blanc, c'est un vote blanc. Il n'y a rien strictement rien d'attaché à ce vote. Il n'y a rien à écouter, vu qu'il n'y a rien d'énoncé. Le vote blanc est un vote inutile, par définition. Voter, c'est choisir: ne pas choisir, c'est ne pas voter.
C'est vrai, et c'est un problème patent. Un problème parce que vu que le vote blanc n'est pas défini légalement, n'importe qui peut s'en emparer pour prétendre que ça représente ses propres électeurs. Il faudrait que le vote blanc ait un but unique, une réponse
"Non, aucun de vos candidats" qui clarifierait les choses.
Même si j'abhorre la violence en termes personnels, si on regarde un peu en arrière, elle a été nécessaire pour arriver in fine à une république stable. (3 révolutions, une dizaine de guerres et une pelletée de mouvements populaires)
Il ne s'agit pas ici de faire changer d'avis à la population, mais de rendre un sens au vote qui aujourd'hui n'en a quasiment plus aucun.
La violence a pu fonctionner quand une majorité était opprimée par une minorité et que le poids du nombre suffisait à renverser la tendance. Est-ce que ce serait toujours le cas aujourd'hui ? Quand tu vois comment on emmerde 15 bozo dans la Creuse et leur épicerie ou les centaines de CRS déployés dès qu'il y a une ZAD ... Je ne suis pas persuadé que le poids du nombre suffise.
Une forte partie de la population n'est de toute façon pas armée pour décrypter le comportement des politiques, certains partis français avançant avec un programme caché et étant malhonnêtes par nature et de par leur objet même.
Ça, c'est le second argument contre la violence : le système a manœuvré avec succès ce dernier quart de siècle pour donner l'impression que le peu que possédait chacun risquait d'être perdu. Couplé à un système capitaliste compétitif fondé sur l'ambition et la cupidité, ça nous donne une majorité de gens qui se préoccupent ouvertement de leur nombril et qui passent leurs journées à réclamer qu'on les protège contre des ennemis imaginaires.
Dans ces conditions, dégager une majorité (ou même une masse critique) qui va être en mesure de remettre ça en question serait une gageure. Autant pour le poids du nombre une fois de plus !
A la différence de toi cependant, je ne dédouane pas nos contemporains de leur inculture et de leur égoïsme. Internet est à la portée de tout le monde, s'informer est à la portée de tout le monde. Qu'ils préfèrent aller se taper des kilomètres de vidéos de Soral plutôt que de lire des avis contradictoires et mesurés sur un sujet c'est leur
choix. Influencé par les médias et la branlette télévisuelle quotidienne certes, mais leur choix en fin de compte.
La question qu'il faut se poser, c'est "quel autre moyen que la violence fera payer ses impôts a Balkany ?". L''exemple est bien évidemment caricatural, mais il représente bien que, si l'on se contente de rouspéter et de faire des pétitions, ca les arrange puisque la situation reste en l'état.
S'il s'agit d'éjecter une aristocratie moderne contre son gré, je veux bien une autre solution. Je préférerais.
Là il s'agit d'une question différente :
quel autre moyen fera payer ses impôts à Balkany ? L’État, et personne d'autre. Et violence il doit y avoir (et j'adorerais que ce soit le cas
), elle doit être engagée sous le sceau de l’État. Et tu as raison sur le reste, le slacktivism c'est de la merde (n'en déplaise à Moquette
)
Jack, comme une fois n'est pas coutume, je suis à la fois d'accord avec toi sur une partie de tes interventions et en partie en désaccord.
Quand tu dis qu'une des alternatives pour pénétrer les réseaux d'influence établis serait d'en créer un autre et de jouer selon les règles je ne suis pas d'accord.
Je dis que c'est une alternative, pas que c'est celle que je choisirais note
Pourquoi jouer selon les règles ? Les politiciens d'aujourd'hui sont des suiveurs. Pas des leaders. Si demain un mec crée un réseau d'influence conséquent, il n'aura pas besoin de jouer selon les règles. Les politiciens lui lècheront les bottes. Y a plein d'exemples aujourd'hui. Tiens, le Petit Journal (qu'on l'aime ou non) est un bon exemple. Il humilie tous les politiciens et pourtant ces derniers n'hésitent pas à aller sur leur plateau ou répondre à leurs interviews pour se faire encore plus humilier. Pourquoi ? C'est populaire. L'opinion publique aime (en général) le Petit Journal. 1.8m d'audience, ça en fait des électeurs potentiels. Y a des exceptions parmis les extrêmes mais là encore c'est de la posture. Cyril Eldin, même mécanique, il se fout ouvertement de leur gueule et pourtant ils y retournent et ne peuvent pas faire autrement que "de le trouver publiquement sympathique" parce que c'est ce que l'opinion publique pense.
Bon propos, mais mauvais exemple : un média est une influence extérieure. Qui ne cherche pas à prendre le pouvoir et qui ne cherche pas à contester la place de la personne politique. Du coup oui en effet, la seule chose que voient les politiques, c'est accepter de prendre une tarte à la crème dans la tronche pour être vus par des millions de personnes. Quand l'influence extérieure vise à réclamer leur gamelle, les réactions sont bien plus violentes. Il n'y a qu'à voir Podemos, M5S, Corbyn au UK ... Tous prennent des gnons de compétition pendant les campagnes.
Et là on revient à l'argument pour Andro plus haut : on vit dans une société basée sur la compétition et la cupidité. Un réseau d'influence qui serait basé sur la collaboration ne rentrerait pas dans les schémas de pensée des politiques actuels. C'est pour ça que OuiShare est invité partout dans les médias mais qu'ils ne franchissent pas les portes des assemblées. Ils sont vus comme une menace.
Pourquoi ça n'est pas le cas ? Je suppose que c'est comme pour tout. Les idées, tout le monde en a mais pour les réaliser y a plus personne. Et je me met clairement dans le même sac. Des idées à potentiel j'en ai plein. Mais je ne passe pas l'étape de la réalisation pour autant. Peut être un jour. Mais pas maintenant.
La flemme est trop facile comme argument. Et n'expliquerait pas pourquoi ça fonctionne ailleurs (où je présume qu'ils ont tout autant la flemme que nous) et pas ici. Je me demande de plus en plus si on est capables de compromis en France. Il n'y a qu'à voir l'Agora : dès qu'une idée ou une solution est avancée, toute l'énergie des intervenants va être mise à chercher des failles et à la détruire. A aucun moment dans aucune discussion on ne va accepter une base imparfaite et l'améliorer.
J'avais lu un papier un jour disant que les Français n'étaient pas des râleurs, mais que nous étions des idéalistes déçus. Et que sitôt qu'une idée n'était pas parfaite, elle était ignorée. Du coup on tourne en rond en cherchant un messie politique (qu'il soit personnifié ou non) sans voir qu'autour de nous il y a plein de trucs, imparfaits, qui se font et s'améliorent de jour en jour.