Que ce soit dans ma famille (algérienne pour partie) ou mes collègues de bureau, il n'y a aucun musulman dont la pratique religieuse est incompatible avec notre société.
J'ai dit quelque part que la pratique religieuse est incompatible avec notre société ???
C'est comme si je disais que l'existence de l'armée de résistance du seigneur en Ouganda disqualifiait la chrétienté.
J'ai dit quelque part que l'islam était disqualifiée par l'EI ?
C'est du niveau de l'EI ce truc. Quelle entourloupe Aloisius va utiliser pour me dire que la comparaison ne marche pas ? Je suis impatient.
La LRA, c'est
PIRE que l'EI (cannibalisme forcé par exemple, avec des enfants contraints à manger le coeur de leurs parents). Mais ce n'est pas le problème. La LRA, c'est un cas unique ou presque. Les jeunes de banlieue françaises ne partent pas en Afrique centrale pour aller massacrer avec la LRA. La LRA ne fait pas partie d'une longue liste de mouvement hyperviolents, qui frapperaient des pays aussi différents que l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Italie et l'Australie.
Si en revanche, je dois faire la liste des pays qui ont subis des attaques d'islamistes, c'est assez long à faire : de l'Argentine au Yemen, de la Thaïlande à l'Algérie, de la Russie au Mali, de la France aux Etats-Unis, de l'Irak au Kenya, du Bangladesh à l'Espagne, de l'Angleterre à l'Indonésie etc.
L'Islam (avec un I majuscule, je ne parle donc pas de la religion, mais du monde musulman) est secoué par des convulsions de plus en plus violente depuis un bon demi-siècle. Ces événements ne sont pas une première, il y a déjà eu d'autres crispations similaires par le (lointain) passé. La différence, c'est qu'il ne s'agit pas ici de la réponse à une crise politique (invasions mongoles, Reconquista, effondrement du pouvoir central...) mais d'une crise sociale, culturelle et accessoirement, politique.
L'Islam prend tout de plein fouet, en même temps : transition démographique, choc de l'alphabétisation, choc de la mondialisation. Le tout, sur un contexte géopolitique marqué par la domination de pouvoirs corrompus et inefficaces et par une situation de faiblesse persistante vis à vis du reste du monde (Occident, Chine et Asie orientale, Israël...).
Fatalement, certains vont avoir une impression d'effondrement, de fin du monde, de menace existentielle (ils n'ont pas tout à fait tort du reste... Au bout du processus, il suffit de regarder une église européenne lambda le dimanche à 11 heure...). Et c'est là que le problème spécifique de l'islam (avec un "i", la religion donc) entre en scène : tant à son origine qu'au fil des siècles, elle a donné naissance à un corpus idéologique très solide qui structure et légitime la violence, et qui fournit la base de tous les mouvements islamistes violents. On me dira "mais il y a aussi tout ce qu'il faut pour assurer et promouvoir la paix !". Sauf que, en temps de crise et de danger existentiel, à votre avis, quel est le "logiciel" qui prend le dessus ?
Notez cependant que, le dérèglement islamiste s’aggravant depuis une dizaine d'année, au point de donner naissance aux monstruosités que sont Boko Haram, l'EI, ou les Talibans, sans pour autant freiner en quoi que ce soit l'évolution inéluctable de la globalité de l'Islam (merci internet...), le soutien à l'islamisme violent décroit. Ainsi, en 2004, 70% des Jordaniens trouvaient que les attentats suicide étaient justifiable. 59% en 2005, 29 % en 2008. La baisse est indéniable. Mais, même au Pakistan, ou des dizaines de milliers de personnes sont mortes du fait de ces violences, il y a encore 14 % de la population qui les trouve justifiables. C'est à la fois lent et rapide, car si la baisse est impressionnante, le monde risque d'en baver pour encore plusieurs décennies.
Mon plus gros problèmes est la faible condamnation de ses actes par les musulmans. Est-ce un problème de représentation induit par la presse j'en sais rien ... mais toujours est-il que cela réglerait le problème de l'islamophobie parce qu'en l'état la phobie a une base solide pour s'encrer.
ça, c'est des conneries. Les Musulmans, en majorité, condamnent ces actes et ces pratiques. Leurs représentants aussi. Le problème, ce n'est pas la majorité (enfin, pas en Occident en tout cas). C'est la minorité violente et la facilité qu'elle a à se structurer, se radicaliser, passer à l'acte et trouver des soutiens directs ou indirects.