Epopée d'un tueur psychopathe

 
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L’ombre approche dans le dos de sa victime. Ombre invisible de la sicaire. Ses armes son dégainées prêtes à dispenser la mort. Il exulte à l’approche de la sensation qui va bientôt parcourir son corps.

Il frappe dans le dos. Il tremble d’appréhension, le poison passe de la lame de son épée dans le sang de sa victime. La sensation monte en lui, devient de plus en plus forte au fur et à mesure que la victime s’affaiblie. Il virevolte autour d’elle en lui infligeant des blessures destinées à drainer les forces vitales mais pas à tuer. Il danse autour prenant soin de ne pas laisser le guerrier le toucher de sa hache. Le guerrier faibli, le poison fait effet. Il tente de riposter, d’étriper ce fou qui ose l’attaquer.

Mais il est impuissant, impuissant face à la vitesse et à la souplesse de cette ombre. Son regard devient vitreux, il lutte, il cherche une étincelle de compassion sur le visage de son adversaire. Ce visage lui renvoi l’image d’un sourire. Un sourire carnassier, qui reflète la folie. Il glisse sur le sol sans vie.

L’ombre accepte cette jouissance tant attendue qui le submerge chaque fois qu’il sème la mort. Il part invisible chercher une autre victime. La sensation est toujours en lui, la recherche de l’acte ultime qui lui permettra d’assouvir ce besoin est constante.

A ses débuts, la mort était rapide, ne lui apportant qu’une satisfaction passagère. Il se faufilait derrière ses victimes et les égorgeait. Puis il change de technique pour prolonger la souffrance morale. Il déteste la torture. Il préfère empoisonner ses victimes et les combattre ensuite le temps que le poison face effet. Le regard d’incompréhension sur le visage de ses victimes qui faiblissaient sans comprendre pourquoi lui procure une joie intense.

Il se cache dans les recoins de la tour, le soldat passe devant lui une torche à la main, une épée dans l’autre. L’ombre colle à sa proie. Il le suit quelques minutes avant de lui enfoncer sa lame dans le mollet. Le soldat se retourne surpris, il n’a ressenti qu’une piqûre mais la douleur est forte. Il cherche sur le sol avec la torche pour trouver l’animal qui l’a mordu. L’Ombre frappe de nouveau, cette fois dans le bas du dos. Le soldat comprend qu’il est attaqué et tente d’appeler à l’aide. Le poison débilitant l’empêche de crier, il se met en position de combat, il est vif et rapide. L’ombre est surpris mais satisfait, le combat sera d’autant plus intéressant et lui apportera une grande satisfaction.

Les deux adversaires se font face. Le soldat laisse tomber la torche pour sortir une dague. Le premier choc est rude, l’Ombre encaisse la charge et bloque la lame de justesse devant sa gorge. Il riposte d’un arc de cercle de sa main gauche vers le flanc du soldat qui esquive d’un bond en arrière. Ce dernier est étrangement lucide, le poison n’a pas eu l’effet escompté, s’il ne peut pas émettre de sons, le soldat ne perd pas ses moyens. Les moulinets se succèdent et le choc des armes résonne dans le couloir, l’Ombre réussi à prendre le dessus et inflige plusieurs blessures au soldat.

Dans l’euphorie du combat, l’Ombre ne s’aperçoit pas immédiatement qu’il saigne. Le soldat sourit à sa grande surprise puis fait un signe de la tête vers son épaule. L’ombre voit alors la dague du soldat enfoncée jusqu’à la garde dans son muscle. La douleur explose venant s’ajouter à la sensation qui flotte en lui depuis le début de la chasse. Les armes reprennent leurs danses de mort à une vitesse inouïe, une estocade est portée, la parade est immédiate. L’ombre ne doute à aucun moment de sa supériorité, mais le soldat ne laisse pas d’ouverture. Les armes s’entrechoquent, de bottes en parades aucun des deux adversaires ne faiblit. Dans cet espace restreint le soldat emporté par son élan signe son arrêt de mort. Son corps lancé en avant passe trop près de l’Ombre qui d’une torsion incroyable du poignet lui enfonce la lame dans l’œil jusqu’au cerveau.

L’Ombre explose dans un mélange de jouissance et de douleur trouvant enfin ce qu’il cherchait.
2ème partie :



Ombre a soif, soif de retrouver la sensation qui l’a traversé lors de son dernier combat. Il arpente invisible les plaines du Royaume en direction de Château Swanton dans les monts ténébreux nord, dans l’espoir de rencontrer le maître d’armes dont il a entendu parlé.

La réputation du guerrier est venue à lui, un tueur au sang froid, champion du Roy mais tueur sous couvert. Le Capitaine Presan a combattu dans tous les royaumes, a remporté maintes victoires, s’est illustré lors de la défense de Caer Hurbury. Des bataillons de Midgardiens avaient pris d’assaut le château fort, percés le mur d’enceinte et envoyés un groupe furtif d’assassins Shadowblades affaiblir les défenses intérieures. Il les avait traqués un par un et les avait occis dans un bain de sang ou après les avoir longuement torturés.

C’est un Héros. Un héros en sursis aux yeux de l’Ombre. La chasse avait débuté dix jours auparavant, un soldat ayant combattu sous ses ordres avait venté ses exploits et attiré son attention. Ombre avait écouté attentivement les récits et la sensation s’était réveillée en lui.

Ombre traquait et tuait un par un les soldats de l’unité d’élite qu’avait créé le Capitaine Presan. Chaque fois d’une manière différente laissant sa marque sur leur chair mutilée. Il découpait sa marque dans leur peau comme un tatouage, deux rapières croisées sur une goutte de sang.

Le Capitaine Presan est alerté par l’un de ses officiers, un tueur le traquait. Ombre avait laissé sa dernière victime sur le bord du gouffre de la mort, un poison lent dans ses veines. Il lui avait dit son objectif. Le soldat était parti à cheval retrouver l’un de ses compagnons d’armes dans le château de Prydwen pour l’avertir.

Ombre les y attendait, il se glisse entre les deux compères, qui discutent dans une ruelle sombre à la sortie d’une taverne, apparaît rapières aux points effectuant une gymnastique de mort sur les soldats. Il voulait le premier vivant pour prévenir les autres. Il lui perfore la cuisse puis lui tranche le tendon d’Achille. Le second loin de paniquer bloque tant bien que mal l’attaque surprise. L’entraînement qu’il avait suivi sous les ordres du Capitaine l’avait préparé et avait aiguisé ses réflexes.

L’homme effectue un bond en arrière pour mettre de la distance entre lui et l’assassin. D’un geste vif il décroche deux dagues de son armure de cuir et les lance droit vers la poitrine du tueur. Ombre se penche en arrière dans un angle impossible, la première dague passe quelques centimètres au dessus de lui, la seconde déchire légèrement sa joue gauche. Il sourit à l ‘approche de la sensation qui monte en puissance dans son corps. Il se redresse pour fixer de son regard glacial le soldat puis bondi de mur en mur s’approchant de lui comme un félin. Le soldat se met en garde prêt pour le choc qui ne vient pas, il ressent une douleur à la joue, puis une autre dans le bas du ventre. Le temps battement de cil, ses réflexes n’ont pas pu le sauver, il se retrouve à genoux. La souffrance qu’il ressent le tétanise. Le mouvement lent qui sort de la pénombre n’est autre que l’Ombre qui avance vers lui lentement. L’ombre le sait mort, mais il exulte de plaisir de lire la peur dans les yeux de ses victimes. Le premier soldat est évanoui, il s’approche de lui laissant le second toujours à genoux derrière lui. Il découpe son emblème sur la joue du corps inconscient. Le second soldat tente désespérément de bouger, de profiter de ce que le tueur lui tourne le dos pour lui enfoncer sa lame entre les côtes.

Le soldat réussi à sortir de sa torpeur et se jette sans un bruit sur le dos exposé du tueur. Son épée est pointée et il met tout son poids dans l’attaque. Il sourit à l’idée de venger son compagnon qu’il pense mort et de sauver sa peau. Il va vivre et pouvoir raconter ce sanglant combat.

Ombre esquive d’un mouvement du bassin tenant dans sa main droite sa rapière à l’envers. La lame perfore le plastron de cuir du soldat surprit le transperçant de part en part. Ombre colle son visage contre celui du soldat mourrant et aspire son dernier souffle dans une sensation de plaisir intense.

Laissant sa marque il reprend son chemin vers le Nord. La première étape de son parcours vient de se terminer. Le soldat inconscient est retrouvé peu de temps après par l’officier de garde. Il l’informe dans un ultime effort de la menace qui pèse sur le Capitaine. Sa mort est lente et douloureuse, le poison lent qui le ronge lui inflige une souffrance extrême. L’officier lui donne le coup de grâce pour ne plus entendre ses hurlements…
3ème partie :

Ombre arrive en vue du relais de Snowdonia. Il se sait attendu. Le Capitaine Presan y a détaché un groupe de huit de ses plus fidèles soldats.

Se cachant sous les branches basses d’un sapin il observe et calcul le meilleur angle d’attaque. Il n’est pas pressé et le temps joue pour lui. Dans la nuit qui suit il se faufile dans la chambre du chef de groupe et plante une dague enduite d’un acide faible au-dessus de sa tète.

La goutte d’acide glisse le long de la lame grossissant à chaque millimètre parcouru. Elle se détache et tombe sur le front du chef endormi. La douleur fulgurante le réveille dans un hurlement. Il se jette dans l’abreuvoir à bestiaux devant le relais tête première pour atténuer la douleur et enrayer l’effet de l’acide. Il hurle un ordre et les sept soldats fouillent le relais sans succès. S’apprêtant à fouiller les environs dans la nuit, le chef les retient leur expliquant que c’est ce que rechercher le tueur : les disperser.

Ombre ricane, il est satisfait de la confusion et de l’énervement du groupe. Il ne sous estime pas ces combattants. Il garde en mémoire la blessure à l’épaule et la cicatrice sur sa joue.

La nuit suivante, l’Ombre se glisse dans la chambre du palefrenier, l’assomme et se livre à une horrible mise en scène destinée à saper le moral. Les cris du malheureux raisonnent dans la tête engourdie de sommeil des soldats. Ils se précipitent dans la chambre, le premier s’écarte sur le côté pour vomir, les autres son bloqués d’effrois.

Le palefrenier est suspendu au plafond par des filins de métal fixés à des crochets plantés dans ses muscles. Il se balance à chaque mouvement tel un pantin rajoutant à la douleur. Il saigne abondamment mais le sang n’est pas rouge, il est vert foncé. Les soldats se précipitent pour décrocher le moribond. Le chef constate que le sang bouillonne et recule précipitamment en lançant un avertissement. Le poison acide que l’Ombre a injecté dans les veines de sa victime le fait littéralement exploser dans une gerbe de chairs, d’entrailles et de sang.

Un soldat assis sur le sol pleure devant cette horreur. Un autre se frotte pour enlever de son armure les lambeaux de chairs et le sang. Son regard est vide, cette folie n’existe pas dans son esprit.

Le chef regroupe ses troupes et leur donne l’ordre de chercher les alentours du relais par groupe de trois. Le dernier plus fort mentalement l’aidera à nettoyer la chambre macabre.

De retour dans la pièce, les deux hommes s’attardent à leur besogne. Ombre est déjà dans leur dos. Il lance une dague sur le mur face aux soldats. Les deux hommes se retournent. Ombre n’est plus là, il ne veut pas les tuer si vite.

Les soldats n’osent plus dormir, une sentinelle ne suffirait pas pour assurer leur protection. Ils étaient nerveux, personne ne leur avait appris ce type de guerre, les horreurs qu’ils avaient vues la veille les perturbaient. La tension montait et le moindre bruit les faisait dégainer leur lame.

Le soldat chevauchait rapidement vers le château Swanton, le message destiné au Capitaine Presan réclamait de l’aide. Il avait peur, lui un guerrier ayant combattu les assassins à Caer Hurbury tremblait de peur et d’horreur. Le cheval henni et se cabre, le soldat ne peut pas le retenir et tombe à la renverse sa jambe écrasée par le poids de sa monture. Il tente en vain de se dégager du poids qui le clou à terre. Ombre se dévoile en approchant de lui sans bruit, la panique se lit dans les yeux du soldat. Ce dernier brandi une arbalète miniature et tire en direction du tueur qui bloque le carreau de sa lame. Ombre se rapproche, il n’a pas de temps à perdre, il a besoin du cadavre du soldat. Une première dague clou la main droite du soldat au sol. Le malheureux lève la main gauche dans un geste de supplication, Ombre la tranche d’un geste et enfonce sa rapière dans la gorge du soldat. Le poison fait effet instantanément.

La sentinelle du château Swanton donne l’alerte : un cavalier arrive à grande vitesse sur la route. Le Capitaine donne l’ordre d’ouvrir la porte ayant reconnu les couleurs de son unité d’élite sur l’armure. De voir ballotter la tête du cavalier il sait qu’il est mort. Il ordonne de préparer trois unités et part se préparer. Il faut arriver avant la nuit au relais pour prêter main forte aux fidèles soldats de son unité.

Ombre se prépare aussi à combattre, il fait jouer ses muscles pour les chauffer, enduit ses armes de poison et revêt son armure de cuir noir. Une course contre le temps est engagée. Le combat le grise, la sensation est forte à l’approche de la bataille.

Les soldats sont regroupés dans la salle commune, le crépuscule vient de tomber. La nuit approche. Le tavernier responsable du relais est pétrifié. La tension est intenable. La porte d’entrée s’ouvre pour laisser entrer Ombre qui marche tranquillement comme un voyageur cherchant réconfort autour d’une chope.

Les soldats se déploient sur un signe de leur chef, ils connaissent leur position, ils ont de nombreuses années d’expérience de combat ensemble. Leurs mouvements sont synchronisés, ils ont confiance en leurs capacités. L’ennemi est devant eux, il a un visage. Ses yeux sont deux fentes de concentration et de cruauté. Son visage est beau, ses longs cheveux noirs flottent autour à chacun de ses pas. Il sourit à ses adversaires. Il est à dix pas, les soldats en arc de cercle devant lui.

Le chef cligne des yeux et Ombre n’est plus là, son voisin lance un avertissement et il se laisse brusquement tomber sur le sol. Dans son dos la lame suintante de poison frôle sa tignasse mais ne le touche pas, enfin presque pas. Des cheveux tombent sur son visage, il a eu de la chance. Il se redresse et se remet en position. Ses compagnons cherchent Ombre dans la pièce. Comment un homme peut-il disparaître dans une pièce aussi bien éclairée ?

Un mouvement sur la gauche suivi d’un hurlement informe le groupe de la présence de l’assassin. Un soldat s’écroule dans des convulsions, le poison est puissant. Le groupe riposte, les lames s’entrecroisent dans une folle danse de bras et de torsions de poignets. L’ivresse de la sensation monte le long de la colonne vertébrale de l’Ombre. Il bloque tous les coups, offre une parade à toutes les bottes, virevolte avec grâce pour éviter les lames.

Le tavernier horrifié ne peut détacher son regard des prouesses du tueur, il est comme hypnotisé, non, charmé par le ballet qui se déroule devant lui.

Ombre vole, survole chaque mouvement d’estocade, ses lames n’ont pas encore touché ses ennemis, pas encore, bientôt. Dehors, le bruit d’une cavalcade qui arrive gronde dans le lointain. Il est temps, le sourire revient sur son visage, Il bloque une dernière botte particulièrement rapide et se fige rapières brandies. Les soldats profitent de se répit pour souffler. Ombre les regarde puis son sourire se transforme en une grimace cruelle. Il plonge en avant, la lame d’une épée passe à un pouce de sa poitrine, mais il a déjà rectifié sa trajectoire pour enfoncer sa lame dans le coeur du soldat, dans le même mouvement sa seconde lame tranche la gorge d’un autre, dans un saut rotatif il ramène ses deux lames les tendant vers le bas, bondit pour atterrir les deux lames en avant sur la poitrine du troisième. Les lames s’enfoncent profondément, gardant son élan il se propulse vers le quatrième qui est prêt.

En plein vol il effectue un mouvement contraire et prend de vitesse le soldat dont la tête roule sur le sol. Il se retourne et se fige à nouveau. Le chef est pâle, il recule derrière le dernier soldat. Les armes dans leurs fourreaux, Ombre attend les bras croisés. Ses yeux ne quittent pas les deux hommes devant lui.

Dehors la cavalcade se rapproche, le Capitaine Presan n’est plus très loin. Le chef reprend espoir, il vient d’entendre l’ordre de ralentir et de mettre pied à terre venant de l’extérieur.

Dans un mouvement vif Ombre se défait du dernier soldat, il avance vers le chef qui cri à l’aide. La lame en avant pour se protéger ce dernier fait de grands moulinets pour tenir à distance cet homme impitoyable. La sensation est forte, Ombre tremble intérieurement du plaisir convoité. Il effectue un bond au dessus de sa victime, se retourne au dessus de la tête du chef et enfonce ses deux lames jusqu’à la garde dans ses épaules.

Le Capitaine Presan entre lame à la main dans la pièce, il voit en premier le tavernier ébahi. Puis son regard tombe sur le chef du groupe encore debout les bras branlants les yeux plein de supplications, derrière celui-ci un mouvement à peine perceptible. Presan se précipite pendant que sa garde se déploie. Le corps du chef s’écroule sur le sol sans vie.

Ombre est déjà loin…
4ème partie :

Presan est d’un calme impressionnant. Il ordonne le retour au château après avoir fait nettoyer le relais. Il a passé la nuit à discuter avec le tavernier pour comprendre ce qu’il s’est passé et en apprendre plus sur le tueur. Le tavernier est terrifié par ce dont il a été témoin. Il veut quitter le relais et partir loin de là, il raconte au Capitaine la grâce du combat, les mouvements souples du tueur, la vitesse de ses gestes. Cet homme seul a anéanti la vie de sept soldats entraînés après avoir joué avec eux.

Après le combat, Ombre est parti loin dans la nuit, il doit brouiller les pistes. Il a attendu la fouille du relais pour venir se cacher entre les poutres de la salle commune. Il observe les soldats enlever les corps de leurs camarades et suit la conversation entre le tavernier et le Capitaine.

Sa seule motivation est de trouver la cible ultime, celle qui fera exploser en lui la sensation qui lui procurait tant de plaisir. Il n’est pas un tueur à gage. Pas de récompense autre que la monté le long de sa colonne vertébrale du fourmillement, du réveil de l’ivresse, puis du développement de l’extase dans son corps.

De retour au château Presan se prépare à combattre. Il enlève son armure de plaques pour revêtir une plus souple faite de cuir. Il passe un anneau contre le poison à son doigt et sort d’un tiroir secret un jeu de dagues et une fine épée héritage de son passé. Il porte par-dessus une tunique aux couleurs de son unité. Avant d’être soldat il a passé son enfance dans les bas quartiers de Camelot, grandi dans la rue et fait ses premiers pas dans une guilde de voleurs. Puis le nouveau Roy a déclaré une amnistie pour toutes les personnes qui rejoignait les rangs de la garde pour défendre le Royaume. Il est parti à la guerre et s’est illustré par ses prouesses au combat, ce qui lui a valu une promotion rapide et nombre de décorations. Son expérience dans la rue lui a permis de déjouer les plans des assassins Midgardiens lors de la bataille de Caer Hurbury. Ses capacités au combat se partagent entre une force brutale, une souplesse de félin et une expertise des armes de mêlée. Le maniement des dagues est pour lui un bonus dans son expérience. Elles lui ont permis de se sortir de situations périlleuses

Ombre observe les rotations de la garde du haut d’un chêne, à proximité du château. Il profite de ces moments pour prendre du repos, se préparer physiquement et mentalement au combat qui l’attend. Son entraînement au sein de la fraternité des ombres lui a appris à gérer sa fatigue. L’enseignement dispensé aurait du servir le Royaume d’Albion pour l’espionnage et le renseignement, mais obéir aux ordres n’est pas dans son caractère. Meilleur élève dans l’apprentissage du camouflage et de la furtivité, ses enseignants ont relevé chez lui une cruauté particulière au combat. Il ne se contente pas d’éliminer ses cibles, il les rend incapable de donner l’alerte pour les combattre un temps avant de s’en défaire dans un ballet mortel. Il est devenu maître dans l’art de combattre silencieusement. Ombre a quitté la fraternité sans fracas pour parcourir les royaumes en quêtes d’aventures. Avalon l’a accueillie à bras ouvert, s’infiltrer dans la cité déchue remplie de monstres ont aiguisé ses sens et sa capacité furtive. Apparaître au milieu d’un groupe de Drakoran assis autour d’un feu et les tuer un par un dans un combat sanglant a réveillé en lui pour la première fois la sensation.

Plusieurs années durant il a parcouru la ville déchue, observé les groupes d’aventuriers essayer sans succès de libérer la ville. Las de ce jeu, il est parti dans les royaumes ennemis en solitaire. Il s’est infiltré dans les châteaux forts Hibernien et Midgardien pour en tuer le commandant semant la panique et la désorganisation. Il a regardé les troupes de ces royaumes chasser et tuer des groupes d’Albionnais sans se dévoiler. Puis il a tué les soldats vainqueurs qui se croyaient chanceux d’avoir survécu.

Aujourd’hui Ombre est le chasseur devant la proie ultime. Le picotement monte dans son dos mais il ne doit pas laisser la sensation le déconcentrer. Les gardes se préparent pour la nuit, toutes les torches du château sont allumées et les rondes se croisent aux endroits les plus propices à une infiltration.

Les remparts sont faciles à escalader, il est sur le chemin de ronde dans leur dos. Ombre est entré juste après qu’ils se soient croisés. Il suit invisible les gardes dans la tour, tape sur l’épaule du premier pour attirer son attention et apparaît devant le second éberlué. Ce dernier n’a pas le temps de réagir, la rapière empoisonnée le transperce de part en part. La dague incrustée de gemmes lui perfore le menton jusqu’au cerveau l’empêchant de crier. La rapidité de l’attaque a surpris les gardes pourtant prévenus, le premier meurt regardant droit dans les yeux le tueur qui tient deux dagues enfoncées dans sa gorge.

Presan entend les gardes qui s’affolent après la découverte des corps de leurs camarades. Il convoque ses officiers et ordonne une fouille complète du château. De retour dans ses appartements, il termine ses préparatifs, Presan sait que le combat est proche. Il sait que Ombre est dans la pièce, il le sent. Les poils de sa nuque se sont hérissés quand il a passé la porte. Il a tranquillement refermé pour ne pas alerter le tueur, c’est entre le tueur et Lui.

Ombre se dévoile tranquillement assis sur le dossier d’une chaise. Il sourit comme un vieil ami. Son visage est angélique, la fine cicatrice sur sa joue ne perturbe en rien la grâce de ses traits. Ces yeux sont marrons et ses cheveux tombent en cascade sur ses épaules. Comment un homme si beau peut-il développer autant de cruauté ?

Presan est immobile et se concentre sur les yeux de son adversaire, cherchant l’étincelle qui annoncera le début du combat. D’un geste à peine perceptible Ombre sort sa rapière et sa dague puis bondi sur Presan, la rapière frôle sa gorge et il esquive le coup de dague de son avant bras. L’action est d’une rapidité fulgurante, les deux hommes sont face à face et se jaugent. Cette première escarmouche est un test, Presan n’a pas bougé de place, il n’est pas prêt à dévoiler immédiatement ses capacités cachées.

Le sourire de L’Ombre a laissé place à un masque de concentration, Il tourne autour du Capitaine armes à la main. Presan dégaine sa fine épée et une dague. Ombre fait un bond en avant, les armes s’entrechoquent dans des estocs d’une vitesse inouïe.

La sensation grandie dans son corps, Ombre accueil avec avidité l’approche du plaisir qui monte. Les deux hommes dansent une valse mortelle, chaque coup porté rencontre une parade. Ils se déplacent dans la pièce silencieusement, les armes ne font pas de bruits lorsqu’elles se croisent. Ombre jubile, il pointe, pare, esquive les coups de plus en plus vicieux de Presan. Ce dernier profite de sa force pour affaiblir le tueur, il l’oblige à se déplacer et frappe de plus en plus fort. Presan tire le premier sang d’un estoc au bras qui tranche l’armure de cuir pour lacérer les chairs.

Il ne laisse aucun répit et porte une nouvelle botte. Son épée vole vers la poitrine de l’Ombre qui esquive d’une pirouette arrière. Presan lance sa dague vers la gorge du tueur qui a du mal à parer. La dague continue sa trajectoire et se plante dans le mur. Elle disparaît pour revenir se loger dans sa main. Il poursuit ses attaques en parant les contres attaque de l'Ombre.

Ombre ne ressent pas la blessure, il utilise son agilité et sa souplesse pour essayer d’éviter d’autres blessures. Il est surpris de la rapidité du Capitaine, il l’a sous estimé. Ses attaques sont violentes et il n’a pas l’air de se fatiguer. Ombre doit changer de tactique, il doit porter les attaques au lieu de les subir.

L’épée de Presan passe à un doigt de son œil, il inverse son mouvement pour attaquer au lieu de parer, le Capitaine est surpris et esquive de justesse l’arc de cercle destiné à l’étriper. Dans la continuité du mouvement Ombre enfonce sa dague dans la cuisse du soldat. Le poison se répand, il a pour but de saper la vitalité, d’étourdir. Ombre recule pour sauter sur le mur et se propulse au-dessus de Presan qui n’est pas dupe. Il a anticipé le mouvement et est prêt quand la rapière fonce vers sa poitrine. Il se penche en arrière pour éviter la lame, Presan profite de l’élan du tueur pour tenter de lui planter sa dague dans les côtes. Ombre a inversé son attaque et son mouvement de recul le sauve, la dague le touche mais glisse sur son armure.

Les deux hommes sont de nouveau face à face. Presan ressent une vive douleur dans la cuisse. Il grimace devant l’action de l’anneau anti-poison. Ombre pensant que le poison fait effet se lance dans un estoc, Presan réagi avec la vitesse d’un serpent, il pare et attaque de plus belle. Ombre bloque et riposte avec sa dague. La pointe perfore la joue de Presan. Ce dernier se laisse emporter par la colère, il pousse des attaques violentes sur Ombre qui bloque tant bien que mal. Ses poignets lui font mal, la puissance des attaques de Presan font vibrer tous ses muscles.

Presan pousse son avantage, il porte son épée comme un hachoir et frappe sans relâche. La rapière cède sous les coups répétés et la lame de l’épée s’enfonce dans l’épaule d’Ombre. Ce dernier profite du déséquilibre du Capitaine pour mettre son pied en levier sur la poitrine de Presan et l’envoyer bouler à l’autre bout de la pièce. Dans le mouvement Ombre se redresse et lance ses dagues. La première se plante dans le dos de Presan, la seconde dans son avant bras l’obligeant à lâcher son épée. Il accuse le coup en restant un moment immobile. Il se retourne vers Ombre qui n’a plus d’armes. Il décroche ses dagues et approche lentement du tueur. Le sang coule le long de son bras, il a du mal à se déplacer à cause de sa blessure au dos, mais il est confiant.

Le tueur ne peut plus bouger son bras droit, il est désarmé. Presan lance la première dague puis la seconde dans la foulée, Ombre se tourne de côté, sans quitter des yeux son adversaire, la lame passe à quelques centimètres de son visage. Il attrape au vol la seconde et se jette sur le Capitaine qui a reculé vers son épée. Presan passe son pied sous la lame et d’un mouvement vif la récupère. Ombre est déjà sur lui, la dague pointée il perce le cuir et perfore un poumon, d’un réflexe l’épée transperce l’avant bras encore valide d’Ombre qui laisse tomber sa dague.

Presan est à genou, penché en avant il se tient la poitrine. La douleur le fait défaillir mais il se bat pour rester lucide. Le tueur est à quelques pas de lui, il arrache la lame dépassant de son bras, s’approche de Presan enfonce la lame dans sa poitrine. Un flot de sang s’échappe des lèvres du Capitaine. Ombre pèse de tout son poids sur la garde de l’épée. Il est en extase accueillant le plaisir qui explose en lui.

Il n’a d’autre notion que la sensation qui traverse son corps, il ne sent pas la pointe de la dague qui s’enfonce dans son cœur. Dans un ultime effort, le capitaine Presan a rappelé à lui sa dague magique pour porter le coup fatal au tueur avant de pousser son dernier soupir…
La douleur le tétanise, une force inconnue l’empêche d’ouvrir les yeux ou de parler. Il n’a pas de notion de temps, ses muscles ne répondent pas à ses tentatives de se remettre debout. La douleur passée, il se détend et replonge dans l’inconscience.

Un liquide coule sur ses lèvres, il l’absorbe avidement, puis plonge dans un sommeil réparateur. Après de longues heures, il reprend conscience sans ouvrir les yeux. Il entrouvre légèrement les paupières pour scruter la pièce dans laquelle il se trouve. Il sait déjà qu’il est nu sous les draps, il observe avec rigueur tous les détails de la pièce. Son torse le fait souffrir mais la douleur est supportable. N’ayant vu personne dans la pièce, il se redresse au prix d’un violent effort. La pièce est vierge de tout meuble, il est sur un autel de marbre, couché sur des fourrures, couvert d’un drap.

Le bruit de clef que l’on tourne dans la serrure de la porte le fait se recoucher. Il ne veut pas perdre un avantage potentiel en faisant continuer de croire qu’il est inconscient. L’homme approche et verse à nouveau le liquide bienfaisant sur ses lèvres.

A nouveau seul, il se lève et fait le tour de la pièce. Il n’y a aucune ouverture autre que la porte. La pièce est chaude, il n’y a pas d’humidité et les fourrures et le drap sont luxueux.

Il fait jouer sa musculature avec prudence, il baisse le regard vers son torse pour voir une vilaine cicatrice encore fraîche au niveau du cœur. Par quel maléfice est-il vivant ?

La mémoire lui revient d’un coup, le dernier combat livré, l’Ultime combat qui lui a procuré tant de plaisir. Un combattant redoutable qui lui a valu la vie… ou alors … Mais que lui est-il arrivé ?

Il regarde vers le plafond, un dôme de verre filtre la lumière du soleil. Aucunes aspérités dans les murs ne lui permettront de grimper.

Il entend du bruit derrière la porte, il se replace sur la couche. Un homme richement habillé entre dans la pièce suivit d’un sorcier. D’un mouvement brusque le sorcier l’oblige à se dresser sur la couche. Maintenant sa main tendue, le sorcier lui impose sa volonté. L’homme s’approche de lui, l’observe sous tous les angles visiblement satisfait. Il parle doucement et calmement. Il lui explique qu’il dirige la guilde des Assassins Noir. Son nom est Valadion K’aarna. Le sorcier Theleb Ghagnasdiak le cherche depuis plusieurs mois pour l’intégrer à la guilde. Avec une personne de son talent, la guilde pourrait devenir la plus puissante du royaume.

Un peu plus tard, un homme entre dans la pièce des habits à la main. Il les pose sur la couche puis ressort immédiatement. Il s’habille et patiente. Comment ont-ils su qu’il était conscient ? Visiblement il est surveillé. Quelques minutes passent puis l’homme revient le chercher sans une parole. Ils remontent un escalier en colimaçon, passe une salle de repas pleine de soldats et une cuisine en face, continuent à monter pour arriver à un vestibule richement décoré. L’homme l’introduit dans un salon puis s’éclipse.

Un prêtre est devant lui mais il ne reconnaît pas ses armes de croyances. Le regard grave, il l’invite à s’asseoir puis lui dispense un cours sur le dieu de la mort et des assassins. Il fait ensuite le récit complet des différents combats qu’a livré le rescapé, pour lui montrer que la guilde est bien informée. Il poursuit en expliquant que des membres de la guilde le suivait depuis quelque temps ce qui a permit de récupérer son corps aux portes de la mort. Ils l’ont soigné et il se retrouve maintenant devant lui pour préparer son intégration dans la guilde.

Il n’a que faire de ces paroles, il observe son environnement, il est dans une pièce sans fenêtres meublée simplement. Las de cet homme qui débite un discours sans intérêt, il se lève soudainement mais avec la grâce d’un félin. L’homme de l’église hausse le ton et se met à hurler de colère.

Une douleur fulgurante lui traverse l’esprit, il se souvient : il est Ombre… dans un geste à peine perceptible il assène un coup sur la pomme d’Adam de l’homme de l’église qui regarde hébété devant lui sans pouvoir respirer. Ombre s’approche et le regarde mourir petit à petit un sourire cruel sur les lèvres.

La porte s’ouvre avec violence pour laisser entrer des gardes. Ombre réagi à la vitesse d’un serpent. Il enfonce ses doigts tendus dans les yeux du premier attrapant une rapière à la taille du garde. Dans un arc de cercle fulgurant, il tranche la tête d’un second dans une gerbe de sang qui éclabousse les murs et les gardes suivants. Ces derniers marquent un temps de pause jugeant leur adversaire. Dans leur dos, Theleb apparaît, lève une main décharnée et lance un sort. La scène se fige, comme une gravure. La gerbe de sang toujours en suspend, les gardes immobilisés et Ombre qui bouge au ralenti…

Surpris par sa détermination, le sorcier incante un sort d’oppression. La douleur explose dans la poitrine de Ombre, il se concentre sur elle comme un phare au milieu de la mer. Il tombe à terre dans un simulacre de soumission, des gardes approchent pour le maîtriser. Ces derniers le traînent dans l’escalier, Ombre entrave avec ses jambes un des gardes qui bascule les entraînants tous dans la chute. Avec la grâce d’un chat, Ombre effectue un roulé boulé et se dirige vers le vestibule. Entendant le bruit de chute et les jurons des gardes, Theleb apparaît dans l’escalier pour se trouver face au tueur. Il tente d’incanter un sort d’étourdissement, mais Ombre est trop prés. Il percute le sorcier, effectue un rétablissement pour se retrouver debout devant Theleb.

Ce dernier ne se démonte pas, une dague brillante apparaît dans sa main, une baguette magique dans l’autre. Toujours à terre, il pointe la baguette sur Ombre et lance un mot de pouvoir. Une boule de feu miniature fonce vers le tueur. Ombre disparaît soudain, laissant la boule de feu exploser contre le mur qui s’embrase. Theleb se redresse restant sur ses gardes, il lance un sort d’annulation d’invisibilité sans succès. Il lance un autre sort pour éteindre le feu.

Les gardes sont remontés pour soutenir le sorcier. La fumée a alerté les autres occupants de la demeure. Valadion ordonne au sorcier de bloquer toutes les issues par magie. Les membres de la guilde présents commencent les recherches pièce par pièce. Ils avancent avec prudence connaissant les capacités de leur adversaire. Assassins confirmés pour la plupart, ils sont familiers des techniques de dissimulation et de furtivité.

Ombre a rapidement quitté la zone du combat, il est passé dans un bureau puis dans un salon attenant pour monter un escalier. Il cherche une issue, ses sens lui ont permis de déceler les protections magiques posées sur les fenêtres et portes donnant sur l’extérieur. Toujours invisible, il passe de pièce en pièce ramassant tout ce qui peut lui servir d’armes. Il connaît bien ce type de lieu, les caches d’armes se trouvent toujours au sous-sol, il doit s’y diriger pour y récupérer un équipement correct.
Il monte au dernier étage et prépare le terrain, il renverse de l’huile d’une lampe sur la dernière marche des escaliers, brise des carreaux et récupère les morceaux. Un arsenal sommaire mais efficace. Il est prêt…

Arrivés sur l’étage, les assassins de la guilde aperçoivent immédiatement l’huile sur le sol, ils l’enjambent pour ne pas glisser dessus. Ils ne voient pas le mouvement de rotation sur leur côté. D’un geste vif, Ombre sort de sa furtivité pour asséner un coup sur le visage du premier. Les mains pleines de morceau de verre, il pousse de tout son poids le verre dans le visage de l’assassin, lui crevant un œil et lacérant ses joues et son front. Le second se met en garde et attaque Ombre d’un estoc au bas ventre. La lame perce le tissu de sa tunique sans toucher la peau, il ne veut pas la confrontation tout de suite, il a besoin de la diversion pour un autre objectif. Il recule précipitamment et s’enfui dans les pièces de l’étage. Il profite de sa vitesse pour disparaître une nouvelle fois. Ombre se laisse dépasser puis revient vers l’escalier.

Il laisse passer des gardes et se dirige vers le sous-sol. Il sait qu’il ne doit pas retourner par la pièce dans laquelle il a repris conscience. Une fouille rapide des lieux lui permet de trouver l’accès. Il déjoue les pièges sur la porte et emprunte l’escalier qui le conduira vers la liberté. Ombre trouve la pièce qu’il cherchait. L’arsenal est bien fourni, il y trouve son armure de cuir, ses armes enchantées et divers objets magiques. Ombre est satisfait de retrouver ses rapières et ses dagues. Il prépare plusieurs pièges dans le couloir et quitte les lieux. Il devient maintenant le Chasseur…
Le sous-sol ne lui offre aucune issue, Ombre n’a pas d’autre choix que de remonter. Les recherches se sont déplacées à son niveau. Les pièges dans le couloir se sont déclenchés laissant des gardes hurlants de douleur. Ils savent enfin où il se situe. Les gardes vivants n’osent plus avancer, Ombre apparaît au bout du couloir puis avance lentement vers eux. Un des gardes remonte donner l’alerte pendant que les autres font face au tueur. A quelques mètres d’eux, Ombre disparaît, il se montre de nouveau au milieu d’eux. Les gardes réagissent dans la confusion et la panique, leurs armes pointées. Il réapparaît l’espace d’un instant pour planter une dague dans un cou. Le garde hurle de douleur, ajoutant à la confusion. Dans cet espace mal éclairé, Ombre est dans son élément. Il doit faire vite pour atteindre son objectif : le Sorcier Theleb. Lui mort, les protections magiques disparaîtront et l’accès à la liberté sera ouvert.

Il remonte et ferme la porte y apposant un piège. Il perçoit l’aura magique du sorcier qui participe aux recherches plus haut. Ombre doit l’isoler pour se débarrasser de lui. Il faut plus de temps pour tuer un sorcier avec des protections magiques qu’un guerrier en armure.

Theleb coordonne les recherches, il vient de recevoir l’information que le tueur est au sous-sol. Accompagné de plusieurs gardes, il descend vers la porte menant à l’arsenal. Il ouvre la porte d’un mot de pouvoir activant les pièges. Une déflagration étourdissante jette le sorcier et les gardes à terre, dans un nuage de fumée les gardes tentent de s’organiser. Ombre est dans leur dos, il tranche une oreille, balafre une joue, transperce un bras. Les cris de douleur et de frustration ajoutent à la panique, les gardes touchés font de grands moulinés pour éloigner le danger. Aveuglés par la fumée, ils ne se rendent pas compte que se sont leurs camarades qui encaissent les coups. Ombre passe à l’attaque, il tue un à un les gardes impuissants.

Les protections magiques de Theleb absorbent les dégâts en grésillant. Le sorcier dissipe la fumé avec sa baguette magique. Il se retrouve face à Ombre, couvert de sang, entouré des cadavres des gardes. Ombre se tient droit, le regard rivé sur Theleb, un sourire aux lèvres. Les cheveux et le visage rouge de sang lui donnant l’aspect d’un diable. Ses bras le long du corps se terminent sur deux rapières étincelantes. Seul face au tueur, le sorcier se prépare au combat. Ses protections magiques sont toujours en place et contrairement à ses homologues, il est robuste. L’arrogance le conforte devant l’adversaire qu’il va affronter.

Les yeux rivés sur Theleb ne sont plus que deux fentes de concentration, ses gestes doivent être d’une synchronisation parfaite s’il veut éviter les sorts du sorcier. Ombre ne s’inquiète pas de ceux destinés à contrôler son esprit, sa détermination est trop forte pour qu’ils fassent effet. Il doit écourter le combat le plus possible pour que le sorcier ne profite pas de renfort des étages supérieurs ou de l’extérieur.

Le couloir débute de la porte du sous-sol, passe devant la porte d’entrée, longe l’escalier pour terminer sur le vestibule donnant sur l’accès vers la salle de garde et la cuisine. Devant la porte du sous-sol, Theleb lève un bras armé d’une baguette magique. Une salve de mini boules de feu vole vers Ombre immobile à l’autre bout du couloir. Ombre esquive d’un bond contre le mur, se servant de son élan pour sauter gracieusement sur le mur d’en face, il avance vers sa proie. Son armure le protège des brûlures du feu qui l’ont frôlé. Poussé par l’adrénaline, il se rue sur le sorcier et lance une série d’estocs. Les lames rebondissent sur les protections invisibles. Theleb souri devant l’impuissance du Tueur, mais si proche de lui il ne peut pas incanter.

Ombre pousse Theleb contre un mur et le fixe d’un regard glacial. Le sorcier continue à sourire avec arrogance. Les rapières ne peuvent pas l’atteindre tant qu’il a ses protections. Ombre fait un saut en arrière pour reprendre de la distance et se met en garde. Theleb en profite pour jeter de la poudre en l’air, une fois au sol, la poudre se transforme en une mélasse gluante. Un second sort percute Ombre de plein fouet le propulsant violemment en arrière. L’agilité du tueur lui permet de retomber sur ses pieds.

Ombre repasse à l’attaque. Il prend de la vitesse et arrivé à l’endroit où le sol est recouvert de mélasse, il saute, prend appui sur le mur et effectue un saut époustouflant vers le sorcier, rapières pointées. Au dernier moment il croise ses lames devant la gorge du sorcier, elles glissent sur le bouclier magique pour se ficher dans le mur de chaque coté du cou de Theleb. Ombre lâche les rapières pour dégainer ses dagues, il continue son attaque avec rapidité s’acharnant sur la poitrine du sorcier. Devant la multitude de coups portés, le bouclier commence à changer de couleur virant au vert.

Les rapières lui enserrant le cou, Theleb ne peut plus avancer pour lancer un sort, il essaye sans succès de déloger les armes du mur pour se libérer. Voyant ses protections changer de couleur, il commence à s’inquiéter. Il est difficile voir impossible de toucher son adversaire qui virevolte autour de lui en le harcelant de ses dagues. Il se voit dans l’obligation d’utiliser un sort qu’il garde en cas d’urgence de dernier recours. D’un mot de pouvoir, il déclenche une déflagration de puissance annulant ses protections, défonçant le mur, brisant la porte et la rambarde d’escalier. Ombre effectue un saut arrière évitant de justesse la principale vague de puissance. Il est soufflé par la seconde moins forte mais suffisante pour l’étourdir et l’envoyer à terre. Là encore ses réflexes et son agilité l’ont sauvé, mais il est à l’autre bout du couloir dévasté. Il doit se ressaisir et attaquer rapidement le sorcier avant que celui-ci remette ses protections magiques.
D’une torsion du bassin, Ombre se remet debout, dague à la main il se jette dans le couloir vers le sorcier. Ce dernier est en train d’incanter un sort de bouclier magique. Theleb voyant le tueur arriver, lève le bras armé de la baguette et envoie une salve de boules de feu dans le couloir. Ombre évite la première, prend appuie sur ce qui reste de l’escalier pour se propulser dans les airs, rebondi sur le mur d’en face armant son bras pour lancer une dague.

Theleb se concentre pour compléter ses protections, il continue d’arroser le couloir de feu dans l’espoir de toucher le tueur. La dague lui perfore la joue gauche, s’enfonce jusqu’à la garde pour ressortir de l’autre côté. Il hurle de douleur brisant ses incantations. Ombre effectue un rétablissement en plein saut et lance sa seconde dague qui se plante dans le coude du sorcier lui faisant lâcher sa baguette.

Les gardes restés dans le couloir du sous-sol reprennent lentement leurs esprits suite à la déflagration. Le bruit du sort a également alerté les gardes des étages supérieurs qui font leur chemin vers ce qui reste du rez-de-chaussée. L’escalier est en partie détruit à ce niveau, rendant l'accès impossible. Seul les gardes du sous-sol peuvent intervenir pour aider le sorcier.

Ombre prend quelques secondes pour ramasser ses rapières. Theleb profite de cet instant pour retirer dans un cri rauque la dague fichée dans ses joues. La douleur l’empêche de lancer de nouveaux sorts, il essaye d’inciter les gardes à venir l’aider, mais le flot de sang qui sort avec les paroles les rendent incompréhensibles. Les gardes se ressaisissent mais avancent prudemment car il peut rester des pièges. Ombre est sur lui, un estoc est dévié par la dague du sorcier, mais le mouvement que le tueur impose à sa seconde rapière tranche le poignet de Theleb.

Le hurlement se répercute dans l’espace contigu. Les gardes prennent du courage et se lancent vers le combat. Ombre regarde une dernière fois les yeux du sorcier, lève ses armes et lui ouvre le bas ventre d’un geste vif. Theleb tombe à genoux en regardant ses entrailles se déverser sur le sol. Ombre récupère ses dagues, pousse le sorcier en arrière sur les gardes qui sont à portée, redevient invisible et se dirige vers la porte d’entrée Tranquillement.

Le dernier souffle du sorcier annonce la suppression des protections sur les issues de la villa. Ombre franchi la porte pour poser un pas dans la nuit vers la liberté…
Tu as abattu beaucoup de boulot, bravo, je me permettrai quelques remarques.
La grande majorité de tes textes sont de l'action, des combats. trop de combat tue le combat, et il n'y a pas d'intrigue morale soutenant ces combats. Tu devrais être plus avare dans tes combats pour les mettre plus en valeur. Même si on comprend bien la psychologie des personnages, tu devrais approfondir cet aspect. On a du mal a prendre parti pour l'un ou l'autre des protagonistes, on doute meme qu'Ombre puisse être le héros pendant les premiers textes. Il ne s'agit pas de le rendre sympathique puisqu'il ne l'est pas, mais au moins qu'on s'interesse a son avenir, peut-être dévoiler quelques aspects mystérieusement humains chez ce tueur impitoyable; qui suggéreraient une autre vie ou il n'était pas ce qu'il est devenu, une autre vie qui a fait ce qu'il est devenu. Il ne peut pas être complétement sombre.
En résumé, un peu plus d'ambiance et moins d'action.
Effectivement, l'histoire est basé sur la chasse et les sensations que ressent ce personnage qui est tout sauf un héro.

J'ai également écrit un passage qui fait une transition entre l'épisode 4 et le 5, mais je l'ai perdu dans le crash de notre ancien forum.

J'essaye de le retrouver, il raconte l'enfance d'Ombre et son adolescence.

C'est le combat et la cruauté du personnage que je souhaitais décrire avant tout.

Merci pour tes encouragements et ta critique constructive.
L’enfant dort d’un sommeil paisible. Il rêve de combats épiques, de chevaux blancs montés par des hommes en armure étincelante. La porte de sa chambre s’ouvre dans un fracas qui le réveille en sursaut. Sa mère pleure dans sa peur et se jette sur le lit. L’enfant ne comprend pas, il se frotte les yeux et regarde sa mère qui est au bord de l’hystérie.

Des hommes en noir font irruption dans la chambre et attrapent sa mère par les cheveux. L’un d’entre eux tient une dague à la main et l’égorge devant les yeux écarquillés de l’enfant qui saute de son lit et s’enfui par la fenêtre. L’enfant se cache rapidement dans le jardin, il n’a pas vraiment peur et n’a jamais eu peur de sa courte vie.

Les hommes en noir continuent leur horrible besogne à l’intérieur de la maison. Ce ne sont que de simples voleurs, venus dérober les biens de valeur accumulés par les parents de l’enfant. L’enfant a six ans, il ne fait pas un bruit dans sa cachette. Il ne connaît personne dans ce quartier nouveau pour lui. Ses parents sont de riches marchands qui viennent d’arriver dans la capitale de Camelot.

Les voleurs embrasent la maison avant de se fondrent dans la nuit. L’enfant regarde son enfance se perdre dans les flammes. Bien plus tard dans la nuit, au milieu des ruines fumantes de sa maison, l’enfant ramasse une dague noircie par l’incendie. Il ne l’a plus quitté depuis.

Dix ans ont passé, L’enfant a grandi dans les rues de Camelot. Il a survécu par sournoiserie et grâce à son habilité à se mouvoir en silence. Sa souplesse lui a permis de se glisser entre les mailles des dangers de la rue. Les rats et les déchets lui ont apportés son alimentation.

A seize ans, il frappe à la porte de la Fraternité des ombres, qui lui ouvre la voie d’un entraînement draconien. Il se retrouve équipé de la tête aux pieds d’une fine armure de cuir, d’une rapière et de sa dague. Après un bon repas et une nuit de repos, il passe plusieurs mois à maîtriser les armes. Il découvre les différents pouvoirs des poisons. Ombre née.

Toujours sur ses gardes, Ombre est devenu un combattant vicieux et redoutable. Une partie de son entraînement se passe dans les souterrains les plus sombres et dangereux du Royaume. Cheminer dans ces souterrains lui a permis d’apprendre à se fondre dans le décor au point de devenir invisible. Il n’utilise les armes que lorsqu’il en est obligé pour ne pas se faire repérer. Ses attaques sont violentes et rapides puis elles deviennent vicieuses.

Il parle peu avec ses « camarades » d’apprentissage. Il est le meilleur. Un rival jaloux de ses capacités s’est introduit dans sa chambre un soir pour l’égorger dans son sommeil. Le sable devant sa porte l’a alerté de cette visite, Ombre a attendu le moment crucial où le visiteur approche la lame de sa gorge pour le piquer avec un styler enduit de poison. L’action du poison est instantanée et immobilise l’assaillant dans le mouvement. Ombre fixe un moment les yeux de son adversaire statufié. L’autre est conscient de la grimace sadique sur le visage angélique du garçon qu’il a voulut tuer.

L’éclat de lune sur la lame de la dague qui s’approche de son visage le fait paniquer sans pouvoir bouger. Il est impuissant quand la pointe perfore son œil droit. Il ne peut même pas hurler sa souffrance. Ombre continue en coupant les doigts de la main gauche, un par un, jouissant intérieurement de l’horreur qu’il peut lire dans l’œil valide de sa victime. Il lui tranche les tendons d’Achille et ne fait aucun effort pour retenir le corps qui chute lourdement sur le sol. Il lui parle doucement, presque tendrement, le rassurant qu’il ne sera pas mort au petit jour. Il fini par le rendre aveugle d’un coup vif de sa dague.

Au petit matin, l’effet du poison se dissipe et sa victime peut enfin hurler sa souffrance. Les autres élèves de la Fraternité accourent pour voir ce qu’il se passe. Ombre sort de sa chambre tranquillement sans un regard en arrière et se rend à la salle des repas. L’avertissement aux autres « camarades » est clair.

Les entraînements se tournent vers les capacités furtives dans lesquelles Ombre excelle. Ses enseignants surveillent tous ses gestes pour ne pas avoir de nouveau un « malentendu ». Le jeune prodige a besoin d’être canalisé dans son comportement cruel. Tous les combats qu’il livre accentuent sa cruauté. Il fait force d’ingéniosité morbide pour terrasser ses victimes.

Ombre évolue au combat à un point où ses enseignants ont peur de lui. Lors des passes d’armes avec eux, il en sort vainqueur grâce à sa souplesse et sa rapidité d’exécution. Ses gestes sont parfaits et ses ballets de mort d’une beauté d’exécution époustouflante. A dix huit ans, Ombre n’a plus de raisons de rester au sein de la Fraternité.

Le Maître Sicaire lui propose de partir en mission d’espionnage ou d’assassinat pour le Royaume dans les pays Ennemis. Ombre ne veut pas avoir à rendre de compte à qui que ce soit, Il est libre. Dans la nuit suivante, il quitte sans bruit et sans explication la Fraternité des ombres pour toujours …
 

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