Deuxième jour
Ainsi je décidais de me diriger vers les rivages impériaux pour admirer la mer. Je voyageais de caravane en cirque et troupe de spectacle pour enfin admirer l’océan d’azur qui s’offrait à mes yeux ébahis. Je me construisis un abri et j’y restais quelques jours. Puis je vis au loin un formidable vaisseau. Il semblait glisser sur l’eau, ses voiles battaient au vent dans un claquement mélodieux, je compris bien vite que ce navire n’avait rien de commun avec moi, je le suivais donc jusqu’à ce qu’il accoste dans une petite crique. Je pus distinguer alors leurs oreilles légèrement pointues et leurs beautés divines et gracieuse. Des soldats aux boucliers et aux lances étincelantes débarquèrent en bon ordre, puis surgirent de magnifiques guerriers aux grandes épées gravées qu’ils maniaient avec aisance. Enfin des elfes aux visages masqués et aux arcs recourbés sautèrent pardessus bord de façon désordonné. Leur chef semblait être un mage à la robe flamboyante et au regard naïf qui observait ce déploiement en discutant avec ce qui semblait être son second. Une fois qu’ils eurent terminé, le bateau repartit les laissant sur le rivage. Ils se mirent rapidement en route et je les suivis dévoré par la curiosité.
Ma présence ne tarda pas être remarqué et durant la marche une jeune elfe masquée me tendit une embuscade et me livra pied et poing lié au commandant de l’expédition. Il me demanda bien évidemment qui j’étais et pourquoi je les suivais. Je leurs répondit que j’était un voyageur avide d’aventure et que je souhaitais en apprendre plus sur leurs races, je poursuivis en lui demandant pourquoi ils envahissaient notre vieux monde. Visiblement amusé, il me répondit qu’ils étaient à la poursuite d’une troupe de leurs sombres cousins les druchii, qui, pour mieux les fuir c’était aventurés sur terre. Il ne vit pas d’objection à ce que je les accompagne, et je pris ainsi la tête de la colonne avec lui et son second, un elfe aux traits dur qui commandait ce qu’ils appellent, les maîtres des épées (comme je l’appris plus tard).
Les elfes sont des êtres très étrange pour un pauvre humain comme moi. Leurs perceptions de la vie est radicalement différente, en effet l’immortalité semble être un des nombreux dons que la nature leurs a octroyé, cela se répercute bien évidemment sur leurs visions du monde et leurs réflexions. Le mage (qui se nommait Ielthan semblait très intéressé par ma foi que j’utilisais pour soigner ces compatriotes, nous discutâmes longtemps lui et moi sur la magie, et durant ces 4 années de vie commune il m’apprit à grande peine à lire et à écrire l’elfique, toutefois j’eu bien plus de mal à le parler, ma voix étant plus rauque et plus grutal que la mélodie de leurs conversations. J’arrivais toutefois à me faire comprendre. J’eu ainsi le loisir pendant ces 4 années de traques qui semblait mois pour eux, de m’exercé à la magie. Je pus me rendre compte que cette « Foi » n’avait rien de divin, au même titre que les hauts mages de l’empire qui tirait leurs sciences magique de celle des elfes, les prêtres guerriers avaient su apprendre à manier une certaines forme de magie et l’avait associé à des rites religieux. Mais je reviendrais sur cela un peu plus tard.
La jeune elfe qui m’avait humilié eu pour mission de me surveiller, muette depuis le massacre de sa famille par nos proies elle appartenait désormais à une caste particulière des elfes qui vouait leurs vies à l’extermination de la race obscure comme il l’appelle. J’essayai aux cours de ces années de créer une forme de dialogue entre nous, la première année fut difficile, visiblement effarouchée elle me toisait d’un regard méprisant et hautain. Le deuxième hiver je tentais de la séduire mais mes déboires n’eurent que le mérite d’amuser le reste de la troupe. Ce n’est qu’à notre troisième autonome qu’elle s’abandonna enfin à mes bras. Simple distraction ou lassitude ? Je ne le saurais sans doute jamais mais ce fut la première fois pour moi, et je n’aurais pus rêver meilleur partenaire. Je crois n’avoir jamais pus retrouver un tel plaisir à travers une femme humaine, et en quelque sorte je lui en veux de m’avoir donné le goût à un tel niveau de sensations.
Mais restons en là dans mes divers élucubrations de stupre et de luxure, ces 4 années m’avaient permis de m’entraîner avec la fine fleurs de l’art du combat, un tel niveau de compétence dans le métier des armes ne peut être atteint dans l’humanité mais je développais une grande habileté et une agilité sans pareille, je troquais alors mon lourd marteau (Trouvé sur le cadavre d’un guerrier qui devait s’être trouvé sur le chemin des elfes noirs) contre une épée et un bouclier. Vers la fin de la 4 ème année nous avions parcouru une bonne partie de l’empire, les elfes noirs c’était enhardis et attaquaient des villages de plus en plus grand leurs faisant perdre considérablement leurs avances. Il s’offrait alors à nous des paysages apocalyptiques macabres, à tel point que tout ce déchaînement de haine et de cruauté fit germer en moi une rage muette. Mon visage se durcit, mes traits s’étirèrent, le rythme mesuré et calme de mes compagnons de route freinait mon ardeur, j’avais envie de courir, de voler, de me jeter à corps perdu dans ce que j’imaginais être des copies d’elfes peinturluré de noir. C’est la neige qui nous apporta ce moment tant attendu. En effet même si nous étions encore que dans la vallée les montagnes où se dirigeaient nos ennemis avaient été la victime d’une terrible tempête de neige qui avait rendu impraticable les routes. C’est donc dans le petit village de Docares, à l’entrée des cols que les elfes noirs tombèrent nez à nez avec nous.
Ils avaient rapidement organisé leurs défenses, chaque route avaient été obstrué, des barrières de lames hérissées pointaient dangereusement vers nos rangs, des arbalétriers c’était posté sur chaque centimètre de toit qui tenait encore debout. Ieltan disposa ses troupes de manière à ce que les épéistes forment le fer de lance de l’attaque sur la plus grande des routes qui menait à l’église. Les gardes maritimes avaient pour consignes de faire brûler toutes les maisons des rues adjacentes et obliger ainsi l’ennemi à se replier sur la place centrale, visiblement, au vu de leurs sous effectifs les druchii avaient pour idée de se servir des survivants du village pour invoquer quelques alliées obscures venus d’autres « plans ». Sa tactique eu l’effet escompté, ravagé par les flammes les maisons s’écroulèrent les unes après les autres les obligeant à se replier. Les flammes dévorèrent de nombreux arbalétriers, et c’est à la tête d’une petite estafette de garde maritime que je vis pour la première fois cet ennemi fantomatique qui nous échappait depuis tant d’années. Paré d’une peau d’un blanc de lait, leurs beautés étaient l’égal de leurs cousins si la haine ne déformait pas leurs visages. J’avançais difficilement, se défendant avec hargne et peur, luttant pour leurs survies chaque mètre était durement gagné. Chaque coup d’épée accentuait un peu plus ma fureur, la vision de ces enfants empalée autour de l’église piquait ma nervosité, le crissement des flammes et le craquement des maisons s’effondrant dans des gerbes d’étincelles me poussa à avancer. Rétrospectivement je pense que mon état d’esprit était le même que celui 4 années auparavant, mais je ne saurais l’expliquer….Pour l’instant. Toutefois cela n’empêcha pas à quelques carreaux de cribler mes jambes, je m’effondrais lentement pendant que mes camarades me protégeaient de leurs boucliers. Le sentiment d’impuissance qui m’envahit me terrifia, non pas la mort qui m’attendais au tournant (Je me suis déjà expliqué sur le sujet) mais la frustration d’être incapable de réaliser mes souhaits. Je voulais la tête de cette matronne qui plasmodiait ces inepties du haut de son énorme chaudron, je voulais entendre le craquement de ces os sous ma bottes quand j’enfoncerais mon épée dans sa bouche déformé par la douleur. Oui je voulais qu’elle paye pour ce qu’elle avait fait. Pourquoi ? Je ne le sais pas, j’avais perdu ma foi, le sort de ces villageois m’était indifférent, mais je sentais que cela excitait en moi une fureur qui ne voulait qu’exploser. Attrapant la bandoulière de mon marteau, récitant les psaumes comme si ils étaient évangiles j’invoquai la puissance de cette magie guerrière que l’on m’avait jadis enseigner, mes yeux s’illuminèrent d’une couleur d’or et de sang (Pour citer un des gardes resté me protéger) et je fis tournoyer mon marteau avec dextérité, ignorant la douleur et le peine, ne laissant transparaître que longue flopée de larmes j’avançais inexorablement à travers la mêlée, aucune lame, aucun bouclier ne pouvait me faire obstacle, les singeries des putes druchii n’eurent point prise sur ma juste colère et j’eu raison de nombre d’entre elle, et ce n’est que lorsque ma masse écrasa la tête de la matronne sur les rebords de son chaudron dans un bruit cinglant que je retrouvait mes esprits.
La bataille tourna rapidement au massacre, et les elfes ne laissèrent pas en vie un seul de leurs cousins. Leurs mission accomplis, ils se préparèrent à faire leurs retour ; je leurs fis mes adieux et pendant qu’ils se téléportaient vers leurs cités millénaire dans un bruit stridents, je me dirigeais vers les montagnes pour réaliser mon deuxième rêve : Voir la neige !