L'interdit

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[HRP]Pas question de laisser Kalten faire son kéké tout seul hein ^^
Le personnage est une certaine Yris, çà vous dit quelque chose ? je me doute Mais attention, celle-ci à sa propre vie quand même. A tel point que l'apparition des Gueules, lui avait donné des idées ... [/HRP]

Le soleil se lève à peine sur l’île artificielle de Jeuno quand …

*toc toc toc*

Grumph …

*Toc Toc Toc*

GRUMblebebel …

*BAM BAM BAM*
HEIN QUOI !! … QU EST CE QUI SE PASSE !!
(Ouvrez c’est important madame)
çà vas, çà vas j’arrive *grommelle*

<La jeune femme se lève péniblement, enfile un peignoir et se dirige à tâtons vers la porte. Au bout de quelques secondes elle trouve la serrure de métal qui claque sèchement, et ouvre enfin la porte.

Au moment où le hume qui se tient derrière la voit, il ne peut réprimer un gloussement, contenu aussitôt par une main qui cache fermement sa bouche. Il faut dire que, tant la coiffure qui semble faite par un ouragan, que la tenue qui elle semble sortie d’un livre de mode de l’époque de la grande guerre, ne donnent pas une image très flatteuse de la jeune femme.

Celle-ci se réveillant doucement, constate le sourire et jette au livreur un regard noir et profond. Malgré tout elle se contient.>

Vous voulez quoi ? *ton volontairement désagréable*

Hum, et bien voilà je ….. *un peu gêné finalement*

Et Bien quoi ? *Lui coupe la parole brutalement*
Parlez à la fin !!! *Fait un grand geste de mauvaise humeur qui dévoile en partie une nuisette ayant une esthétique plus que relative*

Bien, je … enfin … *Se remet vite fait la main sur la bouche pour ne pas exploser de rire en voyant les motifs enfantins gravés sur le tissu*

<Instinctivement la jeune femme porte la main à sa ceinture pour y prendre un objet, sans doute contondant. Constatant avec amertume que celui-ci n’y est pas, elle reprend en vociférant et grognant en même temps, sur un ton de plus en plus menaçant>

BON ALORS QUOI !!!

<Le hume sentant venir la gifle dans les 10 secondes se calme enfin, reprend ses esprits en un instant, et continu là où il en était resté.>

J’ais un courrier pour Mademoiselle Yris Obere. C’est bien vous non ? *Ne peu réprimer un léger et instinctif geste de protection de son visage*

<La demoiselle entre dans une rage digne d’une colère de Ramuh>

PARCEQUE VOUS ME REVEILLEZ POUR çà !! UN COURRIER !! çà POUVAIS PAS ATTENDRE !!! ESPECE DE …. DE …..

<Le Hume prudent, jette quasiment à la figure de la jeune femme ladite lettre et se sauve en courant sans demander son reste. Une minute plus tard, il stoppe sa course effrénée, constatant avec soulagement que cette folle furieuse n’avait pas osée lui courir après au-delà de la limite du quartier résidentiel. Pas étonnant avec une tenue pareil …>

… J’vous jure, tu parle d’un métier, « C’est sans risque » il disait, « tu apporte des nouvelles alors les gens sont contents de te voir » …. « En plus c’est une demoiselle, qui sait » … Tu parle !! Le prochain coup il se débrouillera avec les cinglées !!

<Soulagé d’avoir échappé de justesse à la furie, le livreur devisait sur son avenir en rentrant au centre de tri.

La jeune femme de son coté, rentre dépitée de n’avoir même pas pus au moins le gifler, à défaut d’un bon coup de crosse sur la tête. Franchement, réveiller les gens ainsi pour une simple lettre, mais où allait notre monde.
Arrivant devant sa Mog encore ouverte, elle constate que la lettre gît sur le pas de la porte. Elle décide alors de la ramasser et commence à examiner l’enveloppe.>

« A remettre à Yris Obere
Pas avant le 08 / 10 / 1038
A Jeuno »
Et au dos.
« Si personne n’est venue la réclamer avant »

<Etonnant ces inscriptions sur le dos de l’enveloppe. Pourquoi quelqu’un voudrait qu’elle ne la reçoive que aujourd’hui précisément, et surtout, qui ?
La jeune femme continue d’examiner en détail l’enveloppe, le cachet de la MogPoste est celui de SandOria, inconsciemment elle repousse la porte mais pas suffisamment pour qu'elle se referme, et se dirige vers son lit pour s’y asseoir. Chemin faisant, elle se décide à décacheter la lettre, la sort de l’enveloppe, et la déplie. Elle commence alors à lire les premiers mots.

Une chance qu’à se moment précis elle était déjà quasiment au dessus de son lit, sinon elle serait tombé par terre. Au lieu de cela, elle s’était plus effondrée qu’assise, hébétée, comme si elle venait de voir un fantôme. Figée dans une expression de stupeur, constatant la vérité mais incapable de l’assumer, non, ce n’était pas possible !!!!!

Les premiers mots de la lettre étaient : Ma petite chérie.

Merci pour l'encouragement
Ma petite Chérie.

Je t’écris ce petit mot pour te dire à quel point ton père et moi t’aimons. Je ne sais si un jour tu en as douté durant ton apprentissage de la vie, mais tu ne le doit pas. Chacun de nos souffles depuis ta naissance ne sont que pour toi. Chacune de nos pensées portent ton image. A aucun moment ici ou ailleurs ton nom n’est sorti de notre esprit, ni de nos rêves. Tu as toujours été l’objet de toute notre attention, et de tout notre amour, car après tout, tu en est le fruit. Ne permet à personne, pas même à toi, d’en douter.

Pour autant, ton père et moi te devons des excuses. Des excuses pour notre absence. Rien que d’y penser, mon cœur saigne à l’idée de ne plus te serrer dans mes bras mon amour. Soit sure que notre absence n’est pas de notre fait. Et que si cela avait été humainement possible nous serions à tes cotés. Mais parfois les voies de la déesse sont étranges, parfois même elles sont douloureuses. Ne lui en veux pas à elle non plus, et je t’en conjure, continue de la prier, car elle est notre espoir à tous.

J’ais arranger toutes choses pour que tu puisses grandir sans trop de soucis. La maison est nôtre, et les gens ont plusieurs années de salaire d’avance. Tu ne devrais pas être inquiétée mon petit ange. Grandi, et profite de la vie. Rien ne doit t’arrêter sur ta route. Ne laisse personne se mettre en travers de ton chemin, vers le but que tu te seras fixée. Tu en as le courage et la force je le sais, elle te vient de ton père. Puise en toi sa force sans égale, et vainc.

Je ne sais ce qui me pousse à écrire cette lettre. Bientôt nous partons pour un voyage dangereux et je ne veux pas que tu vives éternellement avec des doutes. Ne doute en rien de notre amour ni de sa force. Quand tu auras atteint l’âge, tu sauras.

<L’écriture se fait plus tremblante>

Si tu lis cette lettre, c’est qu’Altana n’a pas pu nous offrir de vivre à tes cotés mon ange. Pourtant, malgré notre absence, sache que nous ne somment pas loin de toi. Quelque soit les circonstances, la force de notre lien nous fera veiller sur toi à jamais. Regarde dans le ciel étoilé et tu y verras nos regards bienveillants. Je sais déjà que tu seras forte, je sais déjà que tu seras victorieuse. Si pour ton bonheur la déesse à eu besoin du notre, alors elle l’a prit pour te le donner. Ne soit pas triste, et prend se cadeau comme il vient, tout est pour toi, notre amour et nos espoirs.

Je sens au fond de moi que ta vie sera intense. C’est le cadeau que nous recevons en échange. Soit fière, soit forte, mais par-dessus tout, n’oublie jamais d’aimer. Sonde ton cœur, regarde ce que notre amour, à ton père et moi, y à fait germer, et n’oublie jamais pourquoi il bat.

Une dernière chose, tu l’auras compris mais je préfère là aussi être claire. Aucune haine, aucun espoir de retour. N’emprunte jamais une voix sans issue qui ne te mènerait qu’à ta perte. Même si les évènements te semblent comme un écho, un signe à un espoir fou, ne les écoutent pas et accepte ce qui est la vie. Ne prend jamais de chemin ténébreux par amour, car tu le tuerais. Reste toi-même, et garde au fond de ton cœur ce qui te semble perdu, sinon, même ça tu risque de le perdre, et çà, je te l’interdit.

Adieu mon ange, Altana un jour nous rassemblera de nouveau, ne perd jamais espoir.

<Un vélin glisse vers le sol et s’y pose sans bruit. Le seul écho de vie dans la petite Mog ce sont des larmes. Des larmes qui semblent avoir étés retenues pendant des années. Tant d’années. Une Hume est étendue là, à la vue de tous dans l’embrasure d’une porte ouverte. Son visage tordu de douleur et de souffrance. Et elle sanglote. Elle sanglote comme le ferait un enfant. Elle sanglote comme si jamais rien ne pouvais l’arrêter. Elle sanglote comme si sa vie venait de s’arrêter ou … de commencer.>
Intervention de Falkhen
[HRP] Falkhen est un mage qui en pince un peu pour Yris, il faut le dire ^^
Je me permet donc de mettre son intervention [/HRP]

Les rayons du soleil pointent timidement à l’horizon. Ils viennent colorer chaleureusement les façades de Jeuno qui se réveille peu à peu.

Il est encore tôt, mais la ville est déjà animée. Tandis que certains s’acharnent à nettoyer la devanture de leur magasin, d’autres, assez courageux pour se lever aux aurores, viennent acheter leurs provisions dans l’espoir d’avoir la primeur sur les produits en vente.
A la maison des ventes, un groupe de personne vocifère pour exprimer leur mécontentement devant les taxes que le Duc prélève sur chaque transaction. « Elles ne cessent d’augmenter » crient les uns, « c’est inadmissible » crient les autres. Ils savent que les gardes du Duc vont arriver pour remettre de l’ordre dans tout ça, mais qu’à cela ne tienne. C’est leur manière de se sentir vivant.

Je pourrais râler moi aussi. Il m’arrive souvent de le faire. Mais pas aujourd’hui. J’ai mieux à faire… Bien mieux. Je vais voir Yris. Je vais probablement la réveiller. Elle ronchonnera, peut être tentera-t-elle de me frapper. Puis, quand je lui aurai demander de me rejoindre pour s’entraîner avec moi, elle acceptera le sourire aux lèvres. J’en suis certain.
Peut être que j’aimerais qu’il y ai plus que ces séances d’entraînement entre nous. Je ne me pose pas la question. Elle me suffisent amplement. Je suis heureux quand je suis avec elle, voilà tout.

Je flâne accompagné de mes pensées alors que j’arrive au pont qui me mènera dans le quartier où se trouve la petite maison mog que loue Yris. Un jeune hume cours vers moi, affolé. Je m’arrête, surpris, mais il ne me voit pas. Il fait plutôt attention à ses arrières. Quand il voit que personne ne semble le suivre, il stoppe sa course.
« - J’vous jure, tu parles d’un métier, « C’est sans risque » il disait, « tu apportes des nouvelles alors les gens sont contents de te voir » …. « En plus c’est une demoiselle, qui sait » … Tu parles !! Le prochain coup il se débrouillera avec les cinglées !! »
Je baisse la tête, me retenant de rire. Je suis prêt à parier ma crosse de lumière qu’il parle d’Yris. Heureusement, il ne voit pas ma réaction, et part vers le centre de Jeuno.

Je traverse le pont et m’engage dans la petite rue. Je me demande, si cet hume parlait vraiment d’Yris, qu’elles sont mes chances pour que la jeune mage décide de me suivre si elle est de mauvaise humeur. Je vais être vite fixé. Je me présente à sa porte, rayonnant. Je lève mon poing pour frapper contre le chêne, mais au moment de toucher la porte, elle s’écarte d’elle-même, doucement, dévoilant la jeune hume, étendue sur son lit. Elle pleure. L’employé de la mog poste n’y est pour rien, c’est évident. Ce sont des larmes causées par une tristesse profonde.

J’hésite… Je n’ai qu’une seule envie, c’est de la prendre dans mes bras pour la réconforter. Mais elle m’en voudra probablement de l’avoir surpris dans cet état, elle qui attache tant d’importance à ce que nous la trouvions forte.
En proie à mon dilemme, je ferme les yeux. Je choisis de laisser mon cœur décider de ce qu’il faut que je fasse.

Quand j’ouvre les yeux, je suis au pied du lit d’Yris. Je la serre dans mes bras, tendrement, essayant de contenir ses tremblements…

Plus rien ne compte pour moi que cet instant.
Yris reprend la parole ...
<Perdue dans sa tristesse. Incapable de contenir les pensées qui traversent son esprit de façon chaotique. Yris est dans un autre monde, celui du chagrin. Ce monde dans lequel plus aucun repère n’a cour. Ce monde où rien n’existe vraiment, mais où pourtant tout est si réel. Un monde si vaste qu’il semble vouloir vous retenir à jamais, et qui procure une douleur qui elle est bien réelle. Yris est perdue, à tel point que la douleur qui fait trembler son corps comme une feuille ballottée au vent d’automne, ne la dérange pas. Elle souffre, comme si elle devait payer pour on se sait quelle acte ou pensée néfaste. Un monde qui ressemble étrangement à ce qu’elle a pu voir dans cet endroit que l’on nomme « les Crags », mais en pire.

Pourtant, voilà quelques instants, qu’elle va mieux, si tant est que l’on puisse tout simplement aller ou même être, dans un endroit pareil. Bien sur il serait illusoire de tenter de comprendre. Une onde, une aura, une douce chaleur, quelque chose l’aidait. L’âme humaine est trop petite pour contenir le souvenir d’un tel endroit, pourtant quand elle s’y retrouve confrontée, tout ressurgi subitement, comme une vague de néant qui balaye la vie réelle. Mais malgré tout, elle le sentait. Le supposait même au début, avant que cela ne s’impose à elle. Au fil du temps le sentiment se fait plus fort, et finalement son esprit entrevoit une lumière, un espoir.

Le sourd sentiment que quelque chose vous tire tant bien que mal vers le haut se transforme enfin en une douce chaleur corporelle. Encore quelques instants, et le souffle chaud se fait sentir, le souffle de l’autre. La chaleur continue son œuvre pour qu’enfin l’esprit émerge de son gouffre maudit. Puis le contact de l’autre, la sensation d’étreinte, mais alors … En fait oui c’est bien un être humain qui viens de la sortir de sa torpeur morbide. Elle se laisse envahir par cette étreinte rassurante, elle n’est plus seule. Au final, le réel reprend ces droits, et la douleur aussi, la tristesse, tout ce qui l’avais plongée dans son coma éveillée.

Elle sait désormais que quelqu’un l’enserre pour la maintenir dans ses bras, et lui transmettre ce lien qui l’a ramenée de ses pensées perdues. Elle se laisse faire. Elle se laisse envahir par le mieux être qui gagne très lentement du terrain, et que lui procure ce contact. Elle ne cherche pas à savoir, juste profiter. Depuis combien de temps, elle est bien incapable de le dire, mais sûrement une éternité. Et puis, parce que presque jamais dans se monde il en est autrement, le sens de la vie reprend ses droits. Oh bien sur les larmes coulent encore sur ses joues, bien sur aussi la douleur que lui procure sa profonde tristesse la fait encore souffrir, mais rien n’y fera, il faudra bien affronter tout cela.

C’est à se moment là qu’elle se retrouve, non seulement enserrée par des bras amicaux, mais pendue à l’aide de ses propres bras à se cou qui lui offre secours. Elle se sent soulagée. Lentement elle bascule dans la vie qui l’attend. Et au début, elle tente de savoir qui est venue pour elle. Une pensée qui peu sembler futile, mais qui pour elle et à cet instant précis, revêt une importance capitale. Elle ouvre les yeux. Les essuies tant bien que mal, sans relâcher son étreinte. Elle ne sait pas comment mais, il ne lui faut pas si longtemps pour être sure de l’identité de la personne. C’était Falkhen bien sur, sa ne pouvais être que lui.

Elle fait un rapide tour de la pièce, tout au moins de ce qu’elle peut en voir dans sa position. Elle voit la lettre gisant sur le sol, la porte ouverte, les badauds étonnés qui passent devant sa mog. Alors elle rassemble ce qui lui reste de force et essaye de prononcer dans un effort intellectuel violent, un mot.>

Merci.

<Celui-ci venait du fond de son cœur, et même s’il était mêlé à des reniflements et des restes de tremblements, il n’en était pas moins sincère.

Bientôt Yris se senti la force de relâcher son étreinte, de se libérer elle-même de celle de Falkhen, pour s’asseoir sur son lit, les yeux embués, fixés sur le bout de papier au sol. D’un coup elle réalise que la douleur est moins présente, presque passée. Sa respiration est redevenue calme et lente. D’un air triste elle fini par dire>

C’est une lettre de ma mère.

<Sans plus de détail, elle supposait qu’il comprendrait tout seul. Puis viens le moment où son esprit est redevenu capable d’analyser les choses. Alors elle se rend compte du spectacle qu’elle vient d’offrir à cet homme. Elle se rend compte de cette fragilité qu’elle tente de fuir ou de combattre de toutes ses forces. Elle se rend compte surtout à quel point elle a eu besoin de cette étreinte pour se sortir de son état. Elle avait été un instant … Faible. De cette faiblesse qu’elle haï et qui lui fait si peur, la peur de ne pas avoir le courage. Maintenant il savait, elle avait failli devant lui. Alors elle se tourne vers lui, plonge son regard dans le sien, dur, prêt à tous les sacrifices, comme si elle ne portait plus aucunes traces de sa défaillance. Elle le regarde fixement, oubliant son visage déformé par la douleur, ces yeux rouges presque écarlates, ces cheveux hirsutes, oubliant tout ce qui témoignait de son état lamentable d’il y a quelques instants, et lui dit avec un aplomb improbable : >

Tu voulais quelque chose ?
Elle était perdue. Elle cherchait le chemin, errant dans le désespoir infini. Elle n’avait pas encore conscience de ma présence. J’essayais de la maintenir debout, mais ses pleurs et ses tremblements me rendaient la tache difficile.

Malgré tout, je gardais mon calme… J’étais serein. Peu importait la raison pour laquelle elle était si triste. J’étais là et plus rien ne pourrait lui arriver désormais. Il faudrait d’abord me passer sur le corps pour tenter de lui faire du mal. J’étais invincible.

Je la soutenait, par mon corps et par mon âme, et soudain, je sentis qu’elle n’y était plus indifférente. Elle réagissait à mon étreinte. Puis elle-même s’accrocha à mon cou, brutalement, comme pour ne pas tomber plus bas dans un précipice dont on ne peut voir le fond.

Ses larmes ne cessaient de couler. Elle combattait sa tristesse. Ce n’était pas un ennemi facile à vaincre. J’essayais de l’encourager mentalement. M’entendait-elle ? Je n’espérais rien d’autre à cet instant.

Ses tremblements se firent moins fort, cessèrent presque. Elle se mit à bouger la tête, doucement, contre mon cou. Elle revenait à la vie… Elle revenait à sa vie.

« -Merci. »

Ce mot résonna. Non seulement je l’entendis, mais je le ressentis aussi. Tout son être me remerciait de ma présence. C’était comme… une vibration.

Elle me lâcha le cou. Je la sentais désormais plus forte, capable de tenir debout sans mon aide. Je la laissais se libérer de mon étreinte.

« - C’est une lettre de ma mère. »

Je suivis son regard et découvris le papier, responsable de tout les maux. Elle ne m’avait jamais parlé de ses parents. Que racontait sa mère dans ce pli pour la mettre dans un tel état de tristesse.

Je reposai les yeux sur Yris. Affolé, je tendis la main vers elle, comme pour essayer de la retenir encore quelques instants avec moi. Je la perdais… Je connaissais par cœur ce regard. Elle tourna la tête à gauche, puis à droite, écarquilla les yeux. La belle mage venait de se rendre compte de l’état de faiblesse dans lequel elle se trouvait peu de temps auparavant. Et pire que tout, j’avais assisté à cela. Elle posa les yeux sur moi. Il n’y avait plus que de la colère et de la honte dans son regard.

« -Tu voulais quelque chose ? »

C’est à cet instant que je récupérai l’usage de tout mes sens. Le rêve était terminé. La réalité se rappela à moi brutalement. Le bruit de la rue derrière nous, les badaux qui jetais un œil dans la petite maison mog pour savoir ce qu’il se passait, le froid de l’atmosphère… J’avais occulté tout ça pour ne plus me concentrer que sur la tristesse d’Yris.

Je baissais la tête et fermais les yeux. Ce que je voulais… J’étais venu ici pour proposer à Yris de venir s’entraîner avec moi. Mais au fond, ce n’étais qu’un prétexte parmi tant d’autres pour pouvoir passer du temps avec elle. Un prétexte parmi tant d’autres pour ne pas avoir à regarder la réalité en face. Je l’aimais, tout simplement.

Je relevai la tête, ouvris les yeux, et la regardai. Puis je me retournai et marchai vers la porte entrouverte. La main sur la poignée, j’étais prés à me replonger dans les rue froides de Jeuno.

« -Ce matin, j’ai eu envie de voir Yris. J’aime le temps que je passe avec elle plus que tout. Quand je suis arrivé ici, je l’ai trouvé, mais elle pleurait. Je ne sais pourquoi elle était dans cet état, et à vrai dire, si Yris décide que cela ne me regarde pas, je me moque de savoir. J’étais là pour la consoler et c’est tout ce qui comptait pour moi. Mais elle est partie. Trop vite. Je n’ai pas eu le temps de lui dire quoi que ce soit. »

J’écartais la porte afin de pouvoir passer…

« -Si jamais tu la croises, dis lui qu’elle compte plus que tout pour moi… »
Tout se brouille soudain. Le cerveau de la jeune et impétueuse mage fonctionne à plein régime. Le temps est si court, et la décision lui semble si cruciale. A se moment elle se sent littéralement écartelée.

Comment pardonner à ce Hume d’avoir assisté à se moment de relâchement et de faiblesse si intense. D’en avoir profité même, pour la … toucher, pour la prendre dans ses bras. Comment lui pardonner d’avoir osé, tout simplement. D’avoir osé quelque chose qui pour elle s’apparente presque à un viol. Oui comment, comment lui pardonner d’avoir pénétrer son intimité au moment le pire qu’il eu pu y avoir. Rien que pour cela elle se sentait en devoir de se ruer sur lui et le rouer de coups. Mais …

Comment rouer de coups celui dont la chaleur à soulagé votre désespoir. Comment en vouloir à celui qui fut là, au moment où rien n’aurait pu la soutenir autre qu’une tierce personne. Comment est t’il possible de ressentir autant de mauvaises choses envers celui qui a donner sans attendre en retour, en toute amitié. Comment enfin, avoir du ressentiment pour celui qui n’a pas posé de questions, prouvant ainsi son intérêt sans le moindre sous entendu ni calcul.

Elle devait pour une fois être honnête avec elle-même. Sans même s’en rendre compte, sans en avoir jamais ne serais-ce qu’envisager la possibilité, elle était bien obligée de l’admettre. Elle a apprécié l’aide à sa juste valeur. Et pire que tout, pire que la honte qu’elle ressent, elle a aimé cela. Rien que de l’admettre, était une torture pour son esprit rebelle et indépendant, mais son cœur lui, en était encore tout chamboulé.

Toute sa vie ne fut que lutte interne, renoncements et combats. Toute sa vie ne fut que sacrifices et devoirs imposés. Tout cela dans un seul but. Que ses parents, de là-haut, soient fiers d’elle. Rien n’avait jamais compté d’autre, rien n’était jamais venu perturber sa quête, servi par une force de caractère presque inébranlable. Comment cela était t’il possible. Jamais elle n’avait envisagé ressentir ses choses. Elle devait réagir promptement, mais pas n’importe comment.

Une des choses pourtant, que toutes ces années lui avaient apprises, c’était une confiance en elle que rien ne pourrait briser. Elle se savait capable de faire les bons choix dans les pires situations. Et là, elle était en plein dedans. Pas question pour elle d’abaisser les armes pour si peu. Elle avait déjà vu pire !! Mais aussi, elle sentait qu’elle ne devait pas laisser filer se sentiment, cette effluve inconnue mais agréable. Alors faisant confiance à son esprit, sans pour autant rabrouer ses sentiments, elle décide de réagir. Pas question de rien lâcher, ni ce qu’elle avait toujours été, ni ce qu’elle pourrait devenir. Sa décision était prise. Elle tourne la tête vers Falkhen, déjà sur le pas de la porte, et elle lui dit, retenant le moindre sentiment qui pourrait filtrer dans le son de sa voix :

< Tu as raison, attend dehors. Il n’est ni question que je sorte dans cet état, ni que tu en vois plus que ce que tu as déjà vu. Je ne serais pas longue. Et je vais te faire voir ce qu’est un VRAI mage noir !!>

Alors elle se lève sans se retourner, et se dirige vers son petit meuble de toilette. Ne sachant pas vraiment ce qu’elle souhaitait le plus, quand elle rouvrira cette porte, mais une chose était sure, elle expérimentait des phénomènes bien déroutants, elle allait devoir faire encore plus attention à l’avenir.
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