BG Jack - Prélude 2e Partie

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Bien le bonjour aventurier.

Il est des histoires différentes, à la fois sombre et passionnante.
Laissez moi vous conter celle de Charon Harhamrar, devenu Jack. Laissez moi vous conter l'histoire d'un homme sans passé, d'un repenti et de Ullarun, dit Pum, nain sans cité mais non sans gloire.


Jack - Prélude

La balle fit éclater le coin de la caisse derrière laquelle était blotti Kvàr.

-T’l’as au moins ? Rassure moi ? Lança le géant kislévite à son compagnon.

De l’autre côté de la cale, aplati derrière un amas de corde, Charon le regardait en souriant.
Le géant kislévite se risqua à jeter un coup d’œil vers la proue du navire. Une seconde détonation retentit. De nouveaux bris de bois éclatèrent à quelques centimètres de son visage. Il était ivre de rage.

-J’en ai marre d’attendre et même si ils savent pas encore viser, à force d’entrainement, vont finir par y arriver. Puis pourquoi c’ t’jours moi qu’on vise. Faut s’bouger d’là et vite ! Ajouta t’il.

D’un regard complice, comme un seul homme, Kvàr et Charon pivotèrent sur le côté et bondirent en avant. Ils foncèrent en direction des trois marins postés devant l’escalier d’accès au pont.
Une nouvelle balle vint siffler aux oreilles du colosse. Il jeta son lourd morgenstern sur l’ennemi le plus proche. Surpris, le contrebandier peina à se ressaisir. Dans un rugissement frénétique, Kvàr continua sa course et alla percuter son adversaire encore encombré. Le faciès du marin explosa dans un craquement d’os et de cartilages sous la puissance de l’épaule de son assaillant. Il sombra dans l’inconscience, projeté à quelques mètres de l’impact.
Charon, plus vif que son compagnon, était déjà en action. Un poignard jaillit de la main du spadassin. Il vint se loger dans la gorge du tireur, foudroyé par la célérité de son agresseur. Arrivé au contact, il tira sa rapière et se débarrassa promptement de son second adversaire d’un vif coup d’estoc.

Charon fixa son compagnon. Il arborait alors le même sourire.

-C’est ta tête. Dit le bretteur en souriant.
-Quoi ma tête ? Répondit le kislévite qui ramassait son étoile à deux mains.
-Pourquoi tu es toujours visé. Tu demandais. C’est ta tête. T’as une grosse cabine mon gars, donc tu fais une meilleure cible. Et je parle pas du reste. Ironisa le plus petit des deux soudards.

Kvàr fixa son compagnon, stupéfait, et se mit à rire.

-Bon et maint’nant, on fait quoi l’balafré ?
-Les derniers doivent sûrement nous attendre sur le pont. Tu te souviens combien on en avait compté ?
-Cinq, p’t-être six, pas plus. Répondit le natif des steppes.
-Bien, si tu peux donc avoir la bonté de t’occuper de l’écoutille avec ton fléau, qu’on sorte de là avant d’avoir tout les patrouilleurs des docks sur le dos.
-Ca c’est p’reil, t’jours les mêmes. Cracha-t-il en dévastant la trappe d’un puissant moulinet de son étoile du matin.

Ils se ruèrent sur le pont. D’une seconde arabesque, Kvàr enfonça le thorax du premier marin à sa portée, surpris de voir le géant sortir aussi facilement des entrailles de sa caraque. Charon profita de la terreur suscitée par son compagnon. Il chargea pour se frayer un chemin vers la passerelle d’amarrage. D’une botte rapide, il enfonça son fer jusqu’à la garde dans le flanc de l’adversaire qui lui barrait la route.

-Tu vas te hâter lourdaud. Regarde là-bas. Ce sont les torches de notre potence mon ami. Cria Charon en pointant le doigt vers l’est des quais.

Kvàr marqua un temps d’arrêt. Il fixa le levant, puis courut rejoindre son comparse qui avait mis pied à terre.

Il y’eut alors des cris, une détonation vive suivie d’un souffle, le feu, le bruit, la lumière. Il y’eut l’incompréhension, il y’eut cette porte de hangar. Puis il n’y eut plus rien.





-Est-il réveillé ? Demanda la jeune femme faiblement.
-Oui, nous l’avons fait transféré ici et vous avons fait quérir dès les premiers signes. Comme vous le souhaitiez. Répondit le médecin, un petit homme grisonnant, dépassé par son age, mais dont le regard ne semblait rien avoir perdu de son éclat.
-Etes-vous certain de son état ?
-Aussi certain qu’on peut l’être Ana.
-Je n’aimerai pas …
-Aussi certain qu’on peut l’être Ana.

Tête baissée, il leva les yeux pour la fixer, sa certitude maquillée sous d’épais sourcils blancs.

-Bien, laissez nous maintenant.

Le vieil homme sortit, laissant la prêtresse seule dans la pièce. A l’autre extrémité de la salle carrée résidait un lit. Il baignait dans la lumière de grands vitraux venus quadriller chaque mur.
Ana traversa la pièce en direction de la couchette et vint s’asseoir sur la chaise installée juste à côté.
Un homme la fixait, allongé sur sa couche. Il détaillait chaque mouvement, chaque détail de la jeune femme. Elle était grande et pleine d’assurance, lovée dans une soutane blanche que venait trancher une ceinture de soie rouge. De longues boucles blondes cascadaient sur ses épaules. Un nez troussé maculé de petites tâches brunes et des lèvres pulpeuses trahissaient sa jeunesse.
Elle observa à son tour l’homme devant elle qui se redressa.

-Bonjour. Vous a-t-on dit ou vous vous trouviez ? Non bien sur. Vous êtes à Nuln, dans une chambre privée, d’un établissement privé. Vous connaissez déjà le docteur Moëb, quand à moi, je serai Ana. Selon lui, vous avez perdu la mémoire suite à cet, hmm, accident. Vous ne vous souvenez vraiment de rien ? Ni qui vous êtes, ni pourquoi vous êtes ici ?

___________________________________________________________________________________

(Suite)

Elle marqua un temps d’arrêt et prit une grande inspiration. Elle tenait dans sa main un grand carnet de cuir tanné, relié par une cordelette de tissu ocre. Le relief était craquelé et la couverture vierge. Elle l’ouvrit.

-Non, évidemment … Elle respira profondément à nouveau. Hé bien commençons. Vous vous prénommez Charon Harhamrar et vous êtes né ici même, à Nuln. Votre père, Igor Harhamrar, était un artisan et pas des moindres. Il était en effet le fabricant officiel de masques de bals et de cérémonies du tout Nuln. Il traitait avec la comtesse électrice elle-même. Avouons-le, elle en fait une consommation excessive. Votre père aurait épousé une estalienne du nom d’Elena, votre mère. Mon dossier est très bref à son sujet. Votre père est mort il y’a maintenant six années. Il a été tué lors d’un cambriolage perpétrer en sa demeure, sur les hauteurs de la citadelle. Un quartier difficile d’accès. L’enquête a révélé qu’il avait été tué par un professionnel et pas un de ces rats de la « rue des passes » ou du « quartier de la coursive ». Un homme qui savait quand venir, comment y pénétrer, ou chercher et quoi prendre. Pour tout vous dire, même si le responsable n’a pas encore été arrêté depuis, vous êtes le principal suspect. Vos dettes de jeu ont été mises à l’ordre du jour. Et si ce n’est pas vous, c’est sûrement l’un de vos créanciers.
-Moi ? Mais …

Avant d’avoir pu dire un mot, la sigmarite le coupa. Elle semblait irritée par sa tâche. Elle la dégoûtait. Il la dégoûtait.

-Laissez moi terminer et vous saurez le pourquoi, repris-t-elle excédée. Très jeune et personne ne semble savoir pourquoi malgré nos recherches, insista-t-elle, vous quittez Nuln et votre père. La présence de votre mère n’est déjà plus mentionnée à cette période. Mon dossier vous retrouve un an plus tard parmi une troupe de saltimbanques, la troupe « doigt d’or ». Vous développerez parmi eux votre science du lancer du couteau et votre agilité. Vous y rencontrerez également votre premier amour, une certaine Céleste. Vous quittez cette seconde « famille » à l’âge de 20 ans. La raison nous est inconnue. Vous devenez alors joueur professionnel, puis duelliste, mercenaire avec un penchant pour l’assassinat. L’empire vous connaît de nombreux crimes.

Ana débuta une longue liste de sombres affaires de meurtres, de complots et de trahisons mais Charon n’entendait déjà plus. Il écoutait cette femme lui raconter ce qu’avait été sa vie et il la haïssait pour cela. Ce n’était pas possible, cet homme, ce n’était pas lui. Il ne parvenait pas à rompre la cage de gromril dans laquelle semblait s’être enfermée sa mémoire. Perdu dans ses tribulations, quelques bribes du discours d’Ana perçaient le voile de sa perdition. Des mots comme « égorger », « viol », « profanation », « peur » et « être maléfique » lui bourdonnaient aux oreilles.

Il revint à lui, à la réalité, à cette femme à son chevet.

-J’ai encore pleins d’anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres vous concernant mais nous avons peu de temps reprit-elle. Cela fait maintenant cinq ans que l’on vous connaît cette vie. Vous êtes traqués et recherchés dans à peu près tous les coins civilisés de notre saint Empire. Vous comprenez donc aisément là ma joie de pouvoir converser avec vous. Vous aviez un compagnon, un certain Kvàr. Une brute plus proche de la bête que de l’homme qui nous venait du Kislev. Vous sembliez le considérer comme votre frère. Vous avez fait sa connaissance lors de la campagne des « sept collines » menée par le comte électeur Theodoric Gausser de l’Averland.
-Excusez-moi mais …
-Non, nous avons dit plus tard les questions. Vous en avez, nous en avons.
-Nous ?

Elle s’arrêta, soupira à nouveau, et reprit. Elle tourna un nouveau feuillet.

-Cela nous amène au pourquoi. Il y’a maintenant une semaine jour pour jour, vous avez tenté, vous et votre « frère », de voler une idole d’onyx. Cette pièce unique était cachée au sein des marchandises d’une caraque des Royaumes Frontaliers. Comment l'avez vous su, mystère. Avec la finesse qui semble vous caractériser, vous avez exterminé la quasi-totalité de l’équipage de cette nef pour vous emparer de l’objet. Seulement, vous avez raté votre sortie. Enfin si l’on peut dire. Un feu s’est déclaré dans la cale du bateau. Il a gagné le reste des marchandises. Plusieurs fournitures destinées à l’académie d’ingénierie s’y trouvaient. La suite vous amène plus ou moins ici. Le souffle vous a projeté contre l’arcade d’un hangar et vous a laissé plusieurs séquelles. La première est votre perte de mémoire. La seconde, plus incongrue, concerne vos cheveux. Notre médecin, M. Moëb ne l’explique pas. Votre amnésie, elle, semble totale.

Elle s’arrêta. Ses yeux semblaient s’être adoucis. Si l’assassin à qui elle avait à faire la répugner, elle éprouvait de la compassion pour l’homme maintenant assis devant elle. Charon passa la main dans ses cheveux et sur son visage. Il tentait par le contact physique de retrouver une identité, à tout prix, même celle-ci. Il semblait perdu, égaré. Il étouffait. Sa main s’arrêta sur une cicatrice, une entaille. Son doigt glissait, comme pour en appréhender la taille, l’étendue.
Il resta figé ainsi, oubliant le temps, occultant Ana.

-Bien, il me semble que ça suffit pour aujourd’hui. Nous nous reverrons demain.

Charon ne vit pas sortir Ana. Il n’entendit pas ses bottes frapper les dalles ni la porte se verrouiller. Il n’entendait plus.

(la suite du prélude bientôt)
sympas Jack , vivement la suite .

juste un truc:
Citation :
Charon, plus vif que son compagnon, était déjà en action. Un poignard jaillit de la main du spadassin. Elle vint se loger dans la gorge du tireur, foudroyé par la célérité de son agresseur.
y'a pas un soucis là, mais cela peu être moi qui ai mal lu ou interprété.

bonne continuation.
Citation :
Publié par blaskos
sympas Jack , vivement la suite .

juste un truc:
y'a pas un soucis là, mais cela peu être moi qui ai mal lu ou interprété.

bonne continuation.
Wep, merci, à force de lire et relire, on voit plus les choses.

Un petit changement de dernière minute entre dague et poignard.

Sinon, si ça peut paraître confus au départ, c'est volontaire, la deuxième partie du prélude vous éclaircira tout ça.
Citation :
Publié par Moymoy
Je t'ai fait mes commentaires sur msn, j'aime ton style malgré des tournures souvent trop longues, et j'ai hâte de lire la suite
Autant je suis d'accord sur la taverne, c'était volontaire, autant ici, moins.

Juste qu'il existe une énorme différence entre un récit écrit à la première personne et une narration pure.

Enfin selon moi.
Prélude, la suite.
La 2e partie du prélude est ajoutée.

Elle est à lire sur le post initial, après le trait.

En espérant que ça vous plaise et qu'il commence à vous éclairer sur le récit.
toujours aussi bien pour moi. vivement la suite.

ps: je vais encore être un peu "chiant" mais ne faudrait-il pas un " ?"
Citation :
Comment avez-vous eu vent de cette information, mystère.
Citation :
Publié par blaskos
toujours aussi bien pour moi. vivement la suite.

ps: je vais encore être un peu "chiant" mais ne faudrait-il pas un " ?"
Content que ça te plaise.

Pour le point d'interrogation, non, c'est une fausse question en plein dialogue. Ana ne pose pas la question, elle relate des faits, elle n'attend pas de réponse.En gros, je pouvais remplacer par: "Comment avec vous eu vent de cette information reste un mystère", ou "comment vous l'avez su restera un mystère" (d'ailleurs c'est mieux ça). C'est limite une affirmation dans ma tête. Après grammaticalement, si c'est faux, je change mais je ne pense pas.

Sinon, cette deuxième partie t'éclaircit-elle l'histoire?

La 3e devant normalement, lever ce qui reste comme interrogations.
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