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"- Cé ki m'a kramé mon pote la boite de conserv'! Koman qu'j'vé faire moua manan pour boir du sang, s'pa avec un tas d'cendres k'j'vé y'arrivé moua!", s'exclama l'étrange bestiole. Elle ressemblait en tout point à un gobelin, hormis deux sur deux points : Elle était beaucoup plus petite qu'un gobelin et surtout, semblait éthéré.
"- Ba lé patt' l'gro, s'tu veu pas k'j'te crèvé!" s'écria-t-il quand il vit ma main se rapproché de lui. " té ptètr un gro gar' en armur' mé moua j'sui un d'mon mon pot'!"
Je resta septique devant cette affirmation. Pourquoi un démon prendrait-il une apparence aussi ridicule que celle d'un gobelin, un gobelin miniature qui plus est?
"- Pars de là misérable petite chose avant que je ne me décide à t'écraser ", lui lançais-je.
"- Y kram' mon pot' et y m'laiss' en plan kom sa, nan mé s'koi s'tout noir'? t'sé qu'Khakkekk y t'surveille? J'sui un d'sé d'mon pi t'sé k'j'peux t'aidé s'toua tu m'aide?"
"- Dégage vite de mon épaule si tu veux pas finir roti comme ton ami le troll, je n'ai que faire de toi..."
"- A oué? Ba cé s'kon va voir, t'va voir k'Khakkekk y veux k'choi avec toua!", s'écria la créature avant de me lancer un sort qui m'assomma.
J'étais sur une colline surplombant un champ de bataille immense sur lequel des milliers de soldats mourraient. D'un côté, les forces du Chaos, de l'autre, celle de l'Empire.C'est alors que je le vit. Un monstre titanesque, avançant vers les troupes de l'Empire en écrasant tout sur son passage, y compris les guerriers du Chaos.
"- t'as vu k'j'suis pa un nabot, tout noir'!", entendis-je derrière moi. "L'trè gro truc qu't'voi là ba et ba cé moua kan j'r'prends ma forme d'moniak'! J't'lé pa montré en vré parsk' j'pass pas inap'rçu kom sa. Cé Khakkekk k'm'a r'compensé parsk' j'étais l'plu for' dé gob'!
Je me retourna et recula d'un pas médusé en voyant que le petit gobelin n'était pas seul. Il était sur une épaule, l'épaule d'un Duc du Changement, un démon majeur de Tzeentch. Le démon pris alors la parole avec une voix glaciale.
"- Khakkekk est le nom du Grand Manipulateur chez les gobelins, et l'étrange gobelin que tu as rencontré est le seul gobelin à avoir atteint le rang de Prince Démon il y a bien longtemps."
"- Et oué, Kraz'Ki'Rosk cé l'meilleur!", s'exclama le gobelin.
"- L'Architecte du Changement veut que vos chemins se suivent. Telle est sa volonté."
Je me réveilla lentement. Combien de temps étais-je resté inconscient, je ne le savais pas mais le soleil c'était couché il y a un moment. Ma tête me faisait horriblement mal, conséquence avéré que j'avais de nouveau eu une vision de Tzeentch. Je me mit à cherché du regard le petit gobelin pour le questionné quand j'entendis murmuré à mon oreille :
"- S'moua k'tu cherch'?
Je sursauta, ne m'attendant pas à voir le gobelin nez-à-nez avec moi.
"- Ba koi? t'surpris k'j'puiss m'téléporté? J'suis un d'mon mon pot' j'te rappèl'!
"- Pourquoi Tzeentch veut-il que tu m'accompagne? Je ne comprends pas...", me dis-je à moi-même.
"- Toi té tout' neuf parske sinon t'soré k'les plans d'Khakkekk y sont vach' de dur', et k'le seul truk cé k'tu dois suivr' s'ki dit pour d'venir un boss kom moua!"
"- Sous cette forme tu n'es d'aucune utilité pour moi, pourquoi ne reprends-tu pas ta forme démoniaque?"
"- Etr' un d'mon s'kool o débu mais cé mieux d'glandé en attendant la bouf' après. Pi jé une idée pour qu'on soit potes tout lé deux!"
"- Je t'écoute", dis-je d'un ton las.
"- J'peux y entré dans ton kikoup kom sa j'bouffré dé gen et toi ton kikoup et s'ra trop for'!"
"- Tu veux que je t'emprisonne dans mon épée pour aspirer le sang de mes victimes et renforcer mon pouvoir? C'est une épée de mauvaise fracture, se serait du gâchi d'enfermer un puissant démon de Tzeentch à l'intérieur..."
"- Nan mé t'a rien compris tout noir'! J'peux sortir et rentré dans tout lé kikoup k'j'veux! Pis j'peux être en même temps dans ton kikoup et sur ton épaule, s'pas kool sa mon pot'?"
"- Et tu ne pourrais pas seulement entré de mon épée, j'ai pas envie de t'entendre toute la journée."
"- S'Khakkekk ki m'a di d'te suivr', pas moua alors s'té pas content t'a ka lui kauzé!", s'écria Kraz'Ki'Rosk.
"- Oui, si seulement je pouvais lui causer...", me lamentais-je.
Après avoir intimé à Ki'Rosk qu'il était dans son intérêt de rentrer dans l'épée et de ne plus parlé, je m'en retournai à ma tribu. Kruger fut surpris de me voir revenir et ne s'en cachait pas :
"- J'ai bien cru qu'un troll t'avait dévoré Elmorak, cela fait deux jours que tu avais disparu."
"- Un tas de problèmes m'est tombé sur le dos. Et dans ce tas, il y avait effectivement un troll, mais aussi un gobelin, un prince démon, et un démon majeur."
"- Tu ne vas pas me dire que tu t'es battu seul contre tout cela, je ne te croirais pas. Notre sorcier raconte moins de balivernes que toi.
"- J'ai tué un troll, pour le reste, tu ne peux comprendre."
"- Et je ne chercherais pas à savoir ce qu'il en retourne. Nous devons nous préparer Elmorak. Tu dois survivre au rite de passage qui ferra de toi un guerrier du Chaos à part entière. Nous ne pouvons laisser des faibles rejoindre notre tribu."
"- C'est donc pour cela que tu m'as envoyé "découvrir la faune", pour me préparer?"
"- Pour te préparer? C'est loin d'être suffisant pour t'avoir préparé mais j'espère que tu en as profité pour mesurer ce qui t'attends."
"Ne t'inquiète pas pour moi, Tzeentch me protège."
Je passa le reste de la semaine or du camp, pour m'entraîner sans risque que l'on surprenne mon épée crier "Kool mon pot' " ou bien "S'doit fair' mal sa! ". L'avantage d'avoir Kraz' qui vous tape sur le système pendant 7 jours est que cela accrue votre capacité de concentration. Au début de mon entraînement intensif, il fallait que je focalise toute mon attention sur le corps d'un troll en ayant les yeux fermés pour lui faire prendre feu alors que maintenant j'arrivais à mettre le feu à n'importe quelle créature sans avoir à fermer les yeux et à rester immobile à un endroit. J'avais décidé de me faire la main à l'utilisation de l'épée à deux mains, arme plus dur à manier en soi qu'une simple épée courte. Mon petit démon était ravi de changer de ce qu'il appelait "Kikoup" , il préférait l'épée à deux mains qu'il appelait "Grokikoup". J'étais moins habile avec cette arme et j'étais plus exposé aux attaques mais l'épée, combinée avec l'enthousiasme de Ki'Rosk était d'une puissance dévastatrice. Je n'avais même plus à brûler les trolls pour les tuer, une seule attaque suffisant amplement. Je réussi même à battre en duel un Sanguinaire de Khorne, que je dus tuer par la suite, le démon n'était pas à même d'accepter sa défaite. Je réussi facilement à battre en duel tout les membres de ma tribu, qui furent impressionné par mes progrès. C'est après cela que Kruger s'avança vers moi et me dit :
"- Il est grand temps que tu me défi Elmorak, nous verrons bien qui de nous deux est le favori de Tzeentch ici!"
Derionth s'élança sur moi, en faisant tournoyer sa hache. J'esquivai sa première attaque sans trop de difficulté et pris l'initiative ensuite. Kruger avait beaucoup de mal à parer mes attaques malgré son bouclier à cause de la puissance des coups que je lui assenais. Je savais ce qu'il comptait faire. Comme moi contre le premier troll qui frappait beaucoup trop fort pour moi, il allait essayé de trouver une parade. Bien que m'attendant à ce qu'il se rebiffe, je ne m'attendais cependant pas à ce qu'il utilise la magie, il me lança un sort qui me frappa à la jambe et qui me déstabilisa. La douleur était horrible au niveau de ma jambe, j'avais la sensation qu'elle brûlait jusqu'à atteindre l'os bien qu'il n'en était rien. Je brandis mon épée à deux mains pour parer le coup de hache, ce que je fis avec beaucoup de difficulté. Kruger frappa avec sa hache, encore et encore, mais je tenais bon et je savais qu'il était grand temps de mettre un terme à ce duel. Je sauta en arrière pour me dégagé du combat et je lança un puissant sort de feu. la flamme toucha le sol au pieds de Kruger qui avança d'un pas et fut entouré par un cercle de feu. Il ne pouvait plus savoir de quel côté j'allais arrivé, alors je m'approcha lentement de lui, le feu nous séparant. Je tendis alors mon épée, qui se glissa juste en dessous de sa gorge.
"- Tu es un vrai prodige Elmorak, arriver à maîtriser les armes et la magie à un tel niveau est loin d'être anodin, même pour un serviteur des Dieux Sombres.", lança Derionth, alors que j'abaissais mon épée et que les flammes disparaissaient. "Tzeentch à prévu de grandes choses pour toi...Tu m'as battu en duel, tu es donc maintenant le chef légitime de la tribu, nous te suivrons partout où tu iras."
"- Je n'ai ni le temps, ni l'envie d'être votre chef de tribu. Tu es très bien à ce poste Kruger, tu veille sur les tiens et tu as une certaine compassions pour eux, ce qui n'est pas mon cas. Tu m'a appris la voie de Tzeentch et ta tribu m'a accueilli, je ne peux vous gouverner. Considère çà comme le remboursement de la dette que j'ai envers toi..."
"- Tu as peut-être battu tout les membres de la tribu mais tu n'es toujours pas un guerrier du Chaos, tu dois réussir le rite pour le devenir. Mais je n'ai aucune inquiétude pour çà, ce sera une mission agréable pour toi."
"- Et en quoi consiste-t-elle?"
"- Tu le verras bien assez tôt..."
Kruger et moi étions en route pour le Sud, à la frontière entre le royaume de Kislev et Norsca. L'épreuve que je devais accomplir était de battre un prêtre-guerrier de Sigmar et de tuer tout les habitants d'un village à moi seul... J'avais déjà beaucoup tué depuis que Derionth m'avait amené dans son clan, barbares de tribus rivales, diverses créatures rodant autour du camp, et évidemment, des trolls mais je ne m'étais jamais encore attaqué à des habitants de l'Empire. Je savais déjà parfaitement où se passerait cette épreuve. Mon village d'enfance... Il avait été reconstruit quelques mois après l'épuration sauvage qu'avait mené le Répurgateur et ses soldats qui avait coûté la vie à mes parents. Kurger avait installé notre campement dans la forêt où je l'avais rencontré pour la première fois, qui était proche de mon ancien village. "- Je vais t'attendre ici, viens me chercher quand ce sera fait que je voye si tu as vraiment relevé ton épreuve...", me dit Derionth. "Il est grand temps que tu y aye." Je me mit en route et sorti rapidement de la forêt. Kraz' était sorti de mon épée et c'était posé sur mon épaule comme à son habitude. Il était très enthousiasme à l'idée que je massacre un village de paysans qui ne demandaient rien à personne et était impatient que je me mesure à un guerrier-prêtre de Sigmar. "- S'ta un prob' avec l'aut' naz' ki kroi pa en Khakkekk, j'sré avec toua, t'sé k'si on m'gonfle tro ba moua j'ékraze tout l'monde, sa m'saoul les prêtres ki s'la joue, y m'font pencé à une gob' chamane ki m'kozé un jour et k'j'é...", je le coupais heureusement à temps : "- Ferme-la un peu et rentre dans cette épée avant que je reconsidère notre marché. J'aime pas quand tu raconte ta vie.", lui lançais-je froidement. Le petit Ki'Rosk n'avait pas l'air d'avoir apprécié et se tu jusqu'à mon arrivée dans le village. Il faisait nuit et peu de personnes se trouvaient dans les rues pourtant je ne pus passer longtemps inaperçu. Une fermière m'avait vu au loin et était parti en courant et en hurlant réveillant ainsi tout le monde. Je me retrouvais ainsi encerclé par une centaine de villageois armés de fourches, de petits falchions et de torche. "- T'voi k'j'peux pa t'm'barré 2 minut' san k'tu t'mete dans l'pir' dé bordel!", me souffla Kraz' qui était réapparu sur mon épaule avec une un grand sourire découvrant toutes ses dents jaunâtres." t'veu k'j'en bouff un ou deu pour t'aidé?" "- Ce n'est pas une poignée de paysans qui vont m'arrêter", lui lançais-je. "Retourne dans cette épée si tu veux vraiment te nourrir de leur sang..." Les villageois allaient me sauté dessus pour m'immobiliser mais je ne comptais pas me laisser faire. J'avais une mission et je devais la mener à bien... Ces pathétiques humains hurlaient de douleurs, des flammes ayant jailli sous leurs pieds, commençant lentement à les brûler. La magie de Tzeentch est toute puissante... Alors que je nourrissais mon épée du sang des innocents qui m'avaient encerclé, je senti qu'un servant de Sigmar approchait. Il ne manquait plus qu'une chose à réduire à néant pour être élevé au rang de guerrier du Chaos, et celle-ci venait à moi... l'Architecte du Changement était avec moi, cela ne faisait aucun doute. Un guerrier-prête s'avançait tranquillement vers moi, je le voyais maintenant et je me mis à marcher dans sa direction, lentement, comme lui. Il se figea devant moi et me jaugea du regard. Il était plus petit que moi et était plus vieux, mais je savais que cet adversaire restait tout de même dangereux. "- Depuis quand les forces destructrices du Chaos envoient-elles des novices attaquer seul l'Empire? Sont-elles affaiblies à ce point-là?", me dit-il calmement en me regardant sans ciller, plongeant ses yeux dans les miens. "- Tu vas très vite te rendre compte que je suis un guerrier aguerri et que tu n'es qu'une proie parmi tant d'autres pour moi, et que la volonté de Tzeentch guide mes pas." "- Ce démon arrive toujours aussi bien à manipuler les personnes avides de pouvoirs et de vengeance à ce que je vois. Je n'ai plus d'autres choix que de mettre un terme à tes méfaits, jeune hérétique." Ainsi s'engagea notre duel. Bien que mon ennemi n'était armé que d'un simple marteau, il me donnait beaucoup de difficulté. Il paraît avec une facilité déconcertante mes attaques alors que de mon côté j'avais le plus grand mal pour éviter le plus faible de ses coups. Une chose était certaine, il avait déjà combattu des guerriers tel que moi. Cependant, il y avait une chose qu'il ne pouvait connaître dans les détails, c'était la magie du Grand Manipulateur. Je lui lançais donc un puissant sort de feu pour le déstabiliser et m'élançais pour lui porter le coup fatal qui le mettrait à bas. Malgré mes efforts, l'homme se retourna à temps et para avec son marteau une fois de plus. Ses yeux se mirent à briller comme si il était en feu ainsi que son marteau. Lui aussi savait utiliser la magie, mais une magie très différente de celle de Tzeentch. Heureusement pour moi, mon adversaire ne se doutait pas qu'un Prince-Démon se trouvait à l'intérieur de ma lame et que celui-ci n'appréciait pas vraiment qu'on le brûle. Mon épée se mit à dégager une aura d'un bleu intense et je sentais l'énergie de Kraz' qui ne demandait qu'à se libérer. Le guerrier-prêtre commençait à reculer tandis que je prenais l'ascendant sur lui. Il sauta sur le côté pour se dégager car il voyait son marteau qui s'effritait sous mon épée. "- Je t'ai sous-estimé. Qui aurait pu croire qu'un si jeune hérétique possédait déjà une arme démoniaque? Je vais devoir réellement me battre pour te tuer, jeune renégat.", s'exclama-t-il. Nous nous rendions coup pour coup, aucun de nous deux ne voulant perdre du terrain sur l'autre. Je finis par blesser mon ennemi, mon épée ayant ouvert son armure ainsi que son torse. Une longue trace sanglante s'était dessinée mais le vaillant guerrier me repoussa et continua le combat sans laisser paraître la moindre impression de douleurs. Cependant, au bout de dix minutes, il s'écroula sur le dos. L'empreinte qu'avait laissé mon épée sur l'homme semblait suinter un liquide noirâtre qui brûlait ce qu'il touchait. "- T'a vu sa mon pot'?Cé kan même vrémen kool de changer l'sang dé zennemi en truc qui krame! Kom sa l'mek y krève lentement mé y krève kan même!", ricana Kraz'Ki'Rosk. "T'a vu sa tronch à l'aut' naz' kan il a vu k't'été avec un super démon kom moua?" "- Je dois admettre que tu m'as été utile Kraz', cet adversaire était assez coriace." "- T'di sa parsk k'té un gro naz', stoo! Cé moi l'meilleur! Toi té loin d'arrivé à ma taille!" "- C'est certain, je suis loin de faire 20 centimètres de haut...", lui répondis-je avec un sourire en coin. J'allais cherché Kruger pour qu'il voit que j'avais réussi mon épreuve dans la forêt, mais celui-ci était juste à côté du village, non loin de là où j'avais combattu le guerrier-prêtre. Il paraissait satisfait et me dit : "- Tu as réussi ton épreuve, et tu as tué un guerrier-prêtre de Sigmar qui était un vétéran, un adversaire qui t'était de loin supérieur en expérience, mais il t'a sous-estimé, comme je l'ai fais. Je n'aurais jamais pu pencé que tu avais réussi à emprisonner un Prince-Démon!" "- Je ne l'ai pas emprisonné, il est juste lié à moi par la volonté de Tzeentch." "- Grav', si s'té pa Khakkekk ki m'avé di d'suivr s'blairo, j'l'oré kramé direkt après k'il aye massakré mon troll!" Kruger fut surpris de voir un gobelin brillant de 20 centimètres de haut apparaître sur mon épaule, et surtout, fut stupéfait d'apprendre que cette bestiole était un Prince-Démon, un des favoris de notre Dieu. "- Les voies du Grand Sorcier sont impénétrables...", soupira le guerrier du Chaos qui semblait envié le petit gobelin. "Allons Elmorak, il est temps pour nous de repartir pour le Nord de Norsca. Je ne tiens pas à m'attarder ici." Nous nous remîmes donc en marche vers le Nord. J'étais fier de moi, j'étais à présent véritablement un guerrier du Chaos, l'élite du Chaos... Je n'attendais plus que de servir les desseins de mon Dieu...
Chapitre 3 : Altération
Sur un petit chemin, non loin d'Erengrad
Nous nous étions mis d'accord, Kruger et moi, pour emprunter un chemin différent de celui que nous avions pris pour venir à mon ancien village. Au lieu de passer, comme nous l'avions fait à l'aller, par le milieu des terres du Nord pour rejoindre le royaume de Norsca, nous voulûmes longer la Mer des Griffes et ainsi réduire le long chemin qu'ils nous restaient à parcourir. Il nous avait fallu 2 mois pour parcourir les contrées séparant notre tribu de notre but et nous ne comptions pas faire un voyage de retour aussi long.
"- Tu sais Elmorak, je n'ai pas l'habitude de faire un aussi long voyage, nous avons déjà à nous occuper des trolls et marchands de l'Empire qui veulent s'approprier nos terres... Tu es le seul aspirant au rang de guerrier du Chaos à avoir subit un entraînement pareil et se déroulant aussi loin de chez nous."
"- Pourquoi être venu ici alors? Nous eûmes pu attaquer des ennemis de notre tribu qui s'aventurent non loin d'elle! Cela nous aurait épargné de longues semaines de traversée à cheval..."
"- Tu devrais le deviner, rappelle-toi que l'Architecte du Changement t'a à l'oeil. Nous devons d'ailleurs nous méfier, qui sait si il ne veut pas encore te tester sur le retour?"
"- Ne t'inquiète pas, je suis son Elu et je compte bien ne pas le décevoir..."
Les deux guerriers du Chaos traversèrent les forêts comme ils l'avaient fait pour venir afin de ne pas se faire repérer et changeraient d'itinéraire une fois l'Empire loin derrière eux. Deux serviteurs de Tzeentch ne seraient pas passés inaperçus sur les routes de l'Empire et bien que ses défenseurs comprennent en majorité des faibles et des lâches, ils n'en étaient pas moins nombreux.
Malgré que le chemin qu'ils empruntèrent soit le même, il y avait eu de grands changements depuis leur passage : Les forêts fourmillaient d'hommes-bêtes et de mutants qui étaient à l'accoutumé peu enclin à montrer leur présence, de peur d'être pourchassé puis massacré par des soldats impériaux. Kruger et moi nous posions tout deux la même question : Qu'est-ce qui avait rendu si téméraires ces parias? Notre chemin nous fit traverser un camp monté par des mutants.
Les hommes qui vivaient dans ce campement étaient plus ou moins lentement devenus des créatures du Chaos : D'anciens marchands, habitants de l'Empire, serviteurs de Sigmar qui s'étaient enfuis de leur village en découvrant avec horreur le développement de mutations qui n'auraient pas manqué de les faire brûler sur un bûcher si elles avaient été découverte par leur famille, leurs amis ou leurs voisins.
"- Ils ne se rendent pas compte que leurs destins étaient de servir les Dieux de la Ruine et non ce faux Dieu qu'est Sigmar", me dit Kruger. "Ils sont pathétiques, mais ils peuvent nous être utile."
Le chef de guerre descendit de sa monture une fois que nous fûmes au centre du hameau. Les constructions étaient primitives, de simples amas de bois et de boue. Les habitants étaient terrorisés de voir les deux guerriers et les observaient à travers les fenêtres de leurs imitations de maisons. Les rares qui étaient toujours dehors s'agenouillèrent et murmuraient des mots incompréhensibles. Je parvins à discerner quelques mots et comprit qu'ils priaient. Des prières à Tzeentch.
J'imitai mon mentor et me tins à ses côtés. Il observa longuement les bicoques et leurs occupants, son regard s'attardant sur chacun d'entre eux. Il cherchait quelque chose ou quelqu'un mais je n'aurais sur dire quoi avant qu'il le trouvât. Il s'arreta sur un mutant à la peau serpentine sur laquelle plusieurs bouches garnies de petits crocs s'ouvraient et se fermaient, comme si elles haletaient.
Kruger avança vers lui et souleva le chef du camp qui bougeait ses bras et ses jambes d'effroi, battant l'air et jetant des regards apeurés à ses congénères tout en glapissant. Le guerrier du Chaos se mit alors à parler, sa voie rauque résonnant au travers des bois.
"- Je suis Kruger Derionth, chef du Crâne Pourpre et grand champion de l'Architecte du Changement. D grands choses se trament et je veux savoir lesquelles."
"- On sert aussi Seench, me faites pas mal", cria la créature avec difficulté, la main du chef de guerre serrant son cou. " D'autres gars comme vous sont venus et nous ont dit d'nous allier avec les hommes-bêtes et d'nous préparer à la guerre en attendant les armées du Chaos!"
"- Les armées du Chaos", répéta Kruger en écho. "Et qui est à leur tête?", demanda-t-il tout en resserrant sa main autour du coup du mutant.
"-Archaon", fut la seule chose qu'il réussit à articuler avant que le guerrier du Chaos ne le lâche. "Le Seigneur de la Fin des Temps" , continua-t-il en massant son cou meurtri. "Il est à la tête de la plus grande armée jamais vu et s'apprête à la faire déferler sur l'Empire."
Un silence lourd tomba après que Peau-De-Serpent eu prononcé ces mots. Le chef du Crâne Pourpre était pensif et je l'étais tout autant que lui.
Archaon. J'avais déjà entendu ce nom et ce, dès mon arrivée dans la tribu de Derionth. La rumeur voulait que ce soit le plus grand guerrier existant et qu'il était capable e battre des démons majeurs en combat singulier. Il paraissait aussi qu'il avait rassemblé les reliques du Chaos, qu'il avait été couronné par le Prince-Démon Be'Lakor de la Couronne de Domination et qu'il sillonnait les Désolations du Chaos afin d'unifier les tribus sous la bannière du Chaos Universel.
Si ce que disait le mutant était vrai et j'eu du mal à y croire, toutes ces rumeurs étaient en fait fondées...
"- Nous allons nous installer dans votre campement et attendre cette armée alors. Ces deux huttes", il pointa d'un doigt gantelet les deux habitations les plus grandes, "sont à moi et à mon camarade et ne t'avise pas de te plaindre si tu veux rester en vie."
Le chef du hameau tourna ses yeux en fentes vers nos chevaux avant de nous demander :
"- On peut manger vos chevaux? On n'a plus rien pour bouffer."
Le guerrier qui se dirigeait déjà vers sa nouvelle demeure se retourna et lança une de ses haches de jet qui trancha net deux des cinq bras de l'une des créatures du Chaos qui hurlait de douleur.
"- Vous avez quelque chose à manger maintenant. Si il arrive quoique ce soit à nos chevaux, je désosserais moi-même le responsable", dit calmement Kruger.
Nous nous demandâmes rapidement comment les mutants avaient-ils fait pour rester en vie plusieurs semaines dans ses forêts. Ils étaient incapables de chasser, ne sachant pas s'approcher silencieusement d'une biche et n'étant même pas susceptible de cultiver la terre. Derionth était attéré de voir à quel point ils étaient incompétent dans la moindre des tâches qu'on leur confiait, en particulier quand il s'agissait de trouver la moindre source de nourriture autres que les racines comestibles du sol. Pendant que mon chef faisait déblayé la terre d'une clairière de laquelle ils pouvaient espérer cultiver des légumes à une partie des indigènes, j'initiai les autres à l'art de la chasse. A la fin de notre première journée parmi cette foule, j'avais réussi, avec ceux qui m'accompagnaient, à ramener pas moins de 5 sangliers au bivouac et nous fîmes un bon festin. Les mutants étaient reconnaissants, n'ayant plus eu de repas pareil depuis des mois voir des années, pour ceux qui en avait déjà eu de tel. Il y avait assez de viande pour que tout le monde mange à sa fin pendant une semaine et nous les entraînâmes à se battre dès le second jour.
Si il y avait une chose pour laquelle ils étaient encore plus incompétents que la recherche de nourriture, c'était sans nul doute à se battre. Malgré que la plupart d'entre eux ait des mutations leur conférant un formidable avantage au combat, ils ne les utilisaient pas ou très mal et préféraient utiliser des haches de bûcherons ou des fourches qu'ils maniaient maladroitement. Nous leur montrâmes en faisant un duel l'un contre l'autre quelques bottes qui s'avéraient très utile au combat et la bonne façon de se battre avec une hache, Mais une chose me surprit, plus encore que d'avoir découvert une petite armée mutants incompétents au beau milieu de la forêt. Pendant notre duel, Kruger me surpassa largement et si cela avait été un véritable combat, j'aurais été rapidement mis en pièce par mon adversaire.
Kruger me confia plus tard qu'il m'avait laissé gagné pour que je ne sois pas sacrifié à Tzeentch,
"- Techniquement tu es un guerrier du Chaos," me dit-il, "mais tu n'es en fait qu'un apprenti. Tu as gagné tout tes combats grâce à une chance inouïe et non par ta maîtrise de l'épée. Tzeentch s'intéresse à toi et t'as confié un rôle important à jouer en ce monde, et je ne pouvais me permettre de faire échouer un plan du Grand Manipulateur." Il vida une chope de bière et ajouta :
"Tu es très prometteur qui plus est, il te manque juste de la pratique. Après tout, tu as débuté ton apprentissage il y a deux ans tout au plus alors que tout les membres du Crâne Pourpre y comprit moi sommes des guerriers nés, commençant à tuer dès que nous sommes en mesure de tenir une épée. Et j'ai vu que... Quoi? Qu'est-ce que tu veux?
Le chef du campement, qui s'appelait Peter, s'était lentement approché de Kruger et semblait vouloir lui parler, sans oser couper court à notre discussion.
"- Je... Je...," bafouilla-t-il la peur se dessinant sur son visage à la peau serpentine, "Je voudrais apprendre à être un véritable chef pour ma tribu, " fini-t-il par dire.
Kruger et moi échangeâmes un regard et je lui souris en lançant :
"- Il est tard mon ami, je vais vous laisser, vous risquez d'en avoir pour un moment!
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