Chanteroche, un rêve étrange

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Je n'ai pas pour habitude d'écrire des récits rp, qui de toute façon ne seront pas lu...

Mais bon là, j'ai pas pu m'en empêcher. J'ai fait un rêve étrange cette nuit. Comme ça arrive rarement. J'ai "vécu" quelque chose et j'ai voulu aujourd'hui en garder une trace écrite. Tout en l'écrivant à la troisième personne...

Bon, non je ne suis pas fou. J'espère juste que le récit en question prêtera à l'imagination.





" C’était une vallée secrète, encore épargnée de la convoitise des gobelins. Au plus profond d’une nuit d’hiver, en haut des sommets, le vent glacial balayait les épais flocons de neige avant de souffler les feux de garde, qui aussi imperturbables que la volonté des nains, se ravivaient en crépitant, illuminant la nuit de milles étincelles.



Derrière l’épais muret couvert de neige, sur une terrasse au plus haut de la forteresse naine, une silhouette fantomatique drapée d’un épais manteau claquant au vent, jouait avec un fusil à l’embout cuivré.

Guettant l’arrivé improbable d’une armée ennemie, le nain immobile et stoïque caressa affectueusement la crosse givrée, puis épaula l’arme, jetant un regard perçant dans la lunette de précision.

Un sourire dérida l’épaisse barbe brune quand il passa en revu de lointaines ombres trapues perdues dans le blizzard. Perchés sur les terrasses en contrebas, gravissant d’innombrables rondes escaliers et remparts, ou se frayant un chemin dans la profonde neige des sommets aux alentours.
Autant de gardes, d’amis, qui comme lui ne faisaient qu’un contre le froid brûlant de cette nuit éprouvante…




La tempête était finie, le jour était là.


Un pâle soleil d’hiver, lumière blafarde, réchauffait avec peine l’activité naine, pourtant fourmillante.

Le nain à la barbe brune, de repos après une telle veille, n’avait pas quitté sa terrasse et se prélassait au soleil tel un lézard.
Des voix rauques et le rire de ses camarades l’l'interpellèrent, il se leva, s’appuyant sur le muret et jeta un œil curieux à la terrasse d’en dessous.

Un groupe de nain s’amusaient à faire « sonner les roches ». Jeu étrange et difficilement explicable…
Qui consistait à projeter une grosse bille d’acier, de la même façon que les enfants jouent aux billes, mais à l’aide des deux index, en hauteur le long d’une rigole d’acier, avec suffisamment de force pour qu’elle heurte un morceau de roche terreuse suspendu plus haut.

Le choc pouvait émettre un son, plus ou moins fort ou mélodieux, qui selon les nains était la voix même de la terre.
Mais la plupart du temps, il ne se produisait rien, ou la bille retombait lourdement sans même toucher sa cible.
Seules des mains expertes pouvaient régulièrement faire sonner les roches.

Et le nain qui, sous les regards admiratifs de ses compagnons, jouait avec la bille était un vrai maître. Les sons s’enchaînaient, étrange musique caverneuse au aigus d’acier.
Notre nain descendit rejoindre le groupe en souriant, sous les rires des nains heureux d’entendre la terre.


Soudain, il y eu le Son.


Le maître lui-même laissa échapper sa bille d’émerveillement. Les nains étaient comme foudroyer. Jamais une telle pureté minérale n’avait était entendu.
Mais ce qu’ils entendirent n’était rien comparer à la mélodie qui avait pénétrer le cœur du nain brun. Ils avaient entendu. Lui, il avait écouté.

Le regard figé, immobile telle une statue, il ne pouvait se détacher de ce souvenir. Ses compagnons s’étaient dispersés depuis un moment, quand dans un frémissement il se mit en marche à son tour.


Mais il n’était plus le même.


Les jours, les semaines, passèrent. Et l’obsession de la bille et de la pierre terreuse grandit dans son cœur. Jouant dès qu’il le pouvait, s’instruisant auprès des maîtres sonneurs. Il n’avait de cesse de faire chanter à nouveau la terre pour parvenir au Son.
Sa maîtrise dans cet art lui gagna un grand respect de ses pairs… Ainsi qu’une grande inquiétude, nul n’arrivait à le détourner de sa folie, de cette quête impossible, incompréhensible…

Un jour accroupi face au jeu, sa fatigue était telle que la bille roula loin de ses mains, ses amis l’enjoignant d’arrêter. Mais il ne les voyait même plus.

Se jetant contre le jeu, affalé devant l’épais mur de pierre, les yeux exorbités et humides, le regard fou, il pleura, pria, supplia la terre de se faire entendre. Ses amis essayèrent de l’arracher à la paroi, quand brusquement il se releva d’un air perçant et illuminé.


Sans un mot, il disparu en courant dans ses appartements.


On le revit peu de temps après, portant hache, casque, bouclier, et épée courte. Et il quitta la montagne de ses pères d’un pas si résolu que même les nains en furent effrayés.






Il partit de par le vieux monde, de forteresses naines en bastions oubliés, se gardant de côtoyer les hommes pour préserver son honneur. La terre lui avait parlé et il avait en tête de lui donner les moyens de chanter.

Il devint maître inguinieur accumulant connaissances et richesses. Sa réputation grandissante parvint jusqu'à sa montagne natale, annonçant un retour proche et l’aboutissement de son projet.

Un projet si merveilleux, qu’il fit écho dans la mémoire des nains pour les siècles à venir, et gravé en lettrine d’or dans les grimoires des plus grandes familles.

Notre maître revint chez lui, avec cadeaux et récits, et la folie d’avant son départ fut vite oublié.
Mais il se mit rapidement à l’œuvre. Etudiant des mois durant la montagne avec des maîtres géologues et mineurs. Et fit creuser en son cœur une vaste salle.

D’un mur, par les meilleurs artisans il engagea de délicats forages. De petite galeries de taille et de direction différente, mais toutes suivant un plan strict débouchant au plus haut sommet.
Elles furent polies et lustrée jusqu'à être lisse comme du verre. Ce chantier minutieux dura des années. Durant ce temps il travailla seul, jour et nuit, sur la pièce maîtresse.

Avec de l’étain et du mithril, de noir galets, d’étranges cristaux, du sable à l’épaisseur variable, des diamants aux améthystes, du marbre au granit… Un assemblage complexe d’ingénierie naine relié aux galeries, dont seul son créateur avait le secret…


Une orgue minérale, construction titanesque, pris forme au centre de la salle.



Et la montagne chanta.



Les nains entendirent le grave du mithril et l’aigu du quartz, cette mélodie sortie de la terre résonnant dans la vallée et leur cœur. Long chant caverneux, du roulement des galets à l’éclat du rubis.


Le maître créateur trouva enfin la paix.


On ajouta le nom de Chanteroche à celui de ses pères, et la forteresse s’appela désormais elle aussi ainsi. "
C'est vraiment une belle histoire, en plus tu mets en lumière l'essence même de l'artisanat nain, qui sont les créateurs les plus têtus et obstinés de warhammer... Je sais pas comment dire, mais de par le choix des mots et le rythme, on a l'impression d'y être, très bonne transcription de rêve !
Ah, au passage, orgue est masculin au singulier, et féminin au pluriel !

Bravo !
Merci!

Ca me fait très plaisir (et ça me rassure) d'entendre que cette histoire vous a touché.

Bon par contre la prochaine fois, si possible j'aimerais bien un ptit rêve avec des nelfettes...
wahou une autre histoire de nain!!

Franchement j'adore!

Qu'est ce que j'aimerais bien faire des reves pareil avec des nains partout o_O et puis des batailles épiques! Mais non... faut toujours que je reves que je suis mangé par des dinosaure ou je n'sais quoi encore ^^
pfff c nul xD
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