Roulement de tambour, le garde champêtre ameute la population. Curieux et badauds se massent sur la petite place.
“Oyez ! Oyez ! avis a la population ! Suspecté de malversation et de corruption, le gouverneur Tokay a été arrêté par le prévôt Guinnes. Il a été interné afin d’éviter la destruction de preuves. Les comploteurs disposent de nombreux fidèles. Le prévôt demande a la population de rester calme et a disposition des autorités”.
le vagabond somnole dans la salle principale de la résidence. Les jeunes chevaliers sont excités comme des puces.
“Les bandits, avec cette déclaration, ils se couvrent et nous empêchent de trouver de l’aide dans la population”
“Ca leur laisse les mains libres pour contraindre le gouverneur a signer de faux aveux et le...”
“Que feront ils de mon père s’il signe ces aveux ?”
les jeunes chevaliers baissent la tête.
“S’il signe, ils auront un coupable qui endossera leurs méfaits, il n’auront plus qu’a supprimer ce témoin gênant en faisant croire a un suicide”
Dame Oksanna a du mal a contenir son émotion, dame Isabelle la rassure en riant.
“Votre père est rusé il ne signera rien qui puisse le condamner, il gagnera du temps par tous les moyens”.
“Asseyez vous mes enfants et restaurez vous, je vous remercie de tout faire pour sortir le gouverneur de cette situation”.
Le repas servi, on entend cogner sur le coffre ou est assis Charles. Charles se lève et ouvre le coffre. Le prisonnier demi-ogre se redresse.
“Avec votre permission, j’ai faim”
Au cours du repas qu'ils partagent, Jacques fait irruption.
“Une voiture vient de partir de chez Guinnes, Patrick la surveille, Guinnes est certainement dedans, il rejoint peut être ses complices”.
Les jeunes se perdent en conjectures, le vagabond ne lève pas un cil.
Georges entre a son tour. “La voiture de Guinnes est arrivée chez Rochefort, deux voitures sont sorties peu de temps après”
Ces informations sont complétées peu de temps après par Guillaume. “Au départ de la maison de Pilsen, les trois voitures ont pris la route de l’est”.
“La route de l’est ? Rochefort y a un manoir a l’écart, ils y détiennent certainement mon oncle”
“Il n'y a qu'un garde par voiture, nous aurons vite réglé le problème et libéré le gouverneur”. Les chevaliers fourbissent leurs armes et s'apprêtent a sortir.
Charles ouvre le coffre et regarde le prisonnier. Celui-ci abandonne son repas et entre dans le coffre que referme Charles”.
Le vagabond, qui n'a ni parlé ni bronché, se lève et ceint ses épées.
“Cette affaire ne sent pas bon” maugrée-t-il.
Les voitures sont vites rejointes observées et évaluées. Les chevaliers sont enthousiastes, cela leur semble facile. Ils décident de précéder le convoi discrètement et de donner l’assaut dans la dernière courbe avant le manoir, dans un bosquet propice aux embuscades.
“Ca n’est pas normal, c’est cousu de fil blanc, aussi peu de gardes pour les trois comploteurs réunis!” prévient le vagabond.
Les chevaliers se préparent a l’assaut. Charles toise le vagabond.
“Nous avons la, une opportunité a saisir, si nous capturons les conspirateurs, l’affaire est faites, nous libérons mon oncle et justice sera rendue”.
“Jetez vous dans la gueule du loup, je n’en ai rien a fiche!” le vagabond tourne les talons.
Un grondement sourd précédant l’arrivée d’une troupe nombreuse de cavaliers contraint les chevaliers a se mettre a couvert dans les broussailles. Impuissants ils voient le convoi passer sous leur nez et s’engager en vue du manoir.
La troupe de cavaliers rejoint le convoi semant une panique inattendue. Les gardes du convoi se mettent en position de combat, tandis que des cris de dames terrorisées se font entendre. Dans la tourmente de poussière qu’ils ont soulevé, les cavaliers font leurs excuses.
“Nous sommes des nobles de la province nous avons pris connaissance de la proclamation, croyant voir partir les trois dignitaires avec une si faible escorte, nous avons pris sur nous de vous renforcer. Nous nous sommes trompés, il n’y a que des dames”.
Le calme n’a pas le temps de revenir qu’une horde hurlante déferle du manoir. Les cavaliers sont bientôt cernés. Le sang est prés de couler mais Tamnavulin rétabli l’ordre par sa présence forte.
Le vagabond, debout derrière les chevaliers, donne un coup de pied rageur dans une racine.
“Vous êtes vraiment… infréquentables”.
Les jeunes chevaliers accusent le coup penauds.
De retour a la résidence la surprise est grande de voir le prisonnier attablé devant une solide collation.
“Que faites vous la?”
Le prisonnier se lève: “Madame m’a entendu éternuer, elle m’a fait sortir et servir un repas chaud”.
“Mais ce sont des vêtements a moi que vous portez! mes plus beaux habits!” Pierre manque de s’étrangler. “C’est madame aussi, voyant mes vêtements trempés elle m’en a fait porter des secs” s’excuse le prisonnier.“Ils sont un peu justes”.
“Vous n’en profitez pas pour vous enfuir?” demande Charles suspicieux.
Le demi-ogre est pensif:“ Je crois que madame n’y a même pas songé, elle m’a accordé sa confiance” Le prisonnier s’incline, ouvre le coffre, et le referme sur lui.
Le moral est bien bas dans la résidence, les derniers événements ont prouvés que l’ennemi n’était pas sans ressources. Le temps passe, et chaque seconde écoulée renforce la position des corrompus.
Le gouverneur n’est pas localisé, ni même les dignitaires ennemis. Que faire? Chacun silencieux réfléchi dans son coin.
Le vagabond ceint ses épées “Je suis mercenaire et Tamnavulin m’a proposé un emploi”.
Le mercenaire s’incline et sort.
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