« Maman ne mange pas avec nous ?
- Non, me répond Aldo, elle n’est pas là ce soir.
- Où est-elle ?
- Je ne sais pas. Va chercher Papa, on mange »
On a déjà de la chance que lui soit là, ce soir. Cette semaine, c’est le premier soir. Brrr… quel froid. Il doit être dans la grange.
« Papa ? Papa ! A table ! …. Papa ? »
hmf… il fait sombre ici… en plus de faire froid… On voit rien, que des ombres…
« …. Pa… Papa ? »
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Ahhh ! Je claque la porte, et je cours. Ca me défoulera… j’espère. Aldo, pourquoi tu m’as laissé ? Ici… Maman… c’est plus possible. A trois, on aurait pu…
Stop, je m’arrête. Le ciel est beau, ici. Moins de nuages, par là… je pourrais continuer…
Mais non, je ne peux pas. Je peux pas laisser Neia, pas comme lui. Quand elle reviendra, si je ne suis plus là…
demi-tour.
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non. Impossible. Elle n’a pas pu faire ça. Ils n’ont pas pu faire ça ! On aurait pu faire tant de choses, garder un peu, vivre correctement… mais voilà pourquoi il leur fallait toujours plus. Et elle ne changera pas. Elle joue, elle perd tout, tout ce que nous avons pour vivre.
Cette fois, c’est trop. Je pars. Où ? loin. Je peux pas rester. Neia est grande… elle se débrouillera. Elle comprendra. Moi, au moins, je l’ai prévenue.
Vite, partir…
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« Il… j’ai a te parler, c’est important »
« Je dois partir. Loin. Je ne reviendrais pas »
« Tu sais bien que je n’ai pas le choix. Tu le vois, non ? Ici, je ne suis pas à ma place »
« Et bien moi je les vois, ces regards… ici, ce n’est pas pour moi »
« Désolé… j’aurais aimé mais… je… il le faut »
« Je ... »
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C’est beau ici… cette rivière… je vais m’arrêter un peu, me reposer.
C’est… étrange… cet endroit, il m’intrigue. Il est beau, il fait bon vivre ici mais les gens sont… si occupés, c’est vraiment bizarre. Il se passe des choses ici qui…
Après tout, pourquoi pas ? Il fait bon ici. Je vais rester, je crois… tenter de recommencer à vivre. Oublier, tout oublier, tous. Sauf… Neia.
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