[Carnets Blancs] Journal de Lothar Senjak

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Vénale


Mon tendre amour
Je veux te revoir
Après tout ce temps
Pour te montrer l'oeuvre
Que j'ai accompli pour toi,

Je veux te savoir
Encore hantée par notre rencontre
Savoir quelles furent
Mes fautes, ces raisons
Qui m'ont écarté de ta voie,

Je t'ai tellement aimé
Je t'ai tellement regretté
Que même le temps, furtif,
N'a pu me faire oublié
L'amour que je t'ai voué,

Maintenant je me rends compte
Qu'il n'en a jamais été autrement
Et il m'arrive de surprendre
Les murmures de nos serments,

Permet moi de t'oublier
Pour qu'au jour de ma mort
Je puisse dire qu'avec toi
J'ai goûté au parfait élan.


Dédicace à H.
L'Enigme de l'Absolu


Comme le fou au regard vide
Je tiendrai ton visage livide
Et soufflerai sur ton âme
Le froid d'anciennes larmes

Et je te couvrirai, mon amour,
Du linceul le plus lourd
Et des roses de printemps
Sous le ciel florissant

Quand tombera le silence
Tu verras un lieu de souffrance
Où s'abattent les restes de mon humanité

Comme d'autres par le mensonge
Sur ton corps et sur tes songes
Moi, je sublimerai ta vanité.



Hommage à C.B et dédicace à C.
hrp: je suis très impressionné,j'adore,euh faut que je te demande quelque chose ig ,sa ferait de très bonnes paroles...et sa se rapproche très étrangement d'une histoire vécue(le premier)enfin un gros bravo,excellent .
la ou sa me touche encore plus c'est que cette histoire c'est passé exactement a la meme periode et que les faits sont très proche,enfin voila je te remerci beaucoup de me laisser l'occasion d'en faire une chanson qui j'espère te plaira.../hrp
Les brumes


Je savais en ces beaux jours
Le secret de l'élan premier
Le calme issu des certitudes
Je sombrai pour mieux m'élever

Je goûtais dès lors à l'amour
L'unique attente à mes sens
Bientot pourri par l'habitude
De stagner dans l'impatience

Son murmure parcourt le monde
Chacun le travesti à sa manière
Et tous dans notre isolement
Tels des diables en prière

Nourrissons la peur féconde
Des brumes inviolées du temps.
Lioncourt


Mon amour
Ma longue peine
Il est tard pour souffrir
Et m'entendre maudire
Le silence de nos coeurs,

Mon amour
Ma tendre haine
Pourquoi ne pas s'être avouer
La folie qui a consumé
Les moindres de nos peurs,

Mon amour
Ma rencontre soudaine
Que dire de ces jeux
Où l'on se tue à deux
En se désirant, en se sacrifiant,

Mon amour
Mon âme est pleine
De moments figés, de sombres remords,
Le souvenir chute vers cette aurore
Vers cette nuit sur ce ban,

Mon amour
Ma source, ma veine,
Je drainais mon souffle en toi
Tes regards étaient ma joie.
Le Barde


J'ai vu la ville enneigée
Drapée d'une lumière blafarde
Où des anges aux ailes brisées
Désepéraient de trouver le Barde

J'ai cru à un rêve de fou
De ceux issus du passé
Quand le silence règne en tout
Les lieux et les regards oubliés

Il n'y a jamais eu de changement
Et l'illusion persiste toujours
Les choix évoluent constamment
Car seuls changent leurs contours

Alors s'arrêtent les battements sourds
Ainsi que la marche du Temps
Qui sourie de voir nos parcours
Parsemés de doutes rassurants

Et les statues de glace et de givre
Voient le Barde attendu, qui, furtif,
A l'insu du Temps, chante car ivre,
La chaleur d'un feu chétif.
L'Appel


Quand je viendrai te voir
Le temps viendra aussi
Te faire payer le prix
Que moi je paie déjà,


Il faudra alors se souvenir
Des heures passées à s'aimer
Savoir qui s'est soucié
De notre amour, de son avenir,


Maintenant que le souffle est fort
Continuons à faire semblant
Tandis que se révèle le sort


Mon amour faisons une pause
Jusqu'au jour où sur ta tombe
Je déposerai une frêle rose.
Naissance et primes aventures


Terres du Grand Nord , berceau des Tribus Bwôrk

Il y a très longtemps de cela, alors que le monde était encore jeune, venait de s'achever l'exode des plus importantes tribus Bworks vers le Grand Sud.

Tout en marchant vers les terres promises par leurs chamans, les Tribus ramassaient trésors, richesses, femmes et laissaient des terres dévastées sur leur passage, livrant bataille aux peuples jonchant leur route.

Parmi ces peuples se trouvaient une ancienne tribu , paisible et habile comme nul autre aux Secrets de l'Acier. Vivant à la lisière de la civilisation d'Amakna, nul savait d'où venait ce peuple.

Nul jusqu'au jour où, moi, jeune Chaman des Tribus Bworks, y entrais, les braies mouillés, afin d'assister les guerriers. Ce fut en ce jour que l'on me confia la garde d'un nouveau né de cette tribu de peau blanche. Et que l'on tua sa mère après lui avoir préalablement arraché le scalpe.

La tempête de neige avait alors surpris tout le monde. La contrée, habituellement glacée et inhospitalière, avait connu depuis quelques jours un regain très violent du climat. Des deux côtés, colons Iop et envahisseurs Bworks, on souffrait de ces puissants intempéries que d'aucun accordait à une intervention surnaturelle. L'amorce d'une prophétie, dont mes collègues étaient tellement friands !

La femme était allongée, transpirante et au souffle rapide. Son ventre arrondie était parcouru de spasmes. Jambes écartées et ruisselantes, elle était au bord de l'agonie, près du feu de l'âtre. Son enfant allait venir au monde mais elle risquait d'en mourir, elle le savait.

Peu de gens l'entouraient car les villageois avaient rejoint la défense du village. Le prêtre Iop avait décidé de rester avec son jeune assistant. Un Enutrof d'âge avancé était présent aussi, ami de la famille, il avait décidé de rester malgré l'imminence du massacre dans la vallée.

Soudain les spasmes s'accentuèrent et le travail de la mère se fit vraiment pressant. Passées quelques minutes, un robuste garçon - qui au grand étonnement des présents ne pleurait pas mais fronçait terriblement les sourcils, comme fâché et contrit - vint au monde.

C'est alors que les cris retentirent. Le sol trembla un peu, pour ensuite devenir l'échos de la charge des Chevaucheurs de Karn, suivis de peu par la Horde.

La bataille fut rapide; hommes et femmes périrent sous les haches bworks, os brisé et tendons arrachés. Mais alors que l'on mettait le feu aux tentes et y délogeaient les Iops planqués, un cri d'agonie vint de l'une d'entre elles. Je fus appelé à y entrer en compagnie d'un barbare de ma tribu.

Nous fîmes irruption dans les lieux. Le barbare fracassa le crâne du vieux prêtre Iop et, d'une main, lança le disciple qui alla couiner de peur au pied du mur. Dehors les cris de guerre des envahisseurs tonnaient, entrecoupés des rafales de la tempête.

Le bwork se pencha alors vers le corps de la mère et prit son enfant. Ce dernier fronçait de plus en plus ses sourcils, et ne trouva rien de mieux à faire que de lui coller une mandale sans autre forme d'avertissement.

Mon compagnon tomba à la renverse, le nez enfoncé dans le crâne, mort, avec un air d'étonnement sur le visage. Tombé sur le lit de sa mère, l'enfant se mit alors à pleurer. Transi de fatigue et apeuré par la déferlante qui se déchaînait sur la vallée, je me surpris à prendre le bambin dans mes bras et de courir avec au dehors.

Notre chef, qui eut mon rapport concernant la mort de son guerrier, ordonna la mort de l'assistant et de la mère. Après un regard perplexe à l'enfant, il décida de me le confier après lui avoir donné pour nom "Lothar", qui en Bwork, signifie "Tempête".
Bien longtemps après nous ayons dévasté le village du jeune Lothar, mes chefs prirent la décision de prendre avec eux tout l'acier disponible afin de poursuivre notre route, nous, exilés du grand nord. Ces temps étaient alors durs et nul ne pouvait y survivre sans piétiner à son tour ses rivaux. Mes maîtres avaient besoin du Secret de l'acier. Et ce fut en ces temps que se passa la jeunesse de mon Seigneur.

Ce dernier fut confié , ainsi que bons nombres d'autres enfants orphelins des massacres de leur famille, à divers maîtres esclaves. Ce fut un temps de misère et de grand froid. Le Grand Hiver ne cessait de faire s'abattre sur le monde un gel mordant et les désastres qui s'en suivaient. Ceux furent des temps bien durs et beaucoup n'y survécurent pas.

Mon maître fut confié à un marchand d'esclave qui le confia aux fers d'un moulin de pierre durant toute son enfance. Par les Dieux-d'en-Dessous à quoi pouvait donc bien servir un jeune enfant issu d'un peuple conquis ?! A rien !! Et il vécut ainsi les premiers temps de sa vie la misère et la soumission.

Jusqu'au jour où le seigneur de ma tribu périt sur un champ de bataille, terrassé par un prêtre du temple d'un puissant dieu, que bien plus tard je consignerai dans mes Chroniques comme celui qui protégeait la tribu de mon maître. Etait ce une vengeance pour avoir asservi les siens ? Nous n'en savons rien et nous, Bworks, nous moquons bien de la décision des dieux ! Rhaa !

Toujours est-il que mon Seigneur grandit dans ce moulin de pierre, passant maintes années à pousser cette roue, en compagnie d'autres enfants, qui devinrent des adolescents, qui périrent pour beaucoup sous l'immense difficulté de survivre à cette vie de chien ! Des 22 enfants-esclaves ne survécu que mon maître. Qui fut alors confié, à l'aube de ses 16 années , à un autre marchand, mais dont le commerce était celui du sang et du spectacle. Quelle glorieuse époque qui vit ainsi le début de la longue et sanglante épopée de mon maître !!

Il fut mis dans des arènes, où il eu à combattre des sauvages importés de l'ouest, de puissants adversaires dressés, bête fauves et créatures démoniaques mineures. Toutes ! Toutes furent vaincues et l'arène du marchand lui apporta alors renommée et fortune alors que mon maître se fit déjà sur surnommé Lothar le Barbare. Mais alors que les combats devinrent routiniers, le marchand voulu tirer le plus possible profit de mon maître en l'envoyant voyager sous escorte dans différents endroits.

Il alla dans les lointaines terres du sud pour s'entraîner au maniement de toutes les armes dont il acquis la maîtrise, auprès des maîtres sabreurs Bolet qui, je le su par la bouche de mon maître le prirent tellement en admiration qu'ils en firent l'un des leurs. Et à ce sujet nul n'ignorera la nuit où leur maître rejoignit ses ancêtres à la suite d'un fabuleux banquet où il était question de savoir quelle était la plus belle chose dans la vie.

Par ma barbe !! Un tas d'apprentis guerriers qui étaient alors sous sa tutelle s'illustra en répondant par des sornettes de fillettes !! Et mon maître de remporter l'admiration de son Seigneur en proclamant que la plus belle chose dans la vie était de : " Tuer son ennemi, violer sa femme et entendre les pleurs de ses enfants !" Quelle glorieuse époque !!

Plus tard, bien plus tard, à l'approche des 20 ans de mon Seigneur il fut envoyé dans divers collèges où il apprit les arts de l'écriture, ceux des runes, la poésie de Ping et la philosophie de Pong. Il fut invité à s'accoupler avec les plus belles reproductrices et c'est d'ailleurs là qu'il eut sa fille, le sut-il bien plus tard.

Et ces années d'apprentissages virent naître en mon Maître un puissant guerrier, issu d'une tribu anéantie et devenu un mercenaire sans foi ni loi. Un homme libre !

Mais alors que le Grand Hiver touchait à sa fin, que les terres du royaume des Onzes se démarquaient enfin de leur période d'immaturité, que les dragons venaient enfin de mourir, alors et alors seulement le marchand décida, on ne su jamais pourquoi, de libérer mon maître de son esclavage, un soir où une tempête tonnait dans les cieux et un soir où ce dernier fut vraiment libre de débuter réellement sa saga !

Après quelques voyages au bon vouloir de l'inconnu, où il goûta au doux parfum de l'aventure lors de sa rencontre avec monstres, sorcières démoniaques et lubriques, amis d'un jour et compagnons de pillages, il arriva enfin en Ankama. Et c'est devant la statue du dieu Iop qu'il reconnu sa destinée, là, juste devant lui alors que se révélait à lui le signe qu'il attendait tant : la barbe fournie du dieu semblant levée par le vent en harmonie avec la chopine qu'il brandissait d'une main et de l'autre une immense épée. Mon Seigneur en resta pétrifié durant 3 jours !! Au bout desquels il se réveilla en produisant un unique mot guttural: " Iop ! " .

Bien plus tard, alors qu'il était revenu dans le campement bwork et qu'il massacrait joyeusement ses anciens frères, il se souvenait de la nuit suivante de sa Vision, alors qu'il était entré en catimini dans le temple et avait volé une simple épée.

Et encore plus tard il se riait de ses autres vols, massacres et actes impies, lors d'une jeunesse aventureuse en compagnie d'amis inoubliables tels la belle Dark-Bastila ou encore d'autres enfants terribles de ces temps anciens comme ses frères roublards Senor, Anacronox, Niz et Vegetapegasus.

Ces temps furent sujets à maintes autres chroniques dont souvent les chroniqueurs ne survécurent pas. Ce fut aussi à cette époque, qu'après quelques arrestations par les Anges, appelés tels à cette période reculée avant de devenir les citoyens de Bonta, que mon Seigneur fut approché, une nuit, par une sulfureuse Crâ prénommée Lilith, qui prétendit le connaître et être de son sang. Elle le prit alors sous sa tutelle pour lui apprendre tout ce qui lui manquait.
Telle furent les années d'apprentissage de mon maître : tumultueuses, acharnées et sans compromis. Puis vint le temps où il se dit qu'il y avait autre chose dans ce monde que des crânes fracassées, des veuves à consoler ou encore des entrepôts de bières dévalisés.

Quelques temps après ses folles aventures, ce fut au tour de cette inconnue, qui se prétendait être une "cousine" éloignée, de le prendre sous son enseignement. " Enseignement " n'est pas le mot qui convient d'ailleurs. Il faudrait parler de martinet judicieusement utilisée.

Que voulez vous qu'il fit ? Cette Crâ avait quelque chose de magnétique, d'autoritaire et son regard de colère réussit à calmer ce bourrin qu'était devenu mon maître et malgré sa puissance il ne pu se résoudre à la défier. C'est pourquoi il se rangea, grâce ou à cause d'elle, c'est selon.

Il reprit la gestion d'une petite maison au port où il fit la connaissance des plus anciens compagnons de " cousine Lilith ". Ils étaient Conker, le fier eca cordonnier, Zapounet le petit eni espiègle, Gronyeuh le sadi en qui il trouva très vite un joyeux compagnon de buvette, Doshin le cra le plus gaffeur qu'il vit de sa vie ou encore le vilain petit Bronstein, xelor reconnu pour ses monologues monosyllabiques.

La vie continua son petit train train et mon maître en vint même à considérer la femme comme autre chose qu'un passe-temps. Ce fut surtout grâce à sa rencontre avec Cara, la iopette. Leur histoire alla loin tant et si bien qu'ils se marièrent même si cela ne dura pas longtemps. Alors que mon maître hésitait entre se donner à la boisson pour oublier son premier chagrin d'amour ou donner de la boisson à son chagrin, il fit la rencontre de gens qui allaient changer le cours de sa vie, une bonne fois pour toutes.

Ce fut son ami Gronyeuh qui fit d'abord la rencontre de Parhys, la feca. Elle aussi , de son côté, cherchait avec ses amis à former une guilde, alors que les Gemmes de Guilde et les percepteurs venaient de refaire leur apparition dans le monde.

Gron' et Parhys convinrent de plusieurs rendez vous lors desquels mon maître se lia d'une profonde et sincère amitié pour des gens tels que Smallking, Kelin, Nonmercipasdetequila, Crashbang, Akudo ou encore Krieger et Effandayl. Pour plus tard former la guilde des Gardiens d'Hossal, donc la création se déroula à peu près de cette façon....
Création de la guilde des Gardiens d'Hossal



Les chopines de bières étaient toutes vides ou presque. En tous les cas elles traînaient de ci de là, jonchant un sol sur lequel reposaient Gronyeuh et Lothar. Tous les deux étaient vautrés dans une position digne et faite de cette fierté toute imbibée à haute dose.. de bière.

Leur dialogue relevait d'une subtilité à toute épreuve et en peu de mots ils réussissaient à refaire tout un monde. En gros cela donnait :

- Mhh ... Mpfff ...
- Gnéé ? , demanda péniblement Lothar
- Seu ... Seu ... Seuls ... Mpffpff ... , dit doctement Gronyeuh
- Ah bah ... Bah oué..
- Oué ...
- ...
- ...
- Pa ... Passe moi ... la ... la bou ... bouteille ... *hips*
- Hein ?
- La bouteille ! *hips*
- Ah ...

Et Gronyeuh de lever sa carcasse pour prendre l'une des dernières bouteilles de bière et la tendre lors d'une acrobatie tout en équilibre à son ami Iop.

- ... ss ... s ... 'ci ... , articula Lothar tout en prenant la bouteille.
- ... 'rin...*ROT*
- Tu disais ? *pop*
- Bah ... bah ss ... sss ... c'est foutu !, révéla dramatiquement Gronyeuh
- o_o
- Ben oué ! Tout part en caca ... cacaca ... cacaca ...
- Kawet ?! dit Lothar d'un air de conspirateur averti
- Rhaaa nan ! Ca va pas que j'te dis !
- Quoi ?
- Bah ca !
- Mais quoi ?
- Ca !, montra Gron' en désignant la chambre d'un ample geste de la main. On a changé ! ... C'est plus ... *ROT* ... comme avant ...
- Ben ...
- Faut faire quelque chose ... ch'ai pas moi ...
- Boire ?! dit gaiement Lothar
- ...
- ...
- Non ... Rencontrer des gens non ?
- Moué .. J'aime pas les gens ...
- T'es con ... *hips*
- Toi zossi ! *ROT*
- Nan toi !
- Toi !
- Non !!*hips*
- Si !
- Arrrggg ... tu m'as eu ...
- Mpff ...

Les deux compères se comprenaient. Personne d'autres n'auraient pu les comprendre mais ils s'en fichaient. Ils se comprenaient et c'était le principal.

Le lendemain matin, alors que Conker revenait de la Cordonnerie en chantant un "Ayhi ! Ayho ! Je rentre du b.." , Gronyeuh, une gueule de bois carabiné, se leva en premier. Ouvrant un oeil bovin il fut soudain frappé par le désastre imminent : Lilith allait revenir de la Boulangerie et si elle voyait le bordel ca allait barder. Très vite il bondit sur ses pieds, glissa sur une bouteille et alla se vautrer sur la porte, face première, alors que Conker venait de l'ouvrir de l'extérieur avec un "Salut les gars !" tout joyeux. L'Eca eut juste le temps de voir son ami Sadida passer en trombe et aller chuter dans la fontaine.

En sortant la tête de l'eau sale, Gronyeuh était bizarrement tout réveillé. Il revint, l'air minable mais sûr de lui, invoqua très vite une Aspipoupée et lui ordonna de tout ranger. La poupée failli avaler un Lothar tout endormi dans un coin avec ses amies les bouteilles vides et son pouce dans la bouche.

Une fois le ménage fait, Gronyeuh papota un peu avec Conker et ensuite parti faire un tour, histoire de méditer sur l'avenir de sa guilde. Il lui fallait trouver une solution. C'est alors que le destin fit croiser sa route avec celle de la charmante Feca nommée Parhys.
Deux jours venaient de se passer. Deux jours durant lesquels Gronyeuh et Lothar ne se virent pas. Le premier avait disparu dans les forêts au sud d'Amakna et le second, résigné, était parti mener une campagne de battues de Scarafeuilles.

De leur côté, les autres membres de la Touristeam n'avaient pas de nouvelles du Sadida ni du Iop.

Zaper observait un rythme quotidien fait d'entraînement à l'arc, Conker travaillait toujours à la cordonnerie et Doshin cela devait faire un certain temps que l'on avait plus de ses nouvelles. Et quant à Zapounet on le savait parti en hibernation jusqu'au printemps.

L'on pouvait parfois croiser l'assistant de Conker, Ebrouf, qui s'empressait d'aller vider ses sacoches de minerais pour les travaux de "maaîiitre Conkeeeer". Pauvre Sram, une vraie mule.

L'époque était donc à la morosité et à l'abattement.

Puis, un soir, Gronyeuh réapparu et demanda une réunion de tout le monde. Quelques heures après tout le monde était réunit sauf Zapounet. Gronyeuh leur fit de sa rencontre avec la Feca Parhys et leur apprit que cette personne, ainsi que ses amis, souffraient du même sentiment de vide que les siens.

Il leur dit qu'après discussion avec Parhys, ils avaient tout deux convenus de se revoir pour parler de faire se rencontrer leurs amis respectifs . Parhys étant avec ses amis des voisins de la Place à la Fontaine, cela ne devait pas poser soucis pour organiser la rencontre.

- Au pire, ce sera une rencontre entre voisins histoire de faire connaissance..., précisa Gronyeuh.

C'est donc une semaine plus tard que le rendez-vous fut fixé. La rencontre se passerait dans la maison de Lothar, siège de la Touristeam. On prépara les petits fours, les saucisses cocktails et la boisson.

Tout le monde pu y assister et à la surprise générale plusieurs des voisins se connaissaient de par le passé. Crashbang, Smallking Kelin et d'autres amis de Paryhs avaient eu des relations tantôt commerciales tantôt purement de courtoisie avec ceux de la Touristeam. Le début de la soirée se passa en reserve prudente et politesse gênée.

Puis, petit à petit, les langues se délièrent et de sujets en sujets on en vint à tomber d'accord que l'époque dans laquelle on vivait était bien morose. Et qu'il fallait faire quelque chose. Et que " Pourquoi pas nous bordel ! " suivi d'un "Chiche !" général.

Et ce fut dans la joie et l'allégresse que le petit groupe de joyeux voisins se mirent à papotter de projets en commun, de fusion de guildes, de gloire d'amour et de beauté autour de quelques bouteilles et de mets divers. Pour ensuite boire autour de quelques papottages. Pour enfin boire tout court ...

Et décider que cette merveilleuse soirée ne pouvait être parfaite sans une bonne baston. La porte s'ouvrit et cette terrible horde de guerriers vacillants et beuglants se bouscula au dehors; les armes furent tirées dans une ambiance mêlant pas chancelants et rires gras.

Le lendemain une plainte anonyme fut déposée dans le quartier pour tapage nocturne. La même matinée Lilith revint, comme chaque matin de sa boulangerie et vit la maison de son jeune cousin dans un désordre pas possible. Gronyeuh et Lothar se tenaient amoureusement sur un lit de bouteilles, Smallking et Crashbang étaient vautré l'un sur l'autre tenant chacun à qui un morceau de pain inachevé et à l'autre un bol de cacahuètes vide.

Conker, Paryhs et tout le reste étaient absents. Lilith secoua la tête, navrée mais peu après avoir rangé son pain silencieusement dans le coffre reparti avec un sourire encouragé
Tentative du Royaume Iop

Lothar venait de revenir de la réunion avec les membres dirigeants de la Communauté Iop. Communauté fantoche menée par Kawet avec toute la bonne volonté dont il était capable. La soirée n'avait pas été des plus reposante et Lothar tirait une tronche pas possible. Cela s'était résumé à cela avec les jeunes iops :

- Je suis le plus fort ! , avait dit un Iop
- Nan c'est moi ! , avait renchérit un autre
- Nan moi !
- Moi !
- Moi Moi Moi !
- Moi j'veux être Président ! , balança un troisième qui n'avait rien suivi.

D'un autre côté il y avait les anciens Iops. Entre autres un certain DragonBleu qui, pour ajouter au caractère pathétique de la réunion, n'avait rien trouvé de mieux à dire que :

- Mhh... Communauté ? Mhh.. Moui.. Je suis le plus beau alors j'en serai le chef ! ... Mhh.. Oh et puis non ! Je suis trop "in", les filles me kiffent alors je vais me la jouer solitaire.. Heu... Faut que je pense à appeler mes "amis" les plus anciens de ce monde afin de faire kamême ma guilde de plus anciens de ce monde ! Je suis trop beau pour vous et les filles déchaînées m'attendent, je vous méprise, AIop !

Lothar, incrédule, avait tapoté sur l'épaule de Kawet, tout aussi consterné que lui et était reparti alors que deux iopions avait commencé à s'arracher les cheveux et à se griffer le visage.

La soirée avait continué de mal en pis. Lia, Diplomate de la Communauté des Eniripsa, l'avait contacté pour venir assister à la Grande Réunion des Communautés sur les Terres Draconiques, au sud. Lothar s'y était rendu et sur place se trouvait une certaine Rubise, représentante des Feca, Lia et d'autres.

Là non plus ça n'avait pas bien fonctionné. Rubise n'avait rien de trouver de mieux à faire que de virer à coups de pompes toute personne qui ne lui plaisait pas. Secouant encore la tête, Lothar était reparti.

Il se disait qu'avec un peu de chance la poisse venait de lui et tant qu'à faire pourquoi ne pas aller la répandre sur quelques brochettes de monstres. Parfois il se demandait lequel de ses ancêtre avait eu la merveilleuse idée de s'unir avec une Iopette. Il ne comprenait pas les siens, pas plus qu'il ne comprenait comment les Iop avaient pu survivre tout au long des siècles. Cela le dépassait.

Soudain il entendit la voix de Kelin. La fecatte, toute pressée, lui demanda de venir très vite à la Salle de Cérémonie des Guildes. Une Guildalogemme venait d'être trouvée et tout le monde l'attendait. Lothar se mit en route pour arriver quelques minutes plus tard.

Etaient présents Smallking, Gronyeuh, Paryhs, Kelin, Conker, Zapounet, Atome, Krieger, Crashbang et Effandayl. Tous avaient l'air nerveux et de grands débats les menaient à la question fatidique : qui allait créer la Guilde dans la salle où une unique personne pouvait entrer. Soudain, Conker demanda à Lothar s'il voulait que ça soit lui. A quoi ce dernier répondit par un simple "Ok".

L'affaire conclue, Parhys confia la gemme à Lothar et tous le pressèrent d'entrer. Le Iop se recoiffa rapidement, remis son pourpoint à l'endroit et ajusta sa ceinture. Un dernier regard vers ses lacets de bottes et il entra dans la salle.

Dedans, il s'agissait d'une gigantesque grotte avec une sorte de promontoire central auréolé d'une lumière surnaturelle. Une unique personne, Eni de son état, était à coté de la source de lumière et demanda à Lothar, puis à trois autres qui vinrent par la suite, s'ils voulaient bien rejoindre sa guilde.

- Bah oué ! J'ai la gemme ! J'ai la classe ! Normal je suis une Enie, alors me faut des gens ... Je fais les choses à l'envers ? Bah oué ! Mais je fais c'que'j'veux avec mes ch'veux ! Gnia gnia gnia !

Lothar s'était alors avancé, un mal de crâne lancinant et avait balancé l'Enie à l'autre bout de la pièce d'une chiquenaude. Ayant ainsi toute liberté de se concentrer il s'était mis à la tache. Ses potes attendaient beaucoup de lui. Gronyeuh était en liaison télépathique avec son ami pour transmettre les directives.

Et les choix furent vite faits. On choisit le nom de Gardiens d'Hossâl en référence à la flotte nauséabonde de la Fontaine de leur quartier, la couleur bleu pour l'écusson histoire de dire qu'enfin de compte la mer n'était pas loin et un joli petit trident tout doré pour dire que les femelles Eni se trompaient sur la notion "d'avoir la classe".

Et l'affaire dans la poche, Lothar prit l'Enie - qui venait de se relever pour l'apostropher de sa voix nasillarde - et avec sa tête appuya sur une dalle qui mit en marche toute la machinerie magique.

C'était fait, La Guilde des Gardiens d'Hossâl était là et ses membres, tout contents s'en vinrent vers leur quartier pour discuter de tous les détails qui allaient préoccuper leur attention dans les jours à venir..

.. mais ceci est une autre histoire..
Songe d'une nuit d'Automne


" J'étais assis. Chez moi à Bonta. Bonta, ville qui m'abritait depuis peu en toute illégalité car il est dit que les suivants de Seriane-Kerm n'y sont pas les bienvenus.

Iop marginal, sans passion aucune, mercenaire solitaire. Le clan allait mal. Nul trace du Grand-Maître Kawet. Nulle trace de cette action glorieuse promise. Le néant. Et une bonne bière devant l'âtre de ma cheminée. Seule consolation.

Au dehors, la nuit. Une nuit calme, peut être trop. On entendait quelques fois la milice battre le pavé. Cela m'étonnait car Bonta n'avait pas été la cible d'assauts brakmariens depuis longtemps. Et quant aux quelques voleurs ... Rien d'important.

C'est alors que l'appel me vint. Tout d'abord un râle de jouissance, puis celui d'une douleur extrême. Je regardais lentement vers la cage de mes familiers, voir si d'aventure ils ne s'étaient pas soudainement pris d'envies inavouables. Mais non.

Je bu alors une gorgée et me senti plonger dans un passé nostalgique. Sacrée bière ! De la recette même de Boudu-la-Fouffe, fidèle compagnon des Gardiens d'Hôssal, ma guilde et aussi ... Nouveau râle ! Décidément ç'en était de trop, alors je me levais et inspectais la salle à manger.

- Qui va là ?! , dis-je en regardant circulairement la salle.

Mais personne ne répondit. Et le sentiment d'être épié me revient et m'inquiéta vraiment pour le coup. Alors je posais à fort regret ma bière à moitié pleine et alla doucement chercher mon épée. Luisante et prête à frapper.

De nouveau ce râle ! Mais cette fois je le compris : il se passait quelque chose dans ma tête. Oh, n'allez pas croire qu'une demi pinte peut avoir ce genre d'effets sur un iop comme moi mais .. Quoi que .. Herm, enfin, toujours est-il que l'appel revint. Et par Iop je décidais d'y répondre !

- Qui est là bordel ! C'est pas une heure pour tripatouiller l'esprit et la demeure des ...
- Pére ! Aide moi !!!
- O_O
- Je soouuff ... Père ! Il me tient !
- Orshal ma fille ! Mais dans quel bordel de merde de piège t'es tu enco ...

C'est alors qu'une image furtive me vint en esprit. Orshal, désemparée, attachée au centre d'une nécropole. Mais pas n'importe lequel, celui de Brakmar, ville qui m'avait banni parce que j'avais traité leurs puissants de couilles molles et de politocards.

Je ravalais ma salive et préparais mes affaires pour sortir. La Milice allait encore passer un sale quart d'heure..
Une vingtaine de minutes plus tard, après quelques fracas sourds de tête cognées sur des murs, je sortais de la ville. Incognito ? Pas tant que cela. Ils allaient passer la ville au crible pour me retrouver. Mais je m'en moquais : ma fille était en danger et j'allais savoir de quoi il en retournait.

Et ce fut aux portes de Bonta que je regardais amoureusement dans ma besace à rangement de bière ... Pour déglutir de dégoût à la vue de l'une de ces nouvelles potions infectes de téléportation. Que je regrettais la magie ancienne, que je regrettais les Runes ! Je me pinçais le nez et avalais ..

... Pour me retrouver en pleine prairie, devant une foule indolente et devant une grande pierre circulaire ... Je touchais brièvement la pierre et de nouveau cette sensation désagréable mais cette fois parcourant tout mon corps. Sramatée de nouvelle magie !

L'endroit d'arrivée m'était coutumier. La Pierre amenait aux Terres des Dragoeufs. Ridicules petits sacs à mains, leur coquille sur le crâne et qui n'allaient certainement pas m'empêcher de prendre le raccourci de leurs terres.

J'en tabassais quelques uns au passage, des individus spécialement malpolis qui eurent l'idée saugrenue de me barrer le passage, avec leur air auto-suffisant du haut de leur pipe fumante.

Quelques minutes plus tard je pénétrais dans le Cimetierre de Brakmar, les tripes nouées mais décidé.

La terre était aride et déjà des odeurs de morts prenaient d'assaut mon nez si fragile. Je tentais, tout en courant à perdre le souffle, de recontacter ma fille. Des bribes de sa voix me parvenaient, faible, si faible. Mais cela ne suffisait pas. Je décidais de faire appel à mes Dons de Maître-Sériane. Et la métamorphose se fit.

Arbres rabougris.. Odeurs infectes ... Ames damnées ... Tofus fou-furieux et baveux ... Fantômes ... Squelettes ... Morts Vivants ... le Sud ... Toujours courir ... Ombres.... Ombre vivante ... Métamorphose ... Vibrations ... Et là ! Je vis Orshal depuis le Voile ... Je sortis du Chemin Sombre et le vis à ses côtés.

Un démon. Ou plutôt un ecaflip, mais avec des ailes fuligineuses comme je n'en avais pas revu depuis la fermeture de l'Arbre des Roublards. Un sacré gaillard au demeurant : musclé, gigantesque, déformé et.. nu.. nu sur ma fille !! Je sortis mon épée de son fourreau et avançai pour m'adresser à lui.

- Ahaa !! Créature damnée !! Concubin de la Perdition !! Misérable.. de.. herm !
- Plait-il ? , dit l'être démoniaque. Tu nous déranges ...

Je me sentis soudain un peu con. Cette approche me déroutais et les mots devenaient superflus. Alors je pris la meilleure décision qu'un Iop puisse prendre et je l'exprimais en des termes très savants et très pertinents :

- Euh , t'as dit quoi là ?!
- Tu nous déranges, dit le grand démon.
- Redis le pour voir ?
- Tu nous déran ...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je lui sautais au visage.
Tout d'abord il eut l'air étonné. Normal me direz vous : un grand démon comme lui, sans doute le seul de tout le continent à avoir cet état d'avancement dans sa hiérarchie, être confronté, à poils, à un vieux Iop du genre teigneux.

Je n'en fis rien. Au vue de sa puissance je me savais quasi condamné. Il allait me mettre une jolie dérouillée. Et c'est ce qu'il voulu faire : agacé, il fit soudain appel à l'ultime sortilège Ecaflip pour me terrasser. Je serrai les fesses tandis que sa magie allait me frapper.

Et j'étais encore vivant. C'est alors que la moutarde me monta au nez. Je pointais du doigt une partie basse de son anatomie et lui dis simplement :

- Tu l'as vu quand t'as bu ?!
- O_O

Il paru étonné. Mais c'était déjà trop tard : profitant de cette vieille ruse de diversion, je bondissais derrière lui et joignais les bras vers les cieux en criant :

- Par la Colère de Iop !!

Et rien ne se passa tout de suite.. L'air confus j'allais gueuler un cinglant : " Iop !! Lacheur !! S'péce de gros lard puan..", quand soudain je vis le regard du démon passer de l'amusement à la terreur la plus folle.

Une énorme puissance emplit mon bras. Et mon bras s'écrasa sur son visage. Il était mort, raide pour soudainement disparu dans un "Pouf" suivi d'une odeur de souffre.

Je crus entendre, venant des cieux obscurs, une voix pleine de reproche et de mécontentement ... J'ai même cru voir dans les nuages la forme d'un Iop en pyjama.. Mais je m'en moquais, coupais mon esprit et allai déjà vers ma chère fille.

Elle était allongée, à moitié nue et blessée au flan. Une vilaine coupure sans doute pratiquée à la dague. Elle ne pouvait qu'à peine parler et me gargouillait des choses au-delà des bulles de baves que formait sa bouche en sang.

Je l'allongeais et quand j'allais prendre soin d'elle j'entendis juste un :

- Me revoilà !

Et avant que je ne puisse faire quoi que ce fut, le démon était réapparu et disparaissait avec le corps d'Orshal, ma fille bien aimée.

...

Les lieux étaient vide. Enfin, je ne comptais pas les quelques squelettes qui passaient et qui de leur regard bovin m'exprimaient leur silence compatissant. Je les envoyais chier : ma fille était dans de sacrés beaux draps ... Ou plutôt était "sous" de sacrés beaux draps et ce avec un tétar de démon !

J'allais me lever et crier ma rage au ciel quand je vis comme une étoile filante. On aurait presque dit une gigantesque forme masculine coiffé d'un bonnet de nuit à pompom et qui tout en levant une main désespérée de mon spectacle éteignait une céleste loupiotte.

Vous le répéterez pas hein mais je crois que ce soir j'avais encore envoyé chier mon dieu ... Bref, je me relevais, éparpillais les squelettes de mon chemin et rentrais chez moi ... Demain serait un autre jour et ma bière m'attendait.
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