Mariko avait décelait quelque chose dans le regard du scalde. Mais même lui ne savait pas s'il s'agissait de bravoure, de démence, d'un acte désespérée ou d'un haut fait qui méritera d'être loué un jour. En tout cas sa décision était prise, et il ne laisserait personne se mettre en travers de sa route, et encore moins Félis. Aërandis avait toujours sa longue lame à la main, mais cette dernière ne brillait plus, elle avait même l'air un peu terne. Pourtant l'espace d'un instant, tous purent voir à nouveau cette aura bleutée flotter autour du cimeterre avant de s'évanouir à nouveau. Il ne fallait pas qu'il laisse la tieffeline tenter n'importe quoi, c'est pour cela qu'il l'avait de nouveau condamnée au silence. Cette fois ci, il aurait besoin d'un peu plus de temps, il avait donc quelque peu modifié le sort en conséquence. Cela eu pour seul effet visible, l'apparition d'une tache pourpre sur le torse du jeune homme. Visiblement il atteignait ses limites.
Il se tourna alors vers le balor. Cette fois-ci s'était sur, la folie se peignait sur son visage. Il eut un dernier regard pour Félis. Un regard triste, s'était comme si ses deux yeux, d'habitude si joyeux et pétillants de vie avait été aspirés dans deux abîmes de ténèbres. Dans ces yeux vides, on ne pouvait lire qu'une sombre résignation. C'était le regard d'un condamné, le regard de l'homme qui quitte les êtres qui lui son chère sans espoir de retour. Il s'agissait tout simplement du regard de l'homme qui sait qu'il part pour son dernier combat.
Il mit alors un genoux à terre, sa lame devant lui, à la verticale, la pointe touchant le sol. Puis, il commença une mélopée sourde et entêtante. Il chantait dans une langue ancienne, qui ressemblait vaguement à celle pratiquée dans le Val Bise, sans que pour autant on puisse le comprendre. C'était un langage rude et gutturale. Comme un chant forgé entre la glace et le vent gelé du nord. Et ses paroles défilait à une vitesse hallucinante. Le démon ne semblait pas faire attention à lui, que pouvait espérer faire un faible humain, contre un seigneur démoniaque de sa puissance. Alors qu'il incantait, la lame commença à se faire plus claire, perdant petit à petit son aspect terne pour finir par briller d'une aura d'un rouge intense, la couleur du sang. Et le scalde n'en finissait pas d'incanter.
Bizarrement, le démon parut réagir lorsque la lame changea de couleur, mais quoiqu'il puisse faire, il était trop tard. Désormais, on ne pouvait plus parler d'aura autour de la lame, s'était comme si cette dernière était passé dans la lame et dans le corps du scalde. Il était comme transfiguré. A ce moment, il ressemblait à un ancien dieux de la guerre, il semblait invincible, pourtant, s'était bien la peur qui se dessinait dans son regard. Puis, il sembla se résoudre et s'adressa au démon:
-"Tremble démon devant les pouvoirs qui te dépasse, et admire comment les humains punissent ceux qui menacent ceux qui leurs sont cher. Et maintenant subit mon courroux !!!"
Puis, il leva sa lame, la pointe toujours vers le bas, et finit son incantation: "Esprit sacré, en ce moment, entends l'appelle de ton serviteur porteur de la lame consacrée. Accepte le prix du sang pour ta réincarnation. Esprit sacré, puise ta force dans mon corps, et terrasse mes ennemis !" Malgré, la gravité du moment, le scalde n'avait rien perdu de son sens du spectacle, et s'était permis, par la grâce de sa magie, d'amplifier sa voix et de la rende plus grave, ainsi que par de subtile illusion relative à sa taille sa musculature et une sorte d'aura rouge et noire, de se rendre plus impressionnant. Enfin, lorsqu'il acheva ses mots, il se transperça le ventre de son cimeterre.
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