Je suis une créature de l’ombre...

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Je suis une créature de l’ombre, de l’obscurité, du chaos. Je suis damné. Et je ne puis me permettre d’aimer.

Je n’avais que 17 ans lorsque je commis l’irréparable. Elle était tout pour moi. Tout. Son sourire était mon soleil, ses yeux mon ciel étoilé, ses cheveux était comme de la soie, douce et étincelante, son parfum m’enivrait pendant des jours. Elle était ma vie.

Elle, qui ne me voyait même pas. Elle qui souriait à d’autre. Elle qui parlait à d’autres. Elle qui en embrassait d’autres. Elle qui en caressait d’autres. Elle qui ne me regardait pas. Elle qui me tua.

Je ne pu supporter plus longtemps cette douleur sourde, dans mon cœur, dans mon âme, dans mon ventre, dans mes reins…

Je ne pu supporter de ne point l’avoir. Pour moi. Seul. Exclusivement.

Je ne pu.

C’était le jour du solstice d’hiver. Il faisait froid. Il gelait. C’était avant l’aube. Ce fut rapide. Bref. Sans douleur, ou presque.

Ce fut mon suicide.

Cela fait des lunes maintenant, que j’ère en tant que créature de l’ombre, en tant que monstre, en tant qu’être maudit et damné.

Cela fait des lunes que je ne suis plus qu’un mort qui marche.

Mais aujourd’hui, la douleur est enfin partie. Car elle est à moi.

A moi, pour l’éternité.

Je suis une créature de l’ombre, de l’obscurité, du chaos. Je suis damné. Mais aujourd’hui, je puis aimer.



L’adolescent mort-vivant fredonne une douce chanson d’amour dont il lui reste quelques souvenirs. Il est assis sous un arbre mort aux branches tortueuses à proximité d’un marais putride. Il berce dans ses bras la tête coupée de la catin aux cheveux d’or et aux yeux morts. Il aime… Enfin…



[qui a dit que j'étais macabre? )
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