Publié par drmeffisto
Mon petit avis personnel est que tous les actes de l'homme envers autrui ne sont pas toujours intéressés. ( ... )Personnellement je crois que la théorie je n'écrase pas le piéton pour ne pas aller en prison n'est pas exacte enfin je l'espère, quand je vois passer un piéton ce n'est pas la peur du gendarme qui me fait freiné heureusement pour moi, mais plutôt l'envie de ne pas faire de mal à quelqu'un qui ne ma rien fait.
Je suis sûr que c'est la même chose pour beaucoup de posteurs ici. Même si défendre son propre intérêt est normal, je crois que les humains peuvent agir de façon désintéressée. Le sentiment de justice, aussi, est quelque chose de très partagé, il n'y a qu'à voir l'indignation que soulève en nous certaines injustices.
Publié par Pr Jozhef Kelso
Tu dis toi même dans ton message de départ que la notion de bien est variable, et que c'est sur la confiance en les autres a faire ce qui est bien que nous jouons notre vie dans les sociétés. Et ensuite tu demandes si le bien est intrinsèque à l'homme.
Comment quelque chose de très variable selon le lieu et l'époque peut être intrinsèque? Est ce que le "bien" (en tant que sauvegarde de la communaute par rapport aux dieux) qui poussait les aztèques au sacrifice humain est vraiment le "bien" qui pousse le conducteur à freiner devant le piéton?
Ce que je postule, c'est la présence de deux forces. On pourrait dire qu'une force représente des choses que l'on voit positivement, dans notre civilisation, comme l'amour (des autres, pas de couple), la justice, la générosité, l'altruisme, etc. . Pour résumer, je nommerai cette force l'amour. Et une autre force que dans notre civilisation on voit plutôt de manière négative, comme l'égoïsme, la méchanceté, etc. Pour résumer, je nommerai cette force la peur.
Eviter d'écraser quelqu'un ou faire un sacrifice humain illustre bien la différence d'interprétation du bien, selon les cultures et époques. Mais il s'agit bien, dans les deux cas, à la base, de faire quelque chose de bien. Les êtres humains faisant cela, selon leurs époques et civilisations, font ce qu'ils pensent bien.
C'est cette base, faire ce qui est "bien", qui est le fondement de mon sujet, peu importe comment le bien se manifeste. Bien que dans la réalité les choses ne sont pas binaires, je demande quelle est l'influence majeure, l'amour ou la peur ?
Publié par Nijel
C'est une question difficile. On peut prétendre de manière cohérente qu'il n'y a pas de motivation à leur création. Un jour, l'homme ne s'est pas dit, et si j'inventais l'interdit. Il y a une perpétuation de l'éducation au niveau d'une cellule familiale ( père, mère, ou famille biologique, ou tribu ) au fil des générations, éducation qui relève avant tout d'une nécessité de survie pour l'espèce. Pourtant l'éducation que nous recevons n'est pas immuable.
Je ne suis pas d'accord avec l'idée que des interdits se créent sans motivation. Donne-moi un exemple, parce que je n'en voit aucun. On peut ne pas être d'accord sur les véritables motivation d'un interdit ou d'un code moral, c'est même l'essentiel de sujet, mais il y a toujours des motivations à ce que fait l'homme.
Publié par Nijel
Qu'est ce qu'un certain niveau ? Qu'est-ce que notre niveau ? J'ai du mal à comprendre comment on peut parler de bien et de mal de manière pragmatique. Moi j'utiliserais plutôt le terme d'intérêt général pour le bien que tu définis ici.
Dire que le bien et le mal n'existent pas à un certain niveau dépasse le cadre de ce fil. Et comme toute affirmation, cela, de toute façon, ne représente que mon opinion, mes croyances. Toutefois, pour donner une idée de ce que je crois, c'est que l'univers existe, sans considération morale. Une chose est, point. Et les humains créent des constructions mentales qui permettent de juger ces choses en terme de bien et de mal. Mais ces constructions mentales n'ont pas de réalité à part dans l'esprit des humains. Je ne dis pas qu'elles sont inutiles, hein, au contraire, elles ont leur utilité, mais pas d'existence objective.
Publié par Nijel
J'ai du mal à voir en quoi on ne pourrait dégager une notion universelle de Bien et de Mal. Je crois me souvenir que de telles réflexions sont assez récentes ( 19e, première concrétisation au 20e mais accordons à d'autres déjà des débuts ), et je ne reconnais pas en le Bien et de le Mal de la "morale judéo-chrétienne" une quelconque qualité d'universalité.
Je ne pense pas qu'il soit possible de dégager une
interprétation universelle du bien et mal, cela varie trop selon les époques et cultures. Mais ce qui est commun, c'est que chaque culture a besoin d'interpréter ce qui est bien et mal. Donc, dans ce sens, on peut dire que la notion de bien et de mal est universelle, même si son
interprétation varie énormément et que cela peut avoir des conséquences catastrophiques d'imposer ses interprétations (cf le message de Peline ci-dessus).
Publié par Merry
J'adore ce genre de questions où, au final, personne ne connaîtra la réponse, et elle n'en attend d'ailleurs pas. Elle n'est là que pour se questionner, pour se faire évoluer soi-même, et de par sa nature même elle est profondément désintéressée. Rien que pour ça "merci"

Publié par Merry
J'essaierai de partir d'un postulat: "l'animal est étranger et du bien et du mal".
Je me demande si c'est vrai. Je songe à ce rhinocéros, vu à la télé, qui s'est précipité pour protéger un autre animal, pas de son espèce (je ne sais plus, antilope, peut-être) de la menace d'un crocodile. Il est clair que le rhinocéros avait compris que l'autre animal était en danger, il n'a pas vraiment attaqué le croco mais a fait juste ce qu'il fallait pour que sauver l'autre animal.
Est-ce une forme de bien, d'altruisme ? On ne voit vraiment pas ce que le rhino aurait à gagner, là.
Publié par Merry
Dès lors, l'homme a, je pense, associé toutes les choses qui lui étaient bénéfiques comme bonnes (et inversement pour les mauvaises). Et par conséquent, il a souhaité recevoir le plus de choses bonnes possibles (quel homme aimerait aspirer au malheur?), afin que lui-même et son espèce soient heureux. De cette déviation de son instinct de survie, est né son code moral.
Je pense donc, que si l'homme croit au bien et au mal, c'est d'une part parce qu'il a pris conscience du monde, et d'autre part parce qu'il cherchait à pérenniser son espèce (et donc lui-même).
Maintenant, et après relecture, je me rends compte que je ne saurais pas dire si l'homme peut être fondamentalement bon ou si il le devient pour se satisfaire lui-même.
Effectivement, cela ne répond pas vraiment à la question initiale

, à savoir si cette évolution vient d'un trait d'amour (altruiste) ou de peur (égoïsme). Est-ce la "déviation de son instinct de survie", dans cette vision du monde, crée le sentiment d'amour (altruisme, justice) ou pousse les hommes à inventer des règles pour se protéger (donc plutôt peur) ?