Arya
La fenêtre de l'étage.
Le dortoir dans son dos. Une odeur précise. Celle d'une maison. Maison qui ne fut pas la première, mais qui est leur desormais. Les Ecuyers.
La fenêtre de l'étage.
Gandalph tourne la tête en tout sens. Debout sur l'herbe devant la maison, il tente vainement d'apercevoir Arya.
Aussi discrète qu'un souffle de vent, elle apparait derrière lui pour lui pincer son flanc de vieux mage. Il s'exclame et peste contre la jeune fille qui a dejà filer dans l'ombre de quelques arbres. Ne se ferait plus entendre que son rire, si elle n'était pas muette...
Arya.
Troublante quand seuls ses yeux vous parlent mieux que des mots.
Et tous ces petits signes acquis avec le temps, de complicité de frères et soeurs et d'heures passées à se parler sans bruit...
Arya.
SeiiSeii, les pieds pendant toujours dans le vide depuis la fenêtre où elle était assise, fit glisser sa cotte de maille sur son épaule pour y voir une fine marque, laissée par le temps mais surtout un virulent coup de dents.
- Elle parle pas ? Comment ça elle parle pas ?!!
La petite fille, déjà tambour en main, s'approcha de l'autre petite sauvageonne en souriant.
Cette dernière recula d'un geste si vif que personne n'eut rien le temps de faire.
On avait beau se casser le cou en tournant et retournant la tête, il fallait bien se rendre à l'évidence, elle avait disparu...
Alors bien sur tout le monde se mit à la chercher.
La maison n'était pas grande mais la campagne environnante, si...
La voix de grortark et Dieelya s'élevèrent du grenier pour crier qu'elle ne devait pas y être.
Womgom etait parti sur la route du village et Gwoawyr et SeiiSeii étaient chargés du verger.
Surtout amusés par la situation, les deux enfants tentaient d'avancer à pas feutrés au milieu des pommiers.
Etouffant leur fou-rires enfantins, ils cherchaient, en vain, quand SeiiSeii s'arreta, soudain aux aguêts.
Elle n'avait pourtant rien entendu, rien vu mais... elle se sentait observée.
Gwoawyr continuait là bas plus loin quand tout d'un coup ! sautant d'un arbre, attérit la petite muette tout contre le dos de SeiiSeii.
Le cri qu'elle poussa alors ne fut pas du qu'à la surprise. Arya, choisissant la courbure de l'epaule de SeiiSeii, la lui avait joliement croqué.
- Aiiiieeuuuuu !!
SeiiSeii, se retournant, essaya vainement de refouler ses larmes mais c'est un visage humide et refletant la douleur qu'elle tourna vers son assaillante.
Ce n'était visiblement pas la reaction à laquelle Arya s'attendait...
Elle posa un regard incredule sur l'enfant qui pleurait en se tenant l'épaule. La dureté de son visage fit place à l'incertitude.
Quand les autres, alertés par le cri et les pleurs, arrivèrent, ils trouvèrent une SeiiSeii en larmes et une Arya sur le qui-vive, sautillant presque d'un pied à l'autre, comme prête a déguerpir, et sur la defensive. Mais on lisait le regret dans ses yeux quand ils se posaient sur la petite fille.
Un demi-ogre gigantesque s'approcha de SeiiSeii et la prit dans ses bras pour la caliner et observer la marque rouge-violette laissée par les dents d'Arya.
- Allons, ne pleure plus Jolie-Fleur, fit la voix grave. Il ne faut pas lui en vouloir.
Et là, ils parlaient à tous en regardant la petite muette.
- Il lui faudra du temps pour s'habituer à nous ! J'espere qu'elle nous acceptera... Venez asseyez vous, je vais vous raconter...
Et tous, Arya exceptée, s'asseyèrent autours de leur père, adoptif ou non.
Il commença son récit.
Je ne me rends pas souvent dans la capitale d'Albion. Je n'aime guère cette ville. Trop d'écarts entre la lumière et l'ombre... Passons...
Une fois donc, que je me rendais au marché, j'eus juste le temps d'apercevoir une petit main toute fine qui se faufilait à travers les pans de ma cape en retirant ma bourse ! Je ne pus voir que la silhouette de cette petite là <il designait Arya> qui filait déjà avec son butin !
J'aurais été bien en peine de la suivre... Tant pis pour ma bourse, ce n'était que de l'or et elle avait l'air affamée...
Ce n'est que quelques mois plus tard que je fus bien surprit de me retrouver nez à nez avec elle... Enfin nez à nez... Nez à pieds plutot ! <son rire faisait presque trembler le sol>
Elle venait de tomber juste à mes pieds mais elle n'était pas toute seule. Ou plutot... elle etait suivie. Par deux hommes à l'air pas très sympathique. A moins que ce ne soit le long couteau que l'un d'entre eux portait qui me fit dire qu'ils ne devaient pas être tres sympathique...
Quoiqu'il en soit, je ramassais la ptite d'une seule main et en la tenant devant mon nez - cette fois - je m'apperçus qu'elle n'avait pas du se faire si mal en tombant contre mes jambes. Alors je la mis au creux de mon bras et je baissais ma capuche.
Les deux hommes qui entre-temps étaient arrivés tout près, eurent, je crois, déjà un peu peur <héhé> et encore plus quand je leur firent deviner ma longue lame sur mon coté.
"Rends la nous !!" fit surement le plus courageux des deux - etrangement c'etait celui qui portait le long couteau - " Rends la nous et tu n'auras pas d'ennui l'ami !!"
- Je ne suis pas ton ami. Et cette petite n'a pas l'air d'avoir envie d'aller avec vous.
Je regardais alors vers Arya qui hocha vivement la tête, sans qu'on sache si c'etait pour affirmer ce qui venait d'etre dit ou parcequ'elle me regardait avec peur.
- C'pas tes oignons l'monstre ! Tu vas...
- Tsssss J'AI DIT.... NON.
Ce n'est pas que j'ai haussé le ton, non non, mais j'ai été si... catégorique qu'ils nont pas insisté <héhé>
Ensuite... ah ensuite... <il regarda Arya en lui souriant gentiment> Elle m'a raconté sa vie dans les rues de Camelot alors qu'on mangeait une bonne soupe. Je lui ai proposé de me suivre et elle a bien voulu.
- Tu es la bienvenue Arya, voici tes freres et soeurs, si tu le souhaites ! Il te faudra un peu de temps pour t'habituer à l'air de la campagne mais je ne doute pas que tu y parviennes ! Allons viens approches, ce n'est pas une si petite Jolie-Fleur <il parlait bien evidemment de SeiiSeii blottie dans ses bras> qui va te faire peur ! Tu lui as fait mal mais c'est deja oublié !
SeiiSeii effectivement souriait timidement à Arya. Cette derniere fit un pas mefiant. Puis deux. Puis elle fut tout près et tendit une main droite et qui ne tremblait pas vers SeiiSeii. Elle avait dans les yeux une lueur fière et revêche qui passa à la surprise et à un eclair de joie fugace quand la petite fille la serra dans ses bras.
SeiiSeii sauta dans le dortoir. Tappant sur son tambour, son irrésistible sourire flottant toujours sur ses lèvres, elle descendit en tromble et sortit pour rejoindre le reste de sa famille...
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