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J’ai la vague impression qu’il y a comme une confusion dans les réactions, mais cette confusion n’existe peut-être que dans mon esprit…
La modération, ici, chasse les « appels à l’aide » et ce qui y ressemble, les 3615 my life. Quelqu’un qui écrirait « Je déprime… J’ai des idées d’en finir, parfois », verrait son fil clos, avec le conseil d’aller sur des forums spécialisés dans ce genre de chose, comme ceux de Doctissimo. Mais on admet qu’un texte à prétention artistique puisse être publié, même s’il est triste ou désespéré, c’est de l’art.
A ce titre, il est normal qu’il soit critiqué en tant que tel… La forme, par exemple, c’est important pour un texte, un poème, en plus… Le fond, aussi, et la manière dont il fait passer ou non des émotions, une vision du monde… Sinon pas la peine de poster un poème. J’ai l’impression que beaucoup, ici, comme par exemple Peline, ont réagi à ce texte comme étant un poème.
Or… Moi j’ai l’impression que c’est plus un message de souffrance, une sorte d’appel à l’aide, sans prétention artistique, ce que dit d’ailleurs Atoha. On peut se demander, alors, s’il a sa place sur JOL… Mais ce n’est pas à moi d’en décider. Je vais me contenter de répondre à Atoha.
La vie est un sablier
dont le sable s'écoule lentement.
Chacun dispose de son sablier,
et de sa propre quantité de sable.
Combien s'en est-il déjà écoulé?
Combien en reste-t-il?
Bien malin qui peut y répondre.
Je ne crois pas à un destin fixé, avec un nombre de grains de sable fixes.
Où sont passés ces instants joyeux,
ce sentiment que l'on appelle bonheur?
Où se cache-t-il donc?
Je ne le vois pas.
Où ils sont passés ? Dans ta mémoire, on dirait… Des instants précieux, que tu peux chérir comme autant de trésors, et que nul ne peut t’enlever… Ces moments de bonheur font partie de toi, de la richesse de ta personnalité.
Il ne me reste que des regrets.
Comment en suis-je arrivé là?
Qui peut prétendre comprendre ce que je ressens?
Là, j’entends « Je suis seule au monde ». Tu sais, je crois aussi que l’on vit tous cela, à un moment ou à un autre. On a mal, on envie de le crier, de le faire partager, et on l’impression que c’est impossible, car cette douleur est notre, intimement.
Et c’est vrai. Que l’on rie ou que l’on pleure, on est toujours, d’une certaine manière, seuls au monde. Pourtant… ce que l’on vit, le plaisir, la douleur, le bonheur, le malheur… c’est universel… en cela on est tous reliés. En cela, tu es avec nous, et on te comprend.
J'ai mal, j'ai froid, je tremble,
quoique je fasse,
j'y pense constament.
Je n'y peux rien,
ce sentiment me hante.
On passe tous par ces instants douloureux… Inutile de se voiler la face, quand on a mal, on a mal, pas la peine de faire du positivisme idiot. Vivre sa douleur permet de l’évacuer…
Combien reste-t-il de sable?
Faut-il se résoudre à casser le sablier?
Je n'ai plus rien,
rien que des regrets.
Quand on est dans le brouillard du désespoir, de la douleur, on ne voit pas la beauté du monde et de la vie autour de nous. Mais à un moment ou à un autre, le brouillard se lève…
Je n'ai plus gout à rien,
je ne suis plus que l'ombre de moi même.
Que faire?
Dois-je continuer,
à souffrir sans rien dire?
Prétendre ne rien ressentir?
Prétendre ne pas souffrir c’est accumuler la souffrance en soi, jusqu’à ce qu’elle ressorte avec plus de force. Que faire, donc ? Vivre… Vivre ce qui se présente, la douleur si c’est la douleur… mais… sans s'y attacher. Laisse-la te traverser, et elle partira. Fais-en ton amante, et elle restera avec toi. Et c’est une amante jalouse, c’est elle qui t’empêche de vivre autre chose, comme de laisser tes goûts naturels et ta joie s’exprimer.
Où au contraire en finir?
En finir avec sa souffrance, en tarissant sa nourriture…
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