L’histoire du monde relatée par Odinn.
Maintes choses j’ai faites,
Maintes choses j’ai tentées,
Des dieux et des hommes
J’ai entrevu la destiné.
Aux décrets d’Urdr,
Chacun est soumit,
Rougeoyante sera la Terre
Quand Yggdrasil aura frémit.
A la Valhöll s’entraînent les tombés,
Par les Valkyries au combat désignés,
D’Alfödr ils seront les soldats,
Un âge de la hache, un âge de l’épée,
Aux Einherjars appartient ce mandat,
Le temps du Loup et des boucliers fracassés.
Je me rappelle de la guerre,
Entre Ases et Vanes,
Gullveig, La brillante, sorcière,
Trois fois brûlée vive,
Trois fois ressucitée,
Ensorcelait les esprits séduits.
Alors tous les dieux montérent,
Sur les sièges du jugement,
Divinités suprêmes,
Et là se consultèrent :
D’un Géant Asgardr est construite,
Exigea Freyja pour paiement,
Le soleil et la lune pareillement.
Pour cela nul travail ne mérite.
Thorr revenant de l’Est, ennemis des géants,
Gonflé de colère combattit là,
Rompus furent les promesses envers le géant,
Les fermes accords, les contrats,
L’âge d’or par ce parjure,
S’achève est le monde à son jugement coure.
Maintes choses j’ai faites,
Maintes choses j’ai tentées,
Des dieux et des hommes
J’ai entrevu la destiné.
Aux décrets d’Urdr,
Chacun est soumit,
Rougeoyante sera la Terre
Quand Yggdrasil aura frémit.
A la Valhöl s’entraînent les tombés,
Par les Valkyries au combat désignés,
D’Alfödr ils seront les soldats,
Un âge de la hache, un âge de l’épée,
Aux Einherjars appartient ce mandat,
Le temps du Loup et des boucliers fracassés.
Je me rappelle de la mort de Baldr,
Ase innocent, Ase du printemps,
A Hel il réside à présent,
Domaine des morts gardé par Garmr.
Tué par la perfidie de Loki,
Fauteur de troubles, et maux de tout les dieux.
De se méfait, les Ases le punirent,
Fait prisonnier, sous Hveralundr,
D’avoir poussé à la faute Hodr,
De l’armer afin qu’il puisse occire.
Baldr le bon, le dieu ensanglanté,
Par son frère tué, fait le malheur,
De toute la Valhöll attristée,
Sur le bûcher l’éternel secret d’Yggr.
De la félonie des dieux,
De leur honneur bafoué,
Le dieu bon est sacrifié.
De ce monde courant à sa perte,
Reviendra après le Ragnarök,
Baldr le merveilleux.
Maintes choses j’ai faites,
Maintes choses j’ai tentées,
Des dieux et des hommes
J’ai entrevu la destiné.
Aux décrets d’Urdr,
Chacun est soumit,
Rougeoyante sera la Terre
Quand Yggdrasil aura frémit.
A la Valhöl s’entraînent les tombés,
Par les Valkyries au combat désignés,
D’Alfödr ils seront les soldats,
Un âge de la hache, un âge de l’épée,
Aux Einherjars appartient ce mandat,
Le temps du Loup et des boucliers fracassés.
Je me rappelle de Fenrir,
Loup Hideux, fils de Loki,
Qui de sa gueule Alfödr doit périr,
Jadis emprisonné et par Tyr nourri.
Sur l’îlot Lyngvi enchaîné,
De Gleipnir le Loup est prisonnier.
Pour cela Tyr perdu sa dextre,
Car d’autre dieux ne voulaient mettre,
En gage de bonne foi sa main,
Dans la gueule du meurtrier d’Odinn.
Dans les chaînes doit attendre,
Enragé et fou furieux,
L’enfant d’Angrboda et de Loptr,
Le crépuscule des dieux.
De bête plus malfaisante,
Il n’y en a point,
De ses naseaux jaillit le feu,
Les flammes emplissent ses yeux,
Funeste sera son destin
Dans l’écarlate danse terrifiante.
Maintes choses j’ai faites,
Maintes choses j’ai tentées,
Des dieux et des hommes
J’ai entrevu la destiné.
Aux décrets d’Urdr,
Chacun est soumit,
Rougeoyante sera la Terre
Quand Yggdrasil aura frémit.
A la Valhöl s’entraînent les tombés,
Par les Valkyries au combat désignés,
D’Alfödr ils seront les soldats,
Un âge de la hache, un âge de l’épée,
Aux Einherjars appartient ce mandat,
Le temps du Loup et des boucliers fracassés.
La terre sombre dans la mer, s’obscurcit le soleil,
Les luisantes étoiles vacillent dans le ciel,
Dansent les flammes, s’élèvent les fumées,
Une intense ardeur jusqu’au ciel est montée.
Des destinées je les connais toutes,
Père des dieux de la victoire,
Sombres certes seront nos routes,
Mais non ternie sera notre gloire.
Les frères s’entre-battront
Et se mettront à mort,
Leurs couches les parents souilleront,
Adultère universel, règne des forts,
Temps des tempêtes, la terre gronde,
Avant que le monde ne s’effondre.
Le destin s’embrasera,
Dans Gjallarhorn soufflera Heimdallr,
Sous le pas des Thurses, Bifröst s’écroulera,
Devant Gnipahellir bondira Garmr.
La chaîne rompue par les remous de la terre,
Se détachera Fenrir, meurtrier d’Yggr.
Fils d’Angrboda, dans sa fureur de géant,
Se retournera Jôrmungandr le serpent,
Montera à terre, après avoir soulevé la mer.
Chevauchera Odinn jusqu'à Mimir,
Et dans sa tête verra clairement l’avenir,
Le crépuscule des dieux dans la guerre.
La terre sombre dans la mer, s’obscurcit le soleil,
Les luisantes étoiles vacillent dans le ciel,
Dansent les flammes, s’élèvent les fumées,
Une intense ardeur jusqu’au ciel est montée.
Des destinées je les connais toutes,
Père des dieux de la victoire,
Sombres certes seront nos routes,
Mais non ternie sera notre gloire.
De l’Est viendra le Thurse Hyrmr,
Bouclier levé, conduisant l’armée,
Des fils de Muspell sera accompagné.
Flamboyante est l’épée de Surtr,
Naglfari le bateau des morts,
A la barre Loki délivré de son sort.
Tous voyageront avec le Loup,
Et se rendent à la plaine Vigridr,
Alfördr marche vers Fenrir,
Thorr vers Jörmungandr,
Le père de la victoire va périr,
Son fils Vidarr le vengera du Loup.
Thorr de neuf pas reculera,
Le serpent gît sur à terre,
Le fils de Jörd s’écroulera,
De Freyr, triomphera Surtr,
Cependant rude mélée il y aura,
Dépourvu d’épée Freyr succombera.
La terre sombre dans la mer, s’obscurcit le soleil,
Les luisantes étoiles vacillent dans le ciel,
Dansent les flammes, s’élèvent les fumées,
Une intense ardeur jusqu’au ciel est montée.
Des destinées je les connais toutes,
Père des dieux de la victoire,
Sombres certes seront nos routes,
Mais non ternie sera notre gloire.
Des flammes de Surtr brûleront les mondes,
A l’ombre d’Yggrasil pourtant,
Emergera une seconde fois la terre de l’onde,
Verte et heureuse éternellement,
Dans Idavöllr les Ases se rassembleront,
Retrouveront les merveilleuses tables d’or.
S’entretiendront des hauts faits,
Du Loup et du Serpent,
Pousseront des terres non ensemencés,
Récoltes et arbres abondants.
A Gimlé les hommes nourrit de rosées,
Jouiront du bonheur pour l’éternité.
Reviendront de Hel Hordr et Baldr,
Habiteront les lieux de victoire d’Hroptr,
Le monde ils reconstruiront,
Dans le vaste séjour des vents,
C’est l’âge de la régénération,
Au dernier jugement, reviendra le puissant.