La Chasse - Partie 2

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Pris au dépourvu par ce revers de fortune, nous laissons notre prise prendre le large de quelques distances.
Serrant dans ma main la clé de ce bateau qui nous échappe, je maudis mon manque de réflexe lors de cette évasion et j'hurle après le timonier du Salomon pour qu'il mette toutes les voiles au vent pour la manoeuvre visant à nous remettre dans le bon sens.
Le Capitaine a, quant à lui, déjà lancé la poursuite et lorsque nous commençons enfin la chasse, le Morning star est déjà loin devant, filant comme un éclair dans le sillage du poursuivi. Sa petite taille et sa maniabilité sont un formidable atout, surtout lorsqu'ils sont associés avec le talent du Capitaine.
Ulysse et moi arrivons enfin en pleine mer. Le Salomon arrive sur son terrain de prédilection.
Peu à l'aise dans les haut fonds et les petites criques telles qu'on en trouve sur les côtes nord où les flots déchainés viennent se briser sur les falaises vertigineuses, le King Salomon montre toute sa puissance dès que l'océan s'ouvre à lui et lui offre son espace. Ses grandes voiles peuvent alors se gorger de l'air du large et vrombir telles les ailes d'un albatros géant.
Ulysse à la proue ne quitte pas des yeux le lointain pavillon du Morning star qui est notre seule repaire pour suivre le fuyard qui s'est depuis longtemps caché à nous, profitant de notre lenteur au départ et des mêmes vents qui soufflent rageur par l'arrière.
Petit à petit, le King Salomon regagne du terrain et arrivé à portée de canon du Morning star, l'accident imprévisible survient. Un violent coup de vent et de houle jette Ulysse sur le cabestan (ou peut être est ce l'inverse) ce qui manque de propulser le vaillant matelot par dessus bord. Un cordage lui sauve la vie en le retenant in extremis et c'est plus mort que vif que je le remonte sur le pont et le dépose près du mat.

Ma rage tout à coup amplifiée par ce nouveau coup du sort, je relance le Salomon de plus belle.

Après de longues heures de poursuite, la fatigue se fait ressentir même si la volonté est inflexible et c'est avec joie que je vois les falaises à l'horizon.
Si notre proie s'approche des récifs, elle est faite.
Et c'est là que le sort nous frappe pour la deuxième fois.
A la faveur des violents courants qui agitent cette région, nous nous retrouvons séparés et lorsque enfin je revois le pavillon noir du Morning Star et sa voile qui pendent calmement, la dure réalité m'apparait.
Pour la seconde fois, notre prise nous a filé entre les doigts...

L'océan est vaste et le soir tombe. Les chances de retrouver notre victime semblent bien minces mais nous décidons qu'abandonner maintenant n'est pas une option valide.
Tandis que le Capitaine décide d'aller fouiller les petits calanques toutes proches, je me penche sur le pont où j'ai déroulé ma carte.
Réfléchissons.
Le premier réflexe qu'aura eu l'infortuné sera de filer vers le soigneur le plus proche et si possible dans un port sous l'autorité royale. Et Serpent's Hold est tout proche...
Ulysse toujours insconcient, je met cap babord toutes en direction du port fortifié.

Je n'ai jamais vraiment aimé Serpent's Hold, fidèle que je suis à ma tendre ville de Jhelom. Le port y est plus tourné vers la terre que vers la mer, tout entouré de murailles.
Et de toute façon, il est vide à cette heure. Si le mage est venu ici pour se faire soigner, il a du jeter l'ancre à la faveur de la pénombre dans une crique déserte. Je ressors donc du port et commence a arpenter les côtes sauvages.
Et c'est la que je le vois, le pont encore couvert par le sang de son défunt propriétaire et encore trempé par les vagues qui y sont venues se briser au cours de sa fuite éperdue. Le bateau que nous poursuivons depuis des heures!
D'un geste, je jette l'ancre du Salomon, saute à terre, m'empresse de changer le cadenas permettant l'accès a bord et attache à l'aide d'une lourde corde la proue à la poupe du Salomon.
Alors que je m'apprête à reprendre le large après avoir sauté à nouveau sur le pont de mon fidèle vaisseau, je vois le défunt mage revenu à la vie arriver pour remonter sur son bateau, inconscient du fait que depuis un instant, il appartenait désormais aux Frères de la Côte.
Je le vois soudain se figer. Il m'a reconnu, moi le féroce Nathanael North.
Ne possédant plus désormais que sa robe mortuaire, il semble perdu. Il se demande sans doute par quelle malice j'ai pu le retrouver.
Sa reflexion sera de bien courte durée. Un Wisp noir errant dans un bosquet tout proche l'apercoit soudain et, peut-être afin de mettre un terme à ses dernières illusions (à moins que ce ne soit simplement par instinct), il déchaine un torrent de flamme qui à vite raison du ressuscité.

Et c'est tournant le dos à un brasier où gesticule à nouveau un spectre m'hurlant mille malédictions que je met le cap vers ma Jhelom, le bateau capturé faisant des clapotis dans les remous du Salomon...


Nathanael North
Commandant des Frères de la Côte
Elle devient méchante notre Mary nationale


Quant aux innocents, ça n'existe pas, sauf peut-être les anges, les animaux, mais dans le genre humain, nenni.

la Providence guide les pirates comme les saints, les voleurs comme les paladins car tous ont un rôle à jouer dans le monde.

"Fais ce que tu dois, advienne que pourra"
Disaient les Templiers
[Après le matin du vendredi 13 octobre 1307*, date à laquelle les Templiers de France ont été arrêtés et leurs bien confisqués (mais pas leur puissante flotte) ils ne pouvaient plus utiliser leur étendard blanc et noir (...) ni le symbole à croix pattée.

Ceux qui purent fuir partirent rejoindre les maisons du Temple à l'étranger, d'autres restèrent marins, faisant la guerre aux navires musulmans dans la Méditerranée, sur leur flotte intacte et mobile à souhait.
Ces marins utilisaient donc le crâne (symbolisant Jésus) et les tibias croisés (symbolisant la colline de Golgotha- ou leur ancien symbole, la croix) sur leurs voiles.
Les gens les considéraient comme des terroristes, des exclus, des... pirates.
Le symbole a par la suite été détourné par les bandits des mers, qui existent depuis l'antiquité.

Le drapeau pirate connu aujourd'hui s'appelle le Jolly Roger (en anglais) qui viendrait du français "joli rouge". Mais il n'y a pas de rouge dans le... pavillon noir.
La légende raconte que se serait le nom donné à l'étendard blanc à croix pattée, rouge, des Templiers.
Mais je ne me prononcerai pas là-dessus...

Pour ce qui est de l'hôpital, c'est d'un autre Ordre dont il s'agit (mais qui existe encore...)


*connu depuis ce jour comme une date portant malheur. Encore que le malheur des uns fait le bonheur des autres...]
[*bouche discrètement le trou dans sa culture*
Je dois avouer que j'ignorais ceci, merci car c'est une précision importante je trouve. ]


Toutefois mes mots peuvent rester crédibles dans un certain contexte, dans le sens ou les Templiers pour moi s'acharnent à défendre l'Ordre et la Vertu contre ceux qui cherchent à la corrompre ou à en abuser. [ce contexte étant donc antérieur à 1307 ]
Ah la belle raison que voici pour commettre des exactions !

Brisons là Templier vous n'êtes que vermine d'endoctrinement et vous souhaitez pensez en lieu et place des autres ...

Nous ne saurons vous laisser faire et ne vous laisserons aucun répit sur les mers !
__________________
http://www.yeuse-terckan.info/images/rhm.jpg
Je ne suis point Templier, mais ils sont mes amis et ceux de mon Clan, ainsi je les défendrai comme eux l'ont fait et le feront.
Sur terre comme sur mer, et si je volais, en l'air je le ferais.
Ainsi à en croire vos histoires, nous devrions trouver vos embarcations autour de Jelhom...
*je ne suis pas allé à la pêche depuis longtemps*
Nous aurons matière à converser je pense, dès que nous nous verrons.
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