En 1898, apparaît l'Union régionaliste bretonne (URB), qui semble être le premier mouvement un peu structuré, remplacée en 1911 par la Fédération régionaliste bretonne (FRB). Ces mouvements demandent une région distincte. En 1927, ils choisissent de devenir un parti politique : le Parti autonomiste breton (PAB). Lors de son congrès de 1931, il explose sous les divergences.
En 1932, est fondé le Parti national breton (PNB). Mais pendant la période de l'Occupation, le PNB sombre rapidement dans la collaboration, ce qui discrédite pour plusieurs dizaines d'années le mouvement autonomiste breton.
C'est seulement dans les années soixante que la Bretagne voit un regain de sentiment régionaliste qui conduit à la naissance de mouvements séparatistes. L'Union démocratique bretonne (UDB), fondée en 1964, se revendique de gauche et se dit régionaliste, mais son discours volontiers identitaire peut cependant surprendre. C'est actuellement la plus importante organisation reconnue avec plus d'un millier d'adhérents et une centaine d'élus locaux.
Dans la galaxie nationaliste bretonne, plusieurs groupuscules comme Frankiz Breizh ou le Parti pour l'organisation d'une Bretagne libre (POBL) se font aujourd'hui remarquer. Mais c'est surtout Emgann (combat) qui attire l'attention. Créée en 1982, elle revendique 200 adhérents. Emgann se définit comme " indépendantiste de gauche " et déclare rejeter la violence comme moyen d'atteindre son objectif, tout en ne condamnant pas les actions violentes d'autres organisations, comme l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB). La police considère l'ARB comme la branche armée d'Emgann. Elle existe depuis 1971 et compterait une dizaine de membres. Après une dizaine d'années de silence, l'ARB a recommencé depuis un an à faire parler la poudre. Il semble donc qu'une nouvelle génération tente de prendre la relève.
Entre indépendantistes, autonomistes et fédéralistes, les frontières semblent parfois un peu floues. La défense des terroristes qui semble faire l'unanimité parmi les organisations entretient le doute. On connaît mal les liens qui unissent les organisations légales et l'ARB clandestine, mais il semble inconcevable que l'ARB puisse se passer d'un débouché politique.
Par ailleurs, les militants séparatistes ont tendance à monopoliser la défense de la culture bretonne. Certaines études, notamment menées par le Groupe Information Bretagne, une équipe de chercheurs opposés au nationalisme breton, tendent à accréditer cette thèse. Ces liens, par personnes interposées, entre des entreprises culturelles et les mouvements politiques pourraient leur permettre de financer leur action.
source