Piqûre de rappel :
1) l'état n'est pas DIRECTEMENT en cause. Les responsables de l'aménagmetn du territoire sont les acteurs locaux, principalement la DDE et les collectivités locales. L'état est indirectement en cause, car il lui appartient d'établir des plans de lutte contre les inondations que les acteurs locaux ***devraient*** suivre. L'ennui, c'est que le lobby immobilier agit au niveau local, j'en ai très régulièrement des illustrations, le cas du centre commercial Rives d'Arcins à Bègles (33) est parlant : en gros, une immense surface bétonnée posée en bord de Garonne, dans le lit majeur, sur un marais qui n'a pas été (ou a été mal) asséché. On s'en mordra les doigts tôt ou tard.
Et le meilleur, c'est que si un ministre de l'environnement (et de l'intérieur aussi) avait les balloches de faire le nécessaire, il se ferait déboulonner : grève dans le BTP, puis au niveau de la DDE, lvée de bouclier des collectivités territoriales.
C'est vrai, qu'est-ce qu'on va devenir sans grande surfaces et galeries marchandes, sans parkings, sans méga complèxes, sans béton partout, sans berges bétonnées ?
- Ben, on pourrait en profiter pour relancer le petit commerce de proximité et dynamiser le transport par le rail non ?
- CA VA PAS LA TETE ?! Et les géants de la distribution, faut bien qu'il vivent ces gens-là !!! INCONSCIENT !!!
2) C'est sans compter l'indécrottable idiotie des propriétaires. La mère de ma fiancée est maire d'une commune de Dordogne, actuellement elle lutte car les propriétaires d'un secteur de la commune refusent que leurs lots et les lots voisins passent en terrain inondable. Cela ferait perdre de la valeur au terrain, et ça ils n'en veulent pas. L'ennui, c'est que si elle ne le fait pas, elle sera responsable pénalement en cas de décès ou de destruction si le barrage d'à côté lache. Malgré tout, les propriétaires du coin s'entêtent (mais n'en doutons pas, ils se retourneraient contre la commune en cas de pépin, si celle-ci ne signalait pas les terrains comme inondables...) classique.
3) élargir les cours d'eau, reboiser, recréer le bocage (et oui, il faut des fossés, c'est capital, ça draine l'eau des terrains, mais encore faut-il que leur déclivité soit faible, pour ne qu'ils déversent leur contenu trop vite dans les cours d'eau...) bien sûr, c'est la solution idéale. Malheureusement, pour ça il va falloir : recréer le sol nécessaire à la survie des forêts donc 10 ans de boulot au bas mot ; casser les routes en bords de cours d'eau et les rebâtir en hauteur tout en sécurisant les pentes du lit majeur pour qu'elles ne s'effondrent pas (en emportant la route avec elles bien sûr) ; revoir le réseau routier et les emplacements de grandes surfaces, parkings et autres espaces plats en accord avec la carte du bassin versant (ce qui, à l'heure actuelle, est rarement fait) et là j'en oublie. Il y en a pour des centaines de milliards d'euro. bien plus que celà n'a coûté jusqu'à présent de réparer les dégâts (étant donné que ce sont les assurances qui trinquent à chaque fois.) L recudescence et la régularité du phénomène pourrait amener nos élus à reconsidérer le problème, mais je doute qu'ils aient les compétences requises (Bachelot Voynet, même combat même incompétence) pour ça.
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