Un rayon de soleil filtre à travers les volets de basse qualité. L'atmosphère dans la pièce est lugubre: des torchons ensanglantés, des rouleaux de bandages vides, des parchemins de sorts de reconstitution, des bistouris, ...
Un peu plus loin, un petit lit, surplombé de trois couches de couvertures. En dessous des couvertures, un petit homme au visage fatigué dort. Dormir est un bien grand mot, puisqu'il n'a pas ouvert l'oeil depuis qu'il s'est effondré, il y a de cela trois jours, sur le toit de l'auberge du village côtier, la même dans laquelle il est... au repos.
Une créature étrange, un sadida mourant, une folle sanguinaire, un iop intelligent, un crâ alcoolique, son rêve rassemble de beaux spécimens. Un rêve? Ou la réalité?
Soudain, il est tiré de son repos, qui commençait à s'éterniser. Il ouvre les yeux fébrilement, regarde autour de lui, puis se redresse. Il aperçoit les instruments qui l'ont rafistolé, puis regarde son bras. Enfin, l'endroit où se trouvait son bras. Un vomissement s'échappe, sans qu'il puisse le retenir.
Au loin, le bruit des vagues. Plus proche, un petit bruit de battements. Il se rapproche, de plus en plus. Puis s'arrête, au moment où Brik sent un petit poids se poser sur sa tête.
- Toi? Comment ça va mon petit (oui, je sais, ce type n'a aucune conscience de ce qu'il est!)? Mieux que moi, très certainement.
Pour toute réponse, le rasboul mineur lui adresse une sorte de petit cri affectueux.
Le xélor essaye de se lever. Impossible. Ses membres sont trop engourdis. Il devra le faire tranquillement. Quand il aura repris ses esprits. Et il va vite les reprendre puisqu'une grosse silhouette se dirige vers la porte de sa chambre. Défonçant la porte tel un trool rentrant à la hutte, la grosse femme se met à hurler:
- Ah ben il est enfin réveillé notre petiot!
- AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH! Le monstre est revenu, tous aux abris! AAAAAHHH.
Oubliant ses sages préventions, notre petit personnage bondit de son lit et saute par la fenêtre.
- Aïe! Il faut fuir!
- Nan mais ça va pas la tête jeune homme?! C'est moi que tu traites de monstre?! s'exclame la femme qui n'est autre que la tenancière.
- Mais, vous êtes une femme!
Je ne commenterai pas ce que mon infinie omniscience m'a permis de voir, à savoir le ridicule de notre personnage, ni même la tâche humide et chaude qui était apparue sur le bas de son pyjama suite à sa frayeur.
Quelques explications plus tard, Brik apprend la durée de son sommeil, comment il a atterrit dans l'auberge par le toit, la façon dont il a déliré plusieurs fois suite à l'inhalation de ce qui semblait être "un puissant alcool" d'après le médecin du village, délires dans lesquelles il appelait une certaine "Adrienne" en prenant une voix rauque.
- Et mon bras...
- Le médecin a fait de son mieux. Sans ton bras, il était impossible de pratiquer une greffe d'urgence via incantation. Tiens, ceci doit t'appartenir, nous l'avons trouvé en explorant les restes des habitations de l'arbre.
Elle lui tend son grand manteaux et son chapeau.
Et tout lui revient en mémoire, tel une tarte à la crème lancée par le clown de la vie (oui, magnifique métaphore bidon!).
- Mon père, Otomaï, ils sont morts...
- Otomaï? Ca non! Il s'est empressé de partir plusieurs heures avant les premières explosions, en bateau. Il avait son déguisement de grand père. Quant à ton père, je suis désolée. Qui était-t-il?
- Un apprenti du maître.
- Son nom?
- Phil, dit...
- La colline? Lui non plus n'est pas mort. Et il n'est plus apprenti, mais assistant secondaire! Il est partit en exploration sur l'île wabbit il y a de cela une semaine. Il devait y recueillir des cawottes, afin d'en faire pousser une serre entière pour Otomaï. Il a parlé d'une certaine "potion de fraichew" qu'Otomaï utilise pour se déguiser en wabbit. Cet Otomaï, quel farceur! En tout cas, ton séjour ici t'est entièrement offert, ton père est un homme sacrément serviable, et aider son fils n'est que peu faire pour le remercier de tout ce qu'il a fait depuis son arrivé!
- Dites-moi madame, auriez-vous vu passer des aventuriers après les évènements récents?
- Non, je n'ai rien remarqué.
- Ils doivent être morts à l'heure qu'il est. Dites-moi, comment avez-vous stoppé la bête?
- Quand nous sommes arrivés, il n'y avait personne.
- Alors ils ont réussit...
Enfilant son manteau et son chapeau, il rassemble hâtivement les provisions que lui a offert la tenancière. Le petit rasboul se pose sur son épaule.
- Et où vas-tu maintenant?
- Où allait Otomaï?
- Frigost me semble-t-il.
- Alors, je m'embarque pour retrouver 4 paumés à l'hiver éternel.
Laissant la femme sans voix, Brik s'empresse de prendre le premier bateau en partance pour le continent gelé.
Dernière modification par Aaronson ; 14/06/2012 à 16h01.
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