Addiction, quand tu nous tiens

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Moi j'ai du mal à comprendre comment on peut parler d'addiction tout court.

Coupure du net pour un temps indéterminé, à la louche 90 % des gens va se sentir "en manque", juste le mot est déjà exagéré, tout au plus irrité et impatient conviendraient sans doute mieux. Une semaine plus tard on retrouve des plaisirs (et déplaisirs) que l'on avait presque oublié : bouquins, télé, dico, et que sais-je, la vie reprend son cours comme si de rien n'était...

Pour moi ce n'est pas de l'addiction, juste l'ablation d'un outil devenu bien pratique et qui soudain nous impose le retour à la lourdeur d'outils anciens, c'est normal d'y perdre sa sérénité. Si on me coupe le téléphone je réagis pareil, si on m'enlève ma voiture aussi ; déjà petite quand ma mère me confisquait ma pile de "journal de Mickey"... Se retrouver aux temps préhistoriques n'a rien de folichon, sauf peut-être pour quelques écolos en mal de retour à la nature.

Par contre si on m'enlève mes clopes là je mords.
Citation :
Publié par Loee
Moi j'ai du mal à comprendre comment on peut parler d'addiction tout court.
je suis assez, voir totalement d'accord avec ton propos...mais parle-t-on d'addiction ou d'habitude ?...Je ne peux plus me connecter à SL, drama on line...

Coupure du net dis-tu ? yep, ça commence par la téléphonie, on reçoit mais on ne peux plus appeler...bon, avons nous vraiment besoin finalement de téléphoner ? A quel degré sommes nous capable d'accepter le "non appel" de la réception ? ...je n'ai plus la possibilité d'appeler mais je peux recevoir...je m'adapte, je sais que je vais recevoir....donc ça me rassure....je reçois et finalement je dis 'je ne peux pas appeler" mais je reçois, donc je suis rassurer malgré ma coupure...

Après la téléphonie, le net en lui même...on se demande quand la coupure définitive va intervenir...

"j'ai des mails à envoyer, je veux surfer, j'ai un rdv ce soir sur SL, bref je suis dans la merde...."

Addiction ou habitude ?...."merde, ça fait 2 jours que j'ai pas pu parler avec Sefira, fais chier, elle va se barrer.....ça fait un mois que je la travaille au corps, c'est perdu...."

J'ai tellement l'habitude de me connecter tous les jours que là, plus de connexion, tout s’effondre je me sens mal.....pourquoi ?...addiction ?

J'ai pas payé la facture de mon fournisseur, bande d'enfoirés, ils ne comprennent ren, je suis addict....

"merde, je vais loupé mon set....bon on verra mardi, ma facture sera payée..." habitude...?

etc....

Addiction ou habitude ?...
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Ce qui me paraît intéressant dans le texte initial communiqué par Fabrice, c'est moins la notion d'addiction en général, que les particularités de cette addiction-SL qui y sont décrites.
.........
Or, beaucoup d'éléments pointés dans l'article se retrouvent, selon moi, dans le contenu de la plupart des discussions de ce forum: relisez le message initial!
Il y a des particularités, et il y a aussi des caractères communs. Par exemple le repli vers un moyen d'échapper à la réalité peut être commun à nombre d'habitudes.

Citation :
Publié par Poisson.Soluble
J'ai l'impression que beaucoup sont dans le déni, comme à chaque fois qu'un article critique SL ou ses utilisateurs.
Sans doute, mais il est possible aussi de critiquer la critique. La forme adoptée alors montre s'il y a vraiment un problème.

Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Je comprends tout à fait le temps passé sur SL si cela permet d'en tirer une ressource financière (style un magasin qui vous permet de gagner plein de sous par mois), une réelle satisfaction intellectuelle ou émotionnelle. Mais est-ce vraiment le cas, sauf exception?
Ah, tu vois comme tu es, tu mets l'argent au-dessus du plaisir.
Sinon, au delà de la plaisanterie, le fait qu'il y ait des bénéfices secondaires est une justification pragmatique de l'addiction, mais de toute façon à la base de toute addiction, il y a du plaisir, même si il ne parait pas évident à qui n'est pas dedans.

Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Fabrice: "et l'époque me renvoie une image plutôt avantageuse de ce qui pourrait être considéré comme pathologique en d'autres circonstances."
J'suis désolé mais ça fait bien longtemps que SL n'est plus "hype" mais considéré comme ringard, donc il n'y a même pas cette consolation pour l'amour propre. Honnêtement, vous parleriez de vos histoires SL à vos collègues de travail que vous estimez le plus sans craindre le ridicule?
Certes sl est en perte de vitesse, au moins en déficit d'image dans la population générale, et dans mon propos sur l'image avantageuse j'avais plutôt en tête les applications et matériels les plus à la mode (smartphone, facebook, twitter) et internet en règle générale. Désolé pour le hs.

Citation :
Publié par Jarvis
Addiction ou habitude ?...
Ou même utilisation.
Au bout du compte ça ne change pas grand chose, ce n'est pas sur ce terme qu'il y a discussion. Y'a de bonnes habitudes et y'a de sales manies.
Tiens, je te la refais :

"cyber-addiction : dépendance à l'habitude abusive, voire franchement compulsive, d'un moyen informatique pour communiquer ou, au contraire échapper à la réalité."

Du coup, on peut avoir l'habitude sans en abuser. Pour faire une comparaison simple, ça marche aussi avec le tabac. Et comme ce n'est pas un besoin vital, si pour une raison ou une autre quelqu'un en vient à arrêter brutalement le tabac, cela ne le tuera pas. Il prendra d'autres habitudes et sucera son crayon.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 02/11/2011 à 08h40.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi

"cyber-addiction : dépendance à l'habitude abusive, voire franchement compulsive, d'un moyen informatique pour communiquer ou, au contraire échapper à la réalité."

Du coup, on peut avoir l'habitude sans en abuser. Pour faire une comparaison simple, ça marche aussi avec le tabac. Et comme ce n'est pas un besoin vital, si pour une raison ou une autre quelqu'un en vient à arrêter brutalement le tabac, cela ne le tuera pas. Il prendra d'autres habitudes et sucera son crayon.
Il y a un truc qui cloche je trouve.

"Dépendance à habitude abusive d'un moyen informatique pour communiquer".
Pardon, sauf absence physique je communique quotidiennement via mon ordinateur, je lis et répond à mes mails tous les matins de la même manière que je descends les escaliers et ouvre ma boîte aux lettres, je papote avec mes parents via webcam (pire, je pousse le vice à inciter mon fils à faire de même ), je discute avec diverses personnes sur des foras... etc...
Alors oui je suis dépendante non pas "à" mais "de" ça pour certaines choses, notamment administratives et surtout professionnelles, mais de la même manière que je suis dépendante de mon facteur qu'il m'arrive d'attendre en maugréant et en faisant les 100 pas avant de lui sauter dessus ou de me jeter avidement sur la boîte aux lettres.
Ce n'est pas de l'abus mais une nécessité. A partir de quand doit-on parler d'abus et/ou d'habitude ? Perso je dépasse certainement la dose quotidienne recommandée mais je n'ai pas le choix.
J'enchaîne :

ou, au contraire, échapper à la réalité

Qui de l'oeuf ou la poule ?
Je me suis vue ne pas sortir de ma chambre des jours durant parce que plongée dans de bons bouquins que je lisais sans m'arrêter du début à la fin. Mais même avec le recul je n'y vois pas vraiment de l'addiction, même s'il me fallait ma dose de 3 ou 4 livres hebdomadaires, mais plutôt l'emportement des mots, des histoires. S'il n'y avait pas "the end" à la fin des films certains ne quitteraient pas la salle de cinéma. Bref, je n'ai jamais eu cet effet là avec le net, ni avec SL. Je ne nie pas que certains puissent être "accros" mais alors est-ce SL qui crée l'addiction ou ne donne-t-il que l'opportunité à un mal-être déjà présent de se poser là et se nicher dans les replis de la toile ? Pour le coup la fuite est avérée, comme avec une drogue on s'installe dans un semblant de bien être en se forçant à oublier volontairement l'univers qui nous entoure. Pour autant ça peut rester discutable, en tirant un peu par les cheveux on peut se dire qu'un monde virtuel n'en est pas moins un monde, certains partent vivre à l'étranger, pourquoi pas aller vivre sur SL après tout. Les problèmes ne commence que lorsqu'il y a atteinte physique ou morale sur le sujet, on peut supposer que ce n'est pas systématique, même si tout peut le laisser aisément à penser.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
J'ai l'impression que beaucoup sont dans le déni, comme à chaque fois qu'un article critique SL ou ses utilisateurs.
L'immersion dans le "jeu" ne permet pas d'avoir le recul nécessaire. Et il existe parfois un fossé entre l'intellect et l'affect.
Quant à savoir si cette "phase" aura été bénéfique, nous ne pouvons le savoir qu'une fois qu'elle aura été franchie.
L'expression "opium du peuple moderne" de Fabrice est peut-être adaptée.
"Envoyé par Poisson.Soluble https://jolstatic.fr/forums/jol3/images/buttons/viewpost.gif
Je comprends tout à fait le temps passé sur SL si cela permet d'en tirer une ressource financière (style un magasin qui vous permet de gagner plein de sous par mois), une réelle satisfaction intellectuelle ou émotionnelle. Mais est-ce vraiment le cas, sauf exception?

Fabrice: Ah, tu vois comme tu es, tu mets l'argent au-dessus du plaisir.
Sinon, au delà de la plaisanterie, le fait qu'il y ait des bénéfices secondaires est une justification pragmatique de l'addiction, mais de toute façon à la base de toute addiction, il y a du plaisir, même si il ne parait pas évident à qui n'est pas dedans.
"

Le caractère "pragmatique", dans l'exemple du type qui passe des heures sur Photoshop pour dessiner ses skins parce qu'ils en vend des tonnes sur SL et que cela lui rapporte l'équivalent d'un salaire réel ou plus, fait que dans ce cas l'activité SL n'est plus assimilable à de l'addiction, puisque cette activité n'est pas un moyen d'échapper à la réalité, au contraire.

Si tu passes le balai toute la journée parce que cela te rapporte un salaire, il n'y a pas d'addiction au balai, désolé.

Par ailleurs, il y a plaisir et plaisir. Il y a des formes de plaisirs qui t'élèvent et te libèrent (par ex la lecture de grands auteurs) et d'autres qui t'avilissent et te transforment en esclave: si tu regardes une émission TV débile, sur le moment, cela peut te procurer une forme de plaisir, mais au final, tu te sens sali moralement.

Je comprends bien ta forme de compréhension humaine pour nos petites faiblesses et nos manies misérables qui nous procurent un plaisir sur le moment, mais tu les innocentes un peu trop: Exemple " Pour faire une comparaison simple, ça marche aussi avec le tabac. Et comme ce n'est pas un besoin vital, si pour une raison ou une autre quelqu'un en vient à arrêter brutalement le tabac, cela ne le tuera pas. Il prendra d'autres habitudes et sucera son crayon.".
Malheureusement, un fumeur ne s'arrête pas aussi simplement que cela de fumer, en se disant, maintenant, je vais sucer des crayons (ou des glaçons).
D'ailleurs, si c'était facile d'arrêter de fumer (avec une pilule miraculeuse), on ne s'arrêterait jamais de fumer: on se dirait, puisque je peux arrêter de fumer facilement avec ma pilule, allez une petite clope pour la route. Notre situation vis-à-vis de SL n'est-elle pas comparable? Puisque je ne suis pas addicted à SL, allez, un petit login in world pour la route.

Dernière modification par Poisson.Soluble ; 02/11/2011 à 13h11.
Précision par rapport à mes messages: je me mets moi-même dans la catégorie des addicted par rapport à SL (ou à internet en général), je veux dire que je ne suis pas dans les leçons de morale, qui se moquent ou condamnent les autres.

Pour mon malheur, j'ai un boulot qui me contraint à devoir bosser en plus à la maison. Or, je ne vais sur SL ou sur ce forum que quand j'ai des choses plus importantes en RL à faire. Je ne trouve rien de plus urgent que de bidouiller des scripts ou de me mettre aux meshes alors que les priorités objectives ou "pragmatiques" sont ailleurs. Ma chance, c'est de n'avoir jamais trouvé de satisfaction par rapport à la "sociabilisation" dans SL, parce que sinon, je serais encore plus dépendant au truc.

En gros, je suis dans la procrastination. Définition wikipédia: La procrastination, du latin pro et crastinus qui signifie « demain », est la tendance à remettre systématiquement au lendemain quelques actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate.
Citation :
Publié par Loee
......
Ce n'est pas de l'abus mais une nécessité. A partir de quand doit-on parler d'abus et/ou d'habitude ? Perso je dépasse certainement la dose quotidienne recommandée mais je n'ai pas le choix.
Certes, comme Poisson Soluble tu abordes les notions de nécessité et d'utilité.
Et c'est exact concernant une partie de l'utilisation des nouvelles technologies. Elles nous sont devenues utiles voire nécessaires.
Il ne te reste plus qu'à démontrer que la pratique de sl répond à ces critères de nécessité et d'utilité sociale.


Citation :
Publié par Loee
J'enchaîne :

ou, au contraire, échapper à la réalité

Je ne nie pas que certains puissent être "accros" mais alors est-ce SL qui crée l'addiction ou ne donne-t-il que l'opportunité à un mal-être déjà présent de se poser là et se nicher dans les replis de la toile ? Pour le coup la fuite est avérée, comme avec une drogue on s'installe dans un semblant de bien être en se forçant à oublier volontairement l'univers qui nous entoure. Pour autant ça peut rester discutable, en tirant un peu par les cheveux on peut se dire qu'un monde virtuel n'en est pas moins un monde, certains partent vivre à l'étranger, pourquoi pas aller vivre sur SL après tout. Les problèmes ne commence que lorsqu'il y a atteinte physique ou morale sur le sujet, on peut supposer que ce n'est pas systématique, même si tout peut le laisser aisément à penser.
Oui, le problème ne commence que s'il y a un problème (c'est pour amuser Yasu). C'est à dire si l'utilisateur rencontre plus de soucis dans l'utilisation que d'avantages. C'est un équilibre, qui dépend aussi de la façon dont on regarde la balance.
Je suis d'accord avec toi, peut être y avait-il un problème, ou du moins un besoin préalable, auquel sl a donné une certaine réponse.
Encore une fois l'interface, par ses caractères propres, constitue un lieu d'épanouissement de certaines pathologies.

Citation :
Publié par Poisson.Soluble

Le caractère "pragmatique", dans l'exemple du type qui passe des heures sur Photoshop pour dessiner ses skins parce qu'ils en vend des tonnes sur SL et que cela lui rapporte l'équivalent d'un salaire réel ou plus, fait que dans ce cas l'activité SL n'est plus assimilable à de l'addiction, puisque cette activité n'est pas un moyen d'échapper à la réalité, au contraire.

Si tu passes le balai toute la journée parce que cela te rapporte un salaire, il n'y a pas d'addiction au balai, désolé.
Bien sur. d'ailleurs tout le monde ne se sert pas d'interface virtuelle pour échapper à la réalité.
Ceci étant, la plupart qui se sont créés une activité lucrative sur sl n'avaient sans doute pas de plan de carrière et cette idée en y arrivant. Leur motivation première, autre, s'est transformée, sublimée. C'est un peu comme si un consommateur de rêve finissait par en vendre. Effort et réussite commerciale louables.
De la même façon que des loisirs peuvent être classés selon leur utilité intellectuelle et culturelle, des activités aussi peuvent être classées selon leur utilité sociale. C'est un positionnement politique.


Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Je comprends bien ta forme de compréhension humaine pour nos petites faiblesses et nos manies misérables qui nous procurent un plaisir sur le moment, mais tu les innocentes un peu trop: Exemple " Pour faire une comparaison simple, ça marche aussi avec le tabac. Et comme ce n'est pas un besoin vital, si pour une raison ou une autre quelqu'un en vient à arrêter brutalement le tabac, cela ne le tuera pas. Il prendra d'autres habitudes et sucera son crayon.".
Malheureusement, un fumeur ne s'arrête pas aussi simplement que cela de fumer, en se disant, maintenant, je vais sucer des crayons (ou des glaçons).
D'ailleurs, si c'était facile d'arrêter de fumer (avec une pilule miraculeuse), on ne s'arrêterait jamais de fumer: on se dirait, puisque je peux arrêter de fumer facilement avec ma pilule, allez une petite clope pour la route. Notre situation vis-à-vis de SL n'est-elle pas comparable? Puisque je ne suis pas addicted à SL, allez, un petit login in world pour la route.
Ma comparaison avec le tabac n'était qu'un réponse à Jarvis sur un point précis. A savoir que si tu arrêtes brutalement sl (pour des raisons diverses, volontaires ou pas) tu t'aperçois que tu peux t'en passer. Et de la même façon, si tu es contraint d'arrêter la clope, tu t'aperçois aussi qu'elle n'est pas indispensable à ton existence. Pour autant elle peut être une addiction. Le fait de pouvoir s'en débarrasser, avec plus ou moins de difficultés, ne distingue pas l'addiction de l'habitude.
La véritable difficulté de l'arrêt d'une addiction se situe en amont : non pas dans la possibilité de s'adapter alors que l'on a plus accès, mais dans la difficulté à vouloir s'arrêter.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 02/11/2011 à 14h29.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
"
Si tu passes le balai toute la journée parce que cela te rapporte un salaire, il n'y a pas d'addiction au balai, désolé.

Par ailleurs, il y a plaisir et plaisir. Il y a des formes de plaisirs qui t'élèvent et te libèrent (par ex la lecture de grands auteurs) et d'autres qui t'avilissent et te transforment en esclave: si tu regardes une émission TV débile, sur le moment, cela peut te procurer une forme de plaisir, mais au final, tu te sens sali moralement.
Ca été proposé plus haut, je ne pense pas qu'il soit bon de porter la reflexion sur le type d'objet utilisé par une personne. A mon sens, on ne peut pas définir objectivement le "bon" objet qui procure un plaisir saint et l'objet "mauvais" qui emprisonne. L'économie du plaisir en elle est-même est bien plus complexe et interessante

Par exemple, il est facilement imaginable qu'une personne puisse utiliser de manière compulsive la lecture de grands auteurs. Intellectualiser à outrance peut aussi être considéré comme une forme d'addiction. Tu parlais de travail dans ton argumentation, il y a par exemple l'effet Burnoot très bien expliqué par différents auteurs.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
La véritable difficulté de l'arrêt d'une addiction se situe en amont : non pas dans la possibilité de s'adapter alors que l'on a plus accès, mais dans la difficulté à vouloir s'arrêter.
C'est pourquoi il faut s'intéresser aux particularités de chaque addiction, l'addiction n'étant pas complètement comparable à une habitude (du type, j'ai l'habitude de regarder l'heure à l'horloge en haut du mur de la cuisine depuis 30 ans: si cette horloge disparaît, j'aurai pê encore l'habitude de regarder l'heure à cet endroit pendant qq jours).

La difficulté "en amont" est aussi liée à l'aval si j'ose dire: c'est plus difficile d'arrêter SL parce qu'il y a une forme d'intéraction style réseau d'amis (ce qu'il n'y a pas ans l'habitude de regarder telle émission débile à la TV). De même, il est plus difficile d'arrêter la clope (en raison de la nicotine notamment) que d'arrêter de mâchouiller des bois de réglisse.
Citation :
Publié par bestmomo
.../... Je me souviens que l'introduction de la télévision avait suscité ce genre de discussion et on glosait à l'époque sur le mal insidieux de cet engin maléfique.

Qui se soucie vraiment désormais de cet écran bien inoffensif par rapport aux nouveaux dangers terrifiants de la cybernétique ?
Ce n'est pas le sujet bien sûr mais je pense pas que le petit écran soit inoffensif. Du moins dans un usage compulsif et passif chez les plus jeunes et les plus désœuvrés.

Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Un truc qui me frappe dans le forum, c'est le décalage entre le niveau intellectuel de beaucoup, leurs connaissances et leurs compétences en matière de SL, l'énergie, l'investissement, le temps passé... et la pauvreté émotionnelle, communicationnelle, esthétique... du jeu. C'est là que je me dis qu'il y a quand même pathologie.
Je ne sais pas, c'est peut-être un défouloir, une façon de faire des e-maquettes, un petit jardin secret, un truc pour soi.
Je n'ai jamais rien fait de plus, techniquement sur SL, que de bidouiller un peu, de tenter de comprendre les bases du script, mais c'est le coté relationnel, qui m'a retenue. Avant d'y renoncer et d'avoir été retenue, sur le fil, par le coté émotionnel.

Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Certes, comme Poisson Soluble tu abordes les notions de nécessité et d'utilité.
Et c'est exact concernant une partie de l'utilisation des nouvelles technologies. Elles nous sont devenues utiles voire nécessaires.
Il ne te reste plus qu'à démontrer que la pratique de sl répond à ces critères de nécessité et d'utilité sociale.
Pourquoi pas, en fait? Sinon à le démonter, on peut y voir individu par individu, une utilité, notamment (et je me prends en exemple) un besoin de confrontation aux autres, d'échange, sans porter ces oripeaux qui nous pèsent ponctuellement, sans les renier, les oublier, mais en les remisant temporairement, nous laissant sur l'instant retrouver la soutenable légèreté de l'être et de ce fait, ne pas s'enfermer dans l'insoutenable.
On peut très bien retirer un bienfait de cet usage, même et sans doute surtout, si l'on n'avait pas abordé l'outil ainsi. Donc avoir analyser que ses possibilités pourraient avoir un usage bénéfique et le constater. Puis passer à autre chose.

Et de fait l'usage excessif peut être un jugement porté par un oeil extérieur qui n'a ni pas les cartes. Car personne n'abat jamais vraiment son jeu.
Oui pour moi il y a une utilité sociale, mais parce que je suis phobique sociale, ça fait un cas à part qui ne confirme pas la règle amha.
SL m'est utile non pour fuir la réalité mais pour mieux m'y confronter. Ceci dit ce n'est pas propre à SL, j'ai utilisé d'autres outils internet pour me sortir partiellement de ma pataugeoire. Ca fonctionne bien en ce qui me concerne. Pourtant je fais de la procrastination à mort et de l'évitement tout autant bien évidement, mais curieusement je n'utilise pas SL pour ça alors qu'on pourrait croire que ce serait le prétexte presque idéal. Coup de bol ?

J'aurais toutes les raisons de passer les 3/4 de ma vie sur SL, en fait ça fait bien 3 semaines que je ne m'y suis pas connectée et quand j'y vais plus régulièrement c'est une ou deux heures quelques soirs par semaine malgré des responsabilités qui m'y appellent. Je ne me sens pas en manque, tout va bien mon capitaine.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Certes sl est en perte de vitesse, au moins en déficit d'image dans la population générale, et dans mon propos sur l'image avantageuse j'avais plutôt en tête les applications et matériels les plus à la mode (smartphone, facebook, twitter) et internet en règle générale. Désolé pour le hs.
Au delà de l'image avantageuse, sinon à montrer ostensiblement son blackberry comme une extension essentielle à sa reconnaissance professionnelle, toutes ses ouvertures sur un monde en évolution sont aussi un souci de rester en course. Pour soi et pour mieux appréhender l'avenir des nôtres. Sl est sans aucun doute en perte de vitesse mais il a permis à beaucoup de s'acclimater à un moyen de communication, notamment pour ceux qui n'avait pas un profil de joueur.

Citation :
Publié par Loee
Oui pour moi il y a une utilité sociale, mais parce que je suis phobique sociale, ça fait un cas à part qui ne confirme pas la règle amha.
SL m'est utile non pour fuir la réalité mais pour mieux m'y confronter. Ceci dit ce n'est pas propre à SL, j'ai utilisé d'autres outils internet pour me sortir partiellement de ma pataugeoire.
Sans être phobique, il y a amha un relationnel simplifié, excluant les signes de reconnaissance sociale, trop prégnantes dans RL, qui permettent de nouer conversation avec des personnes que l'on aurait jamais rencontrées RL. Des rencontres sur des bases différentes, privilégiant l'individu dégagé de sa situation, mais attachées à ce qu'il dégage dans son expression. On y découvre les menteurs mais aussi les sincères.
Cette nouvelle approche a aussi un côté addictif si l'on oublie que l'on se livre aussi partiellement.
Mais, je persiste à croire qu'il y a beaucoup d'êtres que j'ai pu croiser que le biais de SL ont rendus sincères dans leurs propos.Et c'est assez magique ou je suis désespérément candide (mais je n'y crois pas).
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