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J'avais lu une façon intéressante d'aborder le problème par Alanxo Etchegaray.
https://forums.jeuxonline.info/showt...3#post19709729 Il n'est pas ici immédiatement question de savoir si un joueur de passage, ou pas, peut jouer un personnage fantaisiste sur Gor, ou tout ce qui lui plaît sous ce seul prétexte. La question est ici de savoir si le support même en laisse la possibilité tout en gardant une cohérence. Le monde de Gor nous dit Alanxo est ouvert sur le notre (contrairement par exemple à celui de Tolkien qui est fermé, se suffisant à lui-même) et notre monde est en pleine évolution. Logiquement Gor devrait être ouvert à toute modification pouvant survenir sur le notre, donc par extension sur l'imaginaire de toute personne qui l'occupe, vous, moi, lui, elle. Moyennant quoi, tout étant dans tout, on pourrait fourrer tout ce que l'on veut dans Gor. Il me semble que la construction de Gor obéit tout de même à une certaine logique. Norman fait de Gor un monde caché, isolé, dans l'ombre et inaccessible au commun. Norman est évidemment le centre du monde qu'il a créé. Cette dualité entre monde réel et monde caché est celle qui l'agite : d'un côté le monde réel, hypernormal, de l'autre le monde des fantasmes normaniens, hyperNorman si l'on veut. Le monde normal, celui du quotidien, pendant de l'autre et duquel le personnage s'échappe pour devenir le héros de ses rêves, ne peut être lui même un monde de fantaisie. Ce serait un contresens.. Ainsi dans le monde normal il n'y a pas de vampires, de farfadets, de Père Noël, de Petite Souris, qui ne peuvent ainsi pas être importés dans Gor. Le monde de Gor étant une échappatoire pour l'auteur, une fois sur place, les personnages y sont soumis aux fantasmes normaniens qui deviennent la règle. J'y vois d'ailleurs un parallèle intéressant avec rl et sl, dans un sorte de double symétrie. S'échappant du monde réel pour arriver sur sl, le joueur de sl Gor se retrouve sous le joug des règles de Gor, comme le sont tous les individus importés. C'est le principe même de ce jeu. Alors on pourrait gloser des heures sur les fantasmes de Norman, qui sont ceux d'une certaine partie de la sf, essentiellement dans le space opera et l'heroic fantasy, avec la figure du héros dominateur, puissant qui là encore s'oppose sans doute à la réalité de l'auteur, aux relations difficiles avec le sexe opposé, habité par un sentiment d'impuissance, peut-être réelle. Et l'on retrouve un peu les mêmes motivations et parfois les mêmes codes esthétiques, que l'on retrouvait sur les couvertures de ces ouvrages, chez les utilisateurs de sl, sur les avatars qui traînent ici ou là, sur quelques pages flickr qui en dérivent. Si l'on joue le jeu, il me semble alors que c'est notre propre réalité que l'on importe dans Gor/sl et qui se soumet ou profite des règles goréennes. Les variations sont minimes. Une possibilité pour varier serait la prise en compte du temps. Se projeter dans le futur par exemple laisserait une certaine liberté (les conditions du passé ne changeant pas grand chose). L'humanité ayant découvert le voyage interplanétaire finit par tomber sur Gor. S'ensuit l'inévitable confrontation des deux mondes. Pas trop de vampire non plus dans cette variante, je l'avoue. Mais bref, en poussant le bouchon, on pourrait dire que d'autres systèmes ont été découvert, dans lequel il y avait des wookies, des vampires, des hobbits, des baleines volantes accompagnées de pots de fleurs..... On aurait alors la princesse Leia enlevée par les prêtres rois de Gor, et Luke Skywalker part à son secours....mais bon, j'ai l'impression que l'on ne serait plus vraiment dans la logique initiale. Et là apparaît, ce me semble, une autre question : quelle est la motivation qui pousse certains utilisateurs de sl à venir jouer dans Gor, tout en en souhaitant un aménagement du background, une modification de la fantasmagorie normanienne ? Car au fond, des univers dans le même genre, avec l'image du héros terrien envoyé faire le malin dans un monde rêvé, il y en a d'autres, dans des registres comparables, et laissant plus de place aux variations, comme le cycle de Mars de Burroughs, ou la saga des étoiles d'Hamilton. Et les plus porté sur le sm pourront avantageusement s'inspirer du monde Yapou du japonais Shozo Numa. En bref, et pour résumer :
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Fabrice Tebaldi |
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