Les nouvelles aventures de Dandrane

 
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Ayé je m'y recolle.
Déjà pour faciliter la transition voilà rassemblé les premières aventures :
Le journal de Dandrane


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Dandrane a grandi depuis les événements relatés dans son dernier journal.
Caroline a maintenant 17 ans. Dans ces nouvelles aventures, je vais en profiter pour glisser les BG de l’ensemble de mes persos.



Chapitre 1

15 septembre :

La chaleur était suffocante, le feu avait déjà envahi toute la cage d’escalier et le grondement des structures se fragilisant ne rassurait pas Dandrane. Pourtant elle ne pouvait pas encore sortir. Elle était sûre d’avoir entendu les cris d’un enfant et elle ne sortirait pas tant qu’elle n’aurait pas la certitude que l’immeuble était vide. Elle était arrivée sur place la première, juste à temps pour voir la bande d’Hellions s’enfuir en courant après avoir allumé la mèche de leur bombe incendiaire. Sachant qu’elle n’arriverait pas à temps pour empêcher l’explosion, elle avait immédiatement appelé les pompiers et commencé à organiser les secours. Elle avait regretté de ne pas avoir de pouvoirs de froid ou de pluie, elle aurait pu limiter la casse. Pas de héros disponibles dans les environs, la guerre en place contre les forces de Recluse avait fait beaucoup de dégâts dans les deux camps et l’équilibre précaire de ces derniers temps nécessitait la présence de nombreux héros sur les zones de conflits. A cela se rajoutait une recrudescence des groupes tels que le conseil, les cercles des épines ou les maltas. De plus cette nuit avait lieu un raid pour repousser Hamidon. Ce dernier étant reparti à l’offensive, une coalition de super héros avait été organisée pour le repousser. Bref Dandrane était seule, enfin pas tout à fait, car avant de se lancer dans les flammes, elle avait pu voir un jeune héros qui s’était attelé à éliminer les rares Hellions restés sur place. A son style et à l’utilisation limitée de ses pouvoirs, Dandrane devina qu’il ne devait pas avoir un niveau d’accréditation très haut, mais tout de même suffisant pour se balader dans Steel Canyon.
Dandrane se força à s’arrêter pour écouter. La chaleur brûlait rapidement sa peau non protégé par son costume à haute résistance, heureusement ses pouvoirs de guérison agissaient suffisamment vite. Une poutre se décrocha non loin d’elle, elle entendit le vacarme provoqué par son écrasement. Cette dernière venait de tomber sur l’escalier la privant de son unique chemin de retour. Elle ne s’inquiétait pas trop pour ça. Soudain, elle entendit le cri qu’elle avait cru reconnaître quelques instants plus tôt. Ca venait de l’étage d’en haut. Elle fonça à travers les flammes, traversa une porte encore debout et se retrouva dans une pièce où les flammes étaient moins importantes, mais où la fumée était très épaisse. Personne dans le salon, elle se dirigea vers la chambre. Personne non plus. Elle commença à appeler lorsqu’elle vit une petite frimousse sortir de sous le lit, lui jetant un regard terrifié.
- Ne t’inquiète pas, je vais te sortir de là. Lui dit Dandrane.
La petite fille qui venait de sortir de sa cachette devait être âgée d’à peine huit ans. Dandrane la prit par la main.
- Reste près de moi, nous allons traverser l’immeuble, à côté de moi tu n’as rien à craindre.
Pour illustrer son propos, Dandrane lança son aura de guérison, la petite fille ressentit immédiatement l’effet régénèrent de cette aura.
Dandrane et sa protégée retourna dans le couloir. Tout l’étage était en feu. Impossible de passer. Elle fit demi-tour rapidement. Le feu réagit comme s’il l’avait vu et elle senti alors les flammes gagner du terrain vers elle. Elle se précipita à la fenêtre. Pas d’escalier de secours. Elle se pencha alors vers la petite fille.
- Accroche toi à moi. Lui dit-elle.
La petite fille tendit les bras et s’agrippa à Dandrane qui commença immédiatement à se concentrer. Les flammes gagnaient rapidement du terrain, l’atmosphère était irrespirable. Elle lança sa téléportation et se retrouva dans le vide, à environ cinq mètres du sol. Immédiatement, elle relança à nouveau son pouvoir, pour atterrir juste à côté du camion de pompier. Une foule de gens s’était rassemblée pour observer le sauvetage. Tous se mirent à hurler et à taper dans les mains, félicitant la jeune héroïne. Dandrane était habituée maintenant à ces marques d’affections mais elle bouda tout de même pas son plaisir et remercia le public. Un jeune couple s’élança vers elle, la remerciant chaudement. La petite fille sauvée couru vers sa maman. Tandis que le papa ne cessait de remercier la sauveuse de sa fille.
Il y eut ensuite un craquement sinistre et l’immeuble s’effondra sur lui-même. Dandrane resta jusqu’à ce que les pompiers aient complètement sécurisé le lieu puis elle s’éclipsa à grands coups de téléportation.

Cher journal,

Aujourd’hui, j’ai repris mon costume, j’en profite pour reprendre mon journal. Ca faisait presque un mois que je n’étais pas sorti habillée avec. Faut dire que je suis partie en vacances pendant trois semaines. Mais bon avec les études c’est vrai que je sors moins. Plus trop de temps. Je vais en profiter pour faire un rapide point sur ma situation. J’ai 17 ans, je viens de passer mon diplôme et je vais rentrer dans quelques jours à la faculté de médecine de Paragon. J’ai emménagé chez ma sœur, Kelly et son copain, Mat, alias Blaster de feu. J’ai réussi à convaincre mes parents que ça serait mieux pour moi. Et puis, depuis que ma sœur sait pour moi et qu’elle sort avec Mat, on s’est beaucoup rapprochées. Mat ne sera jamais un brillant super Héros, il ne se sert généralement de ses pouvoirs que pour allumer le barbecue ou pour réprimander quelques voyous pas très dangereux. Mais il prend tout de même son rôle de protecteur du quartier à cœur. Nous habitons dans un appartement à King’s Road, bon, ce n’est pas terrible, mais ce n’est pas si mal. Je me suis installée chez eux il y a environs dix jours, au début c’est assez troublant de croiser Mat toutes les deux minutes surtout qu’il se balade assez facilement en caleçon. J’ai encore l’impression d’être invitée mais ça va quand même de mieux en mieux. Et puis on s’entend bien tout les deux, on rigole des mêmes blagues, souvent aux dépens de ma sœur. J’ai eu mon diplôme avec mention, ce qui a nécessité de faire de gros efforts et donc j’avais moins le temps de sortir jouer l’héroïne, mais bon, j’ai tout de même réussi à obtenir mon accréditation de sécurité 40. Le problème c’est que maintenant on me propose souvent des missions qui sont assez loin, ou qui vont nécessiter plusieurs jours alors j’ai moins de missions possibles. De temps à autre, je donne des coups de main pour repousser les forces de Recluse où alors pour aider sur des missions plus difficiles. La vie à Paragon n’a pas beaucoup changé, les super vilains sont de plus en plus présents et les affrontements sont toujours plus violents. Le nombre de super héros a sensiblement diminué, mais heureusement les renforts de l’ARC sont importants.
Mon histoire avec Kévin est bel et bien terminée, ça faisait deux ans que nous nous étions remis ensemble, mais nous étions arrivés à un point où l’habitude avait remplacé la passion. Il a beaucoup changé, c’est devenu un scientifique, il a obtenu une bourse pour rentrer dans une école d’ingénieurs. Nous sommes restés bons amis à tel point que nous n’avons jamais couché ensemble. Ca fait donc six moi que je suis seule et avec le boulot je n’ai pas vraiment eu le temps de penser à autre chose. Cet été sur la plage j’ai eu une petite aventure, mais ça n’est pas allé bien loin. Ca fait un moment que je connais la véritable origine de mes pouvoirs et je me sens ridicule maintenant d’avoir imaginé que c’était grâce à Kévin. En fait, c’était la chaudière de l’école qui avait un problème, une fuite radioactive, en théorie pas dangereuse, mais avec l’émotion, les radiations ont modifié mes gènes.
J’ai pris beaucoup de plaisir à ressortir mes costumes, je me rends compte que ça me manquait tout de même. J’ai sauvé une petite fille tout à l’heure, c’est vraiment très gratifiant. Le public ignore toujours que Dandrane et Caroline ne font qu’une et même personne, alors on me fout relativement la paix. C’est pas comme Lidoine, une collègue de notre super groupe, elle ne peut pas faire un sauvetage sans voir sa photo dans tous les magasines. Comme je rentre en faculté dans 3 jours, je n’ai rien à faire ce week-end, je vais pouvoir me re-familiariser avec mes pouvoirs et pourquoi pas accomplir quelques exploits. En tout cas, j‘ai bien senti que les rangs des héros étaient plus légers, il est donc temps pour moi de me faire à nouveau plus présente, non pas pour apprendre, mais pour mettre à profit mes compétences. En m’organisant, je devrais pouvoir concilier mes études et ma deuxième vie. On verra bien. Mais je suis impatiente même si ce n’est pas toujours marrant comme quand on doit se balader dans la zone de Crey Foley, la pollution là bas, c’est horrible, déjà ça pue, mais en plus patauger dans une eau verdâtre, c’est presque pire qu’une visite des égouts. Ou alors quand on tombe sur une bande de rigolos qui nous sort de supers répliques du style : « dégage l’encapé ! ». Systématique tous leurs potes se marrent…C’est pitoyable. Mais au moins on a pas de regret à leur flaquer une bonne raclée.
17 Septembre :

Cher journal,

Aujourd’hui, histoire de me détendre un peu avant la rentrée de demain, je suis allée au ciné avec ma sœur. En sortant, alors que nous marchions dans la rue, j’ai aperçu deux gars d’un gang qui tiraient une fille dans une ruelle sombre. Ma soeur m’a regardée et m’a dit d’y aller, qu’elle ferait attention. Je garde toujours un masque sur moi, histoire de pouvoir intervenir en toute tranquillité en cas d’urgence. Lorsque je suis arrivée, j’ai découvert que je n’étais pas la seule à avoir vu la scène, une autre héroïne était déjà sur place, mais elle devait tout juste débuter dans le métier et en face d’elle, il y avait déjà cinq hommes armés de barre de fer et de quelques armes à feu. La jeune héroïne portait une tenue très à la mode, une jupe courte, des bottes et un haut taillé dans le tissu que tous les supers héros connaissent, qui est fourit par la HC. La société qui embauche des super héros, fournit aussi à ceux qui restent indépendants du tissu ultra résistant. C’est une sorte de façon de dire qu’ils sponsorisent les héros tout en faisant de la pub. Elle avait choisi un haut assez moulant, faut dire qu’elle était plutôt jolie. Par contre, si en mode elle s’y connaissait bien, en bagarre ce n’était pas encore ça. Visiblement elle était à ranger dans la catégorie des combattantes au corps à corps, elle maîtrisait quelques mouvements d’art martial et semblait plutôt bien encaisser les coups. Mais elle s’y prenait mal. Je n’ai pas voulu intervenir tout de suite, histoire de la laisser apprendre. Alors j’ai observé. Elle a réussi à mettre un des agresseurs au tapis, mais encaissait de plus en plus de coups. Elle finit par rater complètement ses attaques, je la sentais épuisée et voir qu’il restait encore quatre hommes debout ne devait pas être encourageant. Soudain un des hommes lui a porté un coup très violent en plein dans l’estomac. La jeune héroïne s’est pliée en deux, incapable de reprendre son souffle. Les quatre agresseurs la regardaient, le sourire mauvais, sûrs de leur victoire. L’un d’eux s’approcha d’elle, la prit par les cheveux et l’envoya valdinguer dans les poubelles. Elle mit un moment à se mettre debout, complètement sonnée. Elle jeta un regard à la jeune fille entraînée de force qui exprimait le regret de ne pas pouvoir la sauver. Elle tomba à genou, impuissante à se relever. Elle pleurait, incapable de contenir les larmes qui montaient à ses yeux. Elle fit un geste vers sa ceinture pour actionner le téléporteur d’urgence, mais ses gestes étaient lents et imprécis. L’homme face à elle devina sa démarche et bondit sur elle, lui attrapant les mains. Il la souleva du sol et fouilla sa ceinture, trouvant le téléporteur il le jeta au loin. Cette fois, le visage de l’héroïne tourna à la terreur.
- On va bien se marrer avec toi maintenant, tu vas payer pour ce que tes potes nous font subir, on va te crever, mais avant ça, j’ai toujours rêvé de me taper une pétasse en collant.
Elle le suppliait du regard, mais l’homme commençait déjà à essayer de lui retirer son haut. C’est là que je suis arrivée. J’ai sauté et je me suis posée juste à côté de lui. Surpris par mon intervention, il stoppa son geste. Les quatre hommes m’ont regardée, puis leur chef a dit :
- Super les gars, deux pour le prix d’une.
Ils se sont mit en position de combat, laissant retomber l’autre super Héroïne, qui s’écroula à terre. Je me suis alors mis à côté d’elle, pour vérifier qu’elle n’était pas morte, mais ses yeux étaient ouverts et je distinguais de petits mouvements. C’est à ce moment que l’un des hommes passa à l’attaque avec sa barre de fer. J’ai évité le coup, sans répliquer. Je me suis alors concentrée et j’ai projeté mon énergie sur la jeune Héroïne. D’un seul coup, elle a retrouvé toute sa puissance sous le regard ébahi des quatre agresseurs. J’en ai profité pour lui fournir un léger surplus qui lui permettait d’être plus forte et de régénérer plus vite.
- Tu veux une revanche ? Lui ai-je demandé.
- Avec plaisir, merci d’avance.
- C’est normal.
Elle se rua sur eux, avec l’énergie que je lui avait fournie, elle se battait beaucoup mieux qu’avant, les agresseurs allèrent chacun leur tour au tapis. Le dernier était à terre, lorsque j’aidais leur prisonnière à se détacher. Elle nous remercia et fila aussi vite qu’elle put. J’ai ensuite ramassé le téléporteur d’urgence de ma protégée et je lui ai rendu.
- Merci du coup de main. J’ai vraiment cru que c’était fini pour moi.
- De rien, c’est déjà très courageux de ta part de t’être lancée à l’attaque des ces mecs, tu as encore pas mal à apprendre.
- Je savais que je risquais ne pas être de taille, mais avec mes pouvoirs j’ai l’impression d’être invincible, j’ai pas trop réfléchi.
- Oui, mais ça va venir, ceux-là n’étaient pas à leur première expérience, tu as de la chance, prend le temps d’observer la prochaine fois et si tu as un doute, appelle de l’aide. Tiens voila mon numéro.
On s’est quitté là dessus et je suis rentrée. Ma soeur m’attendait, elle voulait tout savoir. Alors comme d’habitude, je lui ai tout dit, en en rajoutant un peu pour faire durer le suspens. Elle était ravie.
Bon au moins, je suis super détendue, vivement demain, j’ai hâte de voir à quoi ressemble ma fac.
18 septembre :

La faculté de Médecine de Paragon City était située dans le quartier de Steel Canyon. Il y avait beaucoup de monde à l’entrée, la plupart des nouveaux étudiants cherchaient à se repérer dans ces nouveaux locaux. Pour commencer, tous étaient conviés dans le plus grand amphithéâtre de la fac pour une rapide présentation et une explication du fonctionnement de la promotion. Caroline écoutait attentivement. Elle était dans le troisième groupe, composé d’une centaine d’étudiants et dont le rassemblement était fixé salle B-06 dans une demi-heure. Cela lui laissait le temps de s’imprégner du lieu. Elle essaya vainement de reconnaître des visages, mais aucune de ses connaissances n’était là. Pas la peine de chercher des super héros, rares était ceux qui suivaient encore des études. Elle essaya de se repérer un peu dans les locaux et de distinguer où étaient ses amphis et ses salles de travaux dirigés. La journée fut relativement courte, elle pu rentrer chez elle après sa deuxième réunion.

Cher journal.

La rentrée c’est bien passée. Enfin, quand je dis ça, tout est relatif. Il y avait beaucoup de monde et c’était vraiment flippant. Je n’arrêtais pas de me répéter : « Aller, tu as vu, pire, tu affrontes des démons, tous les jours !! » Mais là c’est pas pareil, déjà j’ai pas de pouvoirs pour comprendre plus vite et en plus je suis toute seule. Enfin, j’ai tout de même réussi à trouver les salles et les groupes où je devais être. Avant d’y aller, je me suis dit que en tant que super Héroïnes, j’aurais facile à me repérer. Une fac, ça devrait être une partie plaisir comparée à un temple du cercle des épines. Et bien, j’avais tout faux. Limite, j’aurais préféré un temple ! Au moins ça m’a fait faire des visites, sauf que j’ai quand même réussi à tomber sur la morgue. Mais bon, je m’en suis sortie. J’ai eu un premier aperçu de mes futures camardes de promos, tous des gens studieux. L’avantage c’est qu’on avait tous l’air d’être aussi paumé.
J’ai un emploi du temps super léger, mais il y a parait-il beaucoup de travail personnel à fournir. De ce côté-là, j’ai pas mal d’avance, pour bien comprendre mes pouvoirs de soin et les optimiser, j’ai déjà beaucoup parcouru les livres de médecine donc je suis assez confiante.
Pour m’encourager Mat est venu faire un petit cadeau, il s’agit d’un superbe stylo plume. Il m’a dit que même si aujourd’hui tout se faisait par informatique, un plume était toujours utile. Ca m’a fait super plaisir.
Reste à voir si ça suffira.

La rentrée allait lui permettre de trouver les cobayes dont il avait besoin. Convaincre des étudiants en médecine de faire des tests médicaux était chose facile. Ainsi, elle disposerait de sujets nouveaux. Elle serait très contente, peut être même qu’elle le récompenserait. Il frémit à cette idée. Il allait s’occuper de ça très rapidement, il savait comment les contacter, il lui faudrait une dizaine de sujets. Le plus dur serait d’expliquer leur disparition, mais pour ça, il y avait les soirées, et les rues de Paragon n’étaient pas toujours très sûres. Bon bien sûr, il allait devoir jouer sur les deux tableaux, mais il ne doutait pas d’y arriver.

Ca faisait plusieurs jours que la zone de Siren’s Call était calme, à part quelques échauffourées, rien de bien violent. Dandrane finissait son petit tour avec une patrouille de l’ARC. Pour l’occasion elle était accompagnée d’Ysave, une combattant de corps à corps qui avait hérité des mêmes pouvoirs que Wolverine et qui du coup avait aussi connu le même traitement. Quelques temps après les expériences sur l’un des plus célèbres supers Héro du monde, le gouvernement avait mit en place un projet pour développer les supers héros. Les expériences avaient duré quelques années et avait permis de sortir une centaine de super Héros, mais il y avait eu des problèmes, de nombreux sujets étaient morts et une polémique importante avait mit un terme à l’expérience. Peu de Héros crées avaient été capables de survivre après avoir été lâchés par le gouvernement, il y avait eut une vague de suicides. D’autres, incapables de contrôler leurs nouveaux pouvoirs avait tout simplement grillé. Il paraît même que certains avaient rejoint les Insoumises. Ysave faisait partie des rares qui avait survécu et qui combattaient en tant qu’indépendants. Elle avait été remarquée pour ses aptitudes à régénérer rapidement. Cette aptitude avait alors été poussée grâce à une machine qui avait bombardé son corps d’ondes, poussant les cellules mutantes à se développer pour atteindre un niveau avoisinant celui du sujet d’origine. Comme la technique d’application de l’adamantium avait été adoucie, il suffisait d’avoir des pouvoirs de guérison limités pour en bénéficier. Ysave avait parfaitement résisté à ses traitements. Par contre, le reconditionnement en soldat bien obéissant avait fait plus de dégâts. Oubliant toutes ses origines, elle était devenue une machine de guerre, obéissant au doigt et à l’œil. Lorsque le gouvernement avait renoncé au projet et qu’il avait relâché ses soldats avec comme ordre définitif de ne plus attaquer qui que ce soit, Ysave avait été complètement déboussolée. C’est à ce moment là que de nombreux cobayes avaient craqué. Elle avait eut la chance d’être recueillie par une association qui s’était occupée d’elle. Mais elle n’était plus qu’un légume. Lorsque Paragon a été attaqué par les Rikti, son instinct combatif avait repris le dessus, mais elle n’avait absolument pas le droit de se battre. Ce dilemme était impossible à résoudre. Il resta figé sur place, incapable de prendre une décision. Lorsque les aliens l’avaient attaqués, elle n’avait même pas cherché à se défendre, ignorant ses capacités, les Rikti l’avaient laissée pour morte. Elle avait alors assisté au massacre des personnes qui s’étaient occupées d’elle. Son endoctrinement n’y résista pas. Folle de rage, elle se jeta sur les assaillants et les tailla en pièces. Guérie des ordres qu’elle avait reçus, elle avait pu prendre part au combat, redécouvrant au fur et à mesure ses capacités. Aujourd’hui, elle était l’un des meilleurs combattants du groupe auquel appartenait Dandrane. Assez discrète, elle eut beaucoup de mal à comprendre la vie normale. Il avait fallu un moment avant de s’habituer. Elle était pourtant assez drôle et montrait d’évidents signes de socialisation. Dandrane aimait passer du temps avec elle, car elle pouvait parler sans que la jeune femme ne se lasse. Blonde comme elle, elle avait par contre choisi des tenues plus moulantes et adorait le cuir. Dandrane était en train de lui expliquer les péripéties de sa vie en communauté lorsqu’une forte explosion retentie. Immédiatement sur leurs gardes, les deux membres du super groupe des Megatomtes se tinrent en alerte. Dandrane commença immédiatement à envoyer de l’énergie à son alliée, augmentant sa force, sa précision, sa perception… Ysave pour sa part fit sortir les lames tranchantes comme des rasoirs qui étaient dissimilées dans ses avant bras. Le trouble fête ne se fit pas attendre, un homme vêtu tout de noir approchait, accompagné de plusieurs sbires, tous habillés comme des ninjas. Ysave se lança immédiatement à l’attaque, Dandrane en couverture réussit à éliminer d’un rayon de radiation l’un des soldats. Un colosse s’interposa devant Ysave, l’empêchant d’atteindre son but, elle engagea le combat. Elle esquiva un coup de sabre et lança une riposte que l’homme para de justesse. Elle en profita pour s’élever dans le ciel et retomba avec toute sa puissance sur son assaillant qui encaissa le coup avec un mouvement de recul. Tout son torse était lacéré, il saignait abondamment. L’homme qui dirigeait sa petite troupe envoya un autre soldat sur Ysave et avec le reste de ses sbires attaqua Dandrane. Cette dernière attendit que ses assaillants soient suffisamment prêts pour les contaminer d’une forte dose de radiation, enchaînant immédiatement avec un concentré qui paralysa leur leader. Elle reçut quelques coups dans la mêlé, mais lança immédiatement une régénération. Par contre, à force de courir, elle s’éloignait d’Ysave. Celle-ci semblait cependant avoir les choses en main, l’un des hommes était à terre et elle venait de trancher la gorge du deuxième. L’auteur de l’agression, émergea à cet instant de l’étourdissement dans lequel il avait été plongé. Constatant ses sbires vaincus, il choisi de prendre la fuite. Le calme revint rapidement. Les deux Héroïnes décidèrent de prolonger un peu leur patrouille, puis regagnèrent la base de l’ARC.

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Chapitre 2

21 septembre :

D’après ce que lui avait expliqué le professeur, il ne tarderait pas à lui proposer de nouveaux cobayes. C’était parfait, justement elle était arrivée à la phase de test de sa molécule. La commande qui lui avait été faite lui avait paru au départ complètement irréaliste. Ses commanditaires lui avaient promis une forte somme d’argent en échange de résultats, elle avait donc décidé de relever le défi. Après plusieurs mois de recherche, elle avait fini par trouver ce qu’elle cherchait et avait réussi à en faire une toxine. Il fallait maintenant la tester pour connaître les effets réels sur les être humains. D’après un premier calcul, elle avait estimé à moins de dix minutes la durée de vie de l’utilisateur, mais les calculs était une chose, la mise en pratique, une autre. Elle le savait depuis longtemps et avait toujours cherché à mettre en test ses inventions, au mépris total de ses cobayes. Elle estimait que les tests grandeur nature permettaient des améliorations beaucoup plus rapide. Elle était contente de revenir dans ces lieux qu’elle avait si bien connus, c’est là qu’elle avait réalisé toute l’étendue de ses capacités. Y revenir pour mener des tests sur des cobayes vivants était très ironique puisque c’est pour cela même qu’elle avait été renvoyée. Il était déjà tard et elle attendait le retour du professeur avec normalement un sujet d’expérimentation. Elle commençait à s’impatienter lorsque qu’elle entendit la clé tourner dans la serrure. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre et vit le professeur qui soutenait un jeune homme qui avait l’air complètement bourré. Il allait falloir attendre qu’il élimine l’alcool, elle ne voulait pas prendre le risque de voir l’alcool interférer sur les résultats.
Le professeur installa le jeune homme sur un des lits présents dans le laboratoire. Il venait juste de finir de le sangler lorsqu’il l’aperçut pendant qu’elle descendait les marches menant au laboratoire. Son coeur se mit à battre, elle était divine, ses longs cheveux blonds, retenu en arrière, ses courbes parfaites, son regard de braise. Il se sentait comme un fou. Elle portait une blouse entrouverte ne cachant rien de ses formes, un haut court et moulant lui maintenait la poitrine et une minijupe rouge finissait de le rendre fou de désir. Elle posa ses yeux sur lui, puis sur l’étudiant qu’il avait ramené.
- Alors ? C’est ça mon nouveau cobaye ? Demanda-t-elle sur un ton glacial.
- Heu… oui. Balbutia-t-il, soudain pris de panique.
- Il est complètement ivre. Qu’est ce que vous voulez que j’en fasse ?
- Mais, il va se remettre, demain ça sera bon.
- Demain ! Mais pourquoi suis-je là en ce moment alors ? Rugit-elle. On ne peut même pas commencer les expériences.
- Heu, j’avais pensé que enfin, nous pourrions, enfin, vous pourriez me récompenser comme vous l’aviez promis.
- Te récompenser ? Pour cette loque ? Tu plaisantes j’espère ! Dis moi au moins que personne ne va remarquer son absence.
- Oui, de ce côté-là aucun risque. Je l’ai choisi justement parce qu’il était seul et qu’il n’arrêtait pas de dire qu’il n’aurait pas dû partir de chez lui. Son appartement a été vidé, ses camarades penseront qu’il est reparti chez lui. C’est courant en début d’année.
- Bon, c’est déjà ça. Surveille le, je reviens demain.
Le professeur regarda la jeune femme sortir. Déçu de ne pas avoir eu de récompense, mais déjà ravi de la revoir le lendemain.

Cher journal,

Les cours ont tout de suite commencé, Pour le moment ça reste assez général et d’après le programme annoncé ça ne devrait pas beaucoup évoluer. Pourtant certains commencent déjà à se plaindre. Pour moi, ça n’est que des révisions. J’ai fait connaissance de plusieurs personnes, principalement mes voisins. Il y a Adeline, une fille d’ici, mais du nord de la ville. Grande, rousse, elle a l’air plutôt sympa et rigolote. Il y a Clint dont les parents son originaires d’une petite ville à plus de cent kilomètres de Paragon, il a pris un appartement sur le campus. Brun avec des petites lunettes, il est toujours collé à la fenêtre en train de guetter des super héros. Jimmy, lui est assez solitaire, il parle pas beaucoup et a toujours un bouquin ouvert. Il arrête pas de répéter qu’il n’a pas le niveau et qu’il faut qu’il bosse et enfin Sarah qui visiblement cherche plus à faire la fête qu’à vouloir bosser. Petite blonde plutôt jolie, elle m’a avoué que si elle pouvait se trouver un mari, ça l’arrangerait bien. Elle m’a aussi proposé de rentrer avec elle dans un des clubs du campus. J’ai refusé, ça a l’air un peu étrange ces trucs où tout le monde est copain. Ca m’a toujours fait flipper.
Par acquis de conscience hier, je suis allée me balader avec Opale et Mettos (ce sont deux super héros avec qui je bosse régulièrement) dans la faculté à la nuit tombée. Surtout du côté de la morgue, je sais pas pourquoi, mais j’étais sûr de tomber sur des Vahziloks. Et bien, il n’y avait personne, faut dire que le système de sécurité a l’air super. Du coup on a fouillé un peu, mais rien d’anormal. Il y avait une soirée, alors on vu de la viande saoul un peu partout mais sinon le campus était calme, enfin en tout cas pas de prédateur en vue. Tant mieux, je vais pouvoir bosser tranquille.
Après on est allé du côté de Peregrine Island, Khalebkaos nous a demandé de le rejoindre, il avait un petit boulot à nous proposer. Mine de rien, en face c’était des coriaces, il a fallu batailler ferme pour délivrer un professeur qui était détenu par Crey industrie. Apparemment c’était un des gars qui bosse sur les portails. Encore un qui a ouvert un portail sur un monde étrange qu’il va falloir qu’on aille sécuriser. Comme si on avait que ça à faire.
27 septembre :

Le test sur le premier cobaye avait été catastrophique. Le sujet n’avait pas du tout donné la moindre satisfaction. Au lieu de devenir super fort et quasiment invulnérable, celui-ci s’était mis à gonfler et avait fini par exploser, projetant du sang et des morceaux de viande dans tout le laboratoire. Le deuxième test avait donné un peu plus de résultat, le sujet avait semblé s’endurcir pendant environs trente seconde puis soudain son corps s’était mis à trembler et le sujet avait fait un arrêt cardiaque. Le professeur avait dû aller chercher un autre cobaye. Il n’avait toujours pas eut sa récompense, mais cela lui était maintenant égal, travailler avec elle était déjà très gratifiant. Lorsqu’elle l’avait abordé pour la première fois, il n’avait pas pu décrocher un mot. Elle était venue le voir à son bureau. Sur son agenda, la secrétaire avait indiqué un rendez avec BC. Il n’avait pas fait attention sur le coup. C’était il y a environ deux mois, on était début juillet, il faisait très chaud et le professeur avait du mal à travailler. Lorsqu’elle avait frappé à la porte, le professeur avait relevé la tête. Il était resté pantois pendant quelques secondes avant de l’inviter à entrer. La femme qui se tenait devant lui était sans doute la plus belle qu’il ait jamais rencontré. Elle était blonde, les cheveux détachés, un rien de maquillage rendait son visage angélique. Le tailleur qu’elle portait semblait avoir été dessiné pour elle. En fait c’était le cas, mais il ne le savait pas. Bleu marine avec un chemisier blanc, le décolleté légèrement plongeant dans lequel il ne put s’empêcher de laisser glisser son regard. Ses longues jambes parfaites contenues dans une jupe droite et de chaussures ouvertes achevaient cette vision enchanteresse. Elle avait fait bouger ses cheveux et lui avait souri. S’il n’avait pas été assis, le professeur serait sans doute tomber. Il lui semblait que la température de la pièce était montée d’un seul coup. Une fois remis de ses émotions, il avait enfin pu engager le dialogue. Elle avait commencé par lui dire qu’elle était très impressionnée par ses ouvrages et qu’elle était très attirée par les hommes intelligents. Rapidement, le professeur, coincé dans un mariage où la passion avait fait place à une monotone routine, était tombé amoureux. Follement amoureux. A tel point que lorsqu’elle lui avait demandé de travailler pour elle, il avait été immédiatement d’accord. Elle lui avait expliqué son projet, il lui paru complètement fou et surtout absolument illégal, mais pour une raison étrange, il s’en foutait et avait accepté. Au départ, elle lui avait emprunté son laboratoire, ils avaient travaillé ensemble à la confection de la toxine recherchée. L’idée était de construire une toxine capable de rendre un homme invulnérable pendant un moment quitte à ce qu’il y reste. Ils avaient commencé à chercher à partir d’un dérivé très puissant de super adrénaline, drogue très prisée à Paragon, qui rendait un homme surpuissant mais extrêmement dépendant. Eux voulaient accentuer les effets sans soucis des conséquences. Elle lui avait ensuite promis d’exhausser son vœu s’ils parvenaient à obtenir le résultat voulu. Le professeur n’avait qu’une idée en tête, il se moquait de l’argent, il n’était obsédé que par elle. Elle jouait avec lui depuis près de deux mois, lui demandant régulièrement des massages ou se frottant à lui. Il en rêvait toute les nuits. Depuis deux mois, une voix dans tête criait qu’il était devenu fou, que cette femme était dangereuse, mais il était incapable de résister. Même après la mort des étudiants qu’il lui avait rapporté, il continuait à être en admiration devant elle.
Il l’observait alors qu’elle s’apprêtait à injecter la toxine dans le troisième sujet.

Caroline était presque prête lorsque l’interphone sonna. Elle se dépêcha de rassembler ses affaires. Elle vérifia qu’il y avait bien un masque dans son sac et sortie de sa chambre. Sa sœur venait tout juste de raccrocher.
- Un certain Clint t’attend en bas. Dit elle, un sourire au coin des lèvres.
- Arrête, c’est juste un copain de promo, je le connais à peine.
- Et je te laisse sortir avec un jeune homme que tu connais à peine ! Fit sa soeur faussement horrifiée.
- Promis, s’il tente quoi que ce soit, je le désintègre.
- Pff c’est pas marrant d’avoir une petite soeur avec des super pouvoirs.
Caroline sortit de l’immeuble, elle croisa Mat qui rentrait dans l’immeuble encore en costume de super Héros.
- Tu ne peux pas passer par la fenêtre comme tout les super Héros ? Lui demanda-t-elle, persuadée que maintenant Clint allait la harceler de questions.
- Non, je sais pas encore voler, à peine de léviter.
- Tu avais qu’à me le dire, je t’aurai téléporté.
- Mais ne t’inquiète pas, tout le monde sait qui je suis.
- Non, pas encore mais ça ne va pas tarder. Maugréa-t-elle.
Clint était garé un peu plus loin. Elle s’assit à la place du passager.
- Tu as vu le super Héros ?
- Quel super Héros ?
- Celui qui vient juste de rentrer dans ton immeuble.
- Ah Mat.
- Qui ?
- Heu Blaster de Feu, c’est le petit copain de ma sœur.
Dandrane n’avait pas besoin de tourner la tête pour s’avoir que Clint était en train d’écarquiller de gros yeux.
- Bon, on y va ?
- Heu, oui. Répondit-il à peine remis de ses émotions. Tu vis avec un super héros. C’est dingue ça.
- C’est pas un super Héros, il a trois pauvres pouvoirs…
- Non, mais tu te rends compte, c’est dingue ça. Moi je n’en ai jamais vu et toi tu habites avec. C’est fou.
- Oui, bon ben démarre, tu vas t’en remettre.

Lorsqu’ils arrivèrent à la fête organisée en l’honneur de leur promotion, Caroline fut estomaquée. Cette fête s’étendait sur tout le campus, partout il y avait des bars, partout il y avait des DJ et des gens qui dansaient. Il était seulement vingt et une heures et tout le monde semblait déjà bien bourré. Caroline et Clint retrouvèrent Adeline dans la foule. Elle était déjà très joyeuse.
- Ah vous voilà. Cria-t-elle.
- Désolé pour le retard, mais tu savais que caroline avait un beau-frère super Héros ?
- Non, et alors moi, mon cousin l’est, c’est normal.
Clint, cligna des yeux, se demandant encore dans quel monde il était tombé.
- Tu as vu les autres ? Demanda Caroline.
- Sarah est par là, mais pas de nouvelles de Jimmy.
- Il doit réviser. Plaisanta Clint.
- Avec ce vacarme ? Ca m’étonnerait. Ah tiens voilà Sarah.
Caroline désigna la jeune fille entourée de trois mecs de quatrième année. Caroline se fit la réflexion que sa tenue n’avait pas du coûter cher vu le peu de tissu qu’il y avait. Lorsqu’elle les aperçut, Sarah s’approcha. Ses yeux brillaient et elle n’arrivait pas à marcher droit.
- Saaaaaluuut les potes.
- Salut Sarah.
- Je vous prézente mééés nouveaux zamis… Continua-t-elle en désignant les trois jeunes hommes.
Une fois passé le coup de la surprise, la soirée était vraiment réussie finalement. Caroline but très modérément et pourtant elle s’amusa beaucoup. Elle passa même un moment à discuter avec un des trois prétendants de Sarah. Un jeune homme sympa, qui venait de l’autre bout du pays et qui avait une véritable vocation pour la médecine.
Vers deux heures du matin, elle trouva Clint effondré par terre. Elle regarda autour d’elle, personne ne la regardait, les rares personnes non saoules étaient occupées à danser ou à s’embrasser. Elle le souleva comme si de rien était, le glissa sous elle. De loin on pouvait penser qu’il essayer de marcher et qu’elle lui servait juste d’appui. Puis elle le ramena à sa chambre. Adeline était parti un peu plus tôt dans la soirée. Et Sarah avait disparu avec ses deux autres prétendants. Une fois Clint couché, elle monta sur le toit discrètement et se téléporta jusqu’au métro.

Cher journal.

Il est presque trois heures du matin, je reviens d’une fête à la fac. C’était super, j’ai fait la connaissance de Luke, il vient de super loin, mais il est très sympa et surtout très mignon. Je viens juste de me rendre compte que je ne lui avais pas laissé mon téléphone. Quelle gourde ! Bon tant pis, de tout façon, je me vois pas avec un médecin. Bonne nuit.
Chapitre 3

5 octobre :

Caroline commençait enfin à trouver ses repères dans la faculté. Elle savait vers qui se tourner pour avoir un renseignement et qui il fallait éviter. Elle commençait à s’y retrouver dans les différentes corporations étudiantes. Certaines étaient très sérieuses et ne nécessitaient la réussite d’épreuves avant d’y entrer, d’autres était plus ouvertes et enfin certaines n’étaient que des prétextes pour faire la fête. Il y avait aussi celles qui se revendiquaient d’un parti politique ou d’un courant de pensée. Caroline avait tout de suite compris que certaines factions de vilains commençaient leur recrutement ici. Elle avait reconnu, à peine dissimulée des adorateurs du cercle des épines. Elle savait aussi que le conseil avaient des adeptes et faisait du recrutement, certes un peu plus discret et fin que dans certaines rues de Paragon, mais tout aussi dangereux. Ils recrutaient souvent, organisant de gigantesques fêtes ou alors par des réunions privées. Caroline aurait aimé leur voler dans les plumes, mais ces organisations étaient tout à fait légitimes, du moins tant qu’elles ne commettaient rien d’illégal. Aucun lien direct n’était fait entre ces groupes d’étudiants et les organisations machiavéliques qui étaient derrière. Caroline s’était tout de même noté d’aller y faire un tour un soir, histoire de voir si tout était en ordre.
Les cours se passaient bien, dans l’ensemble Caroline était bien à jour et pouvait se permettre d’être moins attentive. Elle passait maintenant beaucoup de temps avec Clint, Sarah et Adeline.
- On n’a pas vu Jimmy depuis presque une semaine. Dit Sarah.
- A mon avis, il a dû abandonner, ça arrive souvent. Répondit Clint.
- Ah bon ? S’étonna Caroline. Il y a souvent des étudiant qui renoncent ?
- Oui, soit ils se rendent compte qu’ils ne sont pas fais pour ça, la masse de travail les décourage, c’est fréquent que des étudiants disparaissent du jour au lendemain.
- Disparaissent ? Caroline fut attirée machinalement par ce mot.
- Oui, ils rentrent chez eux, vident les appartements et on les revoit plus. La plupart ne sont pas super fièrs alors ils ne font pas de fête d’adieu.
- C’est marrant, je ne voyais pas Jimmy décrocher si vite.
- Il n’arrêtait pas de dire qu’il n’était pas au niveau, moi ça ne m’étonne pas. Renchérit Sarah.
- Ouais, enfin, il avait l’air de vouloir s’accrocher. Conclut Adeline.
Caroline se nota de vérifier, c’était sans doute vrai, mais par déformation professionnelle, elle voulait en avoir le cœur net.
- Au fait Caroline, il semblerait que tu aies tapé dans l’œil d’un des gars que je t’ai présenté l’autre jour. Reprit Sarah.
- Quoi ? Qui ça ? Demanda Caroline qui commençait à virer au rouge tomate.
- Et bien Luke, fais pas celle qui s’en souvient pas.
- Non, je vois pas… Continua Caroline de plus en plus gênée, tentant de montrer son expression la plus étonnée possible.
- Hum…Dommage, c’est un beau garçon.
- Oui ben alors va y, te gène pas. Répliqua Caroline essayant de paraître le plus désintéressée possible.
- Non, moi j’accroche pas, je préfère Tom, son copain, il se prend moins la tête.
Caroline bouillonnait. D’une part elle en voulait à Sarah de lancer ce sujet de conversation, elle voyait bien que Clint et Adeline rigolaient et d’un autre, elle était ravie d’apprendre que Luke avait demandé de ses nouvelles.

Elle touchait au but. Le troisième cobaye avait tenu presque trois minutes avant de mourir, et le quatrième avait fait presque le double, elle avait même pu tester ses capacités. Bientôt elle serait prête et riche. Il ne lui resterait plus qu’à se débarrasser du professeur.
Stéphanie sourit. Elle savait qu’elle y arriverait. Elle avait tout pour elle. Belle, superbe, même rectifia-t-elle mentalement, elle était surtout très intelligente. Issue d’un milieu très favorisé, elle n’avait toujours connu que la réussite, brillante élève, elle faisait la fierté de ses parents. Oui mais voilà, Stéphanie n’avait pas ce que l’on pourrait dire « un bon fond ». Très jeune, elle prenait un malin plaisir à faire du mal aux animaux pour apprendre plus. Jamais traumatisée par des événements intervenus dans sa jeunesse, ses parents, un couple heureux et sans histoire, plutôt aisés, avaient du mal à comprendre son attitude. A l’âge de huit ans, elle avait drogué le chat de la maison et pratiqué une dissection dessus. Ses parents l’avaient sévèrement grondée. Comprenant qu’elle ne pourrait explorer tout ce qu’elle souhaitait tant qu’elle dépendrait de ses parents, elle devint une élève modèle. Régulièrement première de sa classe, elle se servait de l’école comme d’un exutoire, faisant souffrir ses copines. Puis arriva l’adolescence, rapidement formée, elle compris tout de suite l’attirance que les garçons ressentaient pour elle et l’utilisa à son profit. Jamais plus heureuse que lorsque qu’elle avait une cour autour d’elle composée de garçons mais aussi de filles jalouses d’elle ou amoureuses. Elle prenait un malin plaisir à les blesser, torturer, se servant de sa popularité pour abuser des gens.
Son âme plus noire que la nuit explorait les moindres failles de la personnalité humaine. Usant de son corps comme d’une arme elle avait mis à terre les plus grands matchos, les filles les plus rebelles. Personne ne lui résistait.
A la fac de médecine, elle mit à profit son intelligence pour aller encore plus loin, réussissant à convaincre certains professeurs de la laisser pratiquer des actes hors programme, elle n’arrivait jamais à étancher sa soif de connaissance du corps humain. Allant jusqu’à se servir de certains de ses prétendants comme de vulgaire cobaye qu’elle corrompait en laissant entrevoir de possible récompense sexuelle. Le sexe. A partir de l’adolescence, elle avait compris quel pouvoir elle pouvait en retirer. Après en avoir dégagé un enseignement et maîtrisé suffisamment la chose pour rendre à la fois homme et femme fous d’elle, elle l’utilisait pour corrompre tout ceux dont elle avait besoin. C’est tout naturellement qu’elle avait développé des pouvoirs vers 14 ans. Enflammant régulièrement le cœur de ses victimes, elle avait su canaliser cette énergie et la transformer en feu qu’elle maîtrisait à la perfection. Afin d’augmenter ses capacités, elle s’était aussi concentrée sur l’émission de radiation qui permettaient de soigner afin de garder ses cobaye en vie ou d’augmenter certaines performances facilitant ses expériences. Cependant, croiser son regard étai le plus mortel de ses pouvoirs.
A vingt ans, elle était déjà en cinquième année de médecine bénéficiant à la fois de largesse de professeurs qu’elle faisait chanter et de ses incroyables capacités intellectuelles.
Mais un jour une expérience tourna mal, son cobaye perdit la vie dans une expérience qui devait lui permettre de repousser les limites du coma humain. Après une rapide enquête, elle fut inculpée et incarcérée. Elle ne prit que le minimum et mis son temps à profit pour mieux maîtriser ses pouvoirs. Rapidement elle devint une personnalité importante. Elle avait constitué autour d’elle une véritable cour. Lorsque Lord Recluse décida de la faire libérer, elle pris le nom de Briseuse de Cœur. Certaines légendes racontent qu’elle aurait partagé l’intimité du maître des Insoumises. Le nombre de ses victimes devenues fou d’amour pour elle est plus long que l’annuaire de Paragon.
Motivée par une soif d’apprendre, elle savait au fond d’elle que ce n’était qu’un prétexte. Elle ne prenait jamais autant son pied qu’en faisant souffrir les autres. Profitant de toutes ses capacités pour parvenir à ses fins, elle n’était jamais plus heureuse que quand elle sentait quelqu’un en son pouvoir. Sa blouse et son visage d’ange lui permettent de lever facilement la méfiance des personnes qu’elle rencontrait. Elle savait jouer de ses charmes à la perfection et ses pouvoirs lui assuraient une grande puissance. Lorsque son contact dans les Insoumises lui avait parlé d’un défi, Stéphanie avait tout de suite accepté. Mettre en place l’opération avait demandé du temps, surtout quand elle s’était rendue qu’elle devrait opérer à partir de Paragon. Le commanditaire souhaitait agir là bas. Elle ne savait pour qui elle travaillait, mais en tous cas, il payait bien. Bientôt, elle serait en mesure de faire une démo.
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Cher journal.

Aujourd’hui, j’ai décidé de me mettre à la recherche de Jimmy. Les autres pensent qu’il a craqué et qu’il est rentré chez lui, mais je trouve que ça ne lui ressemble pas. Alors j’ai décidé de mener mon enquête. Demain, je vais essayer d’appeler ses parents, j’ai obtenu leur numéro dans les dossiers de la faculté.
Mat est revenu dans un état tout à l’heure ! Il dit qu’il est tombé sur un groupe de Rikti qui semblait chercher quelque chose. Il a fini à l’hôpital et ne sait donc pas vraiment ce qu’ils faisaient là. A mon avis, il est tout simplement tombé sur un groupe un peu plus zélé de déviés et ils lui ont mis une dérouillé. Ma sœur a eu peur, elle commence à se rendre compte que la vie de super héros c’est tout de même un peu dangereux. A la télé, ils n’en parlent jamais mais régulièrement certains d’entre nous y restent, c’est d’autant plus vrai quand on participe aux batailles rangées contre les vilains. J’ai déjà pleuré plusieurs de mes amis qui sont tombés. C’est très difficile. Du coup, elle commence à lui dire que si un jour ils se marient, il devra arrêter ses exploits.

Ysave était seule, en haut des restes d’un building, elle contemplait la zone dévastée qui s’étendait devant elle. Au fond, elle distinguait nettement l’immense vaisseau Rikti qui s’était écrasé dans cette partie de la ville. Elle aimait venir ici. C’était encore une zone très dangereuse, même pour elle, mais c’est en affrontant les Rikti qu’elle avait retrouvé le goût de vivre. Ou plutôt la douleur. Quand son esprit s’était libéré des griffes de l’endoctrine, quelques souvenirs étaient réapparus. Tous étaient de grands moments de tristesse. Les premières émotions qu’elle avait ressenties en reprenant le contrôle d’elle-même, étaient la colère, la haine puis une infinie tristesse lorsqu’elle s’était rendue compte qu’elle s’était réveillée trop tard et qu’une grande partie des personnes qui l’avaient protégée était morte. Aujourd’hui, elle ne tenait que grâce à cette volonté de se rattraper. Elle mourrait d’envie de foncer sur ce vaisseau, mais savait que ça serait du suicide et ces personnes qui aujourd’hui étaient mortes lui avaient appris à aimer la vie, malgré tout.
Ici sur cet ancien immeuble, elle regardait les Rikti s’affairer. Elle espérait que leur présence réveillerait en elle des souvenirs, comme ça avait été le cas la première fois. Mais rien de plus. C’était toujours les mêmes images qui lui arrivaient, des bribes d’images. Elle se voyait pendant l’application de l’adamantium sur son corps, elle se souvenait avoir beaucoup souffert ce jour là. Elle se rappelait aussi lorsqu’on lui avait annoncé la mort de celui qui avait été le premier à tester la nouvelle technique de couverture de l’adamantium. Elle les considérait comme ses frères et sœur. Il y avait aussi cette image de son autre frère qui s’était pendu, ne supportant pas la perversité qu’il était devenu. Elle ne se rappelait que de cinq ou six frères et sœurs, mais elle savait qu’il y en avait plusieurs autres, ailleurs, destinés à d’autres opérations. Elle avait aussi un vague souvenir, d’une bataille entre eux ou contre l’un deux, qui l’avait profondément bouleversée. La colère commençait à l’envahir. Elle senti ses griffes sortir, provoquant un léger picotement dans ses mains. Il fallait qu’elle se défoule. Elle remarqua à ce moment là un groupe de soldat qui essuyait les attaques d’un groupe de d’éclaireurs Rikti, comme c’était souvent le cas. Sans plus attendre, elle se rua sur eux.
6 octobre :

Cher journal,

Cette fois, je suis persuadée qu’il est arrivé quelque chose à Jimmy. J’ai appelé ses parents pour lui parler, ils m’ont répondu qu’il était à la faculté et m’ont donné le numéro de téléphone de son appartement. Donc, il n’est pas rentré chez lui. Cela ne veut pas dire que c’est grave, il est peut être allé ailleurs, mais c’est étrange. J’ai essayé de me souvenir s’il avait une copine, mais ses parents m’ont confirmé qu’à leur connaissance il n’en avait pas. Alors je suis allée à l’administration, j’avais mis mes habits de super Héros et j’ai demandé la liste de tous les étudiants qui étaient rentrés chez eux depuis le début de l’année. C’est fou comme le fait de venir en costume ouvre des portes et permet d’obtenir des infos plus vite. Ensuite j’ai pris la liste et j’ai contacté chaque personne. Neuf manquent à l’appel dont Jimmy. C’est étrange. Il va falloir que je creuse, que je demande si quelqu’un a vu quelque chose ou pas. Ca risque de prendre un moment avant que je n’aboutisse à un résultat.
Sarah a un copain. C’est un des mecs avec qui elle est sortie la semaine dernière. Il est plutôt pas mal et promis à un grand avenir. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si c’est ça qui a décidé du choix ou si elle est vraiment amoureuse. Enfin bon, elle n’est pas encore mariée. C’est un copain de Luke. Adeline nous a invité à mater des vidéos sur les super Héros, un rassemblement des meilleures scènes d’actions filmés. Bien que ça ne m’amuse que moyennement, je vais y aller juste pour voir la tête de Clint. En revenant, j’irai faire un tour à la fac, histoire de voir si tout est en ordre.

- Parfait ! Tout se passe comme prévu et en plus, j’ai de la chance.
Stéphanie se frottait les mains. Le cinquième cobaye avait tenu presque dix minutes. Lâché sur le campus la nuit, il avait provoqué pas mal de dégâts, attirant même l’attention d’une Super Héroïne. Dommage, ça n’était pas une combattante, mais au moins elle avait prouvé qu’elle savait se défendre et démontré ainsi que son cobaye était très puissant. Il n’avait pas semblé perturbé par les attaques qu’il avait encaissées et pourtant certaines étaient très puissantes. Elle même avait testé sa résistance en lui envoyant plusieurs boules de feu, il n’avait pas bougé. Elle touchait au but, il ne lui manquait maintenant que quelques minutes en plus. Il était temps que tout cela s’arrête, elle en avait marre de jouer avec son professeur, celui-ci avait de plus en plus de mal à travailler et voulait toujours plus de moments intimes avec elle. Les massages ne lui suffisaient plus. Elle avait hâte de pouvoir le faire brûler vif. Si au moins il s’était avéré un partenaire intéressant mais ça n’était même pas la cas. Le soir après le succès du troisième cobaye, il avait un peu bu et avait trouvé le courage de venir chercher sa récompense, surprise par la soudaine confiance en lui dont il avait fait preuve, Stéphanie s’était laissée aller, pensant que peut-être elle l’avait mal jugé. En fait elle aurait mieux fait de suivre son instinct et d’envoyer ce misérable voler contre le mur, il avait été plus que décevant et maintenant il revenait sans cesse à la charge. Ah si seulement elle n’avait plus besoin de lui. Mais ça n’était pas le cas, elle estimait qu’il lui faudrait au moins trois cobayes encore et qu’ensuite elle pourrait aller revoir son contact avec la vidéo de son travail et la formule de la toxine.

Cher journal,

J’ai eu chaud ce soir. En revenant à la fac vers vingt trois heures pour faire mon tour d’inspection, je suis tombée sur une espèce de monstre. Il était en train de tout saccager. J’ai voulu intervenir, mais mes pouvoirs n’avaient aucun effet sur lui. C’est dingue ça, je suis capable de freiner un tank et lui rien. Pire, il a réussi à me coller une baffe, j’ai fait un vol plané de deux mètres. Je suis tombé dans les vapes quelques instants. Quand je me suis réveillée, il y avait Luke au dessus de moi, qui essayait de me parler. J’ai rougi mais surtout, j’ai paniqué quand j’ai remarqué qu’il avait retiré mon masque pour me donner de l’air. J’étais complètement affolée. Il l’a remarqué et m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’il serait muet comme une tombe. Il m’a aidé à me relever et j’ai pu lancer une régénération. Je m’apprêtais à repartir à l’assaut quand tout d’un coup, il s’est mis à hurler en se tenant la tête et il a fini par exploser. Je ne sais pas ce que c’était mais une chose étrange, il ressemble à un des garçons disparus de ma liste. Je commence à me demander si quelqu’un ne sert pas des étudiants pour faire des expériences. Faut vraiment que j’avance demain. Quand j’ai voulu retourner vers Luke, il avait disparu. C’est drôle ça. Quand je repense à lui, je suis persuadée qu’il gardera le silence et curieusement je suis bien contente qu’il connaisse mon secret. Il a été super doux quand il a essayé de me relever.
10 octobre :

Dandrane arriva à Talos Island environ une demi-heure après que l’appel général eut été lancé. Elle constata que peu de héros étaient présents. Mais la situation semblait complètement sous contrôle. L’appel décrivait un monstre marin surgi entre la sortie de Skyway et Talos Island.
D’après les premières descriptions, il s’agissait d’une énorme bestiole ressemblant à un kraken, mais deux fois plus gros et surtout amphibie. Il projetait des jets d’eau d’une grande puissance et avait commencé à détruire le quai non loin de l’embarcadère pour Péregrine Island. Les héros étaient arrivés rapidement, secondant celui qui avait passé l’alerte et qui s’efforçait de contenir la bête. Il y avait quelques dégâts sur un hangar ou deux, mais dans l’ensemble rien de catastrophique.

Les héros avaient réussi à repousser la bête plus dans l’eau, elle était quasiment juste en dessous de la ligne de métro aérien qui menait à la station de Talos. Il n’y avait qu’une dizaine de héros, mais la bête s’était révélée beaucoup moins puissante qu’estimé. Une foule de badauds c’étaient massés sur le quai et suivait l’affrontement en encourageant les héros. Le combat même s’il était sous contrôle, était cependant tendu. Les jets projetés par la bête avaient mis à terre deux héros tandis que les autres s’efforçaient de la maintenir à distance du rivage. Dandrane s’approcha des blessés et leur insuffla l’énergie qui leur permit de repartir à l’assaut. La bête était couverte de blessures, une sorte de liquide vert s’écoulait de multiples orifices. Ces attaques étaient de moins en moins précises et de moins en moins puissantes.
Puis soudain, Dandrane vit un des héros lui envoyer un tel coup de poing que la bête tituba. Le combat était fini, mais les héros semblaient exténués. Le monstre poussa un gémissement terrible. Dandrane fut presque touchée d’entendre ce cri qui semblait refléter toute la douleur de la créature. Juste avant de s’écrouler, elle réussit à envoyer un dernier jet qui manqua complètement le héros visé, mais qui alla percuter les rails du métro. Le monstre s’effondra, mais tout le monde regardait avec horreur le trou qu’avait provoqué la dernière attaque du monstre sur les rails. Le choc avait été si violent qu’il avait arraché un bon mètre de rails. Dandrane comprit immédiatement pourquoi tous les visages s’étaient crispés. Un métro arrivait juste à cet instant, et absorbé par le combat, le conducteur n’avait pas remarqué les dégâts sur le rail. De tous les héros présents, plus personne n’aurait l’énergie suffisante pour empêcher la catastrophe. Le public qui venait juste de pousser un grand cri de joie à la mort du monstre, fit silence et observa impuissant la catastrophe venir.

Dandrane ne réfléchit pas. Elle se téléporta immédiatement au niveau du trou et quelques secondes avant le passage du métro, se coucha sur les rails, se servant de son corps pour boucher le trou. Immédiatement elle su qu’elle venait de faire un terrible choix. La douleur fut fulgurante, elle sentit son dos brûler au passage du wagon. Instinctivement, elle lança une régénération, mais celle-ci fut insuffisante pour palier aux dégâts. La douleur était insoutenable. Le dos en charpie, elle sentit son bras droit casser. Tout son costume fut déchiré, à certains endroits, elle ne sentait plus sa chair tellement la douleur était insupportable. Elle lâcha prise et chuta dans l’eau, incapable de se rendre compte que son geste avait permis le passage du wagon. Elle était déjà inconsciente lorsque son corps heurta la surface de l’eau.
12 octobre :

Cher journal,

Je rentre tout juste de l’hôpital. Il y a deux jours, j’ai sauvé une centaine de personnes dans un métro après l’attaque d’un monstre géant. Il avait détruit une partie des rails, je me suis jetée pour compenser le trou. D’après ce qu’on m’a dit, j’ai été extraordinaire, mais les dégâts que j’ai encaissés m’ont fait perdre connaissance. D’après les médecins sans mon réflexe de lancer un soin, je serais morte sur le coup. Une fois dans l’eau, j’ai coulé à pic, mais un des héros a plongé et il a réussi à me remonter à la surface. Heureusement, il y avait un autre héros avec des pouvoirs de soins, sinon j’y passais. Les dégâts étaient tels que la douleur aurait occasionné une crise cardiaque. Même avec les soins que j’ai reçus, il m’a fallu deux jours pour m’en remettre. Il paraît que Psychée elle même est venue me soigner. Heureusement mon corps mutant réagit très bien aux soins prodigués grâce aux pouvoirs des héros. D’après le médecin, il n’y a aucune séquelle, les soins m’on permis de guérir les blessures, tout est en bonne voie. Mon bras cassé s’est ressoudé, pour mon dos, il faut encore que j’attende un peu, mais d’ici demain tout devrait revenir dans l’ordre. Je suis encore très faible, mon énergie revient tout doucement, j’ai pu lancé une régénération tout à l’heure, j’ai senti que mon dos allait mieux, mais j’ai failli tomber dans les pommes. Repos à l’hôpital des héros. Puis j’ai été autorisé à rentrer chez moi. Comme il est spécifié dans mon dossier que je veux être anonyme, tout a été fait pour conserver mon identité secrète. J’ai reçu plein de bouquets, dont un de Luke qui me souhaitait un bon rétablissement. Ca m’a fait super plaisir.
14 octobre :

Cher journal,

Aujourd’hui, c’est samedi, alors j’en ai profité pour essayer de creuser mon enquête. Je m’attends au pire car un autre étudiant a disparu, ça fera le dixième dont je n’ai pas de nouvelles. Quand je suis allée au bureau des élèves pour obtenir la liste des étudiants manquants, j’ai donné mon téléphone pour que je sois avertie si d’autres étudiants manquaient à l’appel. Je leur ai dit qu’il en allait de la sécurité de Paragon, la secrétaire a eut l’air vachement impressionnée. C’est elle, ce matin, qui m’a prévenue. Je suis tout de suite partie en chasse. Je vais essayer de remonter les emplois du temps des disparus avant leur enlèvement. J’espère trouver une piste qui me permettra de trouver le dénominateur commun en espérant qu’il y en ait un. Comme c’était des étudiants très discrets, pas facile d’avoir des infos. J’ai quand même quelques éléments, quatre d’entre eux ont parlé à un professeur de la faculté peu de temps avant de disparaître. Pour les autres, personne ne peut me donner d’information. C’est troublant, si ma théorie est la bonne, il se peut que ce professeur pratique des expériences sur ces étudiants, il les contacte en leur promettant réussite, argent ou je ne sais quoi et ensuite pratique les expériences tranquillement. Je vais essayer de le suivre, pour en savoir plus. Mais pour le moment j’ai du mal à le trouver. J’ai placé un mouchard à son domicile qui m’indique quand il y a du mouvement chez lui. Pour le moment, rien.
Ma sœur est inquiète, Mat n’est pas rentré de sa mission d’hier. Comme ils se sont un peu disputés avant qu’il ne parte, je me demande s’il ne lui a pas fait faux bond et qu’il n’est pas parti dormir chez des potes. Ca lui arrive, mais au moins d’habitude il prévient.
Une rumeur court en ce moment, le conseil est en effervescence, il semble qu’ils soient sur le point de faire un gros un coup, beaucoup d’hommes ont été mobilisés. Par contre, aucune info ne filtre. Comme j’ai l’impression que la corporation qui leur sert de fenêtre de recrutement est aussi mobilisée, je vais aller jeter un œil. Ysave viendra avec moi, depuis que je lui ai parlé de ma rencontre avec l’autre balaise, elle tient à m’accompagner des fois qu’il se repointe.



La vie dans les Insoumises n’est pas simple. Encore moins quand on est la fille supposée et illégitime du maître des lieux. Morgane a maintenant vingt ans et c’est un miracle qu’elle soit toujours en vie. Intelligente et vive, elle n’a malheureusement pas hérité du moindre pouvoir de son géniteur. Impossible de se faire respecter dans ces conditions, c’est aussi pour ça que son père se fout royalement d’elle et qu’il a même été jusqu’à essayer de le liquider, mais en vain. Sa mère l’a habillement caché. Un jour, elle en a eut plus que marre d’être une paria. Certes elle n’a pas de pouvoirs, mais elle allait prouver à son père qu’elle méritait sa place près de lui. Pendant plusieurs années, elle travailla à la confection d’une armure qui allait lui permettre de gagner la place qui lui revenait de droit et montrer à tous qui elle était. Malheureusement, elle ne disposait pas de fonds important. Elle réussi cependant à construire des armures pour ses bras, bourrés d’électronique. Lorsqu’elle les enfilait, elle arrivait à contrôler la gravité qui l’entourait et à produire des décharges d’énergie.

Avec sa création, elle partit à l’assaut du monde des insoumises, prouvant à tous qu’elle était bien la digne fille de Lord Recluse. Elle se permit même de prendre ce nom comme nom de guerre afin de bien faire comprendre à son père qu’elle comptait bien prendre la place qui lui revenait. Au début, beaucoup s’en étaient amusés et Morgane Recluse fit beaucoup rire. Sauf son père qui fut immédiatement agacé par sa pitoyable révolte. Puis les rires se turent. Ses actions dans les insoumises étant plus que remarquées, elle fit mordre la poussière à de nombreux rivaux de son père. Petit à petit elle finit par se glisser dans les sphères très prisées des super vilains remarqués. Son père lui même fut impressionné par son ascension rapide. Il se mit à la regarder d’un autre œil. Il appréciait tout particulièrement qu’elle ait compensé son manque de pouvoirs naturels par de l’intelligence. Il finit par s’intéresser de près à ses exploits. Cependant, il ne chercha à aucun moment à la favoriser, au contraire, il n’hésitait pas lui envoyer des missions extrêmement difficiles. Au bout d’un moment, il chercha même à la rencontrer, cette rencontre fut secrète et personne dans les insoumises ne l’apprit. Il lui confia des missions de confiance qui nécessitaient discrétion et tact. Ces besognes n’étaient pas très gratifiantes et Morgane commençait à en avoir marre de faire le sale boulot. Aussi lorsqu’elle apprit par hasard que la proportion de supers vilains qui arrivaient dans les insoumises diminuait de plus en plus, elle décida de mener sa propre enquête.

Elle avait essayé d’alerter son père sur ce phénomène qui à terme pouvait être dangereux pour les insoumises, ces combattants n’étaient sans doute pas tous promis à un bel avenir mais pouvaient représenter une force importante lors des batailles contre les héros, que ce soit à Siren ou à Warburg. Le manque de forces nouvelles pouvait être dangereux pour l’avenir. Son père lui avait ri au nez. Se moquant royalement de ces chiffres, lui, ce qui l’intéressait c’était les meilleures, le reste pouvait crever la bouche ouverte, il s’en moquait royalement. De plus, les chiffres des arrivées ne fléchissaient pas, ce qui voulait dire que ceux qui disparaissaient, devaient être des chèvres dont son armée n’avait pas besoin. Morgane ne voyait pas les choses de la même manière, toujours il y avait eu des pertes dans les arrivants à l’île Clémence, mais pas dans ces proportions, il devait y avoir quelque chose de plus en ce moment. Elle avait donc décidé de vérifier par elle même. Ca faisait quelques jours qu’elle parcourait les zones d’arrivée à la recherche de ce qui avait bien pu causer ces défections. Pour le moment elle ne voyait pas. Sa présence n’était pas très bien perçue par les nouveaux arrivants, certains ignorants s’étaient même mis en tête de la défier pensant ainsi progresser plus vite. La seule chose qu’ils avaient réussi à faire progresser, c’était leur arrivée à la morgue.

Elle commençait à se dire qu’il n’y avait rien d’anormal lorsque son attention fut attirée par une super Vilaine qui sortait d’un hangar, visiblement essoufflée par l’effort qu’elle venait de fournir. Soudain, trois formes humanoïdes se jetèrent sur elle. Morgane était encore assez loin, elle observa la scène sans parvenir à distinguer qui étaient ses agresseurs. Elle décida de les suivre. Les trois formes avaient la tête allongée et se déplaçaient rapidement. Un peu plus près, Morgane réussit à reconnaître des Riktis. Qu’est-ce qu’ils faisaient si loin dans les Insoumises ? Bien sûr Morgane connaissait l’histoire de ces créatures, mais son père avait conclu un accord avec eux, il pouvait rester dans les insoumises mais uniquement pour avoir une base d’opération pour attaquer Paragon. Alors pourquoi enlever cette jeune super Vilaine ? Tout cela n’avait aucun sens. Elle les suivit jusqu’à un entrepôt. Il y avait une fenêtre en haut du bâtiment. Elle se posta devant et essaya de regarder à l’intérieur. La zone fourmillait de Riktis. Morgane n’arrivait pas à distinguer ce qu’ils faisaient. Elle ne trouva pas non plus de traces de la vilaine emportée. Avant d’aller plus loin, Morgane décida de se renseigner un peu. Il fallait savoir si l’enlèvement venait de la mission qu’on avait confiée à la jeune fille ou si c’était justement la cause des disparitions. Elle devait donc retrouver le commanditaire de cette mission pour en savoir plus. Vu son expérience, elle devait encore dépendre de Kalinda. Elle allait donc lui faire une petite visite.

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Ysave et Dandrane venaient de se téléporter sur le toit du bâtiment de la corporation dirigée par le conseil. Il était un peu plus de minuit, le campus était calme.
- Manière douce ou manière forte ? Demanda Ysave.
- Ben autant que possible la douce, sinon ça va encore jaser.
- C’est toi qui vois.
Dandrane ouvrit la fenêtre qui menait à l’intérieur. Elles se retrouvèrent dans une pièce sombre, visiblement un débarras. Une porte leur faisait face, de la lumière filtrait par dessous. C’est Ysave qui tourna la poignée. Elle pénétra dans un grand couloir garni de multiples portes.
- Va falloir toutes les ouvrir, ce qu’on cherche doit se trouver dans un coffre, faut trouver le bureau du responsable.
- Ok.

Dandrane ouvrit la première porte, elle donnait sur une chambre. Personne. Les unes après les autres, toutes les pièces furent visitées. Lorsqu’elles arrivèrent devant la dernière, Dandrane ouvrit la porte, habituée à tomber dans chambre vide, elle ne prit pas la peine d’écouter avant de saisir la poignée. Elle fut toute surprise de tomber sur un bureau avec un homme derrière, affairé sur son ordinateur. Il lui lança un regard plein d’étonnement, mais se ressaisit immédiatement. Dandrane le vit actionner un bouton avant qu’elle n’ait le temps de l’assommer. Il s’écroula en recevant la déflagration envoyée par Dandrane. Trop tard. Une sirène infernale se fit entendre dans tout le bâtiment.
- Vite, c’est sûrement ici, faut fouiller avant qu’ils n’arrivent.
Ysave se mit à chercher de son côté pendant que Dandrane retournait tous les tiroirs. Rien. Ysave avait fini par renverser les étagères. Elle trouva le coffre caché derrière l’une d’entre elles. Elle commença à l’ouvrir. Dandrane entendait les gens se réveiller et courir dans toute la maison, il fallait se dépêcher. Le coffre céda rapidement. Elles inspectèrent tous les documents mais rien de bien significatif. C’est alors que quelqu’un essaya d’ouvrir la porte.
- Archon ? Vous êtes là ?

Ysave se posta devant la porte. Prête à réceptionner toutes personnes voulant entrer. Pendant ce temps, Dandrane se mit derrière l’ordinateur et commença à pianoter. Elles pouvaient entendre plusieurs personnes essayer de défoncer la porte. Celle-ci céda rapidement. Trois hommes entrèrent et eurent un moment de recul et se retrouvant face à une super Héroïne. Cette dernière n’attendit pas leur consentement pour faire sortir ses griffes et se lancer à l’attaque. Le premier fut empalé immédiatement. Le deuxième eut droit à coup de griffe qui le défigura, il se recula en hurlant. Le troisième eut le temps de se reculer et se mettre en position de combat. Il tenta un coup de pied circulaire pour faire tomber Ysave, mais celle-ci anticipant son attaque s’élança en l’air fit un saut périlleux et utilisa ses griffes comme un grand ciseau. La tête de l’homme fut détachée du corps qui s’effondra au sol.
- J’ai trouvé un truc. Dit Dandrane. Je l’imprime.
- Dépêche toi, les renforts arrivent.
Au moment où elles sortaient de la pièce, elles se retrouvèrent face à deux hommes, fusils d’assaut à la main. Les balles volèrent, plusieurs atteignirent leurs cibles. Dandrane lança immédiatement une régénération qui referma les blessures. Ysave concentra son énergie et envoya une salve. Le coup fut si puissant qu’il renversa l’homme, tué net par le choc. Dandrane se contenta d’un tir de radiation à haute densité qui mit KO le deuxième homme. Elles regagnèrent ensuite la fenêtre par où elles étaient arrivées et s’enfuirent dans la nuit.
Chapitre 4

15 Octobre :

Cher journal,

Toujours pas de trace de Mat, là j’avoue que même moi ça commence un peu à m’inquiéter. Ma sœur a téléphoné à tous ses amis, mais aucun ne l’a vu. C’est bizarre. Bon Mat n’est pas le plus sérieux des super Héros mais quand même. Par acquis de conscience j’ai tout de même appelé le bureau des enregistrements. Ils m’ont dit que Blaster de Feu avait effectué sa mission comme prévue, il avait fait son rapport comme d’habitude. Donc il ne lui était rien arrivé. L’hôpital ne l’avait pas vu depuis plusieurs jours. Bon, au moins il semble être en vie, mais quelque part. Je me demande si la dispute qu’il a eu avec ma sœur n’a pas été plus violente qu’elle le dit et s’il ne s’est tout simplement pas barré ou parti réfléchir dans son coin.
Hier soir, Ysave et moi sommes allées visiter le bâtiment qui accueille la corporation du conseil. Dans l’ensemble, on n’a pas trouvé grand chose. Il y avait juste un document concernant le Reichsman, le double de Statesman qui a attaqué notre monde il y a quelques années en passant par le portail. Depuis qu’il a été vaincu, il est emprisonné par les Phalanges de la Liberté et sous très bonne garde. D’après ce que je sais, il serait celui qui domine les Etats-Unis dans une dimension où les nazis auraient vaincu le monde entier. Bref pas de quoi provoquer l’effervescence. Ca fait quand même un moment qu’il est là et qu’il est tellement bien gardé que personne ne peut espérer le délivrer. Bon, à part ça pas grand chose. J’attends toujours que le professeur qui est lié aux disparitions des étudiants se manifeste un peu.
Ah si, hier, j’ai eût un appel de Luke. Je ne sais pas comment il a eût mon numéro de téléphone, mais je suppose que c’est Sarah qui lui a donné. Il m’a demandé si j’acceptais de venir au cinéma avec lui ce soir. J’ai dit que je viendrais, mais je lui ai demandé la séance à vingt-deux heures.



Dandrane venait juste de refermer son journal lorsque l’alarme électronique chez le professeur se mit en marche. Immédiatement elle se mit en chemin. Elle arriva juste à temps pour voir le professeur quitter son domicile. Il se dirigeait vers le campus. Elle le suivit. Il rentra dans le bar juste à côté des chambres des étudiants. En ce dimanche après midi, le bar était quasiment vide, il s’installa au comptoir. Dandrane se changea et pénétra dans le bar comme n’importe qu’elle étudiante. Heureusement elle avait prévu de longue période d’attente et avait emporté un livre. Elle commanda un jus d’orange et fit mine de lire. Au bout d’un moment, le professeur se décolla du bar et se dirigea vers la table d’une étudiante qui semblait complètement déprimée. Dandrane se rapprocha pour essayer de comprendre leur conversation.
- Oui, je comprends, c’est très difficile. Disait le professeur à la jeune fille.
- Oui, et puis j’ai peur de ne pas réussir, tout le monde semble tout comprendre tout de suite et moi, je dois ramer pour arriver à suivre.
- Tu sais la plus part des étudiants s’aident un peu.
- Ah bon ? Comment ça ?
- Et bien en boostant un peu leur mémoire et leur faculté de compréhension.
- Mais on peut faire ça ?
- Bien, sûr, c’est très facile. Je ne pensais même pas qu’il y avait encore des étudiants qui faisaient ça à l’ancienne. Ces techniques sont sans danger, la fac a accepté ces pratiques depuis longtemps.
- Mais il faut faire quoi ?
- Oh, c’est très simple, tu passes une heure dans une machine et quand tu ressors tes capacités ont augmenté. Personne ne t’en a jamais parlé ?
- Non. Répondit la jeune fille profondément étonnée. Mais vous connaissez des gens qui le font.
- Bien sûr, j’ai moi même le matériel pour le faire.
- Ah bon ? et ça coûte cher ?
- Non pas du tout, depuis que la fac l’a « légalisé », c’est remboursé au moment de l’inscription.
- Je suis bête, je ne le savais même pas. Vous pourriez me le faire tout de suite ?
- Ben là non, on est dimanche.
- S’il vous plaît. Supplia la jeune fille.
- Bon très bien, mais avant faut me signer les autorisations. Dit-il en lui tendant deux documents.
- C’est quoi ?
- Ben les documents qui attestent que vous souhaitez avoir ces modifications, pour que ça vous soit remboursé par la fac. Je m’occuperai de les donner à qui de droit.
- Merci.
La jeune fille signa immédiatement les documents.
- On y va maintenant ? Demanda-t-elle.
- Ok, allons y.
Dandrane resta un moment puis sortit à son tour. Elle se mit à suivre le couple formé de l’étudiante et du professeur. Elle venait de comprendre plusieurs choses. D’une part que le professeur était impliqué dans les disparitions et d’autre part comment il procédait. Elle les suivit jusqu’à un bâtiment un peu à l’écart de la faculté. Instinctivement elle remis son costume, elle devait être prête quelque soit ce qu’il y avait dans ce bâtiment.



Stéphanie était enfin arrivée à synthétiser sa toxine. Elle durait maintenant un peu plus de dix minutes et rendait son utilisateur quasiment indestructible. Elle avait donc appelé son contact afin de le prévenir. Celui-ci était ravi, il lui donnait rendez-vous dans l’après midi pour étudier le résultat des tests. Elle communiqua ensuite l’heure et le lieu du rendez-vous au professeur, ainsi que la liste des documents qu’il devait apporter.



Kalinda ne semblait pas du tout au courant de l’attaque que subissait les jeunes super Vilains. D’après elle, la mission qu’elle leur confiait n’était pas trop difficile et en aucun cas, elle les envoyait affronter les Riktis. Morgane décida donc d’attendre que Kalindra confie une mission du même genre à une nouvelle personne.

Elle ne dut pas trop attendre. Un groupe se présenta, ils étaient trois. Kalindra leur confia la mission : nettoyer un nid de serpent. L’île était envahie par ces reptiles et ce genre de mission ne manquait pas. Le trio se mit en chasse immédiatement avec l’enthousiasme des jeunes. Morgane les suivit, prenant bien soin de ne pas se faire repérer. Elle les regarda pénétrer dans le terrier et se posta sur le toit d’un immeuble pour attendre leur retour. Elle attendait depuis cinq minutes lorsqu’un groupe d’infectés venait tout juste de gravir l’ascension vers le sommet de l’immeuble. Les yeux explosés, le regard dans le vague, les gestes maladroits, le petit groupe se regarda, se demandant comment réagir face à cette intrusion. Puis soudain poussé par la drogue dont leur sang était complètement imbibé, ils décidèrent de passer à attaque. Bien sûr Morgane aurait pu sauter jusqu’à un autre immeuble, mais pas question de laisser à ces malades l’illusion de croire qu’ils l’avaient mis en fuite. Elle se retourna immédiatement et commença à solliciter ses pouvoirs. Une décharge d’énergie vers celui qui semblait leur chef. Celui-ci encaissa la charge de plein fouet et mourut instantanément. Puis elle immobilisa un autre infecté. En envoya un autre en l’air, elle entendit ses os se rompre lorsqu’il retomba lourdement. Il restait un petit groupe de quatre. Elle envoya une décharge vers celui qui était le plus à droite, la décharge envoya voler l’homme bien au delà de l’espace réduit du toit et elle l’observa s’écraser dix étage plus bas. Ensuite, elle souleva une caisse qui était à quelques mètres d’elle et la projeta sur les infectés restant. Le choc tua sur le coup deux des hommes et précipita le dernier en bas de l’immeuble. Une fois le calme revenu, elle se remit à son observation.

Une heure plus tard, le trio refit son apparition. Sans s’attarder, ils se dirigèrent vers Kalinda afin d’obtenir leur récompense. Personne ne s’interposa. Morgane prit donc le même chemin qu’eux.
Un peu plus tard, alors qu’elle attendait de nouveaux prétendants à la mission de Kalinda, un jeune super vilain lui demanda la mission. Arrogant et sûr de lui, il n’avait pas pris la peine de venir accompagné. Morgane le suivit à son tour. Même genre de mission. Un jour elle avait demandé à un des lieutenants de son père pourquoi il n’envoyait pas une escouade de ses soldats nettoyer l’île. On lui avait alors expliqué que justement ces nids étaient tellement nombreux qu’ils permettaient d’en avoir toujours un ou deux à donner à de futures recrues. C’était un test en fait. Le super Vilains ressortit au bout de quarante-cinq minutes. Un peu fatigué. Il s’apprêtait à repartir lorsque soudain trois Rikti sortis de nulle part lui sautèrent dessus. Sans l’effet de surprise, il n’aurait déjà eu aucune chance mais là en plus, il ne pu même pas lancer la moindre riposte. Une fois attaché, les trois Rikti l’emportèrent avec eux.

Une course d’environ dix minutes amena Morgane à un bâtiment identique à celui qu’elle avait vu la première fois. Les trois kidnappeurs pénétrèrent à l’intérieur. Morgane remarque une fenêtre ouverte en haut du toit et s’y engouffra. Une fois entrée, elle se cacha derrière plusieurs caisses et observa. Elle remarqua sur le fond plusieurs cages où étaient enfermés des supers Vilains. Tous paraissaient jeunes, certains étaient évanouis, d’autres attachés. Elle reconnu le jeune homme qu’elle avait suivit il y a environ une heure. L’endroit était spartiate et principalement composé de soldats Rikti. Pas de doute, c’était bien eux qui étaient à l’origine des enlèvements. Ce lieu semblait servir d’entrepôt provisoire, en vue d’un futur déplacement. Son père serait sans doute très contrarié d’apprendre que les Riktis lui avaient désobéi. Elle prit son portable et commença son rapport à Kalindra. Soudain les caisses devant elle se mirent à bouger et elle se retrouva en terrain complètement découvert. Une énorme grue venait juste de soulever sa cachette. Une fois les Rikti remis de leur surprise, une dizaine de guerriers se jetèrent sur elle. Elle en immobilisa quelques uns et commença à faire voler les caisses vers ses assaillants, mais ceux-ci étaient trop nombreux. Rapidement encerclée, elle ne vit pas venir le coup qui la plongea dans les ténèbres.



Dandrane pénétra dans le bâtiment. Une odeur nauséabonde lui agressa immédiatement les narines. Pas de doute, elle allait devoir se mesurer à des Vahziloks. Rapidement elle pénétra plus en profondeur. Les Vahziloks sont des créatures ressemblant fortement à des morts vivants. Nées de l’imagination du Docteur Vahziloks, ces créatures étaient soit des corps recomposés à qui le docteur avait redonné vie, soit des morts qu’il avait réussi à faire revenir à la vie grâce à ses connaissances en médecine mais aussi en magie. Il y avait en gros trois type de catégories, les abominations, sorte de cadavre recomposé très costaud mais sans réel intelligence, les moissonneurs, qui aidaient le docteur dans les enlèvements, c’était des humains qui avaient rejoint le docteur et enfin les Edelions, véritables machines à tuer mues par la science et par la magie. L’avantage avec les abominations, c’est qu’ils étaient loin d’être malins et se faufiler à travers leur ligne était un jeu d’enfant. Dandrane pu rapidement rejoindre le professeur. Elle le retrouva en compagnie d’un Edelion. La jeune fille à ses côtés était maintenue par une abomination.
- Nous ne comprenons pas pourquoi cette année la livraison est si lente. Dit l’Edelion.
- Il devient plus dur de kidnapper du monde. Répondit le professeur, la faculté a renforcé sa surveillance.
- N’oubliez pas professeur, vous ne serez payé qu’en fonction du nombre de victimes que vous nous apporterez. Le Docteur est toujours ravi lorsque qu’on lui apporte de la chair fraîche pour ses opérations.
- Oui, je sais, je vais bientôt pouvoir vous en apporter plus.
- J’espère car vous comprendrez que deux depuis la rentré, c’est trop peu !

Deux ? Mais où sont passés les autres ? Se demanda Dandrane. Bon, il était temps qu’elle intervienne. Il n’y avait pas beaucoup d’abominations dans les parages et son principal problème serait sans doute l’Edelion, mais avec son expérience, ça devrait être qu’une formalité. Elle se téléporta en plein milieu du groupe. Le professeur écarquilla de grands yeux devant cette apparition. Immédiatement, elle envoya un concentré de radiation sur l’Edelion. Celui-ci s’immobilisa immédiatement, cherchant à retrouver son équilibre. Elle en profita pour envoyer deux rayons mortels sur l’abomination qui retenait la jeune fille. Libérée, celle-ci se rapprocha de Caroline qui achevait l’Edelion. Tout s’était passé très vite, le professeur n’avait pas eut le temps de bouger. Elle attrapa son bras et celui de la jeune fille et commença à se téléporter. Moins d’une minute plus tard, elle était dehors, loin du bâtiment. Elle relâcha la jeune fille en lui recommandant de faire attention et que rien n’existait pour aider les étudiants, ou alors ça s’appelait tricher. Puis elle se tourna vers le professeur.
- Je sais que vous avez enlevé plusieurs étudiants cette année. Je veux savoir ce que vous en avez fait.
- Je vous jure que je n’y suis pour rien ! Balbutia le professeur.
- Dépêchez vous, je perds patience.
- Si je vous le dis, elle me tue.
- Si vous ne dites rien, c’est moi qui le fais. Dit Dandrane prenant un air menaçant et commençant à concentrer ses radiations.
- Très bien, ne me faites pas de mal.
- Je travail pour une certaine Stéphanie, c’est une médecin qui travail pour Recluse.
- Quoi ? Vous travaillez pour ce monstre ?
- Oui… Je ne voulais pas, mais elle a des arguments… comment dire.. très persuasif.
- Où est-elle ?
- Je dois la retrouver dans peu de temps à cette adresse. Je suis déjà en retard.
- Oui et ça n’est qu’un début. Répondit Dandrane en prenant le papier que lui tendait le professeur. D’abord, on va aller en prison. Cette histoire ne vous concerne plus.
- Je… Oui, je ne suis qu’un misérable. Finit-il par dire.
- On peut dire ça. Oui !
- Attendez, vous devez savoir que cette femme possède de grands pouvoirs aussi. C’est une super Vilaine.
- Ah, ben il ne manquait plus que ça.

Cher journal,

J’ai trouvé ce qui était arrivé aux étudiants qui disparaissent. Ils étaient contactés par un des professeurs de l’université qui leur proposait une méthode pour leur permettre de faire de gros progrès. Il choisissait toujours des étudiants qui étaient isolées et les appâtait avec un moyen simple de devenir une bête en cours. Comme la plus part étaient largués en ce début d’année, beaucoup ont accepté. Il leur faisait alors signer une fausse autorisation et les emmenait avec lui. Ces autorisations étaient en fait des courriers, l’un pour la fac qui disait qu’il abandonnait et l’autre pour leur propriétaire les informant qu’il rentrait chez eux et que des amis viendraient chercher leurs affaires. Ensuite des hommes de mains du professeur déménageaient les lieux et la personne disparaissait.
Certains étaient destinés aux Vahziloks mais la plus part ont été livré à une femme, à première vue une super Vilaine. Briseuse de Cœur. Une femme terrible paraît-il. Elle fait faire ce qu’elle veut aux gens et n’hésite pas se servir de ses charmes pour arriver à ses fins. Le professeur, que j’ai arrêté cet après midi et remis aux autorités, m’a donné le lieu où elle lui avait demandé de venir afin de rencontrer son contact. Si les Vilains commencent à donner rendez-vous à leurs contacts à Paragon, où va-t-on ?

Bref. Je me suis rendu sur place mais le temps que je dépose le professeur en prison, le rendez-vous était fini. J’ai juste eut le temps de voir le contact. Au début, il était seul, je me suis dit que j’allais aller le faire parler, mais à ce moment là, il y a toute une garnison du Conseil qui a débarqué. J’ai rapidement compris que ce contact travaillait pour eux. D’après ce que je sais par le professeur, le commanditaire de Briseuse de Cœur voulait une toxine qui permette de rendre un homme extrêmement puissant pendant au moins dix minutes même si cela devait le tuer. Je me demande bien pourquoi le conseil veut un tel produit. Même s’ils recrutent à tour de bras, la mort de leurs soldats ne va pas les arranger. Je me demande si ça à avoir avec le gros coup qu’ils sont en train de préparer. J’irai en parler demain avec Miss Liberty. On est un peu copine, enfin, c’est une des rares qui ne me rembarre pas quand je discute avec elle.

Aujourd’hui, j’ai appris que nos deux K ( Khimerra et Kali) avait accepté une mission portail. Ce sont les deux plus grandes folles de notre de SG, mais de sacrées combattantes. Les missions portails sont des missions où l’on part, grâce à un portail qui permet de changer de dimension, pour un autre monde. Ces missions sont très rares depuis les problèmes rencontrés lors de l’exploration d’un monde où c’est l’Axe qui avait gagné la seconde guerre mondiale. C’est à ce moment que le Reichsman a envahis notre monde et a bien failli tous nous anéantir. Depuis les portails sont ouverts avec beaucoup de précaution et les missions menées le sont toujours en présence de super héros. Là, d’après ce que j’ai compris, le monde choisi présente une anomalie qu’il faut éclaircir. J’espère qu’elles ne feront pas tous foirer. Mais bon si elles ont été choisies c’est qu’il doit y avoir du gros grabuge. En théorie, elles devraient être de retour dans cinq jours. Fallait entendre Luciole pester sur les abrutis qui avaient eut la stupidité de confier une mission vitale aux deux K. D’après elle, même Toto aurait été un meilleur choix. Moi je suis pas sûre, au moins les deux K dans une bataille, tu sais où elles sont. Au milieu de la mêlée ! Toto, une fois il était partis aux toilettes au moment même où on est tombé sur l’ennemi. Bon c’est vrai que le souci avec elles, c’est qu’elles ne sont pas douées en négociation, au contraire, faut pas être en pourparler ou hésiter à attaquer, car elles ne font pas dans le détail et ne se posent pas de questions. D’abord, elles rushent et ensuite … ben ensuite, y a plus rien souvent.

J’ai juste eut le temps de repasser chez moi, là je pars au cinéma retrouver Luke. Je suis super nerveuse.
17 octobre :

Ainsi donc son idiot de professeur avait été arrêté par une super héroïne alors qu’il allait livrer un étudiant à ces nuls du Vahziloks. Quel crétin. Heureusement qu’elle n’avait plus besoin de lui. Cela la privait juste du plaisir de faire rôtir cet imbécile. Son absence n’avait pas pesé dans les négociations avec le contact. Celui-ci s’était contenté de la vidéo et de la toxine synthétisée. Elle avait touché son argent et allait pouvoir reprendre ses propres recherches avec ces apports de fonds. Elle avait prévu de rester un moment encore à Paragon, tant qu’elle était là, elle souhaitait « discuter » avec certains scientifiques pour confronter sur ses propres projets. Les scientifiques étaient des proies faciles. Souvent complètement accros à leur travail, ils étaient les premiers perdre leur moyen face à une jolie femme, intelligente qui s’intéressait à eux.



Cher journal,

J’ai parlé avec Miss Liberty. C’est dingue, c’est la première fois que quelqu’un comme elle s’intéressait vraiment à ce que je lui disais. Elle m’a conduit dans leur quartier général et m’a présenté à Manticore et Positron. Bien sûr que je les connaissais, j’ai même accompli des missions très difficiles pour eux, mais là c’était différent, on a discuté presque d’égal à égal. Ils ont écouté ce que j’ai découvert. Je leur ai donc dit, que je venais de mettre à jour une super Vilaine qui officiait à Paragon. Que j’avais découvert qu’elle avait fabriqué une toxine aux effets dévastateurs, qu’elle l’avait remis au conseil, que plusieurs étudiants étaient morts et que je me demandais si tout ça avait un lien avec le gros coup que prépare le Conseil. Positron m’a dit que c’était sans doute lié, que d’après ce que je leur avais dit, cette toxine permettait de disposer d’hommes capables d’attaquer une place forte sans se soucier des défenses.
Le Conseil a sans doute l’intention de mettre la main sur quelque chose de précieux pour eux. Je leur ai alors parlé de ce qu’on a découvert en fouillant la demeure qui abrite la corporation prônant les idées du Conseil. Ils m’ont tous regardé comme-ci j’étais une dingue. Puis Manticore a été le premier à dire que c’était possible que ça soit leur objectif. La libération du Reischman serait un sacré coup dur. On est tous tombé d’accord sur le fait que c’était sans doute leur objectif.
Miss Liberty a immédiatement appelé le Statesman. Il m’a reconnu et m’a dit bonjour ! ! ! Puis ils lui ont expliqué la situation. On a donc décidé qu’il fallait se préparer à une attaque massive sur le quartier général des Phalanges de la Liberté. Compte tenu des soucis du moment, Statesman a dit qu’il serait difficile à eux seuls de s’opposer à cette attaque. Psychée et le Cogneur sont dans la zone temporelle crée par Recluse afin d’essayer d’inverser l’équilibre. Citadelle est en mission sur un autre monde. Numina est aux mains de Recluse, le groupe qui est parti la sauver n’a plus donné de nouvelles depuis deux jours. Valkyrie et Mynx sont parties à leur recherche pour sauver tout le monde. Cygne est partie aider à vaincre un monstre qui a surgit un peu au large d’Indépendance port, le combat est bien engagé, mais pas terminé. Heureusement le Cercle des Epines était plus calme depuis quelques jours, Synapse avait réussi à les empêcher d’invoquer un de leur démons les plus puissants qui pouvait revenir sur Terre samedi soir dernier, entre vingt heures quarante-trois et vingt heures cinquante-deux. Mais cette bataille l’avait beaucoup affaibli, il se reposait, ainsi que de nombreux héros qui l’accompagnaient.

Bref le bilan n’est pas au beau fixe. Statesman a appelé la HC et l’ARC pour mobiliser les troupes mais cela semble insuffisant. Alors j’ai proposé de faire appel aux supers groupes indépendants. Miss Liberty aime pas trop ça, elle les trouve souvent difficile à contrôler et trop imprévisible, mais le Statesman a rappelé que pour le moment si les forces de Recluses n’arrivaient pas à déborder les lignes alliées dans les zones chaudes comme Siren, c’était en partie grâce à la présence quasi permanente de super Héros indépendant. Il a ajouté que sans une super Héroïne indépendante, personne n’aurait la moindre idée de ce que s’apprête à faire le conseil. J’ai eut du mal à comprendre qu’il parlait de moi mais quand j’ai réalisé, j’ai tout de suite rajouté que j’étais prête à apporter mon aide et que certains de mes amis ne demandaient que ça. Miss Liberty a donc accepté. Depuis deux jours tous les groupes sont mobilisés pour assurer une surveillance discrète autour du quartier général des Phalanges.
On s’attend à une attaque imminente, mais on ne veut pas montrer aux Conseils qu’on a deviné leur plan. On a donc un plan qui consiste à leur laisser l’illusion de croire qu’ils ont pénétré nos défenses, puis on les attaques par derrière. On a dressé une ligne de défense super solide constituée principalement de tank et de défenseur juste avant la prison du Reischman. Miss Liberty pense que la toxine ne protége pas les sujets des attaques psychiques. Tous les défenseurs Psy ont donc été mobilisés. Lidoine une défenseuse de notre Super Groupe y est actuellement.

Là je viens de finir mon tour de garde. Je suis crevée. Le rendez-vous de dimanche avec Luke s’est très bien passé. Il a été super. Après le film, on est allé boire un verre. On a discuté d’un tas de chose, il est super à l’écoute. Puis il m’a raconté sa vie, il est fils unique et ses parents habitent Paragon depuis qu’il a dix ans. Il adore la médecine et rêve de passer sa vie à aider les gens. Puis on a abordé ma deuxième vie. Quand je lui ai dit que mon nom de Super Héroïne était Dandrane, il a sifflé et il m’a dit qu’il me connaissait. S’il avait eut des pouvoirs il aurait aimé être défenseur. Alors du coup, il retient plus facilement le nom des défenseurs. Il m’a raconté qu’il avait lu, il y a peu, un article sur moi. Il avait été sacrément impressionné par mon intervention dans les flammes, l’autre jour. Il ne s’attendait pas à ce que je sois si jeune car ça faisait un moment qu’il entendait parler de moi. Mais du coup, il était content. L’autre jour, il rentrait d’une soirée quand il a vu que je me battais, alors il s’est approché, quand il m’a vu à terre, il est venu m’aider. Il a été surpris en soulevant le masque de découvrir qu’en dessous, c’était la jeune fille avec qui il avait discuté l’autre jour et qu’il cherchait à revoir. Il n’a pas été plus étonné que ça cependant, d’après lui il s’était rendu compte que j’étais différente, même s’il n’avait pas imaginé ça. En discutant de ce que je faisais, il a pris conscience que notre vie est dangereuse. Pour le grand public, les supers Héros sont invulnérables. La presse parle rarement des morts et comme il y a toujours de nouveaux noms qui apparaissent, on ne se rend pas compte que certains disparaissaient. Quand je lui ai cité les noms de super Héros morts au combat, il a paru sincèrement triste. Il n’avait pas réalisé les dangers que nous affrontions. Il a ajouté que même si la presse parlait de nos exploits, il n’avait jamais eut le sentiment d’être près de voir son monde s’effondrer. Ce que j’ai aimé, c’est qu’il ne m’a pas posé cent mille questions. Il ne s’est pas non plus émerveillé bêtement quand je lui ai raconté nos aventures. Il m’a considéré comme quelqu’un de normal et ça m’a fait super plaisir. A la fin de la soirée, il était presque quatre heures du matin, il m’a demandé machinalement si je souhaitais qu’il me raccompagne. Puis, il a sourit se rendant compte que j’étais sans doute moins en danger que lui. Alors je lui ai répondu que oui, j’aimerai qu’il me raccompagne. Arrivé devant chez ma sœur, on s’est embrassé ! Puis il m’a dit au revoir. Je ne l’ai pas vu le lundi. Comme je n’avais cours que ce matin, on a mangé ensemble avant que je ne parte pour mon tour de garde. Je ne lui ai pas dit ce qui se passait en ce moment, je ne veux pas qu’il s’inquiète.



Dans les hauteurs de sa tour, Lord Recluse relisait le passage du rapport adressé ce matin par ses soldats, en particulier celui de Kalinda. D’après ce qu’il lisait Morgane aurait été interrompue pendant qu’elle faisait un rapport, il y avait eut des bruits de lutte puis plus rien. Kalinda supposait qu’elle avait été faite prisonnière. Heureusement, elle avait pu expliqué ce qui s’était passé, avec les autres Vilains, l’action étrange des Rikti et sa localisation. Le maître des insoumises était doublement contrarié, d’une part parce que les Rikti pensaient qu’ils pouvaient se foutre de lui, l’ambassadeur présent dans son enceinte lui avait encore répété ce matin que rien n’était en cours et d’autre part parce que la disparition de Morgane l’avait privé d’un agent efficace et de confiance, enfin relativement, la gamine idolâtrait son père, il l’avait tout de suite vu et s’en servait. Elle lui avait permis de dénouer des crises difficiles et venait encore une fois de prouver qu’elle avait une bonne intuition. Cependant, il ne souhaitait pas personnellement s’impliquer, sinon tout le monde penserait qu’il faisait du favoritisme et que donc sa fille comptait plus et deviendrait une source d’affaiblissement. Il fallait qu’il traite ce problème Rikti et au passage qu’il s’occupe de Morgane. Il convoqua alors Scirocco.
- J’ai une mission dont je souhaite que tu t’occupes.
- Oui, mon Maître.
- Il se passe quelques choses avec les Rikti, je ne veux que tu envois quelqu’un enquêter sur place. Tu trouveras les détails dans le rapport que je t’envois. Je veux une intervention rapide, efficace et discrète, quelqu’un de sûr. Personne ne doit être au courant, je veux que tu veilles à ce que l’agent en charge de cette mission initialement te fasse un rapport exact sur ce qu’elle a découvert afin que je puisse punir comme il se doit les Rikti.
- Bien mon Maître.

Scirocco n’était pas le plus fiable ni le plus doué de ses lieutenants, mais avec lui, il était sûr que tout se passerai bien, tellement occupé à se prendre la tête sur l’intégrité de ses actions, il ne poserait pas de question dans une mission de sauvetage compte tenu de sa nature. D’autre part plusieurs rapports disaient que nombres de super Vilains ayant choisi son enseignement étaient très doués, voir beaucoup plus doués que lui.



Jalousie venait de recevoir sa mission. Elle l’avait immédiatement assimilé. Les informations en sa possession étaient précises. Elle s’élança dans le ciel de Grandville, grâce à ses compétences hors du commun, Jalousie était capable de faire des bons prodigieux et de courir à une vitesse phénoménale. Avec son niveau de destruction élevé, elle avait acquit de grands pouvoirs et était l’une des rôdeuses les plus puissantes des insoumises. Cette mission ne lui poserait aucune difficulté. Elle savait cependant que les Riktis pouvaient être des adversaires très dangereux. Cela promettait d’être passionnante.

Jalousie avait suivi un programme du gouvernement US. Celui-ci, ayant détecté ses capacités hors normes, avait décidé d’en faire un agent d’infiltration et une tueuse. Il avait plus que très bien réussi. Elle avait des compétences innées dans la dissimulation et dans l’esquive. De plus, elle portait en elle les gènes d’une régénération rapide. Elle avait donc été choisie pour faire partie des élus qui allaient connaître le nouveau traitement qui permettait de recouvrir un corps d’adamantium. Tout c’était parfaitement déroulé, mais l’opération avait été très douloureuse. Le lavage d’esprit n’avait pas pu être mené à son terme. Elle avait donc gardé une certaine indépendance. Cette opportunité et ses immenses capacités avaient provoqué la jalousie de ses compagnons. Elle avait donc développé une solitude et un grand esprit de provocation, si bien qu’elle prit le nom de Jalousie. Excédé par ses insubordinations et ses défis envers l’autorité, l’état major avait décidé de reprendre l’endoctrinement, mais Jalousie n’avait pas accepté et s’était rebellée. Elle s’était échappée, mettant à profit ses capacités d’esquive, de dissimulation et les nouvelles griffes qu’on avait équipé sur son squelette. Ces pouvoirs régénérant, bien que poussé à l’extrême, n’assurait pas une guérison permanente, mais suffisante pour que quand son corps se sent trop atteint, il lâche des hormones puissantes capable de d’effectuer d’un coup cette régénération. Une unité de ses frères et sœurs avait été lâchée pour la combattre, mais elle s’était débarrassée de tous ces assaillants, les tuant ou grâce à sa grande furtivité. Lors de l’affrontement, elle avait été sévèrement blessée, en particulier au visage où elle gardait une profonde cicatrice. Elle avait ensuite rejoins les Insoumises pour échapper à ses poursuivants.
Quelques mois plus tard, elle avait appris que le centre avait été fermé et que les sujets avaient remis à la vie civile. Elle avait même réussi à en désendoctriner quelques uns afin qu’il la rejoigne dans les Insoumises. Depuis, elle était devenu une des tueuses les plus réputées des îles. Elle ne travaillait que pour elle, se permettant même de rejeter les missions qu’elle jugeait trop simple pour elle. Attirant à nouveau la jalousie de certains lieutenants qui voyaient d’un très mauvaise œil sa réputation grandissante malgré cette indépendance. Elle avait alors passé un accord avec Scirocco qui la liait à lui mais lui permettait tout de même de garder son indépendance et le choix des actions.

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Chapitre 5

18 octobre :

Stéphanie avait du mal à obtenir les renseignements dont elle avait besoin. Il lui était difficile de s’approcher trop près des scientifiques suffisamment compétents pour l’aider dans son travail. De plus, elle avait senti que les Héros étaient en état d’alerte. Il se préparait quelque chose.

Lorsqu’elle avait appris que le Conseil allait attaquer le quartier général des Phalanges grâce à des supers soldats, elle avait sourit, comprenant que son contact travaillait pour eux et que les super soldats en questions allaient être crées grâce à sa toxine. Elle perdit immédiatement son sourire lorsqu’elle entendit parler des rumeurs qui annonçaient que la cible était le Reischman. Si ce dernier était libéré et qu’il parvenait à vaincre les Héros, pas de doute qu’il s’en prendrait aux Insoumises après. Et ça, c’était hors de question. Lord Recluse avait été clair avec le Conseil, il tolérait leur présence tant qu’ils se servaient des îles pour harceler Paragon. Rien ne devait mettre en cause la sécurité de son territoire. Son contact s’était donc moqué d’elle. Il allait le payer. Très cher.



L’Archon Ralf était satisfait. Comme prévus, il allait bientôt pouvoir libérer le Reischman. Celui-ci pourrait alors les mener à la victoire et ils deviendraient les maîtres de Paragon, mais aussi du monde. Les cinquante soldats volontaires pour se faire injecter la toxine avaient très bien réussi leur attaque. Ils avaient balayé les défenses du quartier général de la Phalange de la Liberté. Ses troupes étaient alors entrées en action pour sécuriser le périmètre. Sous peu, son objectif serait atteint. Il marchait lui même dans les couloirs qui le mèneraient vers leur futur leader. Le bruit des combats se fit plus intense. Visiblement, les héros n’avaient pas encore abandonné. Un de ses hommes arriva en courant près de lui.
- Alors, les héros ont-ils enfin cédé ?
- Non Monsieur, au contraire, il semblerait qu’ils nous attendaient.
- Comment ça ? C’est impossible. Personne ne connaissait notre objectif.
- Une grosse concentration de Héros de tous horizons est là, principalement des tanks qui arrivent à contenir nos super soldats.
- Ca ne durera pas, ils ne peuvent tenir face à ces hommes, personne ne savait ce que nous projetions.
Un deuxième homme arriva.
- Monsieur, ça va mal devant, nos hommes tombent comme des mouches.
- Quoi ? Mais c’est impossible !
- Les Héros présents sont très nombreux et mis à part les tanks, il n’y a que des héros projetant des attaques psychiques aucune résistance n’a été prévus, la moitié de nos hommes sont tombés.
- Mais enfin, c’est impensable. Comment ont ils fait pour connaître nos plans et les moyens utilisé, même nous nous l’avons appris qu’il y a trois jours.
- Nous avons dû être doublé monsieur.
- C’était sûr ! Quelle idée stupide d’essayer de trouver de l’aide chez ces supers Vilains. Bon pas de temps à perdre, il faut se rassembler et partir.
A peine eut il finit sa phrase qu’il y eut un énorme vacarme derrière lui. Une attaque massive de héros venait juste de commencer. Ils étaient pris au piège.



Cher journal,

La bataille a eut lieu aujourd’hui. On a attendu que les forces du Conseil s’engouffrent dans le bâtiment puis on a eut la confirmation que les tanks pouvaient les contenir et que les attaquent psy tuaient les supers soldats. Alors on s’est lancé à l’attaque. J’étais dans un groupe avec Ysave, Oz, Chastiefol, Jania, Luciole, Mettos, Khalebkaos. C’était de la folie, on s’est jeté sur l’arrière garde des Conseils, ça volait de partout, je prodiguais mes soins en permanence presque, alternant avec des attaques qui irradiaient les ennemis. Visiblement, ils ne s’attendaient pas du tout à nous voir.

Ysave en a tailladé une bonne vingtaine. Pareil pour Oz. Chastie s’est faite plaisir, elle a sauté dans un groupe d’une dizaine d’hommes et avec son sabre a commencé à les découper l’un après les autres. Cette fille est dingue mais quand on sait qu’elle est née sans pouvoirs et qu’elle a développé des réflexes qui sont fulgurant juste par le travail et l’entraînement, il y a de quoi être fier de soit. Fallait la voir esquiver les attaques ennemies, elle n’était jamais là où les soldats frappaient, tout allait tellement vite. Quand à Mettos et Khaleb, ils arrosaient les soldats. Luciole criait des ordres tout en irradiant nos assaillants. A un moment donné, je me suis retrouvé légèrement isolée des autres et bien sûr c’est au même instant qu’une douzaine de soldats à débarquer de je ne sais où. Je me voyais mal partie. J’ai commencé à envoyer une aura de radiation, puis j’ai lancé attaques sur attaques, mais ils étaient nombreux. Et puis soudain, il y eut un grand bruit et une forme énorme est apparue devant moi, sur le coup j’ai flippé, puis j’ai compris que c’était Jania qui venait de se transformer.

Jania, c’est une fille dont le corps abrite une intelligence extra-terrestre. Une fois qu’elle a eut fint de massacrer tout le monde, elle s’est tournée vers moi et m’a demandé :
- Ca va humaine Dandrane ?
C’est toujours marrant de l’entendre s’exprimer. En fait, l’extra-terrestre (le Kheliden) a accepté d’investir un corps dont l’occupant était dans le coma, espérant que ça permettrait de soigner le propriétaire. Le corps a été soigné, mais pas l’esprit. Du coup, la forme extra-terrestre est un peu perdue. En théorie dans ce genre de fusion, l’humain et le Kheliden cohabitent, chacun apportant quelque chose à l’autre. L’humain devient beaucoup plus puissant et l’extra-terrestre peut continuer à vivre sur notre monde. Là, comme la partie humaine n’est plus présente, l’extra-terrestre est perdu et a du mal à comprendre les humains qui l’entourent, c’est assez marrant parfois. En plus, la fusion a entraîné une repigmentation de la peau, Jania est toute bleue. L’extra-terrestre culpabilise de ne pas pouvoir aider plus son hôte alors elle a décidé de rejoindre les rangs des supers héros et de garder le nom de l’hôte comme signe de respect.

Bref tout ça pour dire qu’elle m’a sauvé la mise. La bataille a été relativement courte, au bout d’une demi-heure, les soldats du Conseil se sont rendus. Seul leur chef a voulu faire du zèle, il a affronté Statesman en combat singulier. Le combat était intéressant, l’homme était vif et arrivait facilement à toucher notre Héros, mais le Statmann est vraiment trop fort, au bout d’un moment, il a fini par prendre le dessus et en deux coups, il l’a mis au tapis. Les supers soldats sont tous morts, notre système défensif a bien fonctionné. On a peu de pertes, c’était assez inespéré. Même Miss Liberty a remercié tout le monde. C’était super de combattre à leur côté. Ils sont vraiment impressionnants. Là, je suis vidée. Je vais avoir besoin de me reposer. A la fin de la bataille, Le Statesman est venu me féliciter expliquant à tous le rôle que j’avais joué et tout le monde m’a applaudi, c’était vraiment grandiose. J’aimerai tellement que la vie de Super Héroïne soit toujours aussi agréable, de beau combat, le monde sauvé et surtout peu de pertes. Mais malheureusement, c’est rarement le cas, on peut juste dire que là, on a eut de la chance.

Une dernière surprise m’attendait quand je suis sortie du bâtiment, Luke avait entendu parler de l’attaque, alors il s’est précipité pour voir si j’y étais et si j’allais bien. Lorsqu’il m’a vu sortir, j’ai lu du soulagement dans son regard. Il m’a pris dans ses bras, j’étais tellement fatiguée qu’il m’a porté pour me raccompagner, prenant bien soin de ne pas se faire suivre. C’était vraiment une belle journée.

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