Vivre : Chronique d'un buff bot libre..

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Première partie



Combien de jours, nuits, s’étaient écoulée depuis l’instant de ma Renaissance ?

En tournant le dos à mon ancien maître, je décidais enfin de refaire ma vie..
Refaire ? non, la créer, tout simplement..
Etait ce seulement possible, envisageable même ? Est ce que je n’aurais pu rester dans cette facilité, suivre simplement encore et toujours.. Bâillonnée, les jambes et bras entravés, et les yeux « crevés » ?
Cette image était devenue trop pesante.. Je n’ai pu un jour accepter cette illusion de vie, même si mon rôle me vouait dans l’absolu à faire de mon Maître-Amour mon seul Dieu..
Quel étrange paradoxe..

Il est curieux, de réaliser que tout à coup mes pensées sont enfin des pensées, mes pensées..
Et les gestes que je fais, ne sont en rien dictés par une Loi..
Comment s’étonner alors que j’ai un moment d’hésitation, toujours, pour chaque acte que je m’apprête à faire comme si sur moi je sentais son regard, dans l’attente de son approbation ?

Je ne suis pas libre..

J’ai parcouru tant de plaines et villes, où chacune me semblait à la fois semblable et différente.. Qu’est ce qui aurait pu ou pourra changer ? Les regards sur moi sans doute, qui ne sont plus les mêmes, puisque je ne suis personne à la trace, marionnette impassible..

J’ai désormais aux yeux des Autres pour attitude, celle d’une personne solitaire, qui sait où elle va.. Pourtant chaque pas que je fais l’un devant l’autre me coûte, comme si je venais tout juste d’apprendre à marcher..
Qui sait qu’en réalité je suis totalement perdue ?

Vouée à moi même pour la première fois, je dois apprendre toutes ces petites choses, marcher, courir, sans craindre de représailles..
Apprendre à ne pas me cacher, lorsqu’il me prend l’envie de m’extasier sur une Primerose, un arbre qui me semble particulièrement coloré et que j’ai envie d’admirer.. ou encore ces notes de musique que je considère comme magiques tant la beauté m’émerveille..
Une jeune barde à qui je sauva la vie un jour, me fit don d’un Luth (bien que n’étant pas de cette classe moi même), elle n’avait pu s’empêcher de remarquer l’insistance, la naïveté, avec laquelle j’observais sa manière de jouer.. l’instrument dont elle se sépara ne lui était plus utile, et tenait à ce que je garde un souvenir de notre rencontre..

Parfois donc, le soir venu je sors mon précieux cadeau et le caresse longuement avant d’effleurer les cordes, redoutant et espérant le moment où je verrais s’envoler ces notes, qui m’apportent cette tranquillité..
Irais je aussi loin, aussi haut qu’Elles.. ?

Tous ces détails.. Tant de détails.. ces petits rien, qui n’étaient alors pour moi qu’un Rêve..

Dans ma découverte de Ma vie, mon « souvenir présent » , je me revois assise près d’un étang : j’ai toujours aimé admirer le mouvement perpétuel d’une cascade au loin.. C’est près de ce lieu que j’ai eu un jour la surprise de découvrir un arc en ciel.. Ma révélation..
Comme une enfant découvrant tout à coup un univers, je me demandais si l’on pourrait le traverser, ou courir sur chaque couleur ou qui sait ? le toucher, simplement..

Mes doigts troublaient l’eau nonchalamment.. Je savais pourtant la zone dangereuse,
peu m’importait à vrai dire : je voulais avoir un instant, un vrai moment à moi, simplement..
L’eau est magique, et j’aime ses vertus purificatrices.
Aurais je l’impression de renaître, propre de tout souvenir, si je m’immergeais totalement ?

Pour l’heure je me penchais simplement, faisant flotter une feuille sur l’eau, jouait à deviner la forme d’un caillou au fond, tout en observant les effets de l’eau sur mon reflet : aucun n’était semblable à l’autre, et pour finir tout aussi attirant que le plus beau des Fomoriens..
L’image qui me fut renvoyée alors me fit l’effet d’un choc..
L’eau était limpide, et mes doigts sur la rive.. entre mes doigts un brin d’herbe, et je ne m’étais pas rendue compte que l’évènement n’avait rien à voir avec l’étang..
Je vis mon visage, déformé à mes yeux (puisque je ne l’avais jamais vu ainsi) au niveau de ma bouche, alors que je songeais à ces hideuses créatures..
J’effaçais mon premier « sourire libre », plaquant ma main sur ma bouche.. je le sens encore pourtant, je l’imagine même de surprise..

Il me faudra beaucoup de temps..

Ce temps qui s’écoule me semble t il avec une telle lenteur, pourtant le Monde change, oui..

J’ai su que beaucoup de miens avaient entrepris un voyage sans retour.. Je l’ai vu, aussi.. Une suite de jours pénibles, où ne pouvant encore m’exprimer physiquement je devais éviter la foule, bien que nul n’aurait pu (sauf peut être un œil averti) reconnaître en moi le « buff bot » que j’ai cessé d’être..

J’ai connu parfois la peur, sentiment étrange où l’on se sent tout à coup glacée de l’intérieur.. Cela arrivait alors que l’on m’observait, d’une manière indéfinissable mais tout aussi insistante.. Un regard masculin, que l’on sent encore sur soi même alors que l’on tourne le dos..
Comment aurais je pu faire la différence, entre ce qui pouvait être une approche dangereuse de celui ayant reconnu la fugitive, et l’homme cherchant à m’entreprendre ?
Comment aurais je simplement pu concevoir l’idée de la seconde option ?
Je ne me sens déjà pas Etre libre, comment pourrais je me sentir Femme ?

Lors d’un détour à la Capitale, un Druide me fit un jour ce que je crois avoir défini par la suite (longtemps après) comme un compliment.. Ce sont des mœurs qui me sont étrangères, une fois de plus : j’ai tant à apprendre..
Il tenait à m’offrir une fleur, m’affirmant que ma peau était sûrement aussi douce que les pétales..
Je ne pouvais que l’observer, curieuse : son discours m’était aussi inconnu que ceux des ennemis que l’on croise hors frontière..
Il semblait attendre quelque chose, je lui remis donc une pomme que j’avais gardé d’un très vieux voyage : j’aimais comme elle brillait, et je la frottais bien souvent de ma veste pour qu’elle garde cet effet lustré..

Aujourd’hui je me doute qu’il n’a pas donné à ce fruit la même importance que moi..

J’écourte toujours au maximum mes passages en ville, je m’y sens encore trop peu à ma place, préférant les longs voyages..
Je regarde ainsi à loisirs les mouvements de foule, de très loin, sur une colline..

Je songe à mes frères et sœurs de cœur, en espérant qu’ils avaient en eux gardé une petite étincelle..

Il était dit, que nous avions le regard vide..
Mais nous avions la tête pleine de rêves..


Somewhere..
Over the rainbow..
Bravo, les spé buff sont nos amis, il faut les jouer aussi!

<- possesseur d'un buffbot rang 4, alors que son "main" est 5L1 et progresse moins vite... je me doute que ça doit faire bizarre de le voir tantôt en bot tantôt en perso joué :bouffon:
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