Provient du message de
Khronos
*Essuie la pluie de posts*
Mais arrêtez le
Rollback, à force de louvoyer et de quoter comme un furieux je ne suis pas sur de comprendre ta question:
Tu dis que tout futur parent mature doit avant de procréer s'interroger sur l'avenir, mais je suppose que si tu étais optimiste concernant cette période tu n'aurais pas posté (ça ferait "je pense que le monde va et ira bien, mais si je n'étais pas de cet avis je devrais m'interroger sur le bien-fondé de la procréation". tordu isn't it ?)
Je te l'accorde. En effet, je n'y aurais certainement pas pensé sinon mais je considère que c'est un tord.
Donc en gros tu trouves le monde laid, tu penses que ça ne va pas aller en s'améliorant, et tu penses que c'est une bonne raison pour ne pas faire d'enfants; tu attends donc que ceux qui ont la même opinion que toi sur le monde mais qui veulent quand même faire des enfants te donnent leurs raisons, et pour le reste j'ai l'impression que tu préfères simplifier en te disant "qu'en général" qu'ils ne se sont même pas posé la question (tu l'exprimes par trois fois au moins), ce qui me semble une sacrée affirmation gratuite.
J'aimerais nuancer ton assertion : je trouve que le monde n'est pas beau. Maintenant, je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il va aller en empirant ; je suis dans l'expectative.
Mais là n'est pas le propos. Comme je l'ai dit dans mes posts précédents, je ne parle pas uniquement du monde "en général", mais aussi de notre environnement immédiat. En effet, l'influence du monde sur notre avenir peut être très faible, même sur plusieurs années. Ca dépend essentiellement de la situation présente (géographique, historique, politique, sociale) et de la chance d'être au bon endroit.
Par contre, notre environnement immédiat, lui aura obligatoirement une influence sur notre future. Donc oui, il faut se poser des questions sur notre avenir financier, social (boulot, famille, relation), notre santé présente et futur, toutes ces choses de la vie courante.
Partons du principe si tu veux bien que tu ressens ceci, tu me corrigeras si j'ai mal compris.
D'abord, ça va peut être te surprendre, mais vouloir un enfant ne nécessite pas forcément une instrospection du fin fond de l'infini et encore moins (et pour cause) une perception aiguë des confins de l'éternité à venir. Comme toute prise de décision, pour ne pas être noyé par les éléments à prendre en compte, on filtre et on pose des hypothèses simplificatrices. Partir du principe qu'on a l'équilibre familial et l'indépendance financière, que le monde tourne depuis de millénaires malgré guerres & fléaux, et que l'on a envie d'un enfant, suffit en général à se jeter dans l'inconnu de la [pater|mater]nité avec optimisme, comme des centaines de générations avant nous.
Pause !
En effet, pour prendre des décisions sans grande conséquences, ou qui finalement n'affectent que nous, il est parfois confortable de faire des raccourcis cognitifs. Mais ici, il ne s'agit pas de décider si on va acheter du pain en rentrant du boulot, hein ?
La vie d'une autre personne est en jeu. Et si la décision est prise en fonction d'hypothèses simplificatrices comme "ça marche bien pour les autres", "ça a marché avant puisque je vais bien, alors ça va marcher après" ou encore "je suis jeune, je suis invincible, je serais grand-père(mère) !", tu ne penses pas que c'est un peu léger ?
Le monde "tourne" comme tu dis depuis des millénaires avec ses guerres et fléaux. Mais qu'en ont pensé toutes les victimes de ces fameuses guerres et des fléaux ? Qu'en ont pensé ces gens qui sont nés dans la misère, qui ont peut-être vécu une vie plus ou moins courte et pleine de souffrance ? Les violés, les torturés, les handicapés ? Et qu'en ont pensé leurs parents avant et après les avoir fait ?
En l'occurrence il est bien beau de s'interroger sur le monde dans 20 ans mais je ne vois pas tellement en quoi ça va faire avancer le schmilblick, parce que personne n'a la réponse, et que la réponse que tu donnerais à une telle question n'aurait pas grand chose d'objectif. Sans vouloir citer de la philosophie Zen qui dit que la réponse est qu'il n'y a pas de question, j'avoue qu'il est certaines questions auxquelles je ne vois aucun intérêt tant leur réponse est inaccessible.
S'interroger sur le monde ne veut pas obligatoirement dire uniquement s'interroger sur ce qui se passe à l'autre bout de la planète. Encore une fois, c'est le monde dans son entier, c'est à dire aussi de son environnement immédiat : famille, argent, etc.
Tiens par exemple, j'ai quelques questions bien terre-à-terre pour vous, parents où il n'est point besoin de philosophie Zen pour y répondre : si votre compagne et vous veniez à mourir d'un accident, avez vous prévu qui s'occuperait de vos enfants ? Avez vous prévu votre testament ? Avez vous prévu une assurance vie ?
Maintenant petite question subsidiaire : vous êtes vous posés ces questions avant d'avoir votre enfant ou après ?
Trouver le monde laid c'est bien beau, mais j'aurais tendance à rattacher ça à une vision romantique de l'artiste incompris (au mieux) ou à un mensonge qu'on se ferait à soi même pour ne pas voir qu'on est encore trop égoïste pour vouloir sacrifier ses soirées à finir pété comme un coin avec des potos piliers de bar. Je ne dis pas que c'est ton cas mais curieusement à ma gauche j'ai 10 gars de 15-25 ans qui pensent que le monde est trop moche pour faire des enfants (et puis ça va les arranger parce que sinon la séance de Cthulhu du vendredi elle saute), et 10 ans après je n'en ai plus qu'un, et il est effectivement tout aigri, ou alors ses hésitations d'artiste lui ont fait rater le coche, il n'a plus qu'à trouver -ce qu'il n'aura pu faire 10 ans plus tôt-, des raisons de ne pas regretter de n'avoir fait d'enfant comme tous les autres*. Comme le taux de mortalité n'explique pas cette chute drastique des pessimistes de service j'en déduis qu'entre temps les 9 zoziaux ont fait comme tout le monde: trouvé une copine, un boulot, des raisons pour y aller sans trop traîner des pieds, un appart, et puis, l'ennui (ou le désir) aidant, l'idée d'avoir des enfants a pointé puis germé. Sans vouloir te vexer j'en ai connu de plus coriaces que toi qui feraient palir un Cioran de pessimisme, plier ostensiblement sous les coups de boutoir d'une femelle avisée (pour leur plus grand bonheur en fin de compte)
Certes mais comme je l'ai dit plus haut, je suis un piètre pessimiste et moi aussi j'en connais de plus coriace. Maintenant, ai-je dit quelque part que je ne voulais pas d'enfant ?
Pour ma part, je ne peux donc pas te répondre, vu que je suis dans la catégorie des "assez optimistes pour croire que cette bonne vieille humanité tiendra encore le temps de la vie de mes enfants", et qu'à partir de là je m'en fous, ça les regardera**. Non pas que je ne trouve pas que le monde soit exempt de défauts, mais ça fait longtemps qu'il a appris à vivre avec, et des états d'âme passagers ne me semblent pas une suffisamment bonne raison pour couper un fil qui se déroule depuis Adam & Eve, car après tout, mon panel d'actions disponibles pour un monde meilleur commence (et s'arrête, du moins au vu de mon emploi du temps actuel) avec l'éducation de futurs êtres humains gentils, indépendants, critiques, et capables d'appréhender et de faire tourner avec leurs pairs la machine quand je serai six pieds sous terre***
Bien. L'important à mon sens est que ta vision optimiste du futur, tu l'aies élaborée et mûrement réfléchie
avant d'avoir eu tes enfants et non après juste pour rationaliser une envie spontanée.
Sinon j'ai une solution: comme tu ne sais pas de quoi demain sera fait, dans le doute fais des enfants, et si dans 20 ans tu trouves que le monde va vraiment trop mal il sera toujours temps de les zigouiller discrètement. Dans le cas contraire tu te féliciteras d'avoir sauté le pas sans avoir réfléchi pendant 107 ans et pendant que tes gonades étaient encore juteuses et fermes comme deux melons.
Venant de Khronos, ça ne peut être que du second degré (pas plus parce qu'au delà, je considère que c'est du foutage de gueule).
Tiens, j'ai une comparaison bien foireuse là: c'est un peu comme débattre du sort d'un prisonnier (sans son avis bien sur) en se demandant s'il préférerait la guillotine ou la perpet, et de se dire que la perpèt c'est vraiment trop long et qu'il serait trop malheureux alors qu'on va se contenter de la guillotine et puis ça va comme ça (et c'est moins cher). Demande à tes enfants dans 20 ans si tu as fait le bon choix, j'ai peu de doutes quant à la réponse.
Si je peux encore leur poser la question, bien entendu. Comme le dit FautVoir, en dehors des accidents (ou autres) de la vie, le suicide existe et le taux est important parmi les jeunes de moins de 20 ans.
Khronos (je vais me faire fracasser par Lonecat pour comparaison merdique
)
*Fautvoir, j'ai l'impression que ta situation familiale est plus le fruit d'un concours de circonstances que d'un refus délibéré d'enfant. Une famille recomposée avec un enfant à 30 ans passés fausse un peu le débat.
**ça ne m'empêche pas de passer des plombes à trier mes déchets
***vous trouvez pas que cette dernière phrase passe encore mieux quand elle est chantée ?
Rollback qui va aller se coucher