Provient du message de FautVoir
Juste pour compléter, car l'expression "spectacle vivant" est assez ambiguë : tous les dessins animés, par exemple, séries ou longs métrages, sont aussi réalisés par des équipes composées à 95% d'intermittents du spectacle. Animateurs, coloristes, décorateurs etc.
Permets-moi de rebondir sur toi (si je le faisais sur cygnus j'y perdrais sans doute des dents) : c'est qu'à l'origine, cher FautVoir, le statut a été créé pour les professions du cinéma, du régisseur au chef op. On l'a étendu aux "spectacles" quelques années plus tard.
Ah Myvain, oui oui oui... Et ça fait un moment, bientôt un an, que les intermittents se battent contre les assauts du baron assoiffé.
Je trouve tout ça très con. Parce que je pense qu'il aurait fallu une réforme, faire quelque chose pour contrôler ceux qui abusent du statut : cette toute petite minorité de star qui d'1 on le réseau qu'il faut pour chaque année bâtir leur statut, fût-il bidonné, de 2 qui ne devrait pas du tout en bénéficier; et je songe aussi à certain "grand lieux culturels", comme par exemple un opéra, où l'on emploie des gens à l'année tout en leur offrant le statut... je sais plus pourquoi, une histoire de faire payer les congés annuels par l'assedic, quelque chose de ce goût-là.
Mais bref, je trouve ça très con parce que ce qu'il aurait fallu, ce n'est pas une réforme, mais beaucoup plus de contrôles. Pour reprendre une pauvre formule journalistique, c'est comme dans les autres dossiers, le gouvernement décide de couper la jambe au lieu de soigner.
Pour ne pas se voir accuser de saboter la culture et de mettre les intermittents au chomdu, les responsables parlent de "changement", pas de suppression... effectivement : il faudra, entre autre, 2 fois plus de cachets pour obtenir son statut.
Le résultat : très clairement, les seuls qui parviendront à le garder, ce seront à peu près ceux qui abusent aujourd'hui : ceux qui ont des relations fortes avec les faiseurs de cachet et ceux qui, bien illégalement selon moi, sont embauchés à l'année.
Pour les autres, ceux qui rament toute l'année pour monter 2 ou 3 films, pour préparer 2 ou pièces, ça va devenir sévère.
C'est évident que pour un quidam soit ignorant soit ayant la tête un peu près du bonnet, qui travaille en CDI classique, le statut semble... démentiel. (Enfin avec 507 heures, c'est quand même dégressif à vitesse grand V, et ça part du minimum).
Mais que le quidam s'y essaye. Tiens, au pif, qu'il essaye de monter une pièce :
- travail préparatoire : sélection, remaniement, réécriture, discussions, formation de l'équipe = 0.
Ca compte comme 0 heures, personne ne fera de cachet.
- trouver une salle, négocier pour avoir 5 ou 10 représentation, parlementer avec les élus, etc. = 0 cachet.
- répétition : 2 ou 3 mois de répétitions minimum pour une pièce d'une heure trente = 0 cachet.
- Représentations = mettons la pièce est jouée 10 fois = 10 cachets ! Youhou, c'est la fête.
Conclusion, en 6 mois c'est pas dur d'obtenir 10 cachets. Mais pour le statut, y a pas le compte
Conclusion de la conclusion : le projet méderf/gouvernement paraîtrait stupide s'il n'était pas pleinement réfléchi. Et ça nous désole.
Une fois de plus on pourra parler d'américanisation. Non, ce n'est pas un banal troll, c'est pour amener dans la conversation "la" blague qui court parmi les non-intermittents New-Yorkais quand 2 d'entre eux se rencontrent :
"- Je suis intermittent.
- Ah ! Dans quel restaurant ?"
(si si c'est fendard)
Mais Myvain, les intermittents ne sont vraiment pas les seuls à se battre... seuls. La même solitude chez les archéologues, chez les architectes (seulement 2300 le 3 juin dernier pour manifester devant l'Assemblée). Ils devraient se regrouper tous