[Concours] Le stylo d'or SLien de l'été.

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Givenchy Tax Free
Juste une petite contribution, pour le simple plaisir, sachant qu'elle est "hors-concours" puisque d'une part elle arrive sans doute après la date de clôture, et que d'autre part je ne fréquente plus SL de façon assidue.



Citation :
Givenchy Tax-Free


Les avions décollaient. Ils les regardait partir - ces jets internationaux - derrière l'immense baie vitrée à Boston Logan Airport. TWA, American Airlines, British Airways, Northwest et Lufthansa. Il était 18h30 et son vol pour Paris CDG embarquait dans une heure. Il avait le temps. Alors pourquoi ne pas aller savourer une dernière bière américaine.

Il alla s'asseoir au comptoir d'un bar dans le hall 7. Une matrone gospel trônait derrière le zinc. Budweiser, Coors et Molson pression. Tout à l'heure il roulait sur le long ruban à six voies du Massachussetts Turnpike, dans le soleil couchant qui mettait le feu aux forêts de l'été indien, se demandant ce qu'il pourrait lui offrir. Elle aimait les parfums. Il avait hésité, puis il avait opté pour un Givenchy. Et il s'était mis à chanter dans la voiture de location qui le ramenait vers l'aéroport et la France. Des mélodies inventées, des trucs imaginaires qui avaient le son country et l'accent Hollywood.

Il avait laissé la voiture là-bas, loin, du côté des parkings longue durée, et il avait pris le "shuttle" qui desservait Logan Airport. Le chauffeur noir était vêtu comme un général, pantalon bleu, chemise blanche et pleins d'étoiles aux épaulettes, mais on devinait l'usure de l'habit en dépit du lustre clinquant. Et le général fatigué l'avait déposé devant le hall 7.

Il avait enregistré ses bagages puis était passé en zone internationale, cherchant un duty-free pour le parfum. Un Givenchy Tax Free, pour elle. Il avait fouillé du regard les rayonnages où dormaient les flacons aux noms qui embaumaient et avait fini par trouver le cadeau magique. La vendeuse avait savamment emballé le parfum dans du papier chamarré et l'avait glissé dans un sac minuscule. Et, maintenant, ce petit sac reposait là sur le métal du comptoir juste à côté de sa bière, une Bud light qui pétillait. Tout comme lui pétillait à l'idée de la revoir bientôt. Elle. Un coup d'oeil à la montre : 19h10, il était grand temps d'embarquer.

Il enfila l'allée entre les sièges jusqu'à la rangée 39. C'est la dernière rangée sur les DC10, celle depuis laquelle on a tout le fuselage en panoramique, celle aussi qui se trouve juste à côté du "catering", c'est plus pratique pour demander un whisky supplémentaire aux hôtesses. L'avion Boston-Paris était à demi vide, 80 ou 100 passagers tout au plus faisaient le voyage dans ce vol de nuit. Et la rangée 39 était entièrement libre, il disposerait des quatre sièges pour lui seul durant le vol. Pour lui seul ; un régal dans le temps suspendu, ce temps immobile de l'attente dans le vrombissement de la carlingue, ce temps qui l'envolait vers elle, elle là-bas à Paris Roissy. Il cala le Givenchy dans le filet au dos du siège devant lui.

" Captain McTolling and his crew welcome you on board this TWA DC10 to Paris CDG. Please fasten your seat belt and make sure your seat is in the upright position. Our flight to destination will be six hours and thirty minutes and we should be landing at Paris CDG at 8:30am local time. We wish you a pleasant flight. ". L'avion était en bout de piste, prêt au décollage.

La poussée le surprit comme toujours, l'énorme masse de métal qui reposait au sol il y a quelques minutes à peine allait maintenant devenir un oiseau. Bientôt Boston et ses lumières s'éloignèrent en myriades de points scintillants, on distinguait l'immensité des collines érodées, en masses douces dans le soir tombant. Le vol atlantique commençait, Labrador - Groenland - Islande - Irlande - puis Angleterre et Normandie dans la descente vers Paris Roissy.

La nuit s'était faite dans l'avion, lui seul ne dormait pas. Il ne pouvait pas. Il avait gardé allumé le petit spot de lecture au dessus du siège et il écrivait sur un carnet : " Un Givenchy Tax Free, planqué dans son étui, un retour dans la nuit, jusqu'à Paris Roissy ". Un poème fait pour elle, en Gainsbourg maladroit. Il continuait à écrire, dans le silence bercé du seul ronronnement des réacteurs : " J'arriverai avec mes valises sous les yeux, après la nuit longue, dans un dernier soupir de kérosène, et tu m'attendras derrière les vitres, le corps chiffonné par ton sommeil trop court. Dans l'aéroport entre les vitres nos regards se croiseront, émerveillés après l'absence ".

L'aube naissait maintenant sur la campagne irlandaise, la carlingue avait repris vie. " Coffee, orange juice, croissants ? - Yes please, and milk as well with the coffee ". Une fois le petit déjeuner avalé, l'envie impérieuse d'une cigarette interdite lui fit saliver les papilles. Plus qu'une heure. Plus qu'une heure avant de la revoir, plus qu'une heure avant elle.

2500 pieds, é000 pieds, la ville tentaculaire grandissait par le hublot. 600 pieds, puis ce fut le choc de l'atterrissage. Le Givenchy Tax Free dormait toujours sagement dans le filet devant lui. Il l'extirpa délicatement de son lit de fortune et rejoignit la procession en queue leu-leu vers la sortie, rendant aux hôtesses le sourire qu'elles lui offraient en adieu de cet autre côté de l'atlantique.

Il marchait dans le coton du "jet lag" en zone internationale, le petit sac de parfum bien serré à la main. Son bagage arrivait avec lenteur sur le tourniquet de desserte. Il s'en saisit et s'éloigna vers le contrôle des douanes, cherchant du regard son regard à elle, là juste derrière, simplement derrière les vitres à quelques mètres à peine. Personne. Sans doute un léger retard. Passeport, rien à déclarer. Il franchit le poste et se planta sous le panneau des arrivées.

Cinq minutes s'écoulèrent, puis dix, puis vingt. Toujours personne, pourtant la veille au soir au téléphone elle avait dit qu'elle serait là. Ou était-t-elle ? L'idée noire d'un accident lui étouffa l'esprit. Trente minutes, quarante minutes, une heure, et elle n'était toujours pas au rendez-vous. A présent, l'angoisse lui tordait l'estomac. Pourvu qu'elle n'ait pas eu d'accident. Quoiqu'il en soit, il ne pouvait rester indéfiniment comme un piquet esseulé. Il sortit dans l'air frisquet du début de matinée et prit place dans la file d'attente des taxis. Pourvu qu'elle n'ait pas eu d'accident.

La banlieue défilait à travers le pare-brise. Pourvu qu'elle n'ait pas eu d'accident. Il serrait les doigts à s'en faire mal sur le flacon de Givenchy. Le taxi sortit de l'A86, puis s'engagea dans une série d'allées. Bientôt il aperçut les fenêtres de leur appartement - à elle, à lui - là au huitième étage d'une tour. Pourvu qu'elle n'ait pas eu d'accident. Il régla la course.

Ascenseur. Les numéros d'étage défilaient. Huitième. Il sortit en courant dans le couloir, lâcha son bagage et fouilla ses poches avec fébrilité pour y trouver les clés. Il ouvrit. Personne. Pourvu qu'elle n'ait pas eu d'accident. Il entra dans le silence suintant l'angoisse.

L'écran d'un ordinateur scintillait, juste là dans le coin bureau du salon. Il approcha, le flacon de parfum toujours serré à la main. Un flash, puis une petite fenêtre bleue apparut en bas à droite de l'écran : " MonBel Amour is offline ". Le goût du sang lui monta à la gorge, il étouffa un sanglot dans un hoquet.

... Et là sur l'étagère près de l'ordinateur, somnolaient en rangs d'oignons les dizaines et les dizaines de flacons de Givenchy Tax Free. Dans son appartement de célibataire.
Triste mais ...........

Merci pour ton texte si réaliste et poignant , il aurait vraiment été dommage de nous en priver .

/me se demande pourquoi ça devient de plus en plus triste ....... c'est vraiment si pathétique de jouer sur SL ? .......... moi j'aime bien et pis c'est un jeu ou on connaît pas la fin et le seul boss à tuer c'est l'ennui rl .
Hélas Alice est lasse
Allez hop, un petit deuxième (et dernier) pour la route. Just for fun. On frôle le no-life, mais ici, peut-être est-ce le vrai monde qui est "no life" ? (mystère et boule de gomme...)

Citation :
Hélas Alice est lasse.


La lampe de soixante watts, toute nue, brillait au-dessus de l'évier. Ca luisait sans fard, blafard, sur le sol au carrelage écaillé. Alice regardait la gazinière déglinguée qui fuyait d'un souffle surgelé - un plat de la veille réchauffé dans la barquette encore givrée. Dans la pièce à côté ça sentait la télé, et là, sur ses cheveux brillantine, se mêlaient les mornes effluves de la journée, un relent de métro parfumé. Une mèche noire lui tombait du front entre les yeux Rimmel rafistolés. Elle remontait son sous-tif sous le pull lycra qui collait. Alice est lasse, elle danse en rêve au Palace. Hélas Alice...

Elle s'asseyait à la table de la cuisine. Mégot mort dans un cendrier, trace de rouge sur le filtre comme un baiser raté, trop longtemps appuyé. Dans la pièce à côté c'étaient les pubs à la télé. Elle, elle venait de rentrer après sa caissière de journée, dans le métro en automate, et les types qui matent. Assise là dans la cuisine, elle n'a plus rien au fond des yeux qu'un peu de poussière de banlieue. Sous les rides précoces, les cils aux fond des poches, Alice est moche.


Cela faisait trois ans, depuis le C.A.P, qu'elle fourguait sa vie à coups de radio-réveil dans la nuit trop courte. Pour aller pointer comme caissière à l'hypermarché de Créteil Soleil. Et ce matin là comme tous les matins le réveil avait sonné, ça avait vibré au creux du matelas, stridence habituelle qui lui plaquait les mains aux oreilles. Silence dans la chambre noire, rester encore un instant allongée. Puis, glissant hors du drap à tâtons chaton, elle était allée défroisser son corps de vingt ans, immobile sous la douche, la peau encore endormie sous la flotte javellisée.

Sèche cheveux agité en souffle tiède comme un avant-goût de métro, elle regardait ses seins blancs dans le miroir au dessus du lavabo entartré, ses seins désirant le désir et inutiles à quiconque. Elle s'habillait. Mini jupe noire - coton Tati pas cher - pin-up de zone urbaine esquissée. Elle bâclait un maquillage bon marché en écoutant passer le goutte à goutte du café. Vite fait, vite avalé. Puis ses talons claquaient dans l'escalier intérieur vers les étages inférieurs, elle ne prenait plus l'ascenseur, il y avait trop d'odeurs.

Il était tôt. C'était l'heure improbable entre la nuit et la journée où la ville perce ses comédons à grands coups de motos-crottes. Dehors devant l'immeuble, un type faisait pisser son berger allemand sur la pelouse dévastée. Un africain passait sur la diagonale du parking, dans l'aube suicidée d'ennui, sur le chemin de la gare RER planquée là bas derrière le collège Jean Jaurès et la cheminée de la déchetterie. Elle marchait le long de l'allée. Il y avait des poubelles oubliées, un autoradio brisé, une voiture déglinguée, des merdes de chien séchées et des chiures de pigeon sur les marches des portes d'entrée.

A la bombe acrylique tout de jaune de rouge et de noir, dans le passage entre l'Intermarché et le Planning Familial, un adolescent avait hurlé les signes de son désespoir : " J'ai envie d'exister, ne plus jamais vivre cette réalité !!! ". Alice s'arrêta devant ce cri multicolore, puis elle tourna les talons. Elle n'irait pas travailler aujourd'hui. De retour chez elle, elle alluma la machine : " Login, password, initializing world, connecting to region, loading world... Alice InWonderland is on-line ".
Je dirai que j'aime vraiment ton style d'écriture mais .......... tu as une façon de voir la vie réelle des sliens vraiment .......... très effrayante .

Merci pour ces bons moments ........... mais je vois le monde un peu moins noir que toi (pt'être parce que je bosse pas et que j'ai une famille chez moi ......... pourtant c'est mes filles qui me font déprimer parfois ) .
Citation :
Publié par Yasujiro-Ozu
Effrayante vision du monde ? je n'en sais rien du tout. Et puis surtout, il ne s'agit là que d'histoires de fiction
Fiction pour toi mais réalité pour d'autres ............. dont 1 que je salue au passage parce qu'il me lit ............ , allez file dehors .

Pour ça que ça me donne un frisson de te lire et lire certaines autres histoires qui ne sont pas si fiction que ça .

En tout cas merci à tous pour ces moments très agréables passés à vous lire .
Deux superbes textes plus rajoutés à la liste. Merci Yasujiro-Ozu.
Le premier peut concourir car il doit faire autour de 1000 mots de visu. Et la date de fin est au premier septembre pour les poster.
Par contre le second me semble trop court.
Je vérifierai les longueurs plus tard.
Mais je récapitule tous les textes, l'essentiel étant le plaisir de lire.

Clair que l'ambiance de ces textes n'est pas rose rose ...
Le rêve est peut-être passé pour beaucoup.
Ce qui ne veut pas nécessairement dire stop à SL ... Juste l'utiliser différemment.
En l'année 3869
Citation :
Publié par Miam
Clair que l'ambiance de ces textes n'est pas rose rose ...
Le rêve est peut-être passé pour beaucoup.
Non pas très rose. En voici un troisième qui ne donnera pas trop le bourdon. Pour info, le texte fait environ 600 mots, donc il est en dehors du "format" requis et "hors-concours". Just for sharing.

Citation :
L'an 02


Steph Raymaker évoluait au milieu des paramécies géantes telles des méduses unicellulaires. Lui-même était une bactérie de la division des firmicutes, soit en l'occurrence un staphylocoque doré. Pour l'heure il s'occupait à infecter la structure osseuse d'un elfe marin hologrammique. C'était un plaisir rare car ces créatures, hologrammes de légende vivant en milieu aquatique, étaient fort peu nombreuses dans la bulle où il avait élu domicile. Elles habitaient généralement des bulles coloniales néo lunaires protégées par un armement sophistiqué de micro-lasers, armement qui interdisait tout franchissement non autorisé. Et, chose bien connue de tous, les staphylocoques dorés n'étaient pas franchement bienvenus sur les continents de bulles néo lunaires.

Un elfe marin donc. Quelle belle occasion ! Steph Raymaker s'en donnait à coeur-joie. Il se divisait et se multipliait avec délice, lâchant des jets d'enzyme, proliférant par nappes sur la surface de l'os hologrammique tant convoité. Non loin, son amie Darling Inglewood (streptocoque spécialisé(e) dans le rhumatisme articulaire) faisait de même, se fragmentant avec une volupté non dissimulée.

Ils s'étaient tous deux connus il y a de cela un mois, lors d'un concours de "séparation" dans la bulle de West Centauri. C'était Darling qui avait remporté le trophée et Steph en était immédiatement tombé amoureux. Pour sa part, Darling n'était pas non plus restée insensible au charme translucide de Steph. Depuis lors ils étaient inséparables, chose assez peu commune pour des organismes bactériens, on en conviendra aisément.

Mentionnons cependant à toutes fins utiles (et pour la clarté du présent propos) qu'il ne s'appelaient l'un comme l'autre, dans le monde des bulles, ni Steph Raymaker pas plus que Darling Inglewood. Dans cet univers où l'imagination était la seule limite, ils avaient respectivement pris les pseudonymes de Zord13 Garh et de Miana Y Pompon. Leurs débuts dans ce monde n'avaient pas été chose aisée, à telle enseigne que durant les premiers jours Steph/Zord13 avait bien des difficultés à fondre, et que Darling/Miana se savait pas se diviser. C'est dire leur maladresse, maladresse d'ailleurs commune à tous les nouveaux venus sur ces terres immersives. Mais le temps aidant, ils étaient passés maîtres dans l'art de la multiplication et de la circonvolution. Et c'est ainsi qu'aujourd'hui ils pouvaient avec brio infecter l'hologramme osseux de cet elfe égaré dans une bulle non protégée.

Ils dansaient ensemble depuis bientôt trois heures, enlacés tous deux par centaines et milliers, proliférant libres et joyeux, baignant endémiquement avec bonheur dans le liquide synovial et les cellules cartilagineuses. C'était un ballet du plus bel effet qui aurait très certainement été récompensé lors de la fête annuelle dans la bulle de West Centauri (ou mieux encore celle de Long Andromède, moins fréquentée et par conséquent plus propice à la fluidité de la danse du staphylocoque en myriades).

Ils étaient là à s'enivrer d'harmonie et d'arabesques bactériennes, quand soudain...

" - Steph, le repas est servi, c'est l'heure !
- Encore cinq minutes Maman, j'arrive.
- Steph, cesse de lagger et descend tout de suite à la salle à manger, je ne le dirai pas deux fois.
"

Alors, à regrets, Steph embrassa toutes les particules de son amie Darling, cliqua sur la pose-ball de déconnexion et sortit du caisson immersif. Il entendit la douce voix habituelle qui murmurait :

" Bye Zord13. You have left THIRD-LIFE ©™, have a good day in the real world ".

Le monde du rêve avait pris fin, Steph était de retour dans la réalité quotidienne et banale du monde des pixels et de SECOND LIFE. La vraie vie, comme on dit... De plus, au repas, il y aurait du linkset-rosbif aux haricots-sculpties, et Steph n'aimait pas ce plat. Il fit la moue. Décidément la vraie vie n'était pas drôle.

Mais tout à l'heure, après le repas, il retournerait sur THIRD-LIFE ©™...
Post-Scriptum et note : Non, je ne suis pas fou. Cela dit, il faut avouer que parfois j'ai des hallucinations à force de trop fréquenter THIRD-LIFE ©™.
Citation :
Publié par Yasujiro-Ozu
Non pas très rose. En voici un troisième qui ne donnera pas trop le bourdon. Pour info, le texte fait environ 600 mots, donc il est en dehors du "format" requis et "hors-concours". Just for sharing.

Post-Scriptum et note : Non, je ne suis pas fou. Cela dit, il faut avouer que parfois j'ai des hallucinations à force de trop fréquenter THIRD-LIFE ©™.
J'suis plus folle que toâ j'parie et sans déconner ce texte est mon préféré de tous , hors concours mais il a un p'tit plus que les zôtres (une imagination sans limite et surtout une facilité de lecture envoûtante ) ........

Foi de Myst , tu ferais un super écrivain comme j'les aime .
Citation :
sans déconner ce texte est mon préféré de tous , hors concours mais il a un p'tit plus que les zôtres (une imagination sans limite et surtout une facilité de lecture envoûtante ) ........
Merci, et je suis ravi que ce texte t'ait plu. Mais bon, il n'y a pas beaucoup de travail d'écriture là-dedans, c'est plutôt un genre mineur sur le mode de la plaisanterie. Ce qui est quand même, à mon avis, "facile".
Merci pour le partage.
N'ayant vraiment pas le temp de rédiger qq chose, je vais vous servir un truc réchauffé. c'est interdit pour concourir ... mais justement je ne concoure pas .

Cela avait été publié en son temps sur le blog de F3D (d'ailleurs je voulais à l'origine le repiquer dessus et je l'ai point trouvé spa grave il était encore dans mes mails ).

Citation :
Trop de RL tue la RL.

Jour J.
Vayne Titanium se promenait dans SL, toujours en quête de son Graal à lui …
A savoir une sim Gor francophone qui allie les délires de Norman avec d'autres comme les vampires. Ceci afin de tester sa dernière acquisition qui, il le pressentait, allait faire sensation. Cette acquisition un peu folle lui avait coûté la peau des fesses soit 20 000 L$ mais il l'avait enfin : sa skin et sa shape personnalisées avec son look RL. Tout y était. La barbe naissante. Ses grains de beauté. Ses abdominaux d'acier (bon … un peu exagérés eux mais merde y pas de mal à se faire plaisir !). Bref, une copie conforme de lui qu'il avait hâte de jeter au milieu d'un harem en folie.
Il était plongé dans le « Search » quand subitement il remarqua qu'un avatar était posté à quelques mètres de lui et semblait le regardait. Il activa rapidos le « Show look alt » de son viewer Emerald et eut aussitôt confirmation. Brutus Cesar semblait être fasciné par Vayne.
Vayne sourit en se disant qu'il allait faire des ravages si même les mecs étaient subjugués. Pourtant le bougre avait un look assez quelconque, bien loin des musclors huileux et bodybuildés de la communauté gay inSL.
Sa caméra elle aussi verrouillée sur Brutus, Vayne était perdu dans ses pensée quand soudain il fut témoin d'un phénomène étrange. La skin de Brutus se mit à ressembler à la sienne. Puis se fut le tour de la shape … et enfin de ses vêtements.
Nom de Zeus un copybot ! Se dit Vayne.
Aussitôt il envoie un IM à Brutus.
- Hé ho ! T'es gonflé toi de me copier. Tu stoppes illico ou je te colle un RA au cul !
- Oups pardon, je suis désolé. J'ai trouvé cet outil récemment et comme ton look est superbe, je n'ai pas pu résister et j'ai testé.
- Ha oui ? Je suis flatté.
- Ne te fais pas de soucis, c'était juste à usage privé. D'ailleurs regarde, je l'enlève et je la vire de mon inventaire. Tu as trouvé ça où stp ? A quel prix ?
Vayne, un peu rassuré, donne les informations à Brutus et après quelques minutes, ils se séparent.
Étrange bonhomme quand même. Bon, revenons à Gor …

Jour J + 3.
Vayne est en plein raid sur un campement de vampires avec sa communauté de guerriers.
Tout se passe bien, les vampires sont surpris et en sous-nombre. Puis subitement, il croit avoir une hallucination.
En face de lui se tient … Vayne Titanium ! Une copie conforme. A part les dents qui dépassent de ses lèvres. Manifestement, son adversaire semble aussi surpris que lui et oublie de passer en IM.
- Ben mince ! J'ai acheté ce personnage 5000 L$ hier juste à sa sortie et je tombe déjà sur mon clone. J'ai vraiment pas de pot !
- Quoi ? Je serai ton clone ? Mais abruti, cette skin est une skin personnalisée et privée. On me l'a piraté. Tu vas me faire le plaisir d'enlever ça et me donner le nom du vendeur.
- C'est ça oui. A moi on le la fait pas. Tiens, meurs sale Goréen !

Le coup de poignard atteint Vayne et son meter passant à zéro côte vie, il doit assister à la victoire de son clone et de son clan, désorganisé par la mort de Vayne. Une bordée d'IM au clone se termine par des injures réciproques.

J + 8.
Vayne a croisé en 2 heures huit clones de lui !
Là, il comprend que Brutus n'était qu'un enfoiré qui a remis illico son personnage en vente. Une petite enquête permet à Vayne de retrouver les magasins et les propriétaires. Quelques uns acceptent de virer l'objet du litige. Mais la plupart l'envoient balader en lui demandant de prouver ses dires. Sa photo RL pour prouver sa bonne foi suscite indifférence et rigolades.
Vayne inonde Linden Lab de Report Abuse.
Au bout d'une semaine, Brutus Cesar est banni de SL et Vayne retrouve un peu le sourire. Très brièvement car une semaine plus tard, sa skin est en freebie dans tout SL ! Et vu sa qualité, c'est la ruée sur cette bonne affaire.

J + 21.
Un avatar mâle sur deux dans SL a la tête de Vayne !
Vayne n'ose pratiquement plus de promener dans SL. Il reçoit des tonnes d'IM et de mails de femmes émoustillées par son look qui veulent le rencontrer IG ou souhaitent se marier avec lui ou avoir quelques gouttes de son sperme pour avoir un joli bébé. L'enfer. Et encore, c'est le côté presque « positif ».
En effet, en parallèle, les Report Abuse pleuvent sur son nom car des pirates, des grieffers et mêmes des pédophiles semblent avoir adopté son clone. L'autre moitié de ses IM et mails est donc composée d'insultes et de menaces de personnes qui croient l'avoir vu faire des actes hors TOS, voire même hors la loi.
Vayne se demande même s'il ne va pas finir par être banni de SL. Et même avoir des ennuis en RL.

J + 35.
90 % des avatars de SL ont la tête de Vayne !
Un petit vicieux a en effet décliné la version femme. Vayne devient fou et ne dort plus, se réfugiant régulièrement sur des sims désertes en compagnie d'un petit robot scripté qui dit toutes les 10 secondes « Hello Vayne, i love you».

J + 54.
Vayne est sur une sim déserte. Un avatar se matérialise à côté de lui. Vayne va se TP quand il remarque le nom. Colossus Linden. Enfin ! Peut-être que Linden Lab va solutionner son problème.
Ça lag … Colossus est encore en nuage quand il interpelle Vayne.
- Vayne Titanium ?
- Oui c'est moi … Vous avez …

Et là Colossus rezze enfin. Il ressemble trait pour trait à Vayne !

Vayne hurle !

Vayne se réveille d'un bond et en sueur. Sept heure du matin. Nom de Zeus, il le savait que la troisième bouteille d'Abyme avec la raclette était de trop. Surtout à deux … Il file sous la douche … Repense à son rêve et rigole intérieurement.
- « Pfff … Je deviens mégalo moi ».
Il allait déjeuner quand un coup de sonnette retentit à sa porte. Il ouvre. Un facteur se tient devant lui et lui tend un courrier recommandé.
- Une petit signature ? dit le postier en farfouillant dans sa sacoche pour trouver un stylo.
Vayne va acquiescer quand le mec en face de lui relève la tête.
Son visage sous la visière de la casquette est celui de Vayne !
Tout se met à tourner. Frisson glacial au creux de l 'échine.

Et puis, tout lui revient d'un coup. La seconde vague de la crise en 2010. Les tensions partout dans le monde. Le Vénéré Omniprésident qui se fâche avec l'Iran en 2011. Le précieux pétrole qui n'est plus livré. La tentative d'invasion de l'Iran par terre et par mer. Les Chinois puis les Russes qui entrent dans la danse vite suivis par les Américains. Et en 2012 le Big Bang atomique. Avec un seul survivant : lui, Vayne Titanium extrait de son abri anti-atomique par les Centauriens. Qui avec leur civilisation hyper-avancée le clonent …
A 5 milliards d'exemplaires pour repeupler la Terre !!!

Vayne hurle !
J'espère bien encore un texte ou deux .
Vous avez encore aujourd'hui, voire même demain pour poster.
Et le feu d'artifice a été assez permanent je trouve

Dans la mesure où il y a beaucoup de textes, je demanderai sans doute à ceux qui ont soumis plusieurs textes de choisir celui qu'ils trouvent le meilleur. Désolé de vous faire travailler encore un peu .

Bonne journée

PS : et bravo pour l'an 02, certes trop court mais rigolo, avec un souci des détails et un ton bien particulier.
PPS : merci ^^, nan je fais pas (encore) dans le scéna-rio
Une dernière histoire que j'avais dans la tête. Totalement hors concours et pour le plaisir.

Citation :
Bon, c’est bien gentil de me payer à boire, mais pour autant je veux quand même que ça reste entre nous. Je vous vois sourire. Pourtant, pour moi, ça n’a rien eu de drôle.

Ma tunique était couverte de sang. En partie le mien, et en partie celui des gars d’en face. Au moins, je tenais encore sur mes jambes. J’entendais autour de moi les blessés râler, éparts au milieu de corps sans vie et des chariots démembrés. Il faut dire que la bataille avait fini au corps à corps.
Ce n’est pas avec un aperçu du champ de bataille qu’un observateur non averti aurait pu conclure à la victoire du clan. Mais aujourd’hui, c’est ce que les historiens ont retenu. C’est l’essentiel, non ? Elle est bien gouteuse, votre bière.

Les deux armées avaient planté le camp la veille, face à face, sur la plaine. Une bise venue de la mer et accompagnée de crachin nous avait lentement mais surement frigorifiés depuis l’aube. Rien de tel pour attraper la crève après une nuit bien fraiche, précédée de trois jours de progression à marche forcée. Et encore, je ne devrais pas me plaindre, en tant que cavalier.

Les deux cavaleries se faisaient face. On était montés sur nos bourrins depuis un petit moment, histoire de ne pas louper le début. Agenouillés devant nous, un rang d’archers se tenait prêt à décocher une première salve. Derrière, la piétaille, que les sergents en finissaient pas de remettre au pas. Ils étaient encore plus crasseux que ma monture. Nous mourrions tous de faim. Pas besoin de préciser que les chariots de ravitaillement n’avaient pas suivi le rythme et que cela faisait deux jours que nous nous nourrissions de racines et de baies cueillies durant la marche. Certains ont même zyeuté ma monture, mais le premier qui y aurait touché n’aurait plus eu de main pour y planter sa fourchette. Tout ça me redonne faim, rien que d’y penser. Pas vous ? Parce que parler le ventre vide, moi, ça me ruine la prose.

J’en étais où ? Ah oui. L’attente se prolongea certainement plus de deux heures. Le soleil montait lentement, mais caché par les nuages, il ne nous réchauffait en rien. La situation se prolongea jusqu’à l’arrivée du lapin.

Je brosse le tableau : Séparant les deux armées, une plaine toute verdoyante, d’environ deux cents mètres de large. Notre seigneur et l’autre d’en face, accompagnés chacun par un aide de camp et un officier, taillent la bavette au milieu. Je crois que la discussion portait sur une sorte de différent frontalier entre le pays de Loth, terre de notre bon baron Parsifal le Généreux, et la contrée de Gand, du fourbe comte Engerand. Comme chacun sait, mais peut-être pas vous, étranger, la terre de Gand est viciée et les hommes qui y grandissent souffrent de moult tares, comme dit le crieur. Je vous traduis, parce que parfois je parle compliqué : c’est une grosse bande de tarés.

Mais je m’égare en vous narrant des évidences… Vous me repayez une petite bière ? Merci.
Nos deux pays, disais-je, ont de mémoire d’homme toujours été séparés par la Lieva, qui prend sa source dans les montagnes loin au Nord. Et je vous le demande : A-t-on jamais vu un fleuve changer de lit tout seul ? N’est-il pas évident qu’il ne pouvait y avoir derrière ce changement que quelque perfidie de ceux de Gand pour nous spolier de partie de nos terres ? Moi, au départ, je ne trouvais pas ça évident, non. Mais c’est ce qu’on nous avait expliqué avant le départ. Deux hectares de pommiers, c’est deux hectares de pommiers, et pas question qu’on se fasse voler nos pommes comme des loqueteux. Alors, sous la conduite de notre bon Baron, on était partis défendre les pommes et notre honneur.

Engerand et sa clique ont dû prendre peur en nous voyant arriver pour discuter et c’est pour ça qu’ils se sont agressivement portés à notre rencontre. C’est comme ça qu’on s’est tous retrouvés sous le crachin ce matin là.

Pendant que les gradés discutaient, histoire de passer le temps, j’ai d’abord suçoté des brins d’herbe. Je peux vous dire que ça ne nourrit pas. C’est là que j’ai vu que ça bougeait dans les hautes herbes : un lapin. Il en est sorti tout fringuant. Et qu’il s’est mis à sautiller au milieu de notre champ de bataille, cet inconscient. C’était un garenne de toute beauté, gras comme tout et qui devait bien faire dans les cinquante centimètres. Autrement dit, un vrai festin sur pattes. J’étais pas le seul à l’avoir remarqué. Au bout d’un moment, on devait même être près d’une vingtaine sur le coup, pour sûr. En lançant ma monture, je pouvais être sur la bestiole en trois fois rien. Ou alors un bon coup de lance aurait très bien pu faire l’affaire. Ce qui est certain, c’est qu’il y en avait peut-être pour deux, mais sûrement pas pour vingt. Le premier arrivé serait le premier servi. « Touche à ce garenne, et tu tâteras de mon glaive, moucheron », que j’ai dit au petit archer accroupi devant moi et qui avait des vues sur ma pitance. Dans les rangs, ça commençait à pinailler sec sur le bon droit de tel ou tel à aller cueillir Jeannot.

Déjà vide ? Bon, alors ce sera pas de refus pour sa petite sœur.
Donc, oui, on était bien trop occupés à discuter bectance pour remarquer que les chefs se serraient la main, et même un petit bisou, je crois. Ils avaient fini les palabres, et visiblement, ce ne serait pas aujourd’hui qu’on laverait l’affront des pommes dans le sang des lâches. Et chacun de faire demi tour de son côté. Je peux comprendre que notre bon baron avait autre chose en tête que les lapins, à ce moment là. Faut dire que lui, il avait mangé, la veille. Ca doit être pour ça qu’il a failli marcher dessus, et que mon lapin tout effrayé a commencé à se faire la malle fissa direction ceux de Gand. C’est là que le baron a commis la bourde, avec tout le respect que je lui dois. Il a levé les bras en l’air, genre victorieux et a clamé : « Soldats, il n’y aura pas de guerre ce jour. Je nous ai sauvés. » Enfin, un truc dans ce goût là. « Repos ! » ont hurlé les sergents.

Alors on a fait repos. Et on s’est tous précipités sur le garenne en hurlant des menaces et en montrant qui son épée, qui sa lance, afin de dissuader les autres gastronomes. Et c’est là qu’on voit que ceux de Gand, c’est vraiment que des tarés. Ils l’ont pris pour eux. Ca a hurlé à la trahison dans tous les sens et ils nous ont foncé dessus, les félons. Notre bon baron, qui n’avait pas, je pense, totalement suivi l’affaire du garenne, voyant ses braves lâchement pris à partie a battu le rappel et envoyé le reste de la troupe à la rescousse.
C’est à peu près à ce moment que j’ai perdu de vue le lapin.

Bon, la suite, vous l’imaginez. Ca a castagné sec et on a fini par gagner. Du moins, les survivants. Vous voulez que je vous dise la moralité de tout ça ? Faudrait jamais faire la guerre qu’à des gars intelligents, sinon ça donne vraiment n’importe quoi.
Faut vraiment pas prendre la guerre au sérieux . Au début je pensais que le lapin était un avatar qui connaissait rien au rp ....... ben non c'était qu'un fauteur de troubles qui heureusement n'a pas fini en civet (j'aime les lapins moâaa ) . Merci Dove , j'ai bien ri .
Joli texte qui se lit d'une traite .
Malheureusement pas lié à SL donc hors sujet ... et hors concours.
Mais ... Cela illustre bien que le HS peut être sympa . Puis il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'il se passe dans SL .
Concours donc quasi clos (j'avais parlé du 1er septembre sans dire si c'était inclus ou pas).

Suite du feuilleton dans 15 jours environ, je dois voir comment mettre au mieux en valeur les textes proposés ici. Ainsi que caler un petit vote ... si c'est possible .

Mais déjà : merci à tous pour vos textes qui m'ont tous fait sourire ... et parfois ... m'ont surpris
J'espère que les lecteurs (et je SAIS qu'ils ont été nombreux) auront eu autant de plaisir que mué
Citation :
Publié par Miam
J'espère que les lecteurs (et je SAIS qu'ils ont été nombreux) auront eu autant de plaisir que mué
Confirmé !

C'est avec grand plaisir que j'ai découvert les derniers textes. J'ai beaucoup apprécié les approches et les tonalités qui au fil des jours ont évoluées pour aborder, dans des registres différentes, une distorsion de la réalité. Pas eu le temps de relire ce que j'avais déjà lu, mais c'est un bel ouvrage collectif.

J'applaudis l'entrée dans le recueil de Fabrice et de Yasujiro, que je n'avais pas encore lus (au contraire de certains récidivistes qui ont bien fait de rempiler), et qui, deux plumes nouvelles, savent ménager l'attention jusqu'aux dernières lignes.

Je trouverais dommage d'avoir à sélectionner l'un ou l'autre texte, (par) pour un même auteur. Il me semble que le plaisir premier a été pour tous d'imaginer, d'écrire et de partager.

Au fait Miam, ton texte est un plagiat éhonté d'un certain Y. Ouh le vilain
Citation :
Publié par Nuage G
Je trouverais dommage d'avoir à sélectionner l'un ou l'autre texte, (par) pour un même auteur. Il me semble que le plaisir premier a été pour tous d'imaginer, d'écrire et de partager.
Certes mais cela fera moins de boulot pour le jury et pour le sondage .
Je demande donc à Yasujiro, Dove, Bestmomo et Bodo si ils peuvent choisir un texte pour le faire concourir. Sinon je pense faire une pré-sélection.

Citation :
Au fait Miam, ton texte est un plagiat éhonté d'un certain Y. Ouh le vilain
Je sais ... Il s'est plaint et j'ai reçu un mail via HADOPI comme quoi c'était mal et que la prochaine fois c'était pan pan cul cul
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