[Concours] Le stylo d'or SLien de l'été.

Répondre
Partager Rechercher
J'ai également ressenti un peu d'anxiété en lisant le récit captivant de Nuage.

Voici mon second.

Citation :
Nous étions cinq à l’époque. Le commandant, Enzo, n’avait pas son pareil pour galvaniser les hommes. Grand, solidement bâti, ses cheveux blanc argent lui tombaient jusqu’aux épaules. Aussi à l’aise à l’arc qu’au glaive, il ne semblait craindre personne, sur un champ de bataille comme au palais.
Au combat, il était notre guide, notre sémaphore. Nous l’aurions suivi au bout du monde, et il le savait. Il nous avait appris à combattre comme un seul homme. Si l’un d’entre nous était blessé, chacun le sentait immédiatement, faisait bloc, rempart de son corps. Jamais auparavant n’avais-je aussi pleinement ressenti ce que pouvait être l’esprit de corps. Au combat, nous n’étions qu’un.
C’est pourquoi Enzo nous avait baptisés La Main.

Les souvenirs reviennent, si clairs en ma mémoire qu’ils me donnent l’impression que tous ces événements eurent lieu hier.

Je me souviens d’Aurate, dans les neiges du Thorvaldsland, s’interposant devant moi, jeté à terre, face à un barbare sur le point de m’achever d’un coup de lance. Le sang de mon frère tachant la neige, lorsque la pointe de l’arme pénétra sa cuirasse de cuir.

Cyrius jouait de sa guitare, le soir alors que nous étions assis autour du feu du campement. Crépitement des flammes, parfum du bois qui se consume, par les Dieux comme j’aimais ces instants. Cyrius disait chercher les vers qui feraient de nous des immortels. Pour que les enfants de nos enfants chantent nos exploits longtemps après que la terre a effacé nos traces.

Ignis était notre éclaireur. Il était le souffle du vent, le reflet de la lune. Je me suis toujours demandé s’il parlait vraiment à son faucon. Souvent, nous devions à cette brave bête de pouvoir manger de la viande au repas du soir.

A chaque étape, je prenais soin des montures. J’avais une réelle affection pour ces fiers oiseaux, l’élégance de leurs longues pennes noires, leur dévouement sans borne.

Ce furent de belles années. Nous avions la gloire, la renommée, la richesse, nous portions haut les couleurs de notre ville. Nous étions invincibles. Et tout prit fin brusquement, en l’espace d’une soirée.

***

Ne me demandez pas comment le ton est monté entre Enzo et Cyrius. Je sais que nous évoquions les plans de campagne pour les prochains jours. Je n’écoutais que d’une oreille, j’étais distrait ce soir-là, et j’avais allumé la télévision que je regardais sans le son. Je commençais à prêter attention à la discussion quand le ton monta d’un cran dans mes écouteurs. Il faut dire que par facilité et pour une plus grande fluidité au combat, nous avions progressivement abandonné la frappe au profit d’échanges vocaux. Ce qui sauva la vie à plus d’un d’entre nous, et en de nombreuses occasions.

Je crois que le problème était né du fait que Cyrius s’opposait à ce que nous lancions un raid sur une ville où il avait conservé des amitiés, datant d’une vie antérieure. Enzo n’était pas le genre d’homme à accepter que son autorité soit remise en question de façon aussi directe. Alors que Cyrius s’échauffait, parlant de plus en plus haut, tournant en rond dans le campement, Enzo ne bougeait pas. Sa tension était toutefois perceptible pour qui le connaissait comme moi : la façon dont il jouait avec la boucle de sa ceinture, de légers frémissements à la commissure des lèvres.

Ignis et Aurate s’étaient approchés. Nous attendions désemparés, incrédules, l’issue de cette confrontation. Au milieu d’une tirade de Cyrius, Enzo s’élança sur lui. Il avait sorti sa dague. Les deux hommes roulèrent à terre où Cyrius se retrouva étendu, la lame contre sa gorge.
Au micro, Cyrius avait gémi. J’avais éteint la télévision. Mes mains étaient moites.

La voix d’Enzo était dure comme le métal.
- N’oublie jamais qui commande cette troupe, Cyrius. Quand je donne un ordre, il ne se discute pas. Il en va de notre survie à tous.
- Mon honneur me commande de refuser.
- Incline-toi ou je devrai te tuer.
- Ca ne va pas ? Tu ne vas pas tuer mon perso pour ça, c’est ridicule !
- Incline-toi ou meurs !

Une goutte de sang perla sur la lame de la dague qui s’était légèrement enfoncée contre le cou de notre ami. Je voulais réagir, les appeler à la raison, mais restais sans voix.

- Je… je m’incline.
- Bien. Que cela ne se reproduise plus.

Chacun regagna sa place et se rassit lentement. Cyrius ramassa sa guitare, tombée à terre. Dans mon écouteur, il me semblait entendre le rythme des respirations de chacun ralentir.

« Enzo, tu m’as rappelé où était ma place, et je t’en remercie. Et vous mes amis, vous n’avez pas tenté de prévenir mon meurtre et en cela vous avez fait montre de cohésion et d’unité. Vous m’avez donné une leçon. »

Personne ne trouva quoi répondre.

« Permettez-moi de vous chanter une balade. Peut-être ma dernière balade, car qui sait de quoi demain sera fait. »

Et Cyrius chanta, d’une voix que je ne lui connaissais pas, avec des accents mélodiques étranges. Il ne s’accompagnait plus à la guitare. On aurait plutôt dit un instrument à vent. Il chanta et nous emmena loin. Nous le suivions comme les enfants de Hamelin suivirent le joueur de flute. Je n’étais plus devant mon écran, maintenant couvert d’images kaléidoscopiques. J’étais avec mes compagnons. Nous survolions des batailles épiques, nous terrassions des géants. J’étais heureux car je nous sentais tous cinq à nouveau réunis. Et la voix me berçait et m’amenait toujours plus loin. Lentement, l’horizon s’obscurcit. La voix était chaude, rassurante. Elle nous disait que nous étions indestructibles, que nous étions les maîtres du monde. J’étais le plus grand guerrier que la terre ait connu. Je ne craignais rien. La musique s’éteignit, la voix compta. Un. Deux. Trois.

Je me levai et m’éloignai du feu de camp. J’ouvris la porte et sortis. Je suis allé tout droit vers le lac car j’avais vraiment très chaud. J’entendais des coups de klaxon, des pneus qui crissent. L’air frais me faisait du bien, mais ce dont j’avais besoin avant tout, c’était de me baigner. J’enjambai le parapet et mis les pieds dans le lac. Douce fraicheur. Il faisait si chaud. Je continuai d’avancer. J’entendis des appels, mais je n’avais pas le temps de m’y intéresser. Ils attendraient. J’avais maintenant de l’eau jusqu’à la taille et progressais encore.
Lorsque l’eau arriva au niveau de mon visage, je ressentis un profond bien être. Je fis encore un pas et ouvris la bouche pour me désaltérer. L’eau me submergea. Une sensation délicieuse.

***

- C’est tout ce dont vous vous souvenez ?
- C’est tout, Monsieur. Je vous ai tout dit.
- Vous aviez bu ?
- Pas que je me souvienne, Monsieur. Mais je vous avoue que nombre de mes souvenirs de la nuit dernière demeurent assez flous.
- Vous avez eu de la chance de vous en sortir. Si ces deux gars ne vous avaient pas tiré de l’eau, vous y seriez encore. Il faudrait que nous contactions les personnes que vous avez mentionnées dans votre récit. Vous pouvez me donner leurs noms complets et leurs coordonnées ?
- Je ne sais rien de tel. Je ne connaissais que leurs pseudonymes.
- Bon, dans ce cas, connectez-vous. Vous allez me les présenter.
- Oui Monsieur.

Connexion. Nom. Prénom. Mot de passe.

- Je suis connecté. Voyez Monsieur, ici, c’est le feu de camp dont je vous parlais.
- Bon, et vous pouvez appeler vos amis ?
- Laissez-moi vérifier… Non. Ils ne sont pas revenus, Monsieur.
Merci Dove ............. les pouvoirs des mots sur le subconscient ..... .

Entre toi et Nuage , je me demande qui veut nous angoisser le plus ......... nan même pas peur ...... SL est virtuel nanmého .

Bravo pour créer de nouveaux textes , j'avoue que je serai bien trop paresseuse pour seulement y songer . Je préfère continuer à faire déborder mon shop de packs .
Bon, ben Dove, j'ai une première nouvelle ... tu viens d'être édité.
Bon, sur mon imprimante.

Je ne t'ai pas vu venir (brrrr) quoiqu'Hamelin m'ait mis la puce à l'oreille (A bon chat bon rat) mais la chute n'était pas celle que j'attendais, et c'est tant mieux. Tu sais installer une atmosphère, des personnages et une histoire en peu de mots.

S'il leurke par ici, bonne idée Miam, c'est agréable de construire ces petites histoires tout autant que de les lire.
Pfffff allez hop les wouacances c'est terminé
Je lis les derniers textes pi je commente

Bande d'enfoirés je sens que ça va être l'enfer pour vous départager
Citation :
Publié par Miam
Pfffff allez hop les wouacances c'est terminé
Je lis les derniers textes pi je commente
Ouais, terminé....jusqu'aux prochaines.
Faut que je me dépêche si je veux sortir quelque chose alors ?
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Ouais, terminé....jusqu'aux prochaines.
D'où mon navatar ... Genre compte à rebours
Content de te voir réapparaître sinon. Je sens que ça va jaser genre "ils ont passé leurs vacances ensembles pour être aussi synchros ?"

Citation :
Faut que je me dépêche si je veux sortir quelque chose alors ?
Ya une semaine encore.
J'aimerai aussi pondre qq chose mais je cale. Les idées sont là ... mais que les idées
Bon retours Miam

Dis donc, une horloge qui avance à toute vitesse ne recule pas, tu devrait plutôt dire un compte à bourre.

Soyons sérieux, ce serait bien que tu ajoutes un lien vers les nouvelles nouvelles sur la première page du post
Merci et la mise à jour est faite.
Et chapeau pour les textes que j'ai ajouté.
Celui de Nuage notamment réveille des trucs effectivement . Mais il n'est pas le seul ...

Compte à bourre ... Me plait bien cette idée
En relisant ça m'a donné envie d'écrire encore un peu cet après-midi... Comme j'ai déjà proposé deux textes je place celui-là hors concours pour ne pas surcharger le jury .

Pour changer un peu je lui ai donné une tonalité un peu lourde...

Citation :
Juste un clic…


Juste un clic… Action dérisoire. Mais mon doigt reste bêtement suspendu, comme accroché à un fil invisible. Je me surprends à caresser du regard cette souris docile qui accompagne mes voyages comme une amie anonyme et discrète. Ses courbes lascives se laissent si bien épouser par ma main. J’en trace les contours de ma pulpe désinvolte. Un soupir m’extrait avec une douce brutalité de cette rêverie sensuelle.


Juste un clic… Comment une action aussi anodine peut-elle receler autant d’émotions ? Des images surgissent, s’entremêlant étrangement. Je revois ces doigts se rigidifiant sur le bord effilé d’une entaille rocheuse. Je me rappelle mes propres doigts enfoncés dans les bras du fauteuil comme pour conjurer le sort, pour participer à cette quête sans espoir. Et cette main qui glisse lentement vers l’abîme. Tenir ? Pourquoi attendre lorsque la fin est inéluctable ? Pourquoi ne pas se laisser absorber par le gouffre ? Quelle est ce fol espoir qui, même lorsque tout est perdu, nous oblige à persister ?


Juste un clic… Mon attention est attirée par un mouvement par delà ma fenêtre. Un petit être brun saute de branche en branche avec une fascinante virtuosité. Il s’immobilise soudain et deux petits yeux espiègles se verrouillent sur moi. Je suis précipité avec rudesse dans mon corps soudain devenu lourd. Cet être aérien interroge ma pesanteur. Pétrifié sur mon fauteuil je l’imagine un moment s’attrister sur mon sort écrasant. Et puis il reprend ses cabrioles joyeuses, devenu subitement étranger à ma condition humaine.


Juste un clic… Je sais qu’elle m’attend. Je sais que je vais la rejoindre. Je sais aussi que c’est un voyage sans retour. Il est aisé de se rendre quelque part en sachant qu’on va revenir. Un périple s’imprègne de jubilation parce qu’il a le parfum du retour. Il conserve secrètement le souvenir du lieu qui l’a vu naître et qui le verra revenir. Mais lorsqu’on se trouve au seuil de l’inconnu comment faire ce pas définitif ? Et n’est-ce pas se perdre que d’abandonner tout espoir de revoir un jour le monde qui nous a lentement façonnés ?


Juste un clic…Elle riait, et ce rire résonnait en moi en culbutant mes limites. J’étais un peu jaloux de cette impertinence et ce sentiment perturbait mon amour pour elle. Mais il la rendait encore plus fascinante et j’étais ensorcelé par cette spontanéité qui révélait le poids de mes aliénations. Lorsque nous volions, main dans la main, nos yeux éblouis par le kaléidoscope des paysages, il me semblait participer à son innocente désinvolture. Et lorsque je la quittais, c’est une grande partie de moi qui s’effaçait.


Juste un clic…



- reste avec moi pour toujours !
- tu sais bien que c’est impossible, nous avons notre vie réelle, ce monde n’est qu’un écrin d’illusion pour notre amour,
- ce monde est le seul que je connaisse,

- tu as une vie ailleurs,
- non, je n’ai que cette vie,
-
veux-tu dire que ta vie réelle est si vide que tu préfères celle-ci ?
- je veux dire que je n’ai que celle-ci,
- je ne te comprends pas ma chérie,
-
parce que tu essaies avec ta tête, fais le avec ton cœur,
- mon cœur t’appartient à jamais,
- tu dis ça et tu ne m’entends même pas… une larme perlait sur sa joue de nacre,
- parce que ce que tu dis me semble absurde… mes yeux s’embuaient de rosée,
- rentre maintenant, retourne dans ce monde que tu trouves plus réel que celui-ci, mais n’oublie pas que c’est ici que je vis et que si tu m’aimes vraiment tu pourrais m’y rejoindre…

Je n’ai pas dormi cette nuit-là. J’étais dans une grande confusion et des mondes s’enchevêtraient…


Juste un clic… C’était un jour comme les autres et pourtant. Elle tendait sa main vers moi en me souriant. J’ai toujours adoré cet instant, lorsque deux êtres qui s’aiment sont si proches qu’ils fusionnent déjà. J’ai aussi tendu ma main lentement, je l’avais déjà fait tant de fois. Cette proximité est précieuse quand on ne peut réellement se toucher. On fait durer la magie de la promesse. Ma main, désir et attente, ondulait comme pour tenter de capter ce que je ne savais être qu’un doux mirage. Je n’étais vraiment pas préparé à ce qui allait se passer, lorsque mes doigts frôlèrent quelque chose. L'enchantement et la peur s’entrelacent toujours lorsqu’un événement fantastique se produit. J’ai perçu le même enchantement chez elle mais sans aucune surprise, comme si c’était pour elle une évidence. Nous sommes restés longtemps silencieux et je l’ai quittée sur un simple « je t’aime ».


Juste un clic… Le vertige… C’est ce que j’ai ressenti les jours qui ont suivi cette expérience prodigieuse. Le doute aussi, cette lèpre qui ronge les plus belles certitudes. Mais quelque part au fond de moi une certitude commençait à naître, une révélation que je ne pouvais partager avec personne d’autre que mon aimée. Ce contact étonnant ouvrait des perspectives bouleversantes et je me surprenais à rêver et fantasmer sur de palpables chimères. Etait-il vraiment possible que je la rejoigne ? Lorsqu’elle l’avait évoqué ce n’était pour moi qu’une simple formule tendre, comme lorsqu’on dit que l’on s’aimera pour l’éternité en sachant très bien que notre vie est bornée. Mais désormais des idées extravagantes assaillaient mon esprit et précipitaient mon cœur dans des courses délirantes.


Juste un clic…


- reste avec moi pour toujours !
- je sais maintenant que c’est possible mais donne moi le courage de le faire,
- ton amour n’est-il pas assez fort ?
- mon amour pour toi est infini mais la peur que je ressens est elle aussi si forte, parle moi de ton monde,
-
nous le traversons depuis des mois tous les deux, n’y étais-tu donc pas avec moi ?
- j’y étais sans y être, juste la partie la plus belle de moi, mais mon corps était là-bas, il y est encore là, je me sens coupé en deux, c’est ce corps qui a peur d’abandonner le seul monde qu’il connaît,
-
ici il deviendra immortel, il sera libéré des toutes ses limites, de toutes ses contraintes,
- je suis totalement perdu mon amour, ce qui n’était qu’une merveilleuse expérience virtuelle qui m’a permis de te côtoyer et t’aimer se transforme soudain en bouleversement complet de ma vie,
-
tu me disais que tu te sentais mieux ici, que c’était un paradis et que tu regrettais de n’y faire qu’un séjour éphémère,
-
il y a un gouffre entre un rêve et sa réalisation brutale. J’ai peur mon amour. Je sais que la prochaine fois je ne pourrai plus retourner. Ce monde se replie autour de moi, m’enveloppe, me retient dans ses filets. Je dois me perdre ou te perdre.
-
Non mon cœur. Tu dois te trouver dans une nouvelle existence où notre amour sera notre guide.

Juste un clic… Faut-il être fort ou faible pour accomplir ce geste ? Suis-je prêt au sacrifice de ma réalité ? Suis-je prêt au sacrifice de mon amour ? Ma main tremble à présent et quelque chose en moi se déchire. Je me lève lentement et mes pas me guident comme un robot jusqu’à mon jardin. La lumière inonde mon corps dans une effervescence de joyeux photons qui gambadent sur ma peau, totalement indifférents à mes atermoiements. Peut-être savent-ils déjà que ma décision est prise. Peut-être l’ai-je moi-même toujours su. Je sens une porte qui se referme derrière moi, un monde qui s’effondre, et une voix lointaine, presque étrangère, juste un murmure. La perle qui roule sur ma joue emporte toutes les images qui avaient embelli ma vie pendant quelques mois.


Peut-on tuer les souvenirs ? Peut-on dessiner sur les regrets de nouvelles lignes de vie ? Peut-on renaître lorsqu’on a dit non si souvent ? Un murmure me tourmente désormais, comme un rappel lancinant…
Je pense que ce texte va remuer pas mal de choses chez pas mal de gens.
On dirait presque du vécu
Je ne pense pas le placer hors concours sauf si tu insistes vraiment. Je ne me souviens plus précisément des autres textes de ta part et ne saurais pas dire si celui-ci est meilleur ou non mais ce serait dommage de l'exclure.
De toutes manières, merci.
Citation :
Publié par Miam
Je pense que ce texte va remuer pas mal de choses chez pas mal de gens.
On dirait presque du vécu
Je ne pense pas le placer hors concours sauf si tu insistes vraiment. Je ne me souviens plus précisément des autres textes de ta part et ne saurais pas dire si celui-ci est meilleur ou non mais ce serait dommage de l'exclure.
De toutes manières, merci.
Bien sûr que c'est du vécu, tu en doutais ?

Ok je le fais concourir, je voulais juste t'éviter la surcharge .
C'est avec curiosité et plaisir que je lis les textes présentés. Ce n'est pas un exercice facile de se lancer.
A la lecture du dernier texte de Bestmomo, deux mots me viennent à l'esprit : à la fois "exaltant" et "douloureux".
Je laisse à d'autres le soin de te féliciter (bien que oui, j'ai adoré) car très égoïstement, je suis une lectrice qui ne songe plus qu'au voile de tristesse qui l'enveloppe et dont elle va devoir se débarrasser dans le monde réel.
Cette seconde vie m'apparaît de plus en plus comme une douce folie...
Citation :
Publié par Fanette Crystal
C'est avec curiosité et plaisir que je lis les textes présentés. Ce n'est pas un exercice facile de se lancer.
A la lecture du dernier texte de Bestmomo, deux mots me viennent à l'esprit : à la fois "exaltant" et "douloureux".
Je laisse à d'autres le soin de te féliciter (bien que oui, j'ai adoré) car très égoïstement, je suis une lectrice qui ne songe plus qu'au voile de tristesse qui l'enveloppe et dont elle va devoir se débarrasser dans le monde réel.
Cette seconde vie m'apparaît de plus en plus comme une douce folie...
Tant que tu considères SL pour un jeu , tu ne risques rien , c'est quand SL devient plus qu'un jeu que la chute peut être rude . Et il n'y a qu'à travers des expériences que tu t'endurcis donc jette ton voile de tristesse et souris RL et SL . La vie peut être belle dans les 2 et sur SL on a la chance de pouvoir choisir plus facilement dans quel sens elle s'oriente . Et sans douce folie , la vie serait bien triste .

@ Bestmomo : ton texte est trop réaliste
J'avais déjà noté ton habilité à manier les mots Bestmomo. Mais là tu t'es surpassé: chaque mot lourd de sens à sa place et une poésie certaine.

Ton texte m'a presque faite pleurer.

Y a pas à dire tu es un maitre és-language. Informatique ou autre.
Wouala texte de Bestmomo rajouté dans la liste.
Je vois qu'il percute bien (vécu ou pas ).
Et merci Gabryel, c'est vrai que je suis épaté par les textes. Même si je connaissais le potentiel, je ne pensais pas que autant de personnes se lanceraient
La fuite.
Allez je me lance, ma journée en position d'alerte n'étant occupée que par des moments d'action m'a permis outre poster quelques messages ici ou là, de coucher quelques mots sur la bécane. Je n'ai relu qu'une fois, aussi pardonnez moi pour les fautes d'orthographes restantes.

Mais du coup, j'ai pas trop eu le temps depuis le retour de vacances pour lire les textes précédents. Bon courage à Miam pour toutes ces lectures.

Citation :
Publié par FT :

1) Visite

Christian gara sa voiture sous une allée ombragée. Le ciel de cette début de juin était radieux. Il avait rendez-vous avec le Docteur Petit.
La secrétaire lui indiqua la porte à laquelle elle l'invita à frapper. Le Docteur Petit l'attendait lui avait-elle dit.
Petit le reçut dans un bureau moderne et clair. Il portait une barbe inhabituellement longue pour un représentant de sa profession. Son visage était singulier : des yeux pétillants, presque rieurs contrastaient avec le reste du visage comme empreint d'une certaine tristesse. Après de courtes salutations d'usage, Petit entra dans le vif du sujet :

- "Votre idée d'article me semble intéressante, bien que je ne sois pas convaincu par le choix du personnage retenu."
- "A vrai dire Docteur, vos conseils seront les bienvenus. Je suis là pour en savoir plus sur lui"
Le Docteur Petit se leva brusquement :
- "Eh bien, le mieux serait d'aller le voir. Vous vous rendrez compte par vous même"

Ils sortirent ensemble du bâtiment et remontèrent l'allée pour en atteindre un autre. Petit en ouvrit la porte d'accès qui était fermée à clef. Une autre porte, fermée elle aussi, puis un court couloir les amenèrent dans une pièce spacieuse où plusieurs personnes semblaient s'occuper, chacune de leur côté, bien qu'il fut difficile de dire au premier abord ce qu'elles pouvaient bien faire.
Leur entrée dans la pièce sembla susciter l'intérêt d'une partie des habitants du lieu. Trois ou quatre d'entre eux s'avancèrent à leur rencontre, dans une démarche anormalement lente qui, couplée à des semblants de grimaces et à la simultanéité de leur progression, donnait à l'ensemble un air inquiétant.

La plus prompte dans cette course de lenteur arriva la première devant Petit et lui tendit un biscuit rond chocolaté :
- "Tiens, c'est pour toi Barbichette"
Le Docteur Petit prit délicatement le biscuit, d'un air aimable :
- " Merci Madame Larchevèque. Je le mangerai tout à l'heure"

Sans plus s'occuper de sa bienfaitrice, qui de toute façon, après avoir pivoté d'un bloc, s'en allait de son côté, le paquet de biscuits à la main, Petit effleura de sa main gauche l'avant-bras droit de Christian, tandis que de la droite il lui désignait un coin de la pièce :
-"Voilà, c'est le sujet. Il est là"
Christian regarda l'homme qui était assis à l'endroit désigné. Tout vêtu de blanc, tunique sans bouton et pantalon de toile légère, il ne le vit d'abord que de trois quart. L'homme était maigre, presque décharné. Ses mains posées sur l'accoudoir du fauteuil ne bougeaient pas d'un pouce.
Petit ne disait rien et Christian n'osait pas s'avancer franchement. Ceci dura de longues secondes, plus d'une minute, peut-être deux, et l'homme n'avait toujours pas bronché.
Christian tourna son regard vers Petit :
-" Croyez-vous que je pourrais lui parler ?"
Le Docteur poussa un soupir qui se termina par un petit sourire triste :
-"Il faut que je vous en dise un peu plus sur ce cas. Je l'ai rencontré pour la première fois il y a maintenant trois ans……."


2) Admission

Le Docteur Petit regardait l'homme assis en face de lui de l'autre côté du bureau. Il ne trouvait rien dans son apparence qui eut pu lui sembler remarquable, recherché et moins encore original. Le look était celui d'un citoyen ordinaire loin des fashion victims que l'on trouvait à tous les coins de rue. Il arborait un air absent qui en disait long sur ses motivations à se trouver là. Petit engagea la conversation d'un air badin :
-"Alors, comment trouvez-vous mes nouveaux locaux ? Savez-vous que vous êtes un des premiers à en profiter ?"
Son interlocuteur ne prit pas la peine d'effectuer un coup d'œil circulaire pour montrer son intérêt. Il répondit simplement d'une voix blanche :
- "Oui, c'est….clair"
Petit se racla la gorge
-"Bien, savez-vous pourquoi vous êtes là ?"
-"Ca dépend de ce que vous entendez par là. Les réponses allant de oui, bien sur, à pas plus que vous ne le savez vous même"
Petit observa un temps d'arrêt avant d'enchaîner :
-"Votre entourage s'inquiète pour vous"
L'homme lui répondit comme s'il parlait à quelqu'un d'autre:
-"Pour moi, pour eux, pour tout. Pour l'avenir"
-"Votre femme me dit que vous négligez vos affaires, vos responsabilités. Vous ne feriez plus rien en dehors de vous connecter sur le réseau….."

Le Docteur poursuivait la description qu'on lui avait faite préalablement à l'admission, mais déjà son interlocuteur ne l'écoutait plus. Son regard était passé au delà de l'épaule de Petit et se perdait dans le jardin derrière lui. Le chant d'un oiseau avait distrait une attention déjà précaire. Ce chant était monotone, et la même phrase musicale revenait à intervalles réguliers, inlassablement. Il finit par apercevoir l'oiseau sur une branche aussi immobile que son chant était répétitif et aussi impassible que le chat qui était tapi au pied de l'arbre. L'homme se serait lui même senti enfermé dans cette scène immuable si autre chose encore n'était venu attirer son attention. Il prit conscience du reflet de sa tête dans la fenêtre. Cette réflexion lui paraissait incongrue, étrangère. Il bougea la tête de droite et de gauche pour se convaincre qu'il s'agissait bien de la sienne. Il avait déjà ressenti cela par le passé, en regardant sa propre main, en faisant bouger ses doigts. Il savait qu'elle lui appartenait et tout à la fois elle lui apparaissait comme étrangère, comme si le fait qu'elle soit là était une erreur, une méprise. Machinalement il essaya de regarder sa main et il n'y parvint pas.

- " Paul ! Paul !" l'interrompit Petit "Où êtes-vous ? Vous n'écoutez pas un seul mot de ce que je vous dis"
- " Pierre. Mon prénom est Pierre" répondit-il comme sortant d'un rêve
- "En êtes-vous sur ?" dit Petit
- "Aussi loin que mes souvenirs remontent, Pierre a toujours été mon prénom"
- "Justement on m'a parlé de troubles de mémoire"
- "J'ai toujours eu une excellente mémoire. Malheureusement" répondit l'homme d'un ton égal.
- "Oui, oui" ajouta Petit "Au point qu'elle incorpore des souvenirs de choses qui n'existent pas. Enfin, pas sur le même plan. Alors Pierre ou Paul, êtes-vous sur de savoir qui vous êtes, là, maintenant, devant moi ?"


3) Projets

Paul n'écoutait rien. D'abord parce qu'il n'en avait pas envie, et puis parce qu'il se mettait en état de ne pas avoir à le faire. Une soirée en boite, voilà ce qu'il lui fallait. La musique de fond était de celle à laquelle on ne prête aucune attention et elle empêchait tout échange vocal, ce qui lui convenait parfaitement. La présence des autres ne le gênait pas davantage : toute cette suites de postures répétées, de gimmicks, de comportements stéréotypés, attendus, pleins d'une gaieté forcée. Le tout créait un bruit de fond insignifiant qui lui permettait de s'oublier lui-même sans avoir besoin de prêter attention aux autres. Seuls des messages ciblés aurait pu franchir cette armure de néant. Aussi prenait-il bien garde de ne pas les provoquer, en restant immobile, dans un coin sombre. Malgré cette quiétude, il avait un peu chaud et il était mal assis.
Elle parvint pourtant à traverser cette protection et couvrit le son du groupe pseudo-électro du soir :
- "Il faut qu'on parle. Ca ne va plus du tout"
Il poussa un soupir et songea une seconde à faire le mort et à se retrancher derrière son bouclier sonore. Puis il se dit que cela risquait de faire durer les choses plus longtemps.
- "Qu'est-ce qui ne va pas ?" répondit-il nerveusement.
- "Mais toi ! Tu ne vas pas ! Tu ne fais plus rien, tu n'as plus de projet. Tu restes assis là. Tu te laisses aller. Regarde toi un peu. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?" ajouta-t-elle presque en criant.
- "J'aimerais simplement qu'on me laisse tranquille"
- "Tu ne me vois plus. Je suis transparente. Tu ne m'aimes plus." Dit-elle plus bas.
Sans se forcer, sans la regarder il dit dans un souffle :
- "Mais si, mais si…."
- "Tu t'éloignes. De moi. De nous. Tu vas dans des endroits où je ne peux pas aller. Tu veux que je parte ?"
- "Tu fais comme tu veux"
Elle pleurait maintenant, doucement. Après quelques minutes, elle ajouta :
- "Je ne peux pas te laisser comme ça. J'ai contacté quelqu'un. Le Docteur Petit. On m'a dit qu'il était très bien. Il a des méthodes modernes. Tu pourrais rester connecté"
- "C'est bien"
- "Il est prêt à t'accueillir dès demain."
- "Oui, si tu veux"
- "Je ne suis même pas sur que tu m'écoutes" dit-elle.
- "Si, je t'écoute"
Elle soupira à son tour avant de partir. Le regard de Paul se perdit de nouveau sur la piste de danse, avant qu'un message ne s'affiche sous ses yeux :
-" Coucou ! Ca ne va pas ? On ne se voit plus"
Il décida cette fois-ci de ne pas répondre. Il ne se sentait pas la force d'aller voir ce Docteur Petit. Il faudrait qu'on vienne le chercher demain pour qu'il puisse faire ce pas supplémentaire.


4) Déconnexion

Comme chaque mardi et chaque vendredi depuis maintenant cinq semaines, il rencontrait le Docteur Petit pour un entretien dans son bureau. C'était à chaque fois une corvée, et il ne s'intéressait pratiquement plus à ce que lui disait Petit. Il n'entretenait qu'une conversation monosyllabique et le plus souvent l'entretien tournait court.
Mais cette fois il sentit que cette séance serait particulière dès les premiers mots. Petit paraissait un rien nerveux, presque agressif :
- " Cela fait maintenant quelques semaines que vous êtes avec nous et nous n'avons pas progressé. Pire, je pense que c'est un échec"
Devant l'absence de réaction face à lui Petit poursuivit :
- "Vous avez de moins en moins de contact avec ceux qui vous entourent. Vous refusez de voir votre famille. Vous restez connecté quasiment en permanence. Votre état de santé s'altère. Vous mangez peu et vous devenez chaque jour plus faible. Vous avez perdu beaucoup de poids. Où voulez-vous en venir ainsi ?"
Pour une fois il écoutait Petit attentivement et cette dernière question le fit sourire :
- "Je ne sais pas Docteur, mais quand j'y serai, j'essaierai de vous faire parvenir un petit message, un clin d'œil complice"
Petit ne tint pas compte de la boutade et poursuivit sérieusement :
- "Vous abandonnez la partie. Vous laissez tomber la vie. La vraie"
- "Vous rappelez-vous, Docteur, le passage de Chris Marker sur sl ? Il y évoquait la possibilité de s'y retirer, comme Brando se retirant sur son île. Pour être ailleurs. Pour trouver la paix. Pour échapper au temps, au monde."
- "Mais vous n'avez pas le même âge" objecta Petit en fronçant les sourcils.
- "Ce n'est pas une question d'âge, mais une question de moment"
- "Au fond" remarqua Petit "vous n'avez accepté de venir ici que pour vous éloigner encore davantage de votre vie. Nous avons fait fausse route. Il va falloir changer de méthode"
- "Et vous envisagez quoi ?"
- "Nous en avons discuté entre nous déjà et avec vos proches. Nous allons augmenter votre traitement antidépresseur et vous sevrer totalement du réseau" martela fermement Petit.
- "Ce n'est pas ce qui était prévu dans notre accord" répondit-il nerveusement "Vous ne pouvez pas faire ça. Je n'ai plus rien à faire ici, comprenez-vous !"
- "Nous n'avions pas d'accord. En tout cas pas directement avec vous. Et je crains malheureusement que nous n'ayons plus le choix"

Il n'eut pas le temps de protester, de répondre qu'il comptait bien encore avoir ce choix, lorsqu'il se sentit agrippé de chaque côté par quatre mains puissantes. Il se débattit sans un cri, par à coups nerveux. Il se sentait si faible. Leur prise se renforça. Son micro-casque se décrocha de ses oreilles pour tomber à terre. Il essaya de se glisser entre cette tenaille en s'affaissant sur le fauteuil. Ses jambes encore libres, il trouva la force de donner une ruade, précipitant au sol l'écran qui venait de s'éteindre.
Il fut violemment retourné sur lui même. Son visage s'écrasa contre le simili cuir du dossier du fauteuil. Ses mains furent bloquées derrière son dos, et il sentit une forte pression se poser sur ses reins, suivie peu après par une piqûre sur sa fesse droite. Il fut maintenu ainsi bloqué pendant de longues minutes, haletant, sentant progressivement une torpeur l'envahir. Sa vue se brouilla et il aperçut le visage de Petit, l'autre, celui dont la barbe allongeait le visage. Il perçut aussi sa voix, plus grave, plus ronde qu'à l'accoutumée :
- "Faites attention tout de même, il est très faible"
Il avait l'impression de perdre pied, d'être aspiré vers le néant. Petit avait raison, il était très faible. Ils avaient du se tromper dans la dose. Avant de perdre connaissance , il se dit qu'il était en train de mourir. Et finalement, il se laissa aller à cet abandon en souriant, heureux que tout se termina ainsi.

5) Regrets

- "Voilà mon cher, vous en savez un peu plus sur l'histoire de ce sujet" dit le Docteur Petit en scrutant le visage de Christian.
- "Et il est comme ça depuis que vous lui avez coupé l'accès au réseau ?" demanda Christian.
- "Oui, une sorte de catalepsie dont il n'est jamais sorti, cela fera bientôt trois ans"
- "Vous avez essayé de le remettre en contact avec second life ?"
- "Bien sur; ça et des traitements divers, mais jusqu'à présent rien n'a fonctionné. Nous n'avons plus aucun contact avec lui. Son état de santé se dégrade de plus en plus. Je vous passe les détails sordides. Nous ne lui faisons plus que des soins de nursing. Il est alimenté par sa gpe. C'est un échec, voyez-vous, une erreur de notre part. Il nous échappe et nous le regardons faire, ou plutôt ne rien faire. Voilà, je doute que vous puissiez tirer quoi que ce soit de lui"
Après un long moment de silence Christian ajouta :
- "Une dernière chose m'intrigue"
- "Oui, laquelle ?"
- "Vous voyez, ceci" dit Christian en montrant son visage "ce sourire figé qu'il ne quitte pas"
- "Ah, ça" soupira Petit "C'est peut-être un clin d'œil, un message qu'il nous envoie de l'endroit où il est. Dans ce cas on peut le supposer heureux. C'est déjà ça. Ou je me fais des idées et ce n'est qu'un masque qui s'est figé définitivement"

6) Fin

Il ouvrit les yeux et se dit qu'il n'était pas mort. Il ressentait encore des douleurs dans les bras, les épaules, le dos, qui étaient apparues dans sa lutte pour rester connecté au réseau. Plusieurs heures devaient être passées depuis. Où était-il ? Le sol semblait meuble sous ses mains. Comme du sable. Voilà, il était au bas d'un talus sablonneux. Il se mit sur le ventre sans aucune peine, et remonta la pente à quatre pattes. L'autre versant descendait vers une superbe plage. Le soleil irradiait d'une lumière douce de fin d'après midi. La plage était déserte. Il descendit vers la mer. Se retournant, il s'aperçut avec satisfaction que ses pas ne laissaient aucune trace sur le sable. Il ne se souvenait plus de son nom. Il porta ses mains sur son front en visière et regarda au loin. Aucune trace d'aucune présence en ces lieux. Personne ne semblait devoir venir le chercher là, alors à quoi bon un nom.
Il scruta l'horizon. Pas de voile, aucun bateau. Des vagues douces et chaudes venaient lui lécher les pieds. Peut-être un jour, une embarcation viendrait pour l'emporter un peu plus loin encore. Ou peut-être suffisait-il de s'allonger au bord de la grève, et la mer finirait par le prendre. S'allonger et attendre. Seules les vagues allaient et venaient. Le temps était figé ici, loin de son flux habituel et des reflux mémoriels. Il baissa les bras et laissa son corps s'affaisser lentement au bord du rivage. Il s'étendit de tout son long et crut sentir le sable épouser parfaitement la forme de son corps. Il se sentait bien, serein et il ne pensait à rien, sinon à ne plus bouger, à rester là. Attendre, sans rien dire, rien faire, rien penser. Il sourit.
J'ai eu raison de rester connecté 10 mn de plus sur le réseau
Dérangeant ton texte mais ce n'est pas une surprise. Mais pas mal du tout je relirai demain.
Pour les éventuelles fautes, tu peux corriger jusqu'à début septembre. Ceci étant une lecture rapide ne m'a pas choqué.

Pour le titre dans le récap, j'ai mis "Visite" ce qui ne colle pas vraiment. Si tu as une proposition autre je corrigerai.

Clair que je vais avoir du taf ainsi que le jury.
Mais ... Vous auss car j'espère bien un vote des lecteurs (sur une pré-sélection je pense car on arrive presque à 20 textes je crois).
Citation :
Publié par Miam
.......
Pour le titre dans le récap, j'ai mis "Visite" ce qui ne colle pas vraiment. Si tu as une proposition autre je corrigerai..
Euh, je ne sais pas moi, tiens : la fuite.
Pourquoi pas.
La nuit portant conseil si j'ai une autre idée au réveil, je corrige.
Merci Fabrice , on sent ton style comme on retrouve chaque auteur dans son texte ......... mince je sens que je vais me retrouver à la clinique si je continue à jouer aussi tard ( mais pourquoi les journées n'ont que 24 heures ) . j'aime bien ton texte mais faut pas trop y réfléchir .
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés