La taverne du crépuscule

 
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Rebbeca et son grand père cheminent depuis l’aube, ils ont quitté Humberton et ont l’intention de passer la nuit a Ludlow. Il est midi, le soleil est haut, le temps magnifique. Le petit mausolée du col rappelle que saint Padraigh s’est recueilli ici après son combat contre le serpent. Un combat titanesque qui a vu la naissance des deux vallées et de la montagne qui les sépare. Le grand-père est fatigué, il s’assoit sur une grosse pierre.
- Repose toi grand-père, j’entend une source couler, je vais aller remplir nos gourdes.
Le grand-père regarde sa petite fille s’éloigner puis s’agenouille devant le mausolée.
- Saint Padraigh, je suis si vieux, je n’ai plus que ma petite fille. Elle a déjà beaucoup souffert de la perte de ses parents. Nous sommes si pauvres, je suis une charge pour elle. Je prie pour être libéré de cette vieillesse, de cette impuissance qui me pèse.
Une ombre se lève, le vieil homme, les mains jointes, tourne la tête et ouvre de grands yeux.
- Mon seigneur Arawn a entendu tes prières, et par ma main va exaucer tes vœux.

Lydlus alerte sarrasine, gravit le sentier de chèvres d’un pas léger. Sa tenue laisse deviner qu’elle voyage souvent, qu’elle est plus a l’aise dans les rues ou la nature que dans une salle de bal. La prescience du danger lui a déjà sauvé la vie plus d’une fois, et voilà qu’elle se manifeste ici sur la route du col de saint Padraigh.
Un homme descend a sa rencontre, c’est un chevalier en armure. Les armoiries de son bouclier sont masquées, son pas lent et inquiétant.
Lydlus ralenti le pas a l’approche de l’homme en noir. Le visage du chevalier est invisible sous son heaume, seuls les regards se croisent, accentuant encore le malaise de la sarrasine.
L’homme vient juste de passer dans son dos que la sarrasine se jette en avant, évitant de justesse le fléau de l’inconnu. Lydlus sort de son roulé-boulé pour entrer dans les ombres.
L’inconnu se met a sonder les ténèbres de ses aura maléfiques, Lydlus s’éloigne gardant un œil sur son agresseur.
Cet homme ne lui fait pas peur, mais il doit se tromper de cible ou alors il doit être complètement fou. La sarrasine n’a pas envie d’en savoir plus et laisse le fléau a ses vaines recherches, se contentant de graver l’incident dans sa mémoire.

Lydlus découvre Rebbeca pleurant la dépouille de son grand-père, le vieil homme gît devant le mausolée. La sarrasine prend la jeune highlander dans ses bras, essayant de savoir ce qu’il s’est passé. Le vieillard n’a qu’une seule blessure, terrible et précise.
- C’est un maître qui a fait cela.
Comprend elle.
Il n’est pas question de rester ici et peut-être combattre avec un gamine dans les jambes. Lydlus entraîne Rebbeca en courant sur la route de Ludlow.
épisode 2
Votre père vous a réclamé.
Augier vient de rentrer, on le débarrasse de son armure, on lui lave les pieds. Le breton passe des vêtements amples et une grosse ceinture cloutée.
Son père malade, est alité depuis des mois.
-Mon fils ou étiez vous encore passé ? Peu importe, j’ai des choses a vous dire. Je sais votre valeur dans l’art qui est le vôtre. Une valeur qui me surprend et m’inquiète a la fois. Je ne sais comment vous avez développé votre technique, une technique très efficace mais dont je ne mesure pas encore toute l’étendue. Vous avez changé mon fils, la question que je me pose, est de savoir si c’est lié a votre botte ou pas. Soyez humble mon fils. Prochainement aura lieu le tournois de notre mesnie, je sais que vous comptez y briller. Vous y serez opposé a Stephen de Cadmyr. Le vainqueur du tournois se verra offrir la charge de maître d’arme de notre seigneur. Vous n’en avez pas l’envie, ni même le besoin. Les de Cadmyr depuis trop longtemps en disgrâce ont besoin de cette charge. Vous feriez acte de bonté en laissant Stephen de Cadmyr accéder a cette charge.
-Vous me demandez de perdre ?
-Je vous demande de ne pas gagner, votre valeur est déjà connue, chacun saura le geste que vous faites.
-Je vais y réfléchir.
-Messires, veuillez me pardonner, une dame demande a voir notre jeune maître.

Une jeune dame fait une profonde révérence a l’arrivée d’Augier.
-Bonjour sire je me nomme Anna et je suis la sœur de Stephen de Cadmyr.
Augier s’incline devant la jeune avalonienne, et s’assied dans un coin de la cheminée.
-Une sœur ? Je savais que Stephen avait un frère, Gaucher, mais j’ignorais qu’il avait une sœur.
-Mon mari ne sait pas…
La jeune femme se mord les lèvres et se ravise.
-Mon frère ne sait pas que je suis venu vous voir, il n’imagine même pas que je puisse solliciter une entrevue avec votre seigneurie.
-Que puis je donc pour vous et votre … frère ?
-Mon frère est un homme honorable bien que sans fortune. Nous connaissons votre réputation d’honorabilité mais aussi d’adresse au combat. Mon frère est sans illusion quant a l’issue du combat et ne compte pas se dérober. Pour lui l’échec ne fait aucun doute. Pourtant une victoire serait salutaire pour notre famille. Elle nous rendrait notre rang au sein de la noblesse du royaume, et assurerait un statut et des revenus décents a notre famille. Une défaite pour vous serait sans conséquences, il transparaîtrait même quel homme de cœur vous êtes et de quelle mansuétude sont empreints vos actes.
La jeune femme s’incline profondément. Augier la regarde a la dérobée, puis semble se plonger dans une réflexion lasse.
-Ce que vous me demandez n’est pas chose aisée. Pour un chevalier le code de l’honneur est aussi important que la vertu pour une dame. Si vous me demandez de renoncer a ma victoire a quoi pourriez vous bien renoncer ?
épisode 3
Stephen de Cadmyr s’incline devant son épouse et lui tend un rouleau de parchemin.
-Qu’est ceci mon époux ?
La colère semble sourdre a travers tous les pores du chevalier.
-Votre répudiation, vous finirez vos jours dans un couvent.
-Le couvent ? mais qu’ai je fait pour mériter cela ? La jeune femme se jette aux pieds de son mari.
-Vous avez souillé mon nom et compromis votre honneur. Que faisiez vous au moulin de Humberton après avoir congédié votre domestique ? N’était ce pas Augier Dewitt qu’on a vu vous y rejoindre ?
-Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour de vous ! S’effondre la jeune femme.
-Alors par amour de moi, vous irez au couvent laver votre honneur, pendant que je m’occuperai de mon nom.
-Qu’ai je fait, pauvre folle !

Babyface n’a rien raté du tournoi, bien que ne pratiquant pas, c’est un grand connaisseur. Il a beaucoup entendu parler du jeune Augier Dewitt, il est venu spécialement le voir combattre. La foule massive ne semble pas s’être trompée non plus. On annonce les deux combattants, un jeune fléau d’Arawn breton et un massif maître d’arme Highlander.
Augier et Stephen entrent en lice et saluent le seigneur. Le silence se fait, les deux hommes se font face. L’air semble vibrer, le maître d’arme tient fermement la hampe de sa longue pique, le fléau tient sa chaîne immobile le long de sa jambe, le bouclier en garde basse. Stephen fait un lent pas chassé vers sa gauche assurant la prise sur son arme. Augier monte sa garde et chasse a l’opposé. Les deux guerriers se fixent intensément pendant plus d’une minute interminable.
Babyface donne un coup de coude dans l’estomac de son voisin, qui en lâche son pain de viande.
-C’est un duel a mort !
Le lent frissonnement de la foule semble confirmer que les personnes averties ont senties elles aussi l’électricité entre les deux combattants.
Un juge pas dupe de l’enjeu malsain et inattendu de la rencontre s’apprête a interrompre le duel.
Il est trop tard le maître d’arme charge le fléau. Augier esquive le choc, tournoie sur lui même et sonne le maître d’arme d’un coup de bouclier ajusté. Le fléau se glisse derrière Stephen et assène un grand coup de son arme sur la nuque de son adversaire. Le craquement des vertèbres est audible de toute la lice, le maître d’arme s’effondre, le combat est fini.
C'est soit trop court, soit tu ne vas pas assez vite. J'ai un goût amère de pas assez, alors vite vite la suite !

J'aime bien, le contexte est bien décrit, style un peu télégraphique mais pas gênant. Donc, je reste sur ma position... LA SUITE !!!
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City of HeroesFreedom ● Razerman ►
épisode 4
Gothwaite, deux ans ont passé.
La pluie tombe drue sur l’île de verre.
Un jeune mercenaire se précipite sous un porche, pour s’abriter le temps que passe l’averse. la porte s’ouvre au moment ou il arrive et il manque de percuter une jeune highlander qui sortait de la propriété. La jeune fille souriante l’invite a rester a l’abri.
-Je suis vraiment un lourdaud, j’ai failli vous envoyer dans la boue.
-Mais vous ne l’avez pas fait, ce n’est rien.
-Je vous cède le passage, je ne voudrais pas vous mettre en retard.
-Je ne suis pas en retard, j’attend juste ma tante Lydlus, c’est une grande voyageuse, elle doit arriver ces jours ci. Je suis si impatiente que je l’attend sous le porche.
-Oh vous attendez de la famille, alors je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps.
-Lydlus n’est pas vraiment ma tante, c’est une personne que j’aime énormément, elle a pris soin de moi quand mon grand-père est mort, je n’ai plus de famille.
-Nous avons cela en commun, je n’ai plus de famille non plus, depuis que mon frère a été tué en duel il y a deux ans.
-Lydlus m’a aussi trouvé cette place chez madame Tricyane, j’apprend a y devenir demoiselle de compagnie. Elle me rend visite régulièrement pour voire les progrès que je fais.
-Votre grande beauté est un avantage dans votre future carrière.
-Pour un mercenaire crotté, vous ne perdez pas votre sens de la reparti ! Les deux jeunes gens éclatent de rire.
-Que venez vous faire dans notre belle ville de Gothwaite ?
-Malheureusement je n’y reste pas, je me rend a camelot, un ami de mon frère m’a donné un mot d’introduction pour rejoindre la Blackwatch du duc Bors.

Babyface rempli la coupe de son compagnon.
-Cher ami Augier. L’autre lui lance un regard noir. Cher ami Peter, j’ai oublié que tu ne voulais plus qu’on t’appelle ainsi. J’ai bien fait avancer notre cause. On nous demande un service qui sera a la fois un gage de bonne foi. Certains de nos opposants les plus actifs se réunissent ce soir. Quand la réunion sera terminée, nous en surprendront quelques un au bac pour le marais d’avalon. N’oublie pas, rendez vous ce soir. Babyface pose une bourse sur la table et s’en va.
L’avalonien parti, Peter jette la bourse a Anna. La jeune femme prend la bourse et retourne s’occuper de son bébé.
-Je n’aime pas cet homme, il se sert de vous pour ses basses besognes, il finira par arriver malheur.
-Arriver malheur ? Oublie tu ce qu’il en coûte aux femelles qui se mêlent d’affaire de chevaliers ?
-Si vous ne m’aviez pas forcée…
-Forcée ? Tu es la seule artisan du malheur de ton mari ! Tu aurais du rester a ta place.
-J’ai perdu ma vertu, mais vous, votre honneur en ne respectant pas votre parole. Tuer Stephen vous a attiré les foudres du seigneur, votre père a bien fait de vous chasser.
-J’avais promis de perdre le combat, pas d’y laisser la vie, votre époux était une bête devenue enragée par la trahison de son épouse. Le seul qui aurait vraiment pu me demander des comptes est le jeune frère de Cadmyr.
-Gaucher ? Vous n’y songez pas ? C’est une jeune garçon innocent.
-Je le trouverai, le défierai en duel et mettrai fin a cette situation sordide.
Peter rempli sa coupe.
épisode 5
Nuit froide et brumeuse, Babyface et ses hommes sont tapis dans les ténèbres. La cloche du dernier bac pour le marais d’Avalon appelle les retardataires a se presser. Un colosse demi-ogre traverse les quais une longue lance sur l’épaule.
-C’est Grobert de Krondon, l’empaleur, c’est lui qui a tué Bulba le berzerker, en duel au siège de Caer Berkstead l’an passé.
-Je m’en charge. Peter détache son heaume, s’ébouriffe la coiffure et saute sur le quai, tout en arme.
Le demi-ogre est accoudé au bastingage, le fléau se campe a quelques pas de lui. Un vacarme éclate sur les quais. Grobert aperçoit un combat confus, il s’empare de sa lance et s’apprête a aider ses amis en difficulté.
Peter lui barre la route. Le demi-ogre gronde.
-Laisse moi passer ou il va t’en cuire.
-Je suis Augier Dewitt, il n’est pas encore né celui qui me fera mordre la poussière.
Le combat commence instantanément, le demi-ogre accule le fléau dans un coin du bac. Méthodiquement avec l’allonge de sa longue arme il verrouille la situation. Le maître d’arme, sûr de lui, va en finir, quand le fléau enroule sa chaîne autour de la lance du demi-ogre. Augier tire de toute ses forces et se retrouve presque nez a nez avec son adversaire. Surpris, Grobert amorce un retrait, mais un coup de bouclier sous le menton le stoppe net. Augier brise la lance d’un coup de pied et libère son arme. Le fléau passe dans le dos du demi-ogre assommé et lui assène son coup mortel.
La cloche du bac résonne comme un glas.

Dame Tricyane regarde par le judas et écoute attentivement. Elle attend de la visite ce soir.
-C’est moi Josef, ouvre vite !
Le gaillard qui entre, tripote allègrement la dame en peignoir. Dame Tricyane le tance vertement.
-Pas ici, on pourrait nous voir. Elle l’entraîne dans sa chambre.
De l’alcool et des friandises sont disposés prés du lit. Les deux amants se livrent a quelques lubricité. Entre deux ébats les affaires vont bon train.
-Tu ne craint personne pour la gaudriole, mais c’est bientôt le jeune maître qui aura la main sur tout.
-Il est pire que son père au même âge.
-Il ne prendra certainement pas la succession dans ton lit.
-J’ai bien mon idée pour cela. Une jeune oie que je dresse en ce moment, et qui m’est toute dévouée.
-Qui règne sur le lit du maître, fait la loi dans le domaine.
-J’ai perdu ma jeunesse avec le père, je n’ai pas l’intention de sacrifier mes vieux jours a un jeune capricieux.
-La fille lui plaira-t-elle ?
-C’est Rebbeca, qui pourrait bien résister a un ange de seize printemps ?
épisode 6
Dans la cour de la forteresse de Snowdonia, les cadets de la Blackwatch sont a l’exercice. Ils frappent des pieux avec leurs lourdes épées de bois. Les jeunes gens sont assidus et transpirent beaucoup. Le chevalier Marhalt chemine dans les rangs, examine les postures, rectifie les attitudes. Les exercices changent, on en vient a des duels. Les cadets se mesurent deux par deux, éclats de rires et encouragements ponctuent l’entraînement.
Les cadets font maintenant cercle autour de Marhalt, il leur explique et leur décortique les mouvements d’un nouvel enchaînement.
Le maître ordonne la mise en pratique, et observe plus attentivement Greog, un de ses amis, et Gaucher, un petit jeune particulièrement prometteur.
La séance est interrompue par l’arrivée d’un garde.
-Un étudiant sollicite une entrevue sire Campbell.

La chose n’est pas inhabituelle, la réputation de la Blackwatch n’est plus a faire et Marhalt n’a jamais congédié personne sans l’avoir écouté d’abord.
Un jeune breton mal fagoté, mais sûr de lui s’incline devant le highlander.
-Je me nomme Peter Vandemayr, je souhaite prendre de vous une leçon d’escrime, maître Campbell.
Le breton parle avec arrogance, le défi est clair. Les cadets ricanent entre eux, le maître mouchera cet idiot.
-Il n’est pas dans nos usages d’accorder des leçons au premier venu. Vous allez affronter un de mes meilleurs élèves. Marhalt désigne du doigt Gaucher.
Peter n’apprécie visiblement pas cette occurrence. Gaucher salue son maître et le jeune breton. Le jeune mercenaire enfile les protections d’usage et en désigne a son adversaire.
-Foin de pitreries, venons en au fait.
-A votre aise. Gaucher abandonne ses protections.

Les deux jeunes hommes se font face. Les cadets se rassemblent pour observer le combat. Marhalt fronce les sourcils et passe les doigts dans sa ceinture.
Peter se poste en garde basse. Gaucher mouline un peu pour équilibrer ses armes. Le Breton se dérobe a tous les assauts, jaugeant son adversaire. Gaucher s’énerve un peu devant son manque de réussite. Peter le toise, narquois. Devant son maître et ses amis, Gaucher ne veut pas perdre la face, il réuni son courage et charge le fléau.
Peter attrape la lame droite du mercenaire avec son fléau, donne un violent coup de bouclier qui fait lâcher prise a la main gauche du Highlander.
Les cadets bondissent devant la détresse de leur ami.
Gaucher reconnaît sa défaite.
Peter méprisant se campe devant Marhalt.
-Si vous n’avez plus d’autre meilleurs élève a me proposer, je suis a vous pour une leçon de bouclier.
-Je suis mercenaire, je n’y connaît rien en bouclier, vous vous êtes trompé d’école on va vous reconduire.
L’œil mauvais, la mine méprisante Peter s’en va. Marhalt salue ses élèves et quitte la cour.

Les cadets explosent. Ils se sentent gravement insultés, il faut punir l’impudent, le retrouver et laver l’affront. Ils sont unanimes. Tous sauf un. Alors que tous s’équipent pour rattraper et châtier le fléau.
Greog de Boisgrenier le demi-ogre leur barre la route.
-A qui donc croyez vous avoir affaire ? A un paysan breton ? Un étudiant en escrime ? Avez vous bien vu ses armes, son armure ? C’est du travail d’artisan légendaire ! Avez vous vu sa technique ? Celle d’un maître ! Avez vous apprécié sa force, sa rapidité ? cet homme bénéficie des bénédictions d’un clerc expert en la matière cela ne fait aucun doute !
-Cet homme vient nous insulter chez nous, ne peut-on rien faire ?
-Cet homme est un vaniteux, qui vient se faire mousser devant des gamins a moindre frais. Il n’attend qu’une chose, que vous veniez le défier ! Gaucher n’a pas démérité, il est tombé dans un piège. Le maître l’a bien vu. Personne ne peut dire si Marhalt l’aurait battu ce jour. Mais une chose est sûre, le breton est reparti sans ce qu’il était venu chercher.
épisode 7
Rebbeca monte au château, elle est tendue et nerveuse. Elle va Faire son entrée dans le monde. Dame Tricyane l’a formée pour cela. Son avenir dépend de ces instants, elle ne doit pas décevoir son mentor, elle doit faire honneur a sa tante. Demoiselle de compagnie, c’est le meilleurs avenir possible pour une orpheline. Elle a appris a se tenir en société, elle connaît les usages de la noblesse. Elle a appris la tapisserie, la couture. Elle connaît des poésies courtoises, des chants de messe, son luth ne la quitte pas. Elle connaît les danses de cour. Elle se sent prête, mais pourtant son estomac reste noué.
Dans quelques heures elle sera fixée.

Marhalt s’approche de Greog et Gaucher, ils s’opposent amicalement dans la cour d’entraînement.
-J'ai fait ma petite enquête, Le vrai nom de Peter Vandemayr est Augier Dewitt.
Gaucher surpris, interrompt son mouvement, et regarde Marhalt.
-C'est l'homme qui a tué mon frère. Je me suis juré de le venger, vous croyez qu'il m'a retrouvé?
-Je ne pense pas qu'il était la pour toi, il ne te connait même pas, sinon tu serais déjà mort.
Le jeune highlander est effondré.
-Cet homme est un monstre jamais je ne pourrais le vaincre, et je ne pourrais pas me dérober indéfiniment.
-Le jour viendra ou tu pourra l'affronter avec des chances raisonnables. En attendant ce jour tu ne va plus sortir d'ici, tu va t'entraîner.

Rebbeca est confiante, tout s'est très bien passé. La journée s'est déroulée comme dans un rêve. Ce beau château, ces beaux meubles, des domestiques silencieux, de nobles invités, et Rebbeca captant l'attention de tous par ses chants et récits.
Le soir venu, le jeune seigneur l'a conviée personnellement a le rejoindre.
-Douce Rebbeca, votre charme et votre beauté ont fait des ravages parmi mes invités.
Rebbeca s'incline en rosissant.
-Votre excellence est trop bonne.
-Dame Tricyane a raison d'être fière de vous.
Le jeune Avalonien boit la coupe que vient de lui servir la jeune fille.
-Elle ne tari pas d'éloge en votre faveur et je dois dire que jusque maintenant c'est mérité. Il me reste encore a découvrir vos fameux talents cachés.
-Mes talents cachés?
-Cette fameuse danse des sept voiles que l'on me vante tant.
-Votre excellence doit faire erreur, je ne connais pas cette danse.
Le jeune seigneur semble s'énerver.
-Tu ne connais pas cette danse? Ou ne suis je pas assez bien pour toi? As tu déjà des exigences de diva? Ta maîtresse t'a bien élevée.
-Sire je vous assure que...
-Peu importe je vais t'apprendre une nouvelle danse. La danse du bambou.
Rebbeca sent que la situation lui échappe, l'ambiance s'est considérablement refroidie.
-La danse du bambou?
-Le bambou qui plie pour ne pas se rompre. Tu finira bien par faire tomber le voile.
Le jeune avalonien se saisit d'une épée. Rebbeca se lève.
-Sire je ne comprend pas.
-Rassure toi, tu comprendra très vite, personne ne résiste a ma volonté.
Le jeune seigneur tranche la ceinture de la pauvre Rebbeca. La jeune highlander recule en tenant les pans de sa robe.
-Sire, je vous en prie, il y a méprise!
-Que nenni, ta maîtresse m'a vendu fort cher ta virginité, tu peux crier, personne ne viendra.
Le jeune seigneur tranche le bas de la robe de Rebbeca, révélant la cuisse de la jeune fille. Rebbeca est acculée entre un coffre et un brasero.
-Par pitié sire, je n'étais pas au courant de ces arrangements, je n'ai pas donné mon accord.
L'avalonien éclate de rire.
-C'est bien cela qui fait tout le charme de la situation. Ce soir l'héroïne de la journée va se faire culbuter par son seigneur!
Un autre voile tombe dénudant les épaules de Rebbeca.
-N'approchez pas ou alors je...
-Ou alors quoi?
Rebbeca renverse le brasero.
épisode 8
Lydlus salue dame Tricyane.
-Bonjour madame je suis venue voire Rebbeca.
-Vous tombez bien vous ! La petite a disparue.
-Disparue ? Comment cela ?
-Je lui avait trouvé une place chez notre seigneur, et voilà que cette petite ingrate, manque de mettre le feu au château et blesse l’héritier.
-Que s’est il passé ?
-Qui peut savoir ? En tout cas, la petite n’est pas reparu.
-Vous êtes responsable d’elle, vous devez bien avoir une idée ?
-Responsable ? J’ai perdu deux années a élever cette petite garce. Elle compromet ma réputation en se comportant ainsi. C’est votre responsabilité ! Vous êtes sa tante, jamais je n’aurais du accepter de vous rendre ce service.
Lydlus se contient, mais demeure humble.
-Veuillez me pardonner, ce n’est pas ce que je voulais dire. Vous avez consenti de grandes dépenses et de gros efforts pour l’élever. Je vais essayer de la retrouver.
-Châtiez de ma part, cette ingrate.

Un paysan s’incline devant Peter.
-Jeune maître, rappelez vous de moi, je suis Bernard le meunier de votre père.
Anna rougit, sort de la pièce, pour s’occuper de son bébé qui tousse.
-Bonjour Bernard que fais tu ici ? Tu n’est pas au domaine ?
-Vous n’êtes pas au courant ? Votre père est décédé cet été, j’ai été chassé du domaine.
Une lueur mauvaise illumine le regard de Peter.
-Mon père mort ? Je vais pouvoir rentrer a la maison, et jouir de mon héritage.
-Vous avez été déshérité, tout appartient a l’église maintenant.
Peter renverse la table de rage.
-Le vieux macaque, peu importe, je n’ai pas besoin de sa fortune pour me faire un nom et une place.
-Ce n’est pas tout… Sur son lit de mort, il a fait venir a lui Gaucher de Cadmyr.
-Gaucher de Cadmyr ?
-Il lui a demandé pardon, il lui a dit que le moins qu’il pouvait faire était de lui trouver une situation. Il a fait rédiger une recommandation pour le duc Bors, pour qu’il accepte de lui faire intégrer la Blackwatch.
Peter explose de colère.
-Je vais me venger de mon père en tuant, son protégé, et en éteignant la lignée de Cadmyr.
Dans la pièce voisine, Anna sanglote sur son bébé malade.

Josef et Tricyane s’ébattent joyeusement, l’alcool les aide a fomenter de nouveaux complots.
Très occupés, ils ne voient pas une cordelette se dérouler dans l’âtre de la cheminée.
-Avec le gamin ce n’est que partie remise, je vais bien trouver une petite qui fera l’affaire.
-J’ai toute confiance en toi.
Une silhouette noire descend la tête en bas le long de la cordelette, agile et silencieuse comme une chatte. La silhouette masquée se confond avec la suie de la cheminée.
Au pied du lit, elle chatouille les pieds de Tricyane, qui se met a glousser.
La silhouette manifestement féminine se redresse d’un bond, terrorisant Tricyane.
-Un voleur, tue le Josef !
Josef se lève a moitié nu, et se prend un coup de genou dans les roubignolles. Le malfrat, le souffle coupé se tient les parties génitales et s’effondre sur le lit.
Tricyane sent la lame effilée d’une dague lui mordre le cou.
Lydlus se démasque.
-Ou est la gamine ?
-Je ne dirais rien. Vous pouvez me tuer !
Tricyane voit son amant se redresser, et brandir un couteau, dans le dos de la sarrasine.
-Je ne vais pas te tuer.
Lydlus, sans se retourner, attrape le poignet du brigand et lui fait lâcher prise. La sarrasine brise deux doigts de la main droite de Josef sans ciller.
-Je vais détruire ta réputation. Je vais vous attacher nus, tous les deux, dans la rue la plus passante de la ville.
-Pitié ! pas cela ! Je vais te dire ou est la petite.
-Parle !
-Je l’ai vendue a un proxénète de la capitale.
-A qui ?
-Senso le proxénète.

Au petit matin, la garde découvre un couple entravé, nu, essayant de se dissimuler sous les docks.
épisode 9
Rebbeca se jette au cou de Lydlus.
-Ma tante si tu savais!
-J'ai une petite idée...
La jeune highlander est couverte de bleus. Lydlus regarde Senso. Le Fléau, les bras croisés, est adossé au mur de la taverne du dragon noir.
-C'est lui qui t'a fait ça?
-Non, monsieur Senso ne m'a rien fait, il a été très gentil avec moi. C'est Josef qui m'a battue.
-Elle vient de te sauver la vie, gronde Lydlus entre ses dents.
La sarrasine jette une bourse au breton. Senso soupèse l'objet en connaisseur.
-Vous savez qu'entre nous, il ne peut être question d'argent.
-Ni mon mari, ni moi, ne souhaitons te devoir quoi que ce soit.
-Quand Rebbeca m'a dit que vous étiez sa tante, j'ai compris qu'il y avait anguille sous roche. Tricyane a eu de la chance de s'en tirer a si bon compte.

Peter s'assoit en face de Babyface et se verse une chope de bière.
-Mon fils est malade, j'ai besoin d'argent.
-Je suis navré pour le petit.
Babyface tend une bourse au fléau.
-Je vais avoir besoin de tes talents très prochainement. Le Roy va recevoir le baron Urquhart, un des chefs de nos opposants.
Ils se comportent comme si nous n'existions pas. Notre protecteur veut que nous frappions un grand coup.
-Tu peux compter sur moi.
-Pour ton affaire, c'est plus compliqué, le gamin est consigné jours et nuits a la Blackwatch.
-Je vais lui écrire une lettre de défi officielle, il ne pourra pas se dérober.

Lydlus et Rebbeca cheminent dans les rues boueuses des faubourgs. Un crachin fin trempe leurs vêtements. Lydlus se dirige vers une auberge, un peu a l'écart. La porte s'ouvre violemment, un paysan est éjecté au milieu de la rue. Une demi-ogresse sort sur le perron en boitant.
-Je ne répète jamais deux fois, maintenant tu le saura.
Le paysan, couvert de boue, ne demande pas son reste et file, la queue entre les jambes. En s'appuyant sur la porte, la demi-ogresse rechausse la pantoufle qu'elle tient a la main.
-Bonjour madame Bones.
La demi-ogresse dévisage sévèrement la sarrasine.
-Bonjour Lydlus, quel vent de tempête t'amène a ma porte?
-Je vous présente Rebbeca, ma nièce, elle a besoin d'un peu de discrétion pour un temps.
Rebbeca fait une humble révérence.
La vieille descend dans la rue et se penche sur la sarrasine, lui pointant le doigt sur la poitrine.
-Ma maison n'est pas un orphelinat et encore moins un refuge pour délinquante juvénile.
Rebbeca fronce les sourcils.
-Partons ma tante...
-Ma nièce ne demande pas la charité, elle cherche un travail et un peu de tranquillité après quelques déconvenues avec des personnes au bras long.
La demi-ogresse toise la jeune highlander.
-Entrons.
La vieille rentre dans son auberge.
-Je vous en prie ma tante, ne me laissez pas chez cette femme.
-Ai confiance en moi.
A l'intérieur, la demi-ogresse tend un tablier et un plateau a Rebbeca.
-Je te prend a l'essai, bienvenue a la taverne du crépuscule.
épisode 10
Nuit neigeuse sur Camelot, les gardes de la grande porte se réchauffent autour d’un brasero. Le charroi d’un dignitaire se présente a la sortie de la ville. Les formalités sont succinctes, les gardes reconnaissent l’attelage. Derrière une haie, un homme observe la scène. L’homme, un soldat, bien couvert, se retourne et fait un signe.
-Les voilà.
Babyface et sa bande sont tapis dans les ombres. Ils suivent a distance les bœufs. Ils sont encore trop prés de la porte pour intervenir. Silencieusement le convoi étrange traverse les faubourgs.
Au débouché d’une ruelle encaissée, un homme se jette a la tête des bêtes, et les arrête. Le conducteur et son aide, sont jetés au sol et égorgés. La petite troupe cerne le chariot.
-Sortez baron ! et mourrez debout, comme un homme !
-Qu’est ceci ? Un attentat ? Vos noms ! Vos qualités ! Le motif de votre querelle !
Un grand highlander, en tenu de ville, sort calmement du chariot. Ce n’est pas le baron Urquhart.
-Je suis Marhalt Campbell. Le mercenaire ceint ses épées.
Un larron vérifie que le charroi est vide.
Babyface tape du pied et jure.
-Par Azazel, ce n'est pas le bon chariot, liquidez moi ce type, je ne veux pas de témoins. Viens Peter. Babyface s’éloigne.
-Je reste un peu, ca risque d’être amusant.
Le breton, goguenard, se campe, les pouces dans la ceinture.

Le highlander droit comme un “ i ”, balaye du regard ses adversaires. Ils sont nombreux. Ils sont emmitouflés dans leurs vêtement et armures. Le mercenaire retrousse ses manches, trop longues, dégaine ses armes et se met en garde. Les hommes se ruent sur lui. Le mercenaire pare, esquive et riposte, il tourbillonne au milieu d’ennemis comme frappés de paralysie. Plusieurs combattants sont au sol, le ventre ouvert ou la gorge tranchée. Des hommes détalent, Peter Vandemayr fronce les sourcils. Le mercenaire ignore le breton, allant jusqu'à lui tourner le dos ouvertement. La danse de mort se poursuit.
-La lame du combattant est son âme, et réciproquement, l’âme du guerrier trouve son prolongement dans sa lame.
Le sang gicle, la neige se teinte de rouge, des hommes meurent.
Peter est fasciné, comme hypnotisé.
-Ainsi, une âme mauvaise aura une mauvaise lame. Une lame perverse, une âme perverse !
Le combat cesse, les morts jonchent le sol, quelques chanceux se traînent a l’abri. Le mercenaire est figé en garde, le dos tourné au breton.
Peter Vandemayr fulmine, il pose la main sur la garde de son fléau.
Marhalt tourne la tête vers le Breton, du coin de l’œil il le foudroie du regard.
-Ose ! le défie-t-il sans un mot.
Peter lâche la garde de son arme.
épisode 11
Anna pleure silencieusement, agenouillée dans un coin de la masure. Peter dort depuis des heures. Anna a trouvé et lu la lettre de défi que Vandemayr a lancé au jeune Gaucher. La lettre brûle dans l’âtre.
Anna s’approche de son amant, sa décision semble prise. La jeune femme brandit un couteau. Au moment fatal, l’avalonienne est hésitante, sa main tremble. Une poigne d’acier fait lâcher prise a la jeune femme, Peter s’est réveillé.
-Qu’est ce qui te prend ? Peter gifle sa maîtresse.
-J’aurais du faire cela il y a longtemps, pour venger mon mari ! Je ne supporte pas l’idée que tu veuille assassiner le jeune Gaucher !
-Ce sera un combat loyal ! Tu es prête a rendre ton fils orphelin pour ce jeune imbécile ?
-Mon fils ? Anna éclate en sanglots.
Peter se lève et se penche sur le berceau silencieux. On dit que les âmes pures vont directement au ciel et se transforment en ange.
La porte de la maison claque quand Anna fuit la maison. Peter fou furieux se lance a la poursuite de la jeune avalonienne.
La piste est facile a suivre Peter ne met pas longtemps a rattraper et acculer la jeune femme.
-Tue moi, j’ai tout perdu en ce bas monde. Anna ferme les yeux.
-Arawn a entendu tes prières !

Gaucher pose le rouleau de vélin sur la table devant Marhalt et Greog.
-Ca vient de Augier Dewitt, c’est une provocation en duel, je ne peux m’y soustraire. Il est a Camelot et m’y attend.
Greog soupire.
-Tu a terminé ta formation, mais cet homme est rusé et compétent. Il a des amis qui le soutiennent, notamment ce fameux Babyface.
-J’ai des amis aussi, le chancelier Harlen m’a donné cette lame, et le seigneur Dostram cette armure.
Marhalt sourit.
- Tu a la foi mon jeune ami, la foi qui soulève les montagnes. C’est ce qui fait défaut a ton adversaire, je l’ai lu dans ses yeux, il doute. Le ver est dans le fruit. Ne crois pas que ce sera facile. Ne songe même pas a sortir vivant de ce combat. Quand tu ira a camelot, passe par l’abbaye de Vetustat et demande a voir Leouan, ma fille, elle te donnera sa bénédiction.
épisode 12
Gaucher et Greog sortent de l'abbaye de Vetustat, ils y ont rencontré Leouan qui a béni le jeune homme. Le jeune highlander est sombre et traîne un peu les pieds.
- Qu'y a-t'il Gaucher?Greog s'est arrêté et fait face.
- Je te remercie beaucoup Greog, pour tout ce que tu a fait. Cette affaire est personnelle, je dois la mener seul au bout. Je ne veux pas vous mêler a tout cela. Je veux trouver Augier, le défier et que le résultat quel qu'il soit, mette un terme a tout cela.
- Tu a affaire a des gens sans scrupules, j'ai peur pour toi.
- Je saurais bien m'arranger pour affronter Augier sans ses amis. Je m'en voudrais si par votre présence, une escalade se produise, que vous mettiez le doigt dans un engrenage infernal.
- C'est tout a ton honneur. Le demi-ogre étreint le jeune homme en soupirant.
- Promet moi de ne pas me venger si le sort m'est contraire.
- Je promet de te venger si tu tombe par félonie, mais j'espère que le combat sera loyal et que je pourrai respecter tes voeux.
Les deux mercenaires se séparent avant de larmoyer comme des fillettes.
Gaucher presse le pas, et prend la route de Camelot. Il ne sait pas encore ce qu'il va faire, a part trouver Augier, l'isoler et le provoquer. Tout ce qu'il sait c'est le nom de l'auberge ou il est descendu avec ses amis.

Rebbeca se fait a sa nouvelle vie de serveuse, a la taverne du crépuscule. Sa patronne, Granmother Bones, est une femme forte qui ne s'en laisse pas compter, Il faut bien ca pour être une tavernière dans les faubourgs de Camelot. Les soudards et les irrespectueux y réfléchissent a deux fois avant de recommencer leurs turpitudes. Être ridiculisé par une femme est déjà fort gênant, surtout devant ses amis, ceux qui ont osé lever la main sur elle, l'ont amèrement regretté. Rebbeca en apprend tous les jours sur la façon de se faire respecter. La plupart des clients ne sont pas de mauvais bougres, un haussement de sourcil, voire un sourire suffisent parfois a désamorcer une situation pénible. Pour le reste, elle apprend encore, et la présence de Granmother la rassure.
Aujourd'hui c'est jour de marché, Rebbeca va-t-en courses, Granmother la laisse faire seule. La jeune fille connait maintenant les marchands que fréquente la demi-ogresse. Légumes, fèves, farine s'étalent et rejoindront bientôt la cuisine de la taverne, Granmother fait la cuisine et brasse elle même sa bière, pour le vin, elle en fait venir de l'île d'Avalon, ainsi que des pommes. Charcuteries et salaisons garniront le cellier. Les graines et le son, alimenteront la basse-cour et le clapier.
Rebbeca aime se promener sur le marché bariolé, anonyme au milieu de la foule des chalands, les étales de marchandises, et les ateliers d'artisans.
- Bonjour mademoiselle.
Rebbeca se retourne sur la personne qui l'aborde, et se fend d'un large sourire.
- Vous? Bonjour messire.
Gaucher s'incline respectueusement.
épisode 13
Lydlus trouve Rebbeca en train de bavarder avec un beau jeune highlander, curieuse elle décide de s'inviter dans la discussion.
- Bonjour ma nièce! Bise-t'elle Rebbeca. Me présentera tu ton ami?
- Bonjour ma tante, c'est sire Gaucher de Cadmyr, tu te rappelle? Je t'en avais déjà parlé.
Gaucher s'incline.
- Le fameux Gaucher, enchantée de vous connaître. Vous portez l'uniforme de la Blackwatch? Félicitation jeune homme. Lydlus perçoit un malaise dans l'attitude du jeune homme.
- J'ai fini mon entraînement il y a peu. Je ne pensais pas rencontrer votre nièce ici, je la croyais encore à Gothwaite.
Cette fois-ci le malaise est du côté des filles.
- L'air marin y était devenu malsain.
- J'ai trouvé un emploi a la taverne du crépuscule.
- La taverne du crépuscule? Vous y travaillez? Pourriez vous m'aider s'il vous plaît? C'est très important pour moi! Gaucher devient pressant et fébrile.
- Vous aider? Bien sur, vous pouvez compter sur moi. S'empresse de répondre Rebbeca, toute heureuse de pouvoir aider son ami.
Lydlus suspicieuse vient mettre son grain de sel.
- Vous aider? J'aimerai en savoir plus, je ne voudrai pas que ma nièce court des risques dans une affaire louche.
- Cette affaire n'est pas louche, mais elle n'est pas simple. Je cherche un homme, Augier Dewitt, il a tué mon frère en duel, il y a deux ans. Maintenant il me provoque, pour me permettre de venger mon frère, a ce qu'il dit. Cet homme fait parti d'une bande de crapules qui logent a la taverne du crépuscule.
- Le groupe de Gothwaite? A ce qu'on dit, ils sont suspects dans quelques assassinats politiques. Lydlus fronce les sourcils.
- Ce que je souhaite, c'est trouver Augier, l'attirer loin de ses amis et le défier. Je ne souhaite pas que Rebbeca ait des ennuis, elle doit juste identifier l'homme. Quand je serais sur qu'il est la, je le surveillerai, le suivrai et profiterai d'un moment ou il sera seul pour le défier.
- Je t'en prie ma tante, ce n'est pas très compliqué et je serai prudente, qui se soucie d'une soubrette?
Lydlus cède devant l'enthousiasme de sa nièce.
- Soit, mais je ne serai pas loin, au cas ou...
- Je vous remercie madame, mais je ne souhaite pas que vous interveniez.
- Je me fiche de vous et vos histoires, ma nièce va prendre des risques pour vous. S'il arrive quoique ce soit je serai là! Lydlus sort une dague effilée.
Gaucher et Rebbeca ouvrent de grands yeux surpris. Lydlus se rend compte de la véhémence de son attitude et souri bêtement.
- Je ne sais pas bien m'en servir... je voyage beaucoup et les routes ne sont pas sûres... c'est surtout pour impressionner!
épisode 14
Granmother Bones, derrière son comptoir, essuie sa vaisselle.
Ce n’est pas facile de diriger une auberge quand on est veuve, on est toujours sollicité par des gens intéressés. La demi-ogresse ne s’en laisse pas compter et s’est fait beaucoup d’ennemis. Il y a toujours quelqu’un a qui il faut graisser la patte, une protection a acheter, des menaces a peine voilées. La mafia ne désespère pas de la racketter. Les gardes de la prévôté essayent toujours de partir sans payer leurs consommations, et délient les cordons de leur bourse en riant jaune, quand elle monte sur ses grands chevaux. Il y a aussi ces petits maquereaux qu’elle a corrigé, Granmother n’aime pas les gens incorrects avec les dames.
Madame Bones s’est installée dans les faubourgs, croyant qu’elle serait plus tranquille, mais il n’en est rien. La demi-ogresse n’a pas que des ennemis, loin s’en faut, nombre de personnes apprécient la rudesse, la force d’âme et le cœur de la vieille demi-ogresse. On prétend qu’il faut avoir le bras long pour avoir l’autorisation de tenir un commerce dans les faubourgs, ou de gros moyens.
Le choc de la hache de son petit fils, en train de fendre du bois dans l’arrière cour, rythme la vie de l’auberge. Son petit fils, qui passe la voir quand il peut, qui la chouchoute et la presse de prendre sa retraite. La retraite ! que ne faut il pas entendre. Madame Bones est la maîtresse chez elle, qu’on se le dise.
L’aubergiste perçoit dans l’air des choses malsaines. Que trafique donc Lydlus avec ce jeune freluquet, que cachent leurs messes basses ?
Granmother n’est pas rassurée, il se passe quelque chose chez elle, elle n’a pas peur, mais ne pas savoir de quoi il retourne, la met mal a l’aise.
La demi-ogresse a accepté des clients dans son établissement qui ne cessent de l’intriguer. Cette bande qui vient de Gothwaite, ces types qui ont les manières de la mafia, le genre de truands qui prétendent être des gentilshommes. Le ciel s’alourdit de lourds nuages, Granmother sent les ennuis arriver de loin, elle s’y connaît.

Lydlus et Gaucher sont inquiets, ca fait longtemps que Rebbeca n’a pas donné signe de vie, bien trop longtemps. Elle avait promis de faire vite, et d’être discrète. Contre l’avis de la jeune fille, ils ont décidé de tenir la patronne en dehors de tout ça, après tout, il suffit juste de se renseigner sur la présence du bonhomme. Que fait donc Rebbeca ?
Gaucher ne tient plus en place et commence a attirer l’attention, Lydlus doit déployer des trésors de diplomatie pour le raisonner. Au final, elle décide de monter voir ce qui se passe en toute discrétion.

Ces hommes sont vraiment sales et sans éducation, comme l’immense majorité de la population après tout, se dit la jeune highlander. Mais il émane d’eux une aura de danger que renforce leur nombre, un beau ramassis de crapules. Ils logent dans tout un étage, et s’y comportent comme chez eux. Madame Bones a interdit de faire monter des filles, les gars se sont consolés en faisant monter de la bière. Granmother ne refuse pas l’accès de l’auberge aux prostituées mais refuse qu’elles y travaillent. Rebbeca a réussi a identifier la majorité des présents, c’est facile, ils parlent sans retenue, et ne font attention a elle que pour lui peloter les fesses. Elle a entendu parler d’un certain Peter Vandemayr, il ne doit pas être loin. Une pièce lui est interdite, se pourrait il qu’il soit dedans ? Personne ne fait plus attention a elle, un coup d’œil, juste un petit coup d’œil. La porte s’ouvre sans un bruit, Rebbeca passe la tête et jette un œil dans la chambre.
Une lame acérée lui mord le cou, une main se pose sur sa bouche, le souffle rauque d’une voix cruelle lui murmure a l’oreille.
- Pour qui tu travaille sale pute ?
épisode 15
Babyface fini de bénir Peter.
- Tu prend Gorloi et Daomir, tu vire tous les clients et tu tire ca au propre.
- Ce n’est peut –être qu’une gamine trop curieuse.
- Si ce n’est que ça elle va le regretter amèrement, si c’est autre chose , elle n’aura que ce qu’elle mérite.
L’avalonien ajoute des bûches dans la cheminée et laisse le tisonnier dans le foyer. Le fléau ajuste son armure et sort de la pièce en ricanant.
- Amuse toi bien.
Babyface se tient debout a la tête du lit ou est attachée Rebbeca. La jeune fille bâillonnée le regarde la peur au ventre.
- Alors tu ne veux pas parler ? Suis je bête, tu ne le peux pas, tu es bâillonnée. D’ordinaire on pose des questions et comme on n’a pas de réponses, on commence a torturer. Je ne vais pas te poser de questions rassure toi. D’abord tu ne pourrais pas me répondre… vu que tu es bâillonnée ! Je n’aime pas perdre mon temps, toi non plus je suppose ? Nous sommes bien d’accord !
Babyface se délecte de son petit numéro, il tourne autour du lit et appuie ses phrases de grands effets de main. Rebbeca le suit du regard, complètement impuissante et paniquée, tout son être voudrait hurler.
- Je vais te torturer tout de suite, ca nous fera gagner du temps. Et si j’ai bien travaillé nous éviterons toutes les banalités d’usage, les prétextes et autres balivernes, dieu que les femmes sont de sales petites menteuses ! Oh, ne le nie pas ! Soit honnête s’il te plaît ! Je vois déjà dans tes yeux que tu avais toute une collections de couleuvres a me faire avaler. Remercie moi, oublie les tout de suite, tu verra la vérité c’est beaucoup plus simple a raconter ! Pas besoin de réfléchir pour raconter la vérité ! Y a que la vérité qui compte ! On lève le rideau ?
Babyface trottine jusqu'à la cheminée et sort le tisonnier rougi. Il le brandi sous le nez de la jeune fille qui détourne le regard terrorisée. Babyface crache sur le tisonnier, faisant jaillir crépitements et fumée de son jet de salive.
- J’ai toujours adoré le fer rouge, ça m’a laissé des souvenirs indélébiles, tu verra on s’en rappelle toute sa vie. Je vais t’écrire, euh voyons voire… Catin sur le front ! Bonne idée ca, catin ! Je me tâte encore, est ce que je l’écris normalement pour qu’on puisse le lire en te regardant, ou est ce que je l’écris a l’envers pour que tu puisse le lire dans un miroir ?
L’avalonien s’assoit sur le lit et approche le tisonnier du visage de Rebbeca. La pauvrette se débat comme une diablesse, déclenchant les rires de Babyface.
- Je vois ce qui te chagrine, tu n’arrive pas a te décider, toi non plus ! Y a toujours moyen de s’arranger ! Je vais te l’écrire a l’endroit sur le front et a l’envers sur les fesses, les filles adorent se regarder le cul dans la glace !
Babyface trousse Rebbeca jusqu’aux hanches ! Rebbeca ne peut plus retenir ses larmes.
- Je t’en prie pas de cirque avec moi, tu devais bien t’attendre a ca en acceptant bien maladroitement de venir nous espionner. Tu es mignonne et toute douce.
Babyface caresse les cuisses de la jeune fille.
- Je vais te violer, une idée qui me vient, je sais, j’abuse, mais j’improvise, c’est ta faute aussi, je ne m’attendais pas a ta visite ! Enfin violer, c’est vite dit ! Violer c’est quand on n’est pas d’accord. As tu une objection a ce que je te prenne ? Non ? Tu vois ? Ca me pose un problème éthique, si tu es d’accord, ce n’est pas du viol, donc ce n’est plus de la torture…Rassure toi, ca ne m’arrêtera pas, je sais enfreindre les règles quand il le faut !
Babyface se lève et repose le tisonnier dans la cheminée. Il revient prés du lit et se déculotte devant Rebbeca.
- Tu vois, je suis déjà au garde-à-vous, quel hommage n’est ce pas ? Ne t’en fais pas, si ça va trop vite je recommencerai, avec autre chose au besoin. Le tisonnier ? Coquine, tu en a de ces idées !
L’avalonien se met a quatre pattes sur le lit.
Une froide lame vient lui caresser l’entrecuisse.
Lydlus surgi du néant.
- Pas un mot, pas un geste, comme tu aime l’amour vache, tu sera servi.
D’abord paniqué, Babyface mezz instantanément la sarrasine, puis saute du lit en hurlant a l’aide. Deux armoires a glace entrent dans la chambre et découvrent leur chef en train de remonter ses haut de chausses, une fille a moitié nue attachée au lit et une autre, armée jusqu’aux dents, figée juste a coté.
- Tuez moi cette salope !
Babyface quitte la pièce en s’assurant encore une fois de l’état de ses roubignolles.
épisode 16
Peter et deux highlander patibulaires descendent dans la grande salle de l’auberge. Vandemayr repère rapidement le jeune mercenaire énervé dans un coin de la pièce.
- Il me semble que l’on se connaît nous deux.
Gaucher se lève et s’incline.
- Je suis Gaucher de Cadmyr.
- C’est donc cela… Je vais pouvoir achever ce que j’ai commencé, et ce sera un véritable jeu d’enfant.
Vandemayr éclate de rire. Puis a la cantonade.
- Sortez tous, j’ai une affaire a régler ici.
Les clients, d’abord surpris ne bronchent pas. Un des sbires prend un petit breton par la peau du dos et le jette dehors. Granmother outrée, sort de derrière son comptoir. Le second sbire lui pointe le doigt sur la poitrine.
- La grosse tu ferme ta gueule et t’essuie tes verres !
Granmother Bones retourne derrière son comptoir. Les clients ne demandent pas leur reste et filent en posant des pièces sur leur table. Un vieux breton tout desséché s’approche de la demi-ogresse.
- Puis je me permettre de vous proposer mon aide madame ?
Granmother lui souri et le rassure.
- Merci a vous monsieur Pritchard, vous seriez fort aimable en sortant d’ici d’aller prévenir la garde, le bonjour a votre épouse.
Le vieux breton sort dignement de la taverne du crépuscule.

Peter tourne autour de Gaucher.
- Alors la petite pute venait de ta part ? Il est vrai que dans ta famille c’est l’usage de se cacher derrière les pouffiasses !
Gaucher bondit et sort ses lames.
- Rebbeca ? ! Ou est elle ? Que lui avez vous fait ? Elle n’a rien a voire la dedans !
- Hahahahah, holà ! tout doux ! si tu veux la revoir, il faudra d’abord me passer dessus ! J’ai une petite attention pour toi.
Peter détache un fouet de sa ceinture.
- Regarde ! Il est magnifique n’est ce pas ?
Le fléau fait cingler son arme. Gaucher sursaute et bondit en arrière, une meurtrissure sanglante lui barre la joue.
- Tu danses bien !
Peter et ses amis explosent de rire.

Granmother en a assez, elle retire son tablier.
- Belouis amène moi mon bâton ! Hurle-t-elle.
Gaucher, Peter , Gorloi et Daomir se tournent vers la vieille dame, surpris.
- Je vous en prie madame Bones, ne vous créez pas plus d’ennuis que je ne vous en cause déjà. Supplie Gaucher.
- La grosse, je t’avais prévenu. Renchéri Gorloi.
Un immense demi-ogre se voûte légèrement pour entrer dans la pièce. Il tient un bâton a la main et chacun de ses pas provoque le gémissement du plancher.
Gorloi et Daomir dégainent leurs armes. Belouis cligne des yeux.
- Un souci mamie ?
Granmother prend le bâton des mains de son petit-fils.
- Rien que je ne puisse régler, mais je trouve que Rebbeca tarde un peu dans les étages, j’aimerai bien que tu ailles la chercher.
Gorloi et Daomir barrent la route au maître d’arme. Belouis décroche une grande hache du mur.
- Ceux la j’en fait quoi mamie?
- Je m’en occupe.
La vieille demi-ogresse fige les deux highlander dans une gangue de glace.
- Vieille pute on va te faire la peau !
Belouis monte tranquillement les escaliers, en évitant les deux spadassins.
Granmother s’adresse a Gaucher et Peter.
- Il faut être deux pour un duel.
La thaumaturge se place entre les deux highlander et les massacre a coup de sorts de zone destructeurs. Les deux hommes se jettent sur elle, mais n’arrivent pas a l’empêcher de lancer ses sorts. elle prend bien quelques coups, mais sa volonté est la plus forte, Gorloi et Daomir cessent de respirer.
épilogue
Dés le premier choc Lydlus a récupéré sa capacité de mouvement. Les deux brutes la pressent de coups. La sarrasine bondit aux quatre coins de la pièce pour leur échapper. Lydlus pirouette, pare et esquive les assauts. Acculée dans un coin, elle essuie la lame de sa dague droite sur son haut de chausse et la lance en direction de son adversaire le plus éloigné.
-Raté !
Raté ? La lame se plante opportunément dans la tête de lit près de la main droite de Rebbeca. La jeune fille frotte ses liens sur la lame effilée.
Il faut a tout prix qu’aucun des agresseurs ne s’en aperçoive, ce qui contraint Lydlus a limiter beaucoup ses options de combat.
-Pourquoi continuer a te battre ? Nous sommes deux, tu finira par crever, rend toi !
-C’est promis, si tu te rend on te fera passer un bon moment !
Les deux crapules sûres de leur coup, rient grassement.
Lydlus dégaine sa rapière pour leur montrer sa détermination.
Rebbeca a rompu le lien de sa main droite, elle retire la lame du bois de lit et tranche ses autres liens. La jeune highlander saute a bas du lit, rabat sa robe et arrache son bâillon.
Il est trop tard quand les deux bandits se retournent, Rebbeca fige les deux hommes de son mezz de zone.
Silencieuse Rebbeca s’effondre en larme. Lydlus récupère sa lame, de la main gauche elle extirpe une ampoule de sa ceinture. La sarrasine écrase l’ampoule sur la lame au niveau de la garde. D’un geste lent elle tire sur sa dague, le poison enduit complètement l’arme. Lydlus peut lire la terreur dans le regard des deux hommes juste avant qu’elle ne les égorge.
Lydlus prend Rebbeca dans ses bras.
-C’est presque fini.

Peter s’amuse beaucoup, le jeune mercenaire ne fait décidément pas le poids. Il le promène de droite et de gauche, au gré de son coup de fouet. Gaucher a le visage ensanglanté, il ne trouve pas d’ouverture, il craint avec raison le bouclier du fléau, et a renoncé pour le moment a s’en approcher. Les quelques coups qu’il a réussi a porter au breton n’ont eu aucun effet, ou alors très brefs. Il est clair que le fléau est soutenu, que ce n’est pas un vrai duel. Un clerc doit être caché quelque part et soigne son adversaire. Gaucher enrage devant tant de bassesse. Est il condamné a crever comme un chien devant cet être abjecte ? Non, cela ne se peut, la rage décuple ses forces, le jeune mercenaire se rue a l’assaut du fléau.

Belouis se plante au milieu de la canaille. Le demi-ogre dépasse tout le monde de deux, voire trois têtes.
-Je suis venu pour Rebbeca.
-Tu fais comme tout le monde, t’attend ton tour !
L’hilarité générale ne plaît pas au maître d’arme. Une tête qui vole, fait taire les rieurs et provoque un mouvement de panique.
Belouis a le temps de terrasser quelques fuyards avant que les bandits ne s’arment et ne se ruent sur lui.
La multitude vengeresse accule le colosse dans un coin. Le maître d’arme encaisse durement la pluie de coups, il ramasse un bouclier sur un cadavre et se réfugie derrière. Le demi-ogre sent la situation lui échapper, il a présumé de ses forces. Belouis regarde une fenêtre et se demande s’il aura la force d’écarter ses assaillants et de se précipiter au travers.
Granmother se campe en s’appuyant sur son bâton derrière la meute déchaînée. Personne ne l’a vue et sans doute que beaucoup n’ont jamais compris comment ils étaient morts quand la thaumaturge les a terrassé de sa puissante magie. Quelques chanceux sautent par les fenêtres, ceux qui ont échappé a la hache ou a la magie glaciale.

Lydlus arpente les couloirs, c’est un vrai cimetière. Granmother panse son petit-fils dans une pièce dévastée. La sarrasine cherche Babyface et ne le trouve pas.
-Rebbeca est sauve.
-Le petit fait son duel en bas.
Lydlus tend l’oreille, du rez-de-chaussée elle entend le bruit du combat. Un autre bruit attire son attention, derrière cette porte on lance des incantations…
La sicaire ouvre la porte sans prendre la peine de se cacher.
Agacé, Babyface se tourne vers elle.
-Encore toi ? Hé les gars, débarrassez moi de ça !
-Les gars ? Tu es seul beau brun ! Ou en étions nous déjà ?
L’agacement se mue en terreur.

Peter ne rie plus, il a perdu toutes ses bénédictions et Babyface ne le soigne plus, tout cela au pire moment. Le jeune mercenaire l’a chargé, rendant son coup de bouclier inefficace. Tout n’est pas perdu, le fléau a réussi a entraver la main droite de son adversaire avec son fouet. Il faut juste tenir le temps que la détermination du jeune homme passe et il pourra l’assommer et passer dans son dos. Sans bénédictions ca reste tout a fait faisable. Le mercenaire n’agit pas comme attendu il se glisse contre le fléau et lui murmure a l’oreille.
-Je suis Gaucher de Cadmyr, Gaucher…
Le jeune homme lui enfonce sa main gauche entre les côtes, droit au cœur.
-Je venge la mort de mon frère et le déshonneur de son épouse.

Fin
Quoi ? c'est fini ?
Ah non ! ça va pas ça !
Une suite !

J'ai aimé et suivis chacun de tes épisodes, j'espère qu'il y aura une saison 2.
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Age of ConanStygia ● Kalidor ● Galidor ● Konal ►
City of HeroesFreedom ● Razerman ►
Il faut patienter, le monsieur travaille et joue aussi parfois, il ne fait pas qu'écrire, et puis avant de publier, il passe ces textes à l'oeil sagace, euh ou du moins critique, de ces compagnons de guildes.

A la lecture de ces dernières productions internes, je peux vous garantir qu'il y a de quoi saliver d'avance ! Donc, patience !
On peut qualifier cette série d'épisodes comme étant la saison 4.
La saison 5 pointe son nez
tu peux découvrir les trois autres "saisons" de longueurs et qualités inégales sur ce même forum.
La saison 5 se présente comme un genre de suite aux "Huit chevaliers"
 

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