Je suis sûr que vous parlez des passages érotiques, pas vrai ?
Allons, allons, faut pas être choqués comme ça. Au contraire, j'ai trouvé que ça ajoutait du réalisme en quelque sorte, même si j'avoue qu'à terme, l'aspect "S.A.S - Neo" de Joshua est lourdingue. Et que la ressemblance (personnalité, comportement sexuel) entre Ione et mon ex était à la longue plutôt dérangeante pour ma propre lecture.
Alors j'ai terminé le cycle la semaine dernière, et vient de commencer le plus humble
Mars de Robinson. Et je confirme la phrase marketing au dos des tomes, c'est du gros, du lourd, de la bonne space-opera bien scientifique comme on en voit peu (d'où sa classification dans le "Hard Science Fiction"). Il rejoint mon Panthéon de la SF spatiale, aux côtés de Herbert, Simmons, Card et Heinlein notamment.
Mon avis est donc globalement très positif. Ce qui est surtout intéressant dans la [H]SF, c'est à chaque fois tout l'univers qui est inventé, créé pour être le plus cohérent possible, avec des explications scientifiques qui vont bien (ou pas, cf Herbert). Je me suis fait plusieurs fois la réflexion que sans nul doute ces auteurs seraient plus que probablement les inspirateurs de ces évènements et réflexions quand ils finiront par arriver. Ce qui est d'ailleurs intéressant dans les projections SF de ces auteurs, c'est que pour quasi tous l'avenir de la conquête spatiale ne peut être basée que sur la guerre et l'horreur, symbolisée chez beaucoup par la Grande Dispersion : chez Herbert, Asimov, Clark, Hamilton... on retrouve ce principe. Et je pense que ça arrivera effectivement, donc c'est plutôt bien vu. Enfin, quand on sait que la plupart des auteurs de SF sont de vrais scientifiques, et souvent pas des moindres (cf le CV de Hamilton et Robinson par exemple), savoir que leurs bouquins ne sont pas que du vent mais reposent sur une réelle problématique et de réels parallèles accroit l'intérêt de la lecture (argument que je ressors dès qu'un connard me dit "la SF, c'est pour les crétins").
Dernier mot sur le cycle en spoiler,
j'ai trouvé la fin très décevante. 6 tomes pour développer une intrigue extrêmement complexe, bien ficelée, vaste, avec moultes inconnues, problématiques, sociétés, individus et j'en passe, pour voir tout ça torché en moins de 100 pages sur le tome 6. La conclusion arrive bâclée, et la manière de Joshua de traiter la Possession m'a fait hurler de rire, j'ai imaginé un tamis géant à l'échelle de l'univers. Grosse déception aussi sur la problématique de Norfolk et des personnalités qui peu à peu fusionnent, avec la vie et les problèmes de chacun... tout ça pour être brutalement jeté à la poubelle. On les quitte en pleins problèmes d'intendance mais avec une note d'espoir fondée sur l'intégration et l'ouverture d'esprit au propre comme au figuré, et on ne les revoit qu'à la fin du tome, jetés dans le même sac que les autres Possédés à la suite de Dexter. Plutôt brutal et incompréhensible de passer ainsi du coq à l'âne avec eux, j'ai eu l'impression qu'il y avait un message (sur l'intégration, le repentir, toussa toussa) mais vu la fin traitée par-dessus la jambe (genre "merde, il me reste que 100 pages, jdois boucler !") je me le demande.