[Loups d'Ostland] Punition.

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La lune commençait doucement sa descente pour retourner se reposer sous la terre après avoir veillé sur les âmes esseulées du Vieux Monde. Il semblait aux spectateurs coutumiers qu’elle éclairait un peu mieux à cet instant là, comme pour saluer l’astre suprême qui n’allait pas tarder à se lever.

Et dans cette demi-obscurité, des coups se mirent à résonner. Des coups sourds, répétés, cadencés. Les oiseaux nocturnes qui reposaient à présent sur les hautes branches des arbres après une longue nuit de chasse, observaient avec curiosité. Au travers leur yeux on aurait pu voir ces hommes aux gestes précis qui enfonçaient au centre du campement et à coups de masse, trois grands et larges poteaux.

Lorsque l’astre suprême entama sa patiente et indétournable ascension, l’ombre des poteaux de bois marqua pour la première fois la terre comme une nuée de fourmis formant de longues colonnes parallèles et ininterrompues dont la progression ne semblait pas pouvoir être stoppée. A moins bien sûr, qu’elles ne viennent buter contre les pieds des hommes en rang, immobiles, dans cette demi-teinte du ciel, entre chien et loup…

Un homme foula de ses pieds cette colonne mouvante imaginaire. Les premiers rayons de lumière vinrent baigner ses cheveux roux pour en attiser la couleur comme des charbons ardents. Son visage dans la pénombre, glacial, rappelait qu’en cette période les nuits sont froides et les matinées difficiles à réchauffer. Son regard vert, fixait le rang avant de le balayer d’une traite, puis d’y revenir, pour s’appesantir sur les hommes alignés, un par un.

Il leva son bras droit d’une manière nonchalante et fit un mouvement vif de la main à l’adresse de ces mêmes hommes qui avaient dressés les poteaux et qui, après avoir reposé leur masse, attendaient patiemment un peu en retrait. Ces six forces de la nature s’approchèrent et se dirigèrent sans hésitation, deux par deux, sur trois personnes alignées dans le rang. Sans ménagement, ils s’en saisirent et les emmenèrent jusqu’aux poteaux.

Là, devant la troupe rassemblée, dans l’aube naissante ; un nain et deux elfes, étaient attachés aux piloris. Leurs bras entouraient ceux-ci, trop large pour en les encercler entièrement, leurs mains attachées par de la corde qui achevaient de faire le tour de ces troncs. On leur avait ôté leur chainse et leur visage collait au bois comme pour mieux entendre le murmure de celui-ci.

Une montagne s’approcha de l’homme aux cheveux roux, un fouet en cuir tressé dans une main puissante. Et il attendit.

- « Vingt coups chacun… je préfère arrondir… une assurance supplémentaire pour qu’ils comprennent… »

Le capitaine avait parlé. Il s’éloigna un peu pour laisser champ libre à la « Montagne » et pour dégager la vue à la troupe en rang.

La force de la nature, taillée dans le roc, déroula le fouet dans un geste habile et naturel. Il fit faire quelques mouvements à son poignet pour l’échauffer et délia son avant bras deux ou trois fois, faisant faire des mouvements improbables au fouet, comme s’il s’était transformé en charmeur de serpent et que ce dernier dansait au sol pour saluer le levé de l’astre céleste.

Quand il lui sembla qu’il était prêt, la « Montagne » délia le fouet vers l’arrière et se plaça en premier dans le dos du Larmoyant par qui tout avait commencé. Là, à quelques mètres de lui, il attendit le consentement du capitaine, qui approuva d’un signe de tête. Et son bras parti, donnant un élan considérable à la lanière de cuir tressé qui s’éleva dans les airs tel un faucon pour s’abattre comme un éclair sur sa proie. Un geste maîtrisé vint faire claquer le fouet avec précision dans le dos de l’elfe, lacérant la chair dans une gerbe de sang scintillante. Sans attendre, il réitéra. Les coups se succédèrent les uns aux autres, charcutant la peau pâle de l’elfe, qui se teinta à mesure que la lanière déchirait son dos, d’une couleur pourpre qui finie par s’étendre à ses chausses et finalement dans la terre à ses pieds.

Lorsque les vingt coups furent donner, la « Montagne » qui semblait en grande forme, pas même essoufflé, se déplaça dans le dos de Trois Carrés, le nain attaché lui-aussi. La même farandole de coups commença dans le sang et les cris. Car si la chair était dur, le cuir du fouet lui, était implacable, sans retenu, sans pitié et il s’abreuvait de sang comme au retour d’une longue traversée du désert. La peau formait des lambeaux qui collaient aux plaies, comme les punis se raccrochaient de toute leur force à leur pilori pour éviter de perdre pied sous la douleur. Fort heureusement pour eux, ils étaient suffisamment bien attachés pour ne pas glisser au sol, donnant un simulacre de ténacité et de courage dans cette épreuve. La sueur perlait à leur front, effort surhumain pour serrer les dents et contracter leurs muscles dans l’infime espoir que cela atténue la souffrance qu’ils enduraient péniblement.

Sous les yeux de la troupe, le bourreau habitué à dispenser ce traitement atroce de douleur, se déporta enfin jusqu’au dernier puni, le Ruminant. Pour être bien sûr de la fraîcheur de ses coups, il changea alors de main et user ainsi de son autre bras ; tout aussi puissant et mieux disposé à présent pour qu’il n’y ait pas d’inégalité dans la douleur. Il porta un premier coup qui, manquant un peu de précision, vint claquer sur l’arrière de la tête de l’elfe et glissa jusqu’à son oreille qui vira au rouge pourpre immédiatement. Le sang luisait dans les cheveux de l’elfe. On avait rabattu la longue chevelure de ceux-ci vers l’avant pour éviter qu’ils n’empêchent le fouet de faire son œuvre correctement. Cette introduction en la matière du être une torture affreuse pour le Ruminant, dont le sang s’écoulait à présent en un fin filet sur les épaules pour finir sa course dans son dos. Cependant, cette coulée fut interrompue net par le fouet qui vint creuser, dans sa chair, un sillon de travers, dans lequel le sang s’engouffra avant d’en ressortir plus abondant. Les coups s’enchaînèrent avec la même violence mais davantage de précision, couvrant néanmoins toute la superficie de son dos , jusqu’aux flancs eux-mêmes, laissant derrière eux, une peau striée de plaies largement ouvertes et dégoulinantes.

Vingt coups chacun… soixante coups distribués sans retenue, avec la volonté de faire mal, de blesser, d’humilier, de rentrer au plus profond de la chair et de l’âme. Lorsque la « Montagne » eut fini, il enroula son fouet ensanglanté, auquel collaient des morceaux de peau arrachés et attendit en silence.

Le capitaine s’avança alors et constata sur chacun les marques cruelles que le cuir avait imprégné dans la chair. Il s’approcha tout d’abord devant le Larmoyant. Il trempa deux doigts dans les plaies ensanglantées de l’elfe qui cria de douleur alors que le capitaine appuyait cruellement dessus. De l'autre main il saisit les cheveux de l'elfe et tira sa tête en arrière sans ménagement, dégageant un espace entre le visage de ce dernier et le poteau auquel il était attaché. Là, de ses doigts plein de sang, il écrivit en grosse lettre sous les yeux mi-clos de l’elfe, le mot : D I S C I P L I N E. Se resservant dans ses plaies autant que nécessaire...

Il relâcha les cheveux de l’elfe pour aller jusqu’au nain Trois Carrés. Il observa le dos de celui-ci. Puis, répétant le même rituel, il plongea ses doigts dans les sillons qu’avait ouvert le fouet dans son cuir épais. Il veilla a bien imprégné ses doigts du sang du nain en insistant là où ses plaies étaient les plus profondes et il tira alors sa tête en arrière de la même façon et marqua devant lui, à même le bois, en lettre de sang : O B E I S S A N C E.

Enfin, il arriva à hauteur du Ruminant. Connaissant l’elfe et la proportion de ceux de sa race maudite de Nagaryth a se murer dans le silence et la défiance, il fit en sorte de réveiller cruellement la douleur en retraçant la plupart des plaies à l’aide de ses deux doigts et de ses ongles râpa la chair avant de se saisir de ses cheveux et de tirer en arrière pour écarter le visage du Ruminant, du pilori auquel il était entravé. Là, il traça pour finir, les lettres du dernier mot : L O Y A U T E.


- « Je ne sais pas quelle folie vous a pris de vouloir vérifier si l’autorité avait faiblit en arrivant ici… je ne sais pas ce qui a excité votre virilité incertaine, qui vous a poussé à vouloir vous égorger les uns et les autres… Je ne sais pas ce qui vous a fait vouloir déterminer qui des elfes ou des nains étaient supérieurs à l’autre race… Je ne sais pas ce qui vous a pris de briser la cohésion… et amener la discorde au sein de la meute… mais c’est encore une fois, la preuve flagrante que vous n’êtes que des chiots… des bâtards au mauvais sang… »

Il passa d’un pas tranquille d’un puni à l’autre, tournant autour des poteaux, pour revenir au premier et continuer ainsi de suite, tout en parlant.

- « Ce que je sais… c’est que vous êtes là… à geindre de votre traitement comme des puterelles dans leurs premières passes… que vous osez demander ce qu’il vous manque pour devenir des Loups… alors que vous manquez de vous entre-tuer au premier coup de sang… et tout ça pourquoi ? A cause de la fatigue ? De la faim ? De la soif ? Alors que vous ne faites que creuser ? Mais que ferez-vous alors quand nous marcherons des semaines entières dans un désert aride sous un soleil de plomb ? Ou encore dans des régions montagneuses, sous la tempête de neige et la grêle la plus meurtrière ? Sans eaux, sans nourriture, blessés et harcelés par des ennemis insaisissables ? Vous me tuerez sur un coup de chaud ? Vous vous mutinerez sur un coup de froid ? Vous déserterez sur une fringale ? Vous croyez être dignes d’être des loups alors que votre instinct vous empêche de regarder qui vous frappez avant de planter votre dague ? Alors que vous persévérez quand vos supérieurs vous ordonnent de vous arrêter ? Pour qui vous prenez vous chiabrena ? J’avais la lueur d’espoir, peut-être trop niaise, un peu comme un puceau qui s’excite en croyant que la belle brune qui se dirige vers lui va l’dégorger, alors qu’elle lui passe sous l’nez pour aller s’éclater dans les bras du vrai mâle au chibre d’acier derrière lui… que vous alliez enfin ressembler à quelque chose après les derniers efforts que vous aviez fait… ressembler peut-être même pour certains d’entre vous, à un semblant de loup… disons un chien loup pour éviter de vous faire pisser de joie comme des truies. »

Malheur s’avança ensuite jusqu’aux bleus en rang et les passa en revu, puis retourna près des punis.

« Vous avez manqué de tuer un lieutenant… le Constant aurait séparé vos têtes de dégénérés de vos carcasse ambulante sans même se poser la question de savoir qui était le fautif… moi je préfère considérer que vous êtes tous fautif et que vous devez tous manger chaud pour vous rappeler le goût de votre propre sang… dans un mauvais jour, j’en aurai tué un pour l’exemple… peu importe s’il était «Le » coupable ou pas… rien à carrer… et j’aurai viré les autres de la Compagnie après les avoir amputé d’une main… alors estimez vous heureux que ce ne soit que le fouet… bénissez le ciel d’avoir encore vos têtes et vos mains… »

Il s’approcha des punis un à un en s’attardant à quelques centimètres de leur visage pour capter leur regard hagard.

« Ecoutez moi bien, bande de fot en cul sans cervelle… la prochaine fois que vous m’en faites une comme ça, je vous exécute tous les trois ensemble et sans distinction de qui à fait quoi ni pourquoi. Si vous avez besoin de mesurer votre virilité, vous allez voir votre sergent et vous demandez un combat au poing pour régler votre petit différent… si on ne vous l’accorde pas et que vous osez poursuivre, je vous ôte le reste de jus qui fermante dans votre crâne… si on vous l’accorde et que le perdant trouve le moyen d’y redire… même sanction. »

Puis, s’écartant il dévisage la troupe de long en large.

« Le prochain d’entre vous qui oubli ces trois mots… » Désignant les piloris sur lesquels les lettres de sang sont peintes. « …DISCIPLINE…. OBEISSANCE… LOYAUTE… » Il s’approche des trois puni et presse de son doigt le dos de chacun «…après l’avoir fait fouetté… je lui fait marquer au fer rouge chacun de ces mots pour le faire cautériser… Tâchez de vous en souvenir… »

Malheur s’éloigna et passa devant l’Illuminé en lâchant avant de rentrer dans sa tente.

« Qu’on les détache et qu’on les soigne… un jour de repos, demain à l’aube ils reprennent le chantier… »
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Dernière modification par Malheur ; 09/11/2012 à 10h22.
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