Un fragment de mémoire est un concentré d’énergie magique contenue dans une pierre, un bijou ou parfois en effluve au dessus d’une tombe. Elles contiennent une partie mémoire d’un défunt ou d’un être sans doute maudit à jamais.
Il arrive parfois que les spectres, ayant oublié leur passé depuis des astres, n’aient plus qu’un but dans leurs restes d'existences. Rechercher à jamais la dernière partie de leurs âmes.
Ce que vous tenez entre vos mains est en or, taillé en forme de croix. Perdu l’on ne sait ou.
La personne qui la touche entre dans un sommeil profond et revit l’existence du porteur.
__________________
Nous étions tout juste arrivé, l’étincelante et magnifique Praag, reluit sous mes yeux ebahis alors que nous entrons tout juste dans la cité par le gigantesque pont sud.
Rien n’avait vraiment changé, la ville avait été préservé du temps. Le long quartier en bordure des quais, bercé par le torrent du fleuve, me rappelle mes premières amourettes.
Le crieur hurle les articles du jours essayant de vendre sa presse, les pèlerins récitant leurs serments et… cette odeur de viandé grillé qui remonté des ruelles. Bien typique de la spécialité culinaire de la région.
Un choc à l’épaule me fit reprendre mes esprits, le rat me regarde en souriant.
Nous y voilà ! La splendide Praag à nos pieds. Allons le lièvre ! Mon estomac crie famine et cette odeur de boustifaille a réveillé mon légendaire appétit.
Nous passimes devant la place des martyrs ou un spectacle avait fait amassé la populace.
La célèbre exécution de Praag attirait bien des foules. Comme la tradition le dictait, un répurgateur agite fièrement sa lame en s'exclamant à haute voix.
Voici le pécher, voici ces monstres qui ne sont pas digne de notre race bien supérieur. Nous Hommes, Elus des dieux. Il désigne les pauvres malheureux, apeuré sur leurs estrades. Du temps que le bourreau leur passe la corde au cou.
Notre royaume ne peut pas tolérer ses rejetons du chaos, qu’ils périssent sous le joug de la colère de Sigmarit !
Pssss ! le rat chuchotait. J’ai repéré notre diné... désignant la large bourse d’un spectateur. Occupe les donc, je me charges de lui emprunter. Il me mit un léger coup de coude dans les cottes, puis se faufile entre les spectateurs attentifs. J'ai horreur de ce tic...
Le soleil couchant m’inspire, cette scène, je l’ai bien trop vu avant la guerre. Tandis que le Repurgateur récite le sermon habituel en lisant son parchemin.
Je prend une large respiration puis m’exclame :
Notre peuple si supérieur dites vous ? En quoi sommes nous identique aux Dieux, si nous agissons comme des bêtes ? A festoyer et nous régaler de la mort d’un innocent ?
Un large silence pesant, retentit sur la place. La foute s’écartait de moi et me laissant, seul, face au repurgateur en amont. Il me fixa sous son épais chapeau ridule, puis s'esclaffe.
Eh bien, Etranger, que cela ne tiennes, tu souhaiterais peut être les rejoindre ? Nul, ne peut couper la parole à un officier du royaume sans craindre le courroux de Sigmar.
Ai-je bien l’air d’un mutant, messire ? Oseriez vous tuer un autre innocent ! Je ne demande qu’explication face à cet acte barbare. Pourquoi les refuser ? N’avons-nous pas suffisamment essuyé de perte durant la guerre, pour nous permettre de décimer les nôtres ?
LES NOTRES DIS TU ??? Allons, regarde moi cette catin ! Qui voudrait d’une femme à trois seins ? Et regarde donc cet homme son bras est tellement pourri qu’il ne pourrait même pas porter une lance. Crois tu que notre Royaume aurait besoin d’un tel fardeau ? Nous sommes battis à l’image des Dieux. Tout rejeton du chaos, quel qu’il soit, doit être exécuté !
Peut être n’avez-vous reconnu leurs talents, sieur officier royal. Cet homme ne peut manifestement porter une lame, mais laissez le donc tenir une plume, elle sera bien plus aiguisé que le fil de votre lame. Qu’en à cette femme, j’acceptes volontiers de m’en occuper, trois seins valent mieux qu’un !
La foule se mit à rire, le Répurgateur fou de rage dégaina son pistolet puis tira un coup vers le ciel. SILENCE !
Un gigantesque guerrier Sigmarit me prit par le bras puis me tira au loin tandis que roulement de tambour annoncé le début de l’exécution.
Il me regardait d’un air décousu, de ses yeux bleus perçants.
Que crois tu faire, étranger ? Remonté la foule ne t’apportera que la mort, pauvre fou. Si c’est la colère Sigmarite que tu recherches, je peux m’en charger. Il dégaina son large marteau, ses yeux commença à s’illuminer.
Je suis bien trop chargé pour espérer éviter son coup, me contentant de fermer les yeux en grimaçant.
Le rat intervient, déposant amicalement sa main contre l’épaulette du prêtre.
Allons allons mon père, nous revenons tout juste d’Altdorf pour livrer une missive de toute urgence au seigneur de la garnison nord. Pardonnez mon ami, il a la langue un peu trop fourchu lorsqu’il a bu.
Le prêtre ne me quittait pas du regard. Il rétorqua d’un ton sec : Prêche la bonne parole ou tu affronteras ma colère, Etranger. Si je te retrouve à essayer de pervertir mes fidèles. Tu auras à faire à moi.
Il se retourna puis repris sa marche, boitillant en direction de l’exécution.
Le rat me tapait les cottes à nouveau, tu ne peux pas t’empêcher dans faire trop ? Allons, tu ne pouvais pas te contenter de faire semblant de t’évanouir ! Il repris en riant, Grand temps de nous remplir la panse ! Il me fit un clin d’œil en me montrant la bourse, sous cape.
Nous nous enfoncions dans l’ancien Praag en empruntant les ruelles, bien loin de la place ou les innocents étaient en train d’agoniser …
J’ai l’étrange impression d’être suivi.
|