[Fragment de Mémoire] V.

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Un fragment de mémoire est un concentré d’énergie magique contenue dans une pierre, un bijou ou parfois en effluve au dessus d’une tombe. Elles contiennent une partie mémoire d’un défunt ou d’un être sans doute maudit à jamais.
Il arrive parfois que les spectres, ayant oublié leur passé depuis des astres, n’aient plus qu’un but dans leurs restes d'existences. Rechercher à jamais la dernière partie de leurs âmes.

Ce que vous tenez entre vos mains est en une pierre de calcaire, taillé en forme de pièce. Perdu l’on ne sait ou.

La personne qui la touche entre dans un sommeil profond et revit l’existence du porteur.
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Les yeux rivé vers le ciel, la nuit froide embrasse mes joues rosé par l’alcool. Les étoiles scintillantes m’hypnotise tournoyant et transposant mon âme avide de plaisir simple et de luxure. Je cligne lentement des yeux, la brise caresse mes longs cheveux chuchotant les complaintes de l’automne. Aaaahhhh un dernier soupir, le jet a enfin terminé.
Tout juste le temps de ranger mes bagages refermant ma braguette en sifflotant. J’examine fièrement mon oeuvre achevé sur le parvis du sanctuaire Sigmarit.

"Une bonne chose de faite pour la bonne parole, mon père". En réponse le croassement d'un corbeau m'épiant dans la pénombre me fit sursauter. « Tire toi sale bestiole ! porte malheur ! » huais-je avec rancoeur.

Tatonnant les murs, titubant, jurant par tous les cieux que plus jamais je ne recommencera à boire autant. Je suis seul en plein milieu de Praag, les yeux rivés sur les pavés de la cité marchant avec difficulté, tout est trouble.
Les ruelles sont sombres et petites, j’ai du mal à discerner les intersections. J’ai longtemps vécu ici pourtant ce soir j’ai du mal à me repérer.

Laissant échapper un râle, « manquerait plus qu’on vienne me faucher ma bourse si bien remplis ». Je l’empoigne fermement, laissant balader la garde de ma lame… Une odeur, envoûtante vient chatouiller mes narines, quelque chose de chaud dégageant tout de suite un appétit gourmand.

Je suis envoûté, levant le menton à la recherche de cette source de plaisir, mon corps s’enorgueilli, j’ai l’impression de reprendre des forces. Le froid ne déchire plus la chaire de mes jambes, habiller des simples guenilles de la semaine, je n’ai qu’une envie trouver la source de ce parfum, mes ongles déchires la pierre, mon autre main se ballade dans les courants du vent sinueux.

Je me sens mieux, j’entend une voix, une femme… riant et me chantonnant de la rejoindre. Ennivré, je cherche la source de plaisir à travers les ruelles toujours plus sombre. La lune commence à se coucher derrière les cimes des plus grandes bâtisses, uniquement éclairé par les bougies presque consumé des lanternes de la cité… « J’y vois comme dans le cul d’un troll ».

Une douleur empoigne mon coeur, ce n’est pas la peur mais il s’emballe, je ressens le besoin de découvrir ce qui se cache derrière cette capuche… « Oui il n’y a qu’elle qui puisse me jouer ce tour » je me surpris à chuchoter. J’empoigne encore plus fort ma bourse, essuyant ma salive d’un revers de main.

Mes bras sont de plus en plus lourd et mes pas de moins en moins certain. J’arrive devant une grande bâtisse, j’ai du mal à la discerner. Je dépose mon oreille, le bruit vient de cette porte accompagné d’un bruit sourd. Grattant le bois pourris de mes ongles sales, mes jambes n’arrivent à me retenir.
Je tombes à genoux exténué. L’odeur se fait de plus en plus prenante, je relève mon visage frappé par le trait de lumière à travers de l’épaisse serrure.

J’approche ma tête pour y jeter un œil comme si une force m’aidé à la soulever dans un ultime effort. Je discerne un point noir sur un fond jaune, marqué et entouré d’un éclair rougeâtre, j’ai l’impression qu’il se mord la queue… Tout dévient clair... mes paupières deviennent de plus en plus lourde… je crois que c’est un œil, « Yua ! ça cligne ! ».
Je tombe en arrière apeuré, je vois ma main se lever vers le trait de lumière, désarticulant mes doigts fins et déliant ma bourse sous mes yeux affolés.

Je sens... le vide…
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