J.

Répondre
Partager Rechercher
En général c etait le bruit qui le reveillait, le bruit de la rue, le bruit de Altdorf.
Parfois les carosses ou les attelages
Parfois des vendeurs à la sauvette un peu trop zélés
Parfois les discutions du voisin ... il est vrai que le vieil homme etait sourd et les murs fins

On lui a passé une commande, mais le sujet ne le passionnait pas. Peindre la Altdorf Culturelle aurait pu etre un sujet interessant pourtant, Mais il préferait les portraits, telle était mon inspiration. Les portraits de femmes, jeunes et belles, dont le regard exprime toute la fragilité du monde.

Peindre des femmes différentes pour s'en rappeler une seule et les jours heureux vécus en commun couchés sur la toile pour immortaliser : doux visage sur fond de plage, de champs ou de collines. Immortalité ephèmere dévorée par la choregraphie jaune et rouge de ces danseuses du balai des allumettes pour oublier un visage de plus en plus triste, un regard de plus en plus absent à mesure que le temps passait et la rapprochait de la fosse.

Depuis, le meme echainement : ma vague inspiratrice recréant l'envie faisant naitre un visage rappelant Justine, telle une obsession, ... noyée par le liquide verdâtre

L'Absinthe était sa seule compagne, elle lui vidait sa tete dans laquelle il faisait si noir certaines nuits embrumées. Ses yeux brulants, ouverts au monde, ne voyaient rien. Il ne percevait que lorsqu'ils les fermaient.

Et toujours ces tambours dans son crane, résonnants, rebondissants contre chaque paroi, lui faisant perdre contrôle de son équilibre précaire. Se relevant il vit une lumière : Le jour le sauvait a chaque fois il le savait. Il s'approcha d'une fenetre mais ne recu que la nuit, froide, humide, lui rappelant sa solitude et son désespoir.

Le jour le trahirait il ?

Ses jambes le retournèrent, en avait il encore le contrôle ? Et tel un pantin démantibulé il s'avança a travers la pièce. Des echardes nés de bris de tableaux aggressèrent ses pieds, mais ceux ci ne se plaignirent point et le pantin, le guignol continua d'avancer quelques mêtres et ses jambes n'accepterent de l'arreter que pour vomir une partie du liquide vert et déglutir un peu de son désespoir

Maintenant a genoux, ses mains lui firent prendre une petite forme oblongue en métal qu'il insera dans un rangement prévu a cet effet. Le froid contre sa tempe ne lui fit aucun effet. La détente se relacha, presque d'elle même

CLIK

Il regarda cet appareil au son si clair dans ce monde si flou

CLIK

Il se mit a rire sans comprendre pourquoi

CLIK

Puis a pleurer, reprenant une infime partie de sa raison

CLIK

Un nom s'echappa de ses sanglots : Justine

*** PAN ***

Un ruisseau rouge s'écoula, épousant chacun des interstices jusqu'a les inonder, formant une tache sur le parquet brun. Le contact humide de la flaque lui fit ouvrir les yeux ... une derniere fois avant de sombrer ...

Il sombrait avec, pour seul témoin, un dernier portrait, un dernier visage triste sur lequel semblait pourtant se dessiner un sourire d'ange.

Il sombrait ... pour me rejoindre

J.
__________________
Officier de la Communauté Caedes

Ecrits : Guigs fait son blog ou La page FaceBook

Urban Rivals un jeu de cartes gratuit qu'il est bien a jouer aussi : http://www.urban-rivals.com/
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés