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Bonsoir, je vous propose ici une histoire, celle de nos deux personnages mon frère et moi, que nous allons entamer très bientôt.
Mais avant de fouler cette terre, posons le décor !
A savoir, il n'y a que le premier chapitre, la suite viendra au fil de la plume électronique 
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Chapitre un : l'or noir.
- "JEOOOOOOOOOOOOOOOOOOORN !!!!!!!" hurla mon frère en entrant dans ma chambre.
- "Debout, sac à vinasse, nous avons à faire aujourd'hui !" continuait-il à hurler en me secouant pour me tirer hors du lit.
Je décidais, à contre-coeur, de le suivre en échange de son mutisme, sa voix puissante résonnant encore dans mon crâne vide. J'avais finement négocié l'affaire, et m'étais fait promettre une choppe pour entamer la journée sainement.
Nous avions tous deux rendez-vous sur la grand place de Karak Azul, pour rencontrer un certain Heth Karzorson, forgeron de son état, qui avait besoin d'une escorte pour sa caravane. Elle s'aventurerait bientôt au sud, pour fournir un camp avancé en lames lourdes et affûtées.
Après s'être rafraîchi le gosier, nous nous pointâmes au lieu de rendez-vous. C'était à la périphérie de la place, mais ça n'évitait en rien la fumée lourde et épaisse qui noyait la foule. Les rires, les coups de marteau, le son du métal et les voix rauques de nos frères créaient une ambiance très particulière, que seul un nain peu supporter : j'étais chez moi.
Tous ces marchandages, ce brouhaha constant, ponctué de chocs métalliques bruyants auraient fait fuir le premier étranger venu, ce qui nous assurez qu'aucun elfe ne s'infiltrerait par ici.
Mais aussi démesuré que puisse paraître cette place pour un oeil non aguerri, ce n'était rien en comparaison de la grande caravane de Heth. Ses roues faisaient au moins trois fois ma taille, et elles portaient une espèce de fût en métal renforcé plus grand que ma chambre ! Ha pour peu que ce fût fût en bois que nous serions déjà tous deux à en chercher le robinet.
Alors que nous rêvassions, bave aux lèvres en pensant à toute la bière que pourrait contenir un tel édifice, Heth nous interpella, s'assurant que nous étions l'escorte qu'il avait demandé.
- "Pour sûr mon ami ! Nous sommes les meilleurs, ce qui se fait de mieux dans le métier d'escr... de ecsor... pour cogner les autres quoi !"
Mon frère m'interrompit, et prit la parole. Il avait toujours été plus cultivé que moi, il parlait mieux et réfléchissait plus vite. Mais, je tapais plus fort !
- "Je suis Izhilem et voici Jeorn, mon frère. Ne fais pas attention à lui, les coups sur la tête qu'il s'est pris trop souvent t'assureront un guerrier fiable, mais un interlocuteur aux lacunes rhétoriques bien vite dévoilées. Mais avec mes runes et son bouclier, nous formons un duo efficace, et mèneront ta charrette jusqu'à bon port !"
Sur ces derniers mots l'artisan semblait s'outrer outre-mesure de l'outrecuidance de mon frère.
- "Une charrette ?! Mais tu es bigleux mon ami !! Tu as devant toi ce qui se fait de mieux en matière de transport de marchandise ! Regarde moi ces roues, six bâtons chromés, des disques de frein radiaux excentrés et...".
J'ai arrêté d'écouter à "radieux", n'ayant jamais aimé les légumes.
Bref, après de longues discussions sur les conditions de l'acheminement -nous avions négocié la bière à l'oeil : une belle affaire, nous entamions le voyage.
Tout se passait pour le mieux les premiers jours, quelques assauts réguliers de peaux vertes venaient ponctuer le trajet, et nous finissions presque par croire que cette caravane contenait exclusivement de la bière, tant nous en buvions sans qu'elle ne semble s'épuiser.
D'ailleurs, interpellés, nous interrogeâmes Heth qui daigna bien, à force d'insistance, nous confier le secret. La caravane ne contenait pas d'armes, comme on nous l'avait dit. Elle contenait ce que Heth nommait l'or noir, un minerai rare et très dur, qu'il devait confier à un forgeron du camp. En effet, autant les lames forgées dans cet alliage étaient tranchantes, autant elles étaient éphémères et l'air à lui seul suffisait à les émousser.
C'est alors que la caravane était ouverte qu'un groupe de peaux vertes nous attaqua.
Il était bien plus gros que ceux des embuscades précédentes : nous étions tombés dans un guet-apens de premier ordre.
Je pris Heth par le col et le jetai dans dans la caravane, avec l'or noir, avant de refermer la porte : il y serait en sécurité.
Ni une ni deux, j'attrapais ensuite mon bouclier et ma hache pendant qu'Izhilem grimpa sur le chariot, pour surplomber la scène. Ordre sur ordre, je dirigeais le reste de l'escorte pour faire face bravement à l'assaillant. Des heures durant, nos haches tranchaient la chaire verte alors que mon frère s'attelait à nous soigner, dans un déluge d'efficacité terrifiante. Et c'est quand la Lune était déjà haute dans le ciel que la bataille se termina. Nous avions subis de lourdes pertes, et j'avais finis seul dans la mêlée, alors qu'Izhilem était écroulé sur la caravane, épuisé, et blessé. Mais nous avions survécu, et repoussé l'attaque sans faillir.
Quelques gorgées de bière plus tard -nous gardons toujours une petit fût accroché à la barbe en cas d'urgence, nous étions de nouveau sur pied. Il fallait sortir Heth de là, et lui annoncer la bonne nouvelle ! Mais nous ne vîmes qu'un squelette pourrissant en ouvrant les portes du chariot. Il ne nous avait pas tout dit sur cet or noir...
Après avoir décidé de jeter la caravane au fond d'un ravin, pour que jamais cet or noir ne rencontre d'autres nains, nous ralliâmes le camps de destination, maintenant proche, non pas sans avoir noté le nom du clan qui nous avait attaqué sur notre livre des rancunes personnelles.
Nous étions trop sobres pour réfléchir, et Izhilem avait besoin de dormir pour réfléchir sur ce que nous allions faire maintenant.
Chapitre deux : le gouffre.
Nous avions bien dormi, mon frère et moi. Je pouvais enfin réfléchir à l'avenir.
Nous étions tombé dans une embuscade, l'issue fût fatale pour tout le monde sauf nous deux. Cet or noir avait corrompu Heth, qui n'était plus que l'ombre de lui même. J'espère que son esprit a pu quitter son corps qu'il ne se retrouve pas damné, à errer dans diverses limbes.
Mais le point positif, c'est que nous avions mené notre mission à bien. Enfin presque, puisque le chariot a été jeté dans un ravin...
Je devais en parler au chef du camp !
Je décidai de laisser Jeorn dormir encore, il avait pris plus de coups sur la tête qu'à l'accoutumée.
Le chef du camp se nommait Walgrim Grumdinsfind. Il avait été élevé par un ami de ses parents à leur mort, Grumdin. C'était un mineur de longue date, ce qui traça la carrière du petit Walgrim. Il était maintenant devenu un mineur renommé, et avait occis assez de peaux-vertes et de rats géants pour avoir mérité son poste actuel : une mine fertile, mais en terre ennemie.
C'était un nain de petite taille, mais sa barbe inspirait le respect à tous. Blonde, bouclée, il l'avait tressée de nombreuses fois pour ne pas qu'elle traîne par terre. La tresse centrale remontait par deux fois à une boucle sous le menton, tellement elle était longue.
Il m'accueillit à bras ouverts et m'écouta attentivement tandis que je lui comptais notre trajet.
- "Par ma barbe ! J'avais bien dit à Heth d'arrêter avec ce minerai malsain. Vous voyez, je préfère cent fois avoir une lame lourde et qui s'émousse, que de risquer de ma faire corrompre par cette engeance du Chaos !"
Je l'interrompis, surpris de ces dernières paroles.
- "Engeance du Cahos ? Ce minerai contient de la magie ?"
- "Nous ne savons pas vraiment." répondit-il. "Il est miné au sud des montagnes du bord du monde, au coeur même de Karag Haraz. Trop de nains meurent chaque jour pour extraire ce minerai, et voilà que maintenant ils meurent pour le défendre, ou pour rester en contact trop longtemps avec lui. Moi j'te dis mon gars, ce minerai est démoniaque."
Ce que me racontait Walgrim m'inquiétait. Nous avions balancé cet or noir au fond du gouffre, mais s'il tombait entre de mauvaises mains, il pourrait devenir une arme redoutable pour nos adversaires !
Je réveillai mon sac à bière de frère. Walgrim nous proposa une escorte et sa compagnie pour aller récupérer le chariot. Nous avions tous deux un mauvais pressentiment.
Ce dernier se confirma quand nous arrivâmes au bord du gouffre. La caravane gisait au fond, et un peu plus loin s'approchait une troupe démoniaque, dirigée par un Elu qui faisait peur à voir.
Jeorn s'approcha du bord pour quantifier leur puissance, mais dérapa soudainement sur une pierre bancale. Il commença à dévaler la pente en criant et jurant par tous les Dieux. Ce qui ne manqua pas de captiver l'attention de nos ennemis. Nous devions à notre glisser au fond du gouffre, et se faire accueillir en bas pour une bataille sanglante et d'une rare violence.
Je sautai rejoindre mon frère avec enthousiasme.